LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – CAPRICORNE I
Connaissance & Partage
LE CAPRICORNE
Certains pourraient s’étonner que je passe du Bélier au Cancer sans passer par les constel lations de la boussole, du Bouvier, du Burin, du Caméléon et du Cancer. La raison en est simple :
a) La boussole, le Burin et le Caméléon sont des constellations de l’hémisphère sud pour lesquelles n’existent, à ma connaissance et à preuve du contraire, aucune légende.
b) La constellation du Bouvier, elle, est censée représenter la jeune Arcas, le fils de la Grande Ourse que je traiterai, en son temps, quand j’arriverai à la lettre O. Quant au Cancer, j’en parlerai lorsque je traiterai la constellation de l’Hydre, avec la lettre H.
Premier épisode
LA VIE AMOUREUSE DE PAN
En Grèce, au nord de l’Arcadie, les environs de la petite cité de Nonacris étaient réputés pour les rencontres romantiques que l’on pouvait y faire. En effet, il n’était pas rare d’y admirer, au-dessus des près fumants de rosée, les danses légères et féériques de nymphes aériennes.
Rassemblées toutes les nuits, elles ne se dispersaient dans les arbres des forêts voisines que lorsque Hélios, le Dieu-Solaire, entamait sa course céleste. Par contre, il était conseillé de ne pas se signaler car, si vous croisiez leur regard, il y avait de fortes chances pour que vous soyez immédiatement métamorphosé en nain difforme.
C’est dans cette région enchanteresse que vivait Pan, le dieu des pâturages et plus particulièrement des moutons et des chèvres. Laid et difforme, il avait les membres inférieurs d’un bouc et de ridicules petites cornes sur la tête.
Son père n’était autre qu’Hermès, le Dieu des Voyageurs, des Commerçants et des Voleurs. Hybris, sa mère, l’abandonna à sa naissance tellement il était laid et ce sont les nymphes de la forêt qui l’élevèrent jusqu’à l’adolescence.
Lorsqu’il devint plus âgé, il se montrait si entreprenant que les nymphes le chassèrent. Heureusement, avec ses sabots de bouc en guise de pied, il lui était difficile de les rattraper lorsqu’elles s’enfuyaient devant lui en se moquant.
En plus de ces attributs disgracieux, Pan possédait une voix terrible, caverneuse et si puissante que tous étaient contraints de se boucher les oreilles tant le bruit pouvait leur percer les tympans. Plusieurs fois, les nymphes l’avaient vu affronter une meute de loups et faire fuir les plus intrépides rien qu’en hurlant.
Au moment où commence notre histoire, nous sommes au bord du fleuve Ladon dont les berges étaient formées de genêts et d’ajoncs, rendant l’approche de l’eau assez périlleuse. C’est là que reposait la divine et délicieuse Syrinx. Lorsque Pan la vit, il s’approcha silencieusement pour lui sauter dessus. Hélas, un de ses sabots heurta une pierre si bien qu’au bruit Syrinx s’éveilla. N’ayant pas le temps de fuir, elle demanda aux nymphes de la sauver, ce qu’elles firent en la transformant en roselière.
Que va faire Pan devant ce champ de roseaux?
Bonne lecture
Bob