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LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – LE CORBEAU VI

PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – LE CORBEAU VI

Connaissance & Partage

LEGENDE DE LA CONSTELLATION

Du CORBEAU

Sixième épisode

17 juin 2021

Le gentil délire du corbeau

Apollon était arrivé dans ses appartements privés du château olympien depuis à peine quelques heures que, son Maitre d’Hôtel, lui annonça le retour de son oiseau favori. Ce dernier, sans attendre qu’on l’introduise, entra dans la chambre du dieu de la culture et alla sa pelotonner sur son lit, au milieu des coussins en s’écriant :

« Salut, mon dieu favori, mon maître bien aimé! Me voilà de retour ! »

« Quel fidèle serviteur, lui lança Apollon ! Non seulement il n’exécute pas les travaux qu’on lui donne à faire mais, de plus, il s’absente pendant des semaines sans donner la moindre explication ! »

« Oh, la, là ! Fit le corbeau en plaçant ses deux ailes au-dessus de sa tête ! Si tu connaissais toutes les mésaventures par lesquelles je suis passé, tu te montrerais plus chaleureux et tolérant envers ton si malheureux serviteur! »

Apollon décida de s’amuser un peu en laissant parler le corbeau. Il serait intéressant, lui semblait-il, d’entendre sa version et de voir jusqu’où il irait dans son délire.

« Bon, bon, fit Apollon ! Excuse-moi de te bousculer mais j’aimerais savoir ce qui t’es arrivé. Tu es parti pour me chercher de l’eau et tu reviens quelques jours après sans rien. Quelle fadaise vas-tu me raconter encore. Vas-y ! Parle, je t’écoute ! »

« Bien voilà, fit le corbeau. Quand je t’ai quitté avec la coupe dans le bec, j’étais gêné car, je ne sais pas si tu es au courant mais, nous, les corbeaux, nous sommes munis d’un tout petit bec. Or, ta coupe est plutôt lourde. De plus, moi-même j’étais assoiffé car j’avais volé pendant que tu courais après Daphné. A peine avais-je parcouru quelques centaines de mètres que j’ai survolé un mur le long duquel croissait une vigne. »

« Et alors, fit Apollon ! »

« Je me suis donc autorisé à me désaltérer grâce à quelques grains. Il n’y a pas de mal à ça ! »

« Mais ce n’était pas la saison, fit remarquer Apollon ! Le raisin ne devait pas être mûr ! »

« Ecoute, si tu m’interromps à chaque instant, je préfère m’arrêter ! »

« Excuse-moi ! Je te laisse t’expliquer ! Je me régale déjà à l’écoute de ton imagination débordante. »

« Bien sûr que le raisin manquait de maturité mais, dans la vigne, il y avait une merlette qui m’a fait goûter à quelques grains parmi les plus avancés. Je me suis ré-ga-lé ! »

« Cela me paraît incroyable que certains grains soient déjà mangeables à cette époque de l’année, fit remarquer Apollon. »

« Tu es infernal ! Encore une fois tu m’interromps ! »

« Excuse-moi ! Je me tais dé-fi-ni-ti-ve-ment, s’amusa Apollon en imitant les mimiques du corbeau. »

« Heureusement, car on arrive au plus terrifiant de mon aventure. A peine avais-je avalé mes premiers grains, qu’une hydre géante est sortie de la base du mur et m’a jeté un filet sur le dos. Je suis resté prisonnier jusqu’à hier où j’ai pu, enfin, me libérer. »

Apollon ayant promis de ne plus parler, un lourd silence emplit la pièce.

« Et bien, tu ne dis rien, s’étonna le corbeau ? »

« Tu m’as imposé le silence, fit Apollon. J’attends que tu m’autorises à te poser quelques questions. »

« On n’a jamais vu un animal favori interdire à son dieu de parler. Vas y, je t’écoute ! »

« Tu es donc aussi célèbre qu’Héraclès qui dut, lui aussi, affronter une hydre géante. Mais, dis-moi tout d’abord, comment se fait-il que tu sois presqu’entièrement noir ? Tu as eu le temps de te faire une teinture, s’amusa Apollon ? »

« C’est la faute à cette hydre stupide. Pendant tout le temps de ma capture, elle m’avait laissé en plein soleil en haut du mur. Forcément, j’ai pris de terribles coups de Soleil. »

« Mais comment t’es-tu libéré ? »

« Tu sais que nous, les corbeaux, sommes affublés d’un bec ridicule ! Voilà pourquoi, il m’a fallu plus de quinze jours pour faire un trou dans les mailles du filet. »

« Et tu n’as pu lancer une alerte ? »

« Tu sais bien que nous, les corbeaux, avons un sifflet harmonieux certes, mais pas assez puissant pour attirer l’attention d’un éventuel promeneur. »

« Quelle aventure, fit Apollon ! J’en pleurerai presque si je ne savais pas qu’elle est entièrement inventée. »

« Mais je te jure qu’elle est vraie, répondit le corbeau ! Tu n’as qu’à aller voir la merlette qui pourra te confirmer ma version des faits… »

« Arrête corbeau ! Vilain menteur ! Moi je connais la vérité car c’est un dieu que l’on vénère tous qui m’a dit ce qui s’est exactement passé ! Ce dieu, c’est le Soleil ! »

Quelle sera la réaction du corbeau blanc, trahi par l’astre du jour ?

(à suivre)

Bob