ASTRO-NOTES :LE MYSTÈRE DES TOUPIES STELLAIRES
Connaissance & Partage
LE MYSTÈRE DES TOUPIES STELLAIRES
Astro-Notes du 14 décembre 2023
Dans l’univers tout tourne et l’on pourrait ajouter, tout se déplace. Dès qu’un nuage de gaz, emporté par sa propre gravité, commence à s’effondrer sur lui-même sous l’effet de son propre poids, les particules qui le composent finissent pas se retrouver entrainées comme dans un mouvement collectif. De la somme de leurs directions initiales, totalement aléatoires, se dégage un sens. C’est ainsi que s’amorce un mouvement général en rotation.
Ce mouvement cinétique « s’amplifie avec la contraction » explique Daniel Reese, astronome adjoint à l’observatoire de Paris. De cela découle qu’une fois l’étoile formée, elle tourne sur elle-même. De même d’ailleurs qu’une planète, un satellite et tout astre quel qu’il soit. En règle générale, plus cet astre est massif, plus il tourne vite. L’astronome donne comme exemple divers astres : « Le Soleil tourne à 2km/s alors que les étoiles massives atteignent une moyenne de 200 km/s, les plus rapides ayant été mesurées à 600 km/s ».
Cette vitesse folle a des conséquences. Les étoiles de plusieurs masses solaires, comme Régulus, Véga ou encore Altaïr ne sont pas sphériques mais plutôt aplaties en forme de citrouille. La faute à la force centrifuge qui éloigne les parties équatoriales du centre de l’astre. Daniel Resse fait même observer qu’ « On observe un assombrissement gravitationnel à l’équateur qui est loin du centre avec une tache brillante au pôle. »
L’enjeu de ces observations d’étoiles en rotation rapide est de comprendre leur évolution. Même si celle-ci est aujourd’hui comprise dans les grandes lignes, gagner en précision sur ces astres ultra-rapides permettrait de mieux connaître leur durée de vie, mais aussi leur production chimique. En effet, par fusion thermonucléaire, les étoiles sont des usines à fabriquer des éléments de plus en plus lourds, qui ensuite, servent à former des planètes et la vie.
Mais à quel rythme et dans quelles proportions exactes ? Or, pour les étoiles en rotation rapide, les modèles théoriques actuels ne fonctionnent pas bien. Encore faudrait-il savoir pourquoi ? …
D’où l’objet de ces études.
Bonne lecture
Bob