LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – CAPRICORNE II
Connaissance & Partage
LA CONSTELLATION DU CAPRICORNE
Deuxième épisode
22 avril 2021
Pan le fameux musicien
Pan se morfondait. Il avait surpris la belle Syrinx mais au moment où il avait bondi, elle avait fait un saut de côté si bien que le pauvre satyre s’était affalé sur un lit de roseaux mélangé à de la vase. Lorsqu’il se releva, tout essoufflé, il avait des bouts de roseaux et des herbes sur tout le corps. Se nettoyant du mieux qu’il le pouvait, il ôta les tiges qui lui recouvraient la tête et, lorsqu’il en passa une devant sa bouche, cela produisit un joli sifflement. Recommençant plusieurs fois le même geste, il découvrit que, suivant la longueur du roseau, le son différait.
Il employa ensuite toute la journée et sa patience, à confectionner un nouvel instrument qu’il nomma Syrinx du nom de la belle qui lui avait donné la chance de le découvrir. En souvenir du satyre, on appela également cette découverte : la flûte de Pan.
Finalement, au bout d’une journée d’ajustements, son instrument produisait les sons les plus mélodieux qui soient. Assis au milieu d’une clairière, il constata que lorsqu’il jouait, les animaux faisaient cercle autour de lui : lapins, écureuils, martres et fouines l’admiraient sans compter les oiseaux dont certains se posaient sur ses épaules. Un renard vint même l’écouter sans s’occuper des quelques lièvres de l’assistance.
Emu, Pan, eut à ce moment-là une pensée pour Orphée, un autre célèbre musicien, qui lui aussi faisait accourir toutes sortes d’animaux. On disait même, que lorsqu’il jouait de la lyre, les rochers se déplaçaient pour faire cercle autour de lui et, une fois même, les arbres de la clairière se déracinèrent pour mieux venir l’écouter.
Le soir, Pan, amassa quelques feuilles et branchages pour passer la nuit dans la nature. Il préférait la vie en plein air plutôt que les fastes du château de Zeus. Le lendemain, il fut éveillé par un frôlement de fougères sur son visage. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit son père Hermès qui était à ses côtés. Surpris il s’exclama :
Orphée
« Mais que fais-tu là ! »
« C’est comme cela qu’on accueille son vieux père, fit Hermès en riant ! Allons, lève-toi ! Je suis ici pour que tu nous viennes en aide.
« Qui nous, demanda Pan à peine réveillé ? Qui est ce « nous » ? »
« Nous les Olympiens ! Ecoute-moi, je vais t’expliquer. Tu n’es pas sans savoir qu’actuellement, les dieux Olympiens sont en lutte contre les Titans. Or, nous sommes enfermés dans une grotte au pied d’une montagne et lorsque nous tentons une sortie nous recevons des tonnes de rochers que les Titans nous lancent depuis les sommets. »
« C’est terrible ! Comment as-tu pu venir jusqu’à moi ? »
« J’ai pu m’échapper grâce à mes sandales ailées. J’ai pensé que tu pourrais faire fuir les Titans grâce à ta voix de tonnerre. Il suffirait que de nuit tu grimpes jusque dans leur camp et que tu hurles. »
« Moi, seul contre ces êtres hideux et monstrueux ? Je ne sais pas si je serai de taille. »
« Mon fils, ne joue pas les modestes. Dernièrement, j’ai constaté l’effet de tes hurlements devant une horde de loups. A toi seul, tu as fait fuir plus d’une dizaine d’entre-eux. Et puis, sais-tu que dans notre grotte, il y a la belle Aphrodite … »
A ses paroles, Hermès se leva en demandant :
« Je l’aime tant ! Alors, quand partons-nous ? »
Après avoir éclaté de rire, Hermès lui lança :
« Si monsieur le perpétuel amoureux veut bien monter sur mon dos, je le conduirai jusqu’au campement. »
Après quelques heures de vol au-dessus de la Grèce, les deux divinités se retrouvèrent devant l’entrée de la grotte où les attendaient Zeus, Poséidon, Hadès et, bien entendu tous les autres dieux dont la sublime Aphrodite.
Les mauvaises langues diront, plus tard, que ce furent ses doux yeux suppliants qui firent fondre Pan afin qu’il accepte de « hurler » pour elle…
Pan saura-t-il gravir la montagne avec ses sabots de bouc ?
(A suivre)
Bob