PETIT MOT DU DIMANCHE 12/09/2021
Connaissance & Partage
PMDD du 12 septembre 2021
Tout le monde a déjà contemplé la Voie Lactée. Même les gens qui vivent en ville et qui ne sont jamais sortis pour observer le ciel, l’ont aperçue au moins une fois dans leur vie. Or cette subtile traînée lumineuse qui traverse de part en part la voûte céleste est notre galaxie, c’est à dire un immense rassemblement de milliards et de milliards d’étoiles comme notre Soleil. Certaines sont plus petites que lui, d’autres plus volumineuses mais toutes tournent autour d’un centre comme les planètes tournent autour du Soleil.
Il s’agit d’un ensemble de 200 milliards d’étoiles dont l’étoile Soleil est la plus proche de nous. Alors que la lumière, avec sa vitesse de 300 000 km/s, ne met que 8 minutes et 20 secondes pour effectuer le trajet Terre-Soleil, il lui faut 100 000 ans pour traverser la Voie Lactée d’un bord à l’autre. Ce disque n’est pas rigoureusement plat, les scientifiques estiment qu’il mesure environ 2 000 années-lumière d’épaisseur. Bien entendu, l’on a cru de prime abord, que notre système solaire et le Soleil se trouvaient au centre de la Voie Lactée. Nous sommes plutôt situés à 1/3 du bord et 2/3 du centre.
Pour observer la splendeur de la Voie Lactée, il faut s’éloigner des centre-ville et des lumières parasites. L’idéal étant la campagne, les sommets montagneux et, bien entendu, le désert où le spectacle devient grandiose. De plus, la vue s’adapte d’autant mieux que l’on reste longtemps dans l’obscurité. Une vingtaine de minutes paraît être le temps idéal.
Dans l’Antiquité, les Grecs anciens appelaient cette luminosité « galaxias Kyklos » ou « Le cercle de lait ». Cela vient de la mythologie grecque car une légende prétend que Zeus, désirant que son fils Héraclès devienne immortel, posa le bébé sur le sein de sa femme Héra. Celle-ci se réveillant repoussa brutalement le bébé qui, d’un hoquet, envoya un jet de lait dans le ciel.
Le mystère de cette bande laiteuse qui encercle le ciel fut levé par Galilée qui, en utilisant ses premières lunettes astronomiques, découvrit que la lueur qui rend la Voie Lactée visible est, en réalité, la somme de la lumière d’un grand nombre d’étoiles, trop éloignées pour être discernées séparément à l’œil nu. L’utilisation de télescopes se multipliant, les scientifiques de la fin du XIXème siècle, découvrirent au sein de la voie lactée des formations un peu similaires qu’ils qualifièrent de « nébuleuses ». Y aurait-il donc « d’autres Voies Lactées » ou bien la nôtre serait-elle unique? Bien entendu, on ne trouve pas de telles nébulosités que dans la Voie Lactée, mais partout ailleurs dans le monde stellaire. Il fallait donc calculer leur distance.
Le problème était insurmontable à l’époque car il aurait fallu être capable de calculer la distance entre nous et ces fameuses nébulosités. Cet obstacle fut franchi par une femme, Miss Henrietta Swan Leavitt (1868-1921) qui, étudiant les étoiles variables appelées Céphéides, réussit à mettre au point une formule liant leur période d’oscillation lumineuse et leur luminosité absolue. C’est Edwin Hubble qui, en 1923, à l’observatoire du Mont Wilson aux USA, réussit à calculer la distance de la nébuleuse M31, prouvant qu’elle était située bien au-delà de notre propre galaxie. Par la suite il en découvrit beaucoup d’autres et prouva même qu’elles s’éloignaient les unes des autres, jetant ainsi les bases de la théorie de l’expansion de l’univers.
Pour revenir à l’observation de la Voie Lactée, sachez qu’en été, si vous plongez votre regard vers le sud et la constellation du Sagittaire, vous observerez le centre de notre galaxie. Eclairez ce centre avec une lampe de poche : le faisceau lumineux arrivera sur place dans quelques 27 000 ans. Si vous pointez l’horizon nord et la constellation de Persée, vous observerez plutôt le bord extrême du disque galactique. Enfin, au zénith trône la constellation du cygne.
Bonne lecture
Bob