PETIT MOT DU DIMANCHE 24/04/2022
Connaissance & Partage
L’EXCEPTION TERRESTRE
Dernière partie
PMDD DU 24 AVRIL
Dans le dernier PMDD concernant « l’exception terrestre », nous avons expliqué le « Principe de médiocrité » selon lequel les scientifiques, qui en sont partisans, pensent que notre planète est un astre banal qui n’occupait pas de position privilégiée dans l’univers.
Au contraire leurs adversaires sont partisans de l’hypothèse de « La Terre rare ». Selon eux, un incroyable concours de circonstances a été nécessaire pour qu’elle abrite une vie intelligente. Il fallait impérativement que la Terre voit le jour dans un environnement surprotégé.
Cela commence par la localisation dans la Galaxie du système solaire lui-même.
En effet, tous les emplacements ne se valent pas dans notre galaxie. Il fait bon « vivre », comme notre système solaire, dans sa banlieue mais non dans les régions centrales où les rayons X et Gamma s’en donnent à coeur joie alors que ce sont des rayonnements que les organismes vivants n’apprécient guère.
La Terre a également eu la chance d’apparaître dans une région de la galaxie ou les grosses étoiles sont rares car celles-ci terminent leur vie dans d’effroyables explosions. De plus, par leur masse extrême, ces étoiles sont capables d’expulser tout astre qui gravitationnellement les dérange : astéroïdes, comètes et même planètes de taille modeste comme la nôtre. D’un autre côté, il ne faut pas s’installer trop loin du centre de la galaxie pour ne pas risquer de manquer d’éléments lourds nécessaires à la fabrication d’une planète rocheuse.
Pas trop près, pas trop loin…Ce refrain a amené les cosmologistes partisans de la théorie de « la Terre rare » à parler de « la planète Boucle d’Or » en référence au célèbre conte pour enfants dont l’héroïne qui est rentrée dans la maison des trois ours pendant leur absence trouve que tel bol de soupe est trop chaud ou trop froid, tel fauteuil trop mou ou trop dur et choisit à chaque fois ce qui est « juste comme il faut ». Selon les partisans de cette théorie, la Terre a eu la « chance » de naître au bon emplacement dans la galaxie et près d’une étoile ni trop grosse ni trop petite.
Le Soleil est une étoile idéale mais que fallait-il pour que notre planète présente un environnement propice à la vie ? Il fallait qu’elle se situe dans ce que les astronomes appellent « la zone d’habitabilité ». Dans ce cas l’eau peut être présente à l’état liquide, une condition indispensable à l’éclosion de la vie. Plus loin, ce n’est que de la glace, plus près, l’eau s’évapore.
En plus d’être située dans la bonne région de la Galaxie et de voguer à la bonne distance de la bonne étoile, la Terre a disposé d’un autre atout dans son jeu : La Lune.
Tout avait pourtant mal com-mencé. Quelques dizaines de millions d’années seulement après la formation du système solaire, une petite planète de la taille de Mars, appelée Théia, est venue percuter la Terre de plein fouet. Sous l’impact, un volume considérable de débris s’est retrouvé en orbite autour de notre planète et s’est rassemblé pour créer un satellite naturel. De plus, ce satellite naturel est énorme car il a un diamètre du quart de celui de la Terre. Cela lui confère une masse relative beaucoup plus importante que celle des satellites de Jupiter ou de Saturne. Cette masse colossale de la Lune joue un rôle très important pour notre planète car elle stabilise son axe de rotation qui reste incliné d’un peu plus de 23°. Or, c’est cette inclinaison qui est la cause des saisons. Si la Lune n’était pas là (ou si elle était beaucoup moins massive), cet axe risquerait de subir des changements d’inclinaison chaotiques provoquant, sur Terre, d’importantes variations climatiques.
L’hypothèse de la « Terre rare » montre bien les conditions qu’il a fallu réunir pour que des organismes complexes se développent sur une planète. Cela en fait-il pour autant un passage obligé pour l’apparition d’autres formes de vie ailleurs dans l’univers ?
Pas si sûr !
D’ailleurs certains biologistes ont critiqué cette hypothèse pour son anthropocentrisme et son manque d’imagination. Même si les planètes analogues à la Terre sont rarissimes, cela n’implique pas automatiquement que des êtres intelligents, très différents de nous, même chimiquement, ne puissent pas exister dans des environnements que nous considérons comme hostiles.
Bonne lecture
Bob
OBSERVATION :
En ce moment, avant le lever du jour, il est possible de voir de l’Est à l’Ouest (de gauche à droite lorsqu’on regarde vers le sud) les planètes Jupiter, Vénus, Mars et Saturne. La Lune, qui maigrit de plus en plus et qui sera nouvelle fin avril, se dirige, peu à peu, vers Saturne