LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – LE COCHER
Connaissance & Partage
LA CONSTELLATION DU COCHER
20 mai 2021
ERRATUM : A la fin du troisième chapitre de la légende de la constellation de la Chevelure de Bérénice, ma plume a fourché…et j’ai écrit que Tycho Brahé était Gallois alors qu’il était Danois. Mea Culpa !
Remarque
Dans l’ordre alphabétique, après la constellation de la Chevelure de Bérénice on trouve celle des CHIENS DE CHASSE. A ma connaissance, il n’existe pas de légende concernant ces Chiens de chasse. Seules existent quelques annotations à propos de son étoile principale « Cor Caroli » pour laquelle je ferai, prochainement, un PMDD.
Je parlerai donc maintenant de la légende de la constellation du Cocher.
Oenomaos, le sanguinaire roi de Pise
Premier épisode
Deux hommes avançaient à cheval sur la colline qui dominait la ville de Pise. Le ciel était bas et gris et une volée d’oiseaux noirs tourbillonnaient autour d’un ensemble de mâts qui se dressaient fièrement vers le ciel et formaient une allée menant à l’entrée de la ville.
« Voilà la fameuse ville de Pise, fit Vétrus à son ami Pélops. Rien que de la voir mon sang se glace. Les mâts que tu vois portent chacun, en son sommet, la tête d’un prétendant à la main d’Hippodamie, la fille d’Oenomaos, le roi de la cité. »
« Je comprends maintenant la présence de corbeaux autour de ces funèbres mâts, répondit Pélops. Merci, mon ami, de m’avoir conduit jusqu’ici. Dès demain je demanderai un entretien au roi. Il ne peut refuser de recevoir le fils de Tantale, roi de Lydie et de Dioné, une des sept Pléiades. »
« C’est ici que nos chemins se séparent fit Vétrus en lui donnant la main. Bonne chance pour ta prochaine épreuve ! Moi, je poursuis ma route vers Athènes. »
Le roi Oenomaos était le fils d’Arès, le dieu de la Guerre et d’Astéria. Il était célèbre dans toute la Grèce pour son amour des chevaux. Il régnait sur la ville de Pise, une ville du Péloponnèse, en Elide, au nord de la rivière Alphée, en face d’Olympie.
De son épouse Stéropé, il avait une fille du nom d’Hippodamie. Heureux d’être grand-père, Arès, avait offert au couple royal deux juments immortelles et sacrées qui étaient plus rapides que le vent.
Le roi et la reine de Pise vivaient des jours heureux jusqu’au jour où le Oenomaos rencontra un devin qui lui affirma :
« Ta fille est aussi belle que l’aurore mais, méfie-toi, car tu mourras de la main de ton futur gendre. »
Comme à l’époque la voix des devins était sacrée, Oenomaos refusa tout net qu’Hippodamie prenne pour époux un homme qu’il n’aurait pas choisi lui-même. Après avoir mûrement réfléchi, il décida de proposer à chaque prétendant le défi suivant: Ne pourraient déposer leur demande que ceux qui l’auraient, au préalable, gagné à la course en char.
Afin de rendre son succès inéluctable, le roi avait pris Myrtilos comme cocher. Ce fils d’Hermès, était le meilleur conducteur de char du pays.
« Avec Myrtylos à la commande du char et mes deux juments invincibles à la course, je suis sûr de mon succès, affirmait-il à son épouse. Je pourrai même m’offrir le luxe de laisser de l’avance à mon adversaire. »
Lorsque Pélops se présenta à l’entrée du château, les gardes reconnurent les insignes royaux qui ornaient ses vêtements et l’introduisirent immédiatement vers les appartements du roi. Dès qu’il fut au pied du trône, il se présenta :
« Je suis Pélops, le fils de Tantale, le roi de Lydie et de la pléiade Dioné. J’ai mené de nombreuses batailles mais, maintenant, j’aspire à un peu de tranquillité et cherche à fonder un foyer et prendre épouse. Ayant appris que vous cherchiez un prétendant pour votre fille, je me présente. Accepteriez-vous de m’offrir sa main ? »
« Nous sommes fiers qu’un fils de Tantale désire devenir mon gendre et je te remercie de ta proposition, fit le roi. Par contre, vu le nombre de candidats, j’ai décidé que je ne marierai Hippodamie qu’au cavalier capable de me battre à la course en char. »
« Cela ne me pose aucun problème, fit Pélops. Je suis fin prêt ! »
« Sais-tu que le celui qui échoue est mis à mort, quel que soit son grade, fut-il prince ou valet. »
« Je sais, répondit Pélops ! J’ai vu les têtes des malheureux adversaires à l’entrée de la ville. Tu ne sembles pas être un roi clément ! »
« La clémence et le pardon sont les armes des faibles, tonna Oenomaos ! Chacun sait à quel adversaire il se mesure et chacun prend ses responsabilités. D’ailleurs, le même sort m’arriverait si je venais à perdre la course. Maintenant, tu peux renoncer ! Tu es libre de refuser de m’affronter. »
« Dis-moi le jour, l’heure et le lieu du départ, et je serai prêt, fit Pélops ! »
« Rendez-vous le matin de la prochaine nouvelle lune. Le départ aura lieu à 10 heures, à l’entrée du château ! Dès demain, Myrtilos, mon cocher, te fournira un char et deux chevaux ! »
Ce que le roi et la reine n’avaient pas remarqué, c’est qu’Hippodamie, cachée derrière des tentures, avait assisté à l’affrontement et que Pélops lui paraissait une prince courageux et…charmant.
Depuis qu’elle attendait de se marier, elle pensait que le prince de Tantale pourrait lui convenir. Troublée, elle regagna sa chambre sans pouvoir ôter de son esprit le visage du beau jeune homme…De plus, elle détenait un autre secret qu’elle pensait utiliser prochainement à son profit :
Myrtilos était secrètement amoureux d’elle…
Comment pourrait-elle utiliser cet avantage à son profit ?
(à suivre)
Bob