les pinsons de Darwin
Connaissance & Partage
Ces oiseaux-là appartiennent déjà à l’Histoire. Originaires des îles Galapagos, ils sont entrés en Europe dans les malles de Charles Darwin (1809-1882). Le 4 janvier 1837, le naturaliste britannique en présente plusieurs spécimens devant la Société géologique de Londres. Des pinsons de tailles et de becs si divers qu’il ne leur voit qu’un lointain cousinage… Il faudra l’intervention de son collègue l’ornithologue John Gould (1804-1881) pour réunifier la famille. Et offrir au génie un des modèles de sa future théorie de l’évolution. Les treize espèces en garderont un nom commun : « les pinsons de Darwin ». La plupart des oiseaux semblent venir d’îles différentes. De quoi nourrir l’intuition du savant de l’importance de l’isolement géographique dans l’apparition d’espèces distinctes. Il parvient en outre à associer la forme des becs au régime alimentaire disponible. On connaît sa conclusion, inscrite au cœur de notre connaissance : soumise à une pression de l’environnement, chaque espèce évolue par sélection des traits les plus favorables.
Trois générationsUn mouvement accompli sur des millénaires… Seulement Darwin n’avait pas tout vu. Non seulement la spéciation peut intervenir hors isolement géographique, mais elle peut aussi se dérouler beaucoup plus rapidement qu’il ne le pensait. En 2016, des chercheurs suisses avaient documenté l’émergence de deux écotypes d’épinoches dans le lac de Constance en moins de cent cinquante ans. L’étude publiée le 23 novembre dans la revue Science frappe plus fort encore : elle met en évidence l’apparition d’une nouvelle espèce d’oiseaux en… trois générations. Ultime pied de nez, l’observation a été conduite chez des pinsons de Darwin
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