Par le Professeur Monique Vianey-Liaud
Docteur d'état en Paléontologie en 1976. Professeur émérite de Paléontologie ; Institut des Sciences de l’Evolution, UMR5554 - Université Montpellier - CNRS - IRD.
Cherche à comprendre les relations de parenté entre les organismes et l’origine de la biodiversité actuelle, les rythmes et modalités de l’Evolution et les facteurs de ces transformations, à partir de l’étude de mammifères et reptiles fossiles (175 articles de revues scientifiques, participation à ouvrages). A enseigné l’histoire de la vie, les modalités de l’évolution, la paléontologie et ses applications ; enseigne encore sous forme de conférences et/ou séminaires. Beaucoup impliquée dans les projets de valorisation des collections, et la diffusion du savoir scientifique (nombreuses participations à expositions ; membre du conseil scientifique de l’Agora des Savoirs de Montpellier ; présidente de l’Association des amis des collections scientifiques et techniques de l’université de Montpellier).
La conférence :
Cette conférence a d’abord été présentée à l’Agora des Savoirs de Montpellier, dans le cadre du cycle sur les « incertitudes en sciences » et, ensuite, à l’Université du tiers Temps, en 2012. La paléontologie est une science historique, c'est-à-dire qu’elle a pour objet des faits singuliers inscrits dans le temps. Les sciences historiques se distinguent ainsi des sciences expérimentales, comme la physique, qui recherchent des lois générales, susceptibles d’expliquer les mêmes faits toujours de la même façon.
Ici, les paramètres sont beaucoup plus complexes, et l’aléatoire règne souvent. Par exemple, le paléontologue cherche à donner du sens aux indices fossiles, parfois infimes, laissés dans les roches, pour en tirer des enseignements sur l’organisme qui en est l’auteur. Les indices étant souvent fragmentaires la reconstitution de l’ancien être vivant ne peut être qu’hypothétique. Mais l’incertitude, en paléontologie, se manifeste aussi à d’autres niveaux, très différents. L’un sort du cadre scientifique, il est lié au contexte social et politique ; l’autre est plus fondamental et paraît consubstantiel au déroulement de l’histoire de la vie au cours des temps géologiques.