PETIT MOT DU DIMANCHE 22/12/2019
Connaissance & Partage
TYCHO BRAHE
Tycho BRAHE, est né à knudstrup le 14 décembre 1546 et mort à Prague le 24 octobre 1601. Passionné d’astronomie dès son plus jeune âge, il se consacra définitivement aux observations célestes à la suite de l’apparition, en 1572, d’une supernova. C’est ainsi qu’il constata de visu l’erreur d’Aristote (384 av.J.-C- 322 av.-J.-C)) qui affirmait que les cieux étaient immuables. Effectuant des mesures précises, il démontra que ce « nouvel astre » était bien une étoile et qu’elle se situait bien au-delà de la Lune (1). Ce phénomène spectaculaire, lui donna envie de réaliser son propre catalogue d’étoiles, renouvelant ainsi ce que fit Hipparque (190 av-J.-C – 120 av-J.C) dix-huit siècles plus tôt. Il eut, pour cela l’appui inconditionnel de Frédéric II, le roi du Danemark (1534-1588) qui lui fit don, en 1756, de l’île de Hveen, près de Copenhague et lui offrit une pension.
Tycho Brahe fit construire au centre de l’île un grand observatoire qu’il appela « Uraniborg », ou « Le palais d’Uranie (2). En 1584, il fit édifier un autre observatoire qu’il nomma « Stellaborg » ce qui signifie « Le Palais des étoiles ». Dans ce deuxième observatoire, il disposait de coupoles amovibles afin de protéger les instruments d’observation des vents violents fréquents dans la région. Il disposait, en outre, d’une papèterie et d’une imprimerie afin de publier les résultats de ses recherches et celles de ses nombreux élèves. C’est ainsi que, pendant plus de vingt ans, il accumula des milliers d’informations. Après sa mort, ses annotations sur le mouvement de la planète Mars permirent, à son disciple Johannes Képler, d’énoncer ses célèbres lois sur le mouvement des planètes. En 1577, l’observation d’une comète particulièrement lumineuse permit à Tycho Brahé de contredire, une fois encore, la théorie d’Aristote qui prétendait que les comètes étaient des manifestations atmosphériques. En effet, il prouva par ses calculs, que cette comète était beaucoup plus éloignée que la Lune. Pour parachever sa critique de la physique aristotélicienne, il démontra que cette comète avait une trajectoire elliptique et non circulaire comme admis universellement par le philosophe grec (3).
Bien que Tycho Brahé nous ait laissé un catalogue de 777 étoiles et démontré qu’il était un excellent observateur, il ne brilla pas en tant que théoricien. Il récusa l’héliocentrisme sans pour autant admettre le géocentrisme prôné par Claude Ptolémée. Il imagina que les planètes tournaient autour du Soleil, celui-ci tournant autour de la Terre. Lorsqu’en 1588, son protecteur Frédéric II mourut, il tomba en disgrâce et sa pension fut supprimée. En 1597, il dut quitter le Danemark et se réfugia à Prague comme astronome de l’empereur d’Autriche, Rodolphe II (1552-1612). Sur le plan personnel, Tycho Brahé était obstiné et individualiste. Au cours de sa vie, il afficha souvent un caractère arrogant. Pour la petite histoire, dans sa jeunesse, au cours d’un duel, d’un coup d’épée son adversaire lui trancha le nez. Il se fit alors confectionner une prothèse en or et en argent qu’il porta toute sa vie.
Bonne lecture
Bob
(1) Aristote affirmait, en effet, que l’imperfection des cieux ne concernait que l’espace compris entre la Terre et la Lune. Au-delà de notre satellite, le ciel était immuable.
(2) Uranie était la muse grecque de l’astronomie.
(3) Selon l’école philosophique d’Aristote, tous les astres avaient des trajectoires circulaires et régulières. C’est Johannes Képler (1571-1630) qui démontra le contraire dans son ouvrage « Astronomia nova » paru en 1609.