ET SI VOTRE JARDIN DEVENAIT UN REFUGE DE BIODIVERSITE ?
Connaissance & Partage
Article du Midi libre
Publié le 10/04/2021
Les refuges LPO ont 100 ans et tout le monde peut en faire un chez soi. Explications.
Déjà cent ans que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a créé le concept des refuges. "Au départ, il y a une vraie volonté de protéger aussi la faune dite commune, la biodiversité de proximité", explique Valérian Tabard, chargé de vie associative à la LPO Occitanie. Si l’initiative est louable dès le commencement, l’effondrement de la biodiversité n’a malheureusement pas reculé, au contraire. "On voit de moins en moins de hérissons, de chardonnerets élégants, même les moineaux. La ville de Paris a perdu 70 % de sa population de moineaux", illustre Valérian. En cause notamment, la baisse radicale de leurs habitats. "On construit des bâtiments dont les murs ne présentent plus aucune aspérité, donc pour les espèces cavicoles, comme les moineaux ou les chauves-souris, c’est la perte d’une grande part de leurs habitats."
En poussant le portail du petit jardin de ville de Sylviane Faidherbe, on comprend alors comment quelques aménagements si simples ont permis de faire revenir la biodiversité. Cette Héraultaise, également membre de la LPO, a installé son refuge en 2006. "Dès la première année, j’ai eu les mésanges", explique-t-elle en montrant le nichoir perché. En contrepartie, son chat reste confiné quelques jours au printemps, une grosse semaine, le temps que les petits apprennent à voler.
"On fait pas à pas. D’abord, j’ai mis un nichoir, puis j’ai pensé aux insectes, j’ai mis des abris à chauve-souris, à hérisson. Puis, forcément, quand on pense aux animaux, on se met à penser aux plantes qui vont les aider."
Aménager l’espace
Dans cette petite jungle joliment agencée, la nature suit son cours et Sylviane donne un petit coup de pouce en privilégiant les plantes mellifères. Au détour d’un recoin, on découvre un sandarium, pour accueillir les œufs des abeilles solitaires, une coupelle d’eau, posée sur un bord de fenêtre fait office de buvette pour oiseaux, quelques tuiles à défaut d’un mur en pierre sèche régalent les lézards.
Du moindre balcon au terrain de plusieurs hectares, il est possible de créer un refuge chez soi, suivant quelques conditions. Il faut commencer par s’assurer que la chasse n’est pas pratiquée sur place, accepter de respecter l’environnement au quotidien, en compostant, n’utilisant que des produits naturels dans le jardin, etc. La LPO fournit un kit de démarrage pour 35 € avec un premier nichoir et des guides, et vous accompagnera pour optimiser l’aménagement de votre jardin, en fonction des espèces qu’il pourrait abriter.
Toutes les infos sur refuges.lpo.fr, par mail refuges@lpo.fr ou par tel 05 46 82 12 43.
Les refuges LPO en quelques chiffres
Sur l’ensemble de la France, la LPO a labellisé 21 000 refuges, ce qui représente 40 000 hectares. En Occitanie, il y en a 3 325. 2 826 sont des jardins de particuliers mais 72 sont aussi des balcons. Il y a aussi des établissements où le but est pédagogique, comme des écoles, des crèches ou même des Ehpad (390), 20 jardins publics dans la région sont aussi des refuges LPO ainsi que 17 entreprises, qui ont fait le choix de mettre leur siège en refuge !
MORGANE MASSON