Par le général Patrick Koelly
L’expédition des Dardanelles en 1915. Après la guerre de mouvement durant l’été 1914, marquée par la victoire de la Marne et la découverte de la puissance meurtrière du feu, les armées s’enterrent de la mer du nord à la Suisse. La guerre de siège commence pour les français et les britanniques, tandis que les allemands espèrent en finir à l’est avec l’armée Russe en 1915. Alors que les alliés piétinent sur le front occidental, l’entrée en guerre de l’empire Turque, aux cotes de l’Allemagne, ouvre de nouvelles perspectives aux Anglais (et surtout à Winston Churchill alors premier Lord de l’Amirauté) qui sont historiquement les grands spécialistes de la stratégie indirecte. La chute de la Turquie déstabiliserait le flanc sud des empires centraux (Allemagne et Autriche Hongrie) et permettrait de ravitailler, par les mers chaudes, la Russie qui manque cruellement d’armement et de munitions. Mais pour cela, il faut franchir de vive force le détroit des Dardanelles afin de pénétrer en mer noire. Les Français qui s’acharnent à libérer leur département du nord-est, occupé par les Allemands, se sentent peu concernés par une intervention militaire au proche orient.
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