Par le professeur Jean Barrot
Superpuissance au temps de l’Urss et de la Guerre froide, la Russie délestée de ses colonies n’est plus qu’une puissance de second rang. Elle dispose certes d’un poids militaire considérable mais qui reste mal étayé au plan intérieur par un développement économique multiforme irriguant l’ensemble de la société. Si le bloc militaro industriel se porte bien (50% de la production des industries manufacturières) le PIB du pays reste trop dépendant des exportations de ressources primaires (hydrocarbures en particulier. Et en 2016, ¼ de la richesse nationale est accumulée dans la grande région de Moscou. La corruption, la pauvreté, les déséquilibres régionaux gangrènent le pays. Le rêve vendu par Poutine à une population déboussolée par l’effondrement des années 90 est celui d’un retour à la puissance. Par un nationalisme exacerbé, par un autoritarisme et une répression féroce de l’opposition intérieure le pouvoir bloque l’émergence d’une société civile capable de faire évoluer la Russie en état de droit moderne et prospère. Mais cela peut-il durer ?