LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – BELIER I
Connaissance & Partage
Après la légende concernant
LA BALANCE
Voici celle du
BÉLIER
Cette légende évoquera le « Bélier à la toison d’or » puis « l’expédition des Argonautes ».
Premier épisode
ATHAMAS, LE ROI D’ORCHOMÈNE
25 mars 2021
Comme un diamant posé sur un écrin de jais, la palais royal d’Orchomène se détachait au sommet d’une colline boisée et ses deux tours élancées dominaient la vallée lovée à ses pieds. C’est dans cette gigantesque et luxueuse demeure, au milieu des fastes d’une cour bruyante, que régnait le roi Athamas, le fils d’Eole et un des descendants d’Hellèn.
Orchomène était une grande cité béotienne de Grèce continentale. Ses habitants vivaient d’artisanat et de commerce mais la richesse essentielle du royaume résidait en son agriculture. Aux alentours de la ville, les champs de blé, de maïs et d’orge composaient des damiers d’or et d’émeraude que le Soleil éclaboussait de tous ses feux de l’aube au couchant.
Les paysans et paysannes, travailleurs et courageux, habitués aux rudes tâches qu’imposaient les cultures, appréciaient Athamas, « le bon roi » comme ils avaient l’habitude de le nommer. Celui-ci organisait parfois des festivités et des jeux pour les distraire et les remercier de leur vaillance. Ils l’admiraient surtout parce qu’il avait su, malgré sa lourde charge, rester très simple. Souvent ils le rencontraient sur les sentes ou dans les champs, parlant à l’un, plaisantant avec l’autre, se mêlant aux petites gens lors des foires ou des marchés. Maintes fois, il interrogeait l’un ou l’autre pour connaître la santé d’un enfant, d’une femme ou d’un mari malades.
Ils l’admiraient également pour son courage et son dévouement. En effet, sa femme Néphélé était gravement malade et ce, depuis de longues années. Avec elle, il se montrait d’une infinie douceur et, en sa compagnie, se promenait souvent sur les sentiers, la soutenant d’un bras vigoureux.
Le couple avait deux enfants. L’ainé, Phrixos avait une douzaine d’années alors que sa soeur, Hellé, n’en avait que neuf. Le couple vivait en parfaite harmonie, soutenus et aimés par leurs enfants qu’ils choyaient. Mais le bonheur n’est pas éternel…
Au soir d’un hiver particulièrement rude, Néphélé sentit ses forces l’abandonner. Après quelques heures de lutte, elle cessa de respirer. La période de veuvage qu’observa le roi dura deux ans mais une présence féminine vint à lui manquer surtout lorsque Phryxos aborda l’adolescence : La douceur et la sensibilité d’une femme manquaient au foyer.
Le roi, fort courtisé depuis la disparition de son épouse, accepta de se remarier et choisit Ino, la fille d’Harmonie et de Cadmos, le fondateur de Thèbes. Tous deux eurent deux enfants, Léarchos et Mélicerte, deux garçons qui furent adoptés sans heurts par Phrixos et Hellé.
Ino était une épouse attentionnée et parfaite pour Athamas mais une bien mauvaise belle-mère pour Phryxos et Hellé. Le fait qu’ils soient nés d’une autre femme exacerbait sa jalousie. Quelques années plus tard, par un soir d’hiver particulièrement rude et alors que le couple royal se prélassait devant la cheminée, Athamas fit quelques confidences à son épouse :
« Mes gestes sont de plus en plus raides et une certaine fatigue ralentit chacun de mes mouvements. Je pense de plus en plus souvent à ma succession. Je crois qu’il est temps pour moi, d’enseigner à Phrixos, notre aîné, les rudiments du pouvoir. »
« Mais tu as bien le temps, fit Ino. De plus je ne sais pas si Phrixos est à même de prendre les rênes du pouvoir. Il me paraît un peu fragile et insouciant. Ne vaudrait-il pas mieux laisser à Léarchos le temps de mûrir. Bien qu’il soit plus jeune, il est plus mûr que Phrixos et d’ici quelques années il sera fin prêt. »
« Mais que dis-tu, mon aimée, fit Athamas, choqué par la propo-sition de son épouse ? La tradition veut que ce soit le mâle ainé qui succède au roi en place et non le benjamin. »
« Oh, tu sais les traditions, fit Ino moqueuse… »
« Moi vivant, s’écria Athamas, les traditions seront toujours respec-tées dans mon royaume et c’est Phrixos qui me succèdera ! Ino, aurais-tu perdu la tête ? »
Voyant le tour que prenait la discussion, la reine préféra rompre la discussion. Elle se leva, salua son mari et se retira dans ses appartements. Mais elle n’était pas convaincue de la pertinence des traditions. Selon elle, le pouvoir qu’elle voulait attribuer à son fils lui permettrait de mieux étendre le sien.
Elle rêvait, en effet, de pouvoir agir à sa guise sur la marche des affaires au royaume d’Orchomène. Dès lors, elle ne va cesser de trouver un moyen de se sortir de cet imbroglio diplomatique.
Pour cela, il lui fallait des alliés…
(à suivre)
Bob