LES DEUX AMIS - CHAPITRE 10
Connaissance & Partage
CHAPITRE 10
Ce matin-là, d’entrée de jeu, Marcel présenta une carte des phases lunaires qu’il commenta :
-Tu vois qu’au début, la Lune est arrondie vers la droite et ce jusqu’à la Pleine Lune. Puis, elle est arrondie vers la gauche et ce jusqu’à la Nouvelle Lune où le cycle recommence. Le tout dure 29,5 jours, durée qui a donné les mois.
Maintenant, nous allons parler de la surface de notre satellite avec la photo suivante de Pleine Lune.
- On voit surtout des taches grises que l’on appelle les « Mers », précisa Marcel.
- Pourquoi parler de « mers » alors que tu m’as dit qu’il n’y avait pas d’eau sur la Lune, demanda Roger ?
- Les peuples anciens ont imaginé, et c’est normal, que ces taches sombres représentaient des étendues d’eau, des mers ou des océans. Il y en a bien sur la Terre, pourquoi pas sur la Lune ? Ces zones sombres sont des étendues de lave solidifiée et se seraient formées à l’époque du grand bombardement météoritique et donc au début de la formation du système solaire. D’énormes blocs ont transpercé la fine écorce lunaire, permettant à la lave sous-jacente de surgir et d’emplir les dépressions. Quand un rocher tombait dans ces zones pâteuses, il s’enfonçait sans laisser de traces, comme lorsqu’on lance un caillou dans l’eau. Voilà pourquoi les mers portent peu de cratères prouvant que ceux-ci sont plus jeunes que les cratères des continents. La différence d’âge entre ces différentes zones serait environ d’un milliard d’années selon les spécialistes.
- Combien y a-t-il de mers ?
- Pour l’essentiel, on comptabilise 19 mers, 1 océan, 2 lacs, 4 golfes, et 3 marais. Les marais ont des noms un peu rébarbatifs : le marais de la Putréfaction, celui du Sommeil et, pour finir, le marais des Epidémies…. On voit également des chaînes de montagne auxquelles on a donné les noms de certaines formations terrestres comme les Alpes, le Jura, les Apennins ou l’Altaï.
- Connaît-on la surface de ces mers, interrogea Roger ?
- Oui, bien sûr ! La plus vaste étendue est « l’Océan des Tempêtes » qui mesure 4 millions de km2 (7 fois la France environ). Ensuite vient « la Mer des Pluies » avec 890 000 km2 . Trois mers, celle des « Nuées », de « la Sérénité » et de « la Tranquillité » font chacune 360 000 km2. La « mer de la Fécondité » s’étend sur 340 000 km2 et la « Mer des Crises » ne fait que 181 000 km2.
- Il y a aussi pas mal de cratères, demanda Roger ?
- Pratiquement tous ont été créés par des chutes de météorites. Généralement on leur a donné des noms de grands personnages comme, Kepler, Copernic, Archimède, Platon, Ptolémée ou encore Tycho . Le plus grand est Clavius avec un diamètre de 220 km puis vient Ptolémée avec 140 km, Cléomédes avec 130 km, Plato, Aristoteles et Posidonius avec un diamètre de 100 km chacun. Ensuite on trouve Archimède avec 98 km de diamètre puis Copernic qui mesure 90 km. Quant à Képler il ne mesure que 35 km de diamètre.
- De quelle nature est le sol lunaire ? - Suite au bombardement météoritique, le sol est recouvert de régolite. Il est riche de divers éléments comme l’oxygène, le magnésium, l’aluminium, le silicium et le fer.
- Y-a -t-il un peu d’atmosphère ?
- La Lune est pratiquement dans le vide car son atmosphère ne représente que le cent millionième de celle de la Terre. On ne pourrait donc pas y respirer. Les deux principales sources d’éléments viennent du vent solaire et du bombardement météoritique. Au point de vue chimique, le principal gaz est l’Argon accompagné de traces d’hélium.
- Quelle température les futurs astronomes rencontreront ils quand ils séjourneront sur le sol sélène? - La différence entre la zone exposée au Soleil et celle dans la nuit est de quelques 300°. En plein soleil la température peut atteindre + 125° alors que la nuit, le thermomètre frôle les – 175°.
- Connaît-on la structure interne de notre satellite ?
- Les quelques sismomètres installés sur la Lune par les Américains ont réussi à se faire une idée de son soussol. On rencontre d’abord une écorce de 60 km de profondeur sous la face visible et de 100 km sous la face cachée. Puis vient un manteau de 1100 km de profondeur qui surmonte un noyau interne de 70 km.
- Pourquoi parles-tu de « face cachée » et de « face visible » ? - C’est, vois-tu, un aspect de notre satellite que nous aborderons demain. Voyant que nos épouses s’agitent, je pense qu’il est temps de passer à table.
- Vivement demain pour tes explications, fit Roger !
(à suivre)