LEGENDE DE LA CONSTELLATION DES GEMEAUX- PREMIER EPISODE
Connaissance & Partage
INTRODUCTION
Après la constellation du DRAGON, dont je viens de vous entretenir, on trouve de petites constellations dont il n’existe, à ma connaissance, aucune légende.
Les voici en quelques mots.
L’ECU DE SOBIESKI : Petite constellation imaginée en 1683 par Hévélius (1611-1687) en hommage au roi polonais Jean III Sobiesky qui se distingua en résistant à l’avancée turque en Europe et qui battit les Ottomans à Kalemburg.
L’ERIDAN : Fleuve assimilé au Pô dans lequel, selon la légende, se noya Phaéton, le fils du Soleil (voir la légende précédente sur la constellation du Cygne).
LA FLECHE : Qui représente le jet avec lequel Héraclès tua l’aigle qui dévorait le foie de Prométhée ( voir la légende de la constellation de l’Aigle).
LE FOURNEAU : Petite constellation introduite par LACAILLE (1713-1762) au milieu du XVIIIéme siècle.
Puis vient la…
LEGENDE DE LA CONSTELLATION DES GEMEAUX
26 octobre 2021
Premier épisode
Le retour du bateau Argos
Telle une énorme orange posée sur l’horizon, le Soleil disparaissait peu à peu aux yeux des navigateurs de l’Argos, partis à la conquête de la toison d’or. Sur le pont du navire, Jason encourageait son équipage à patienter encore quelques heures.
« Demain matin, nous aborderons à Iolcos, terme de notre long voyage et tous les Thessaliens nous acclameront lorsqu’ils verront que l’on ramène la fameuse Toison du Bélier qui sauva Phryxos, mon ancêtre. »
Effectivement, le lendemain, dans le port une foule innombrable s’était rassemblée pour assister à l’arrivée du navire, construit avec l’aide d’Athéna, la déesse de la guerre, et parti quelques années auparavant. A l’horizon, tous pouvaient apercevoir, se détachant sur le ciel mauve zébré de fins nuages rougissants, le célèbre trois mâts qui revenait du plus extraordinaire voyage que les Grecs n’aient jamais entrepris.
Dans la foule, il y avait un groupe d’enfants qui écoutaient religieusement les paroles de leur maître :
« Voyez les enfants. Au début, on ne voyait que le pavillon et le haut des mâts du navire, puis une partie de la coque est apparue et maintenant on distingue le bateau tout entier. Quelle conclusion en tirez-vous ? »
« Je crois, dit l’un de ses élèves le plus avisé, que cela s’explique par le fait que la Terre est ronde. . »
« Tu as raison, Markos, le bateau semble surgir des profondeurs car il était sous l’horizon. Pourtant, sont nombreux ceux qui croient qu’elle est plate ! Amenez vos parents au bord de la mer quand un navire est annoncé ou qu’il s’apprête à quitter le port et faîtes leur toucher du doigt la vérité : La Terre est une sphère. »
Pendant que le maître s’occupait de ses élèves, l’Argos avait abordé et chaque membre d’équipage retrouvait qui, son épouse et ses enfants, qui ses parents ou ses amis. Après ces chaleureuses salutations, les marins décidèrent de se regrouper dans une auberge afin de boire à leur santé car ils allaient se quitter certainement pour de longs mois.
Dans la taverne enfumée et bruyante où flottaient les odeurs de coquillages et de vin blanc, les rires et les chants s’entremêlaient dans un indescriptible brouhaha. Chacun, fatigué d’un si long séjour en mer et du combat pour s’emparer de la fameuse Toison d’Or, avait hâte de retrouver sa famille et un peu de tranquillité et de repos. Soudain, Jason, le chef de l’expédition, monta sur une table et s’adressa à son équipage :
« Mes amis, avant de nous séparer, je serai heureux de savoir quels sont vos projets à venir, lorsque bien entendu vous aurez retrouvé les vôtres. »
C’est alors que les marins, les uns après les autres, montèrent sur une table pour faire part de leurs projets.
La foule s’esclaffa lorsque deux gaillards montèrent ensemble sur une table.
« Toujours inséparables les jumeaux! J’espère qu’un jour vous aurez chacun votre propre épouse, s’écria Jason en partant dans un bruyant éclat de rire. »
Plaisanterie suivie de rires gras et de commentaires parfois assez grossiers
Les deux jeunes hommes qui se distinguaient ainsi s’appelaient Castor et Pollux. Ils étaient si indissolublement unis que l’un ne s’engageait jamais dans une aventure s’en en avoir référé d’abord à son frère. Leur vie était riche en aventures et d’aucuns prétendaient même qu’ils vivaient plus de rapines que d’actes généreux et pieux. Castor était éleveur de chevaux et habile cavalier tandis que Pollux était doté de poings d’acier le rendant imbattable dans les rixes.
Leur mère commune était Léda, l’éblouissante reine de Sparte. Zeus en était amoureux et rusa pour s’unir à elle en se métamorphosant en cygne (voir légende précédente concernant la constellation du Cygne). De cette union naquit Pollux qui, de ce fait était immortel. Par contre, de son mari le roi Tyndare, Léda eut Castor qui resta mortel. Les deux frères étaient si unis qu’ils furent appelés « Les Dioscures » ou « Jeunes enfants de Zeus ».
Mais retrouvons nos deux demi-frères dans la taverne et debout sur une table.
« Cette longue aventure nous a enthousiasmés mais, à la vie en haute mer, nous préférons les chevauchées à travers monts, plaines et vallées de notre si belle Grèce natale. De plus nous apprécions davantage la galante compagnie des jeunes filles de ce pays aux grossièretés de nos compagnons d’aventures. ».
« Lorsque nous sommes partis pour cette expédition à la conquête de la Toison d’or, nous avons laissé Phoébé et Hilaera, deux jeunes filles qui nous aimaient.
Les amoureuses des deux jumeaux sont-elles restées amoureuses et impatientes de les revoir ?
Bonne lecture
Bob