LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – LE CORBEAU III
Connaissance & Partage
LEGENDE DE LA CONSTELLATION DU CORBEAU
Troisième épisode
8 juin 2021
LE CORBEAU SE FAIT UNE COPINE
Apollon n’avait pas réussi à séduire plus longtemps la belle Daphnée car Eros, le dieu de l’Amour, avait transpercé le coeur de la séduisante jeune fille d’une flèche dont la pointe était en plomb. De fait, la belle s’était sauvée. Epuisé d’avoir couru après celle dont il se croyait aimé, le dieu de la Culture, tout penaud, avait demandé à son fidèle corbeau blanc de lui ramener de l’eau fraiche.
A peine le fidèle volatile eut-il parcouru quelques lieues qu’il survola un jardin entouré d’un mur de pierre le long duquel courait une vigne. Le corbeau, lui-même épuisé d’avoir suivi son maître, s’accorda une petite halte afin de croquer quelques grains, qui paraissaient si appétissants. Il se posa sur le mur et en goba un.
« Beurk ! cria-t-il ! Mais ce raisin est amer ! »
A peine eut-il poussé ce cri de dégoût qu’il entendit une réponse moqueuse :
« Mais bien sûr ! gros nigaud, fit une merlette depuis son nid caché dans les branches de la vigne. On est à peine au début du mois d’août ! Il faut encore attendre quinze jours à trois semaines pour que le raisin soit à point. Patience, patience, attends encore un peu ! »
« Parce que tu crois que je peux patienter un mois, répliqua le corbeau ? Figure-toi que mon maître attend que je lui rapporte de l’eau ».
« Ah ! Ah ! fit l’oiseau moqueur, Monsieur est un serviteur ! Monsieur obéit à des ordres. Ah ! Ah ! Ah ! Je me moque de toi car moi je suis libre comme l’air. Je vole de droite et de gauche, je fais des pirouettes, je gobe une mouche par ci, un frelon par là et je me repose quand je le veux ! Personne ne me commande. Je respecte tout un chacun et tout un chacun me respecte ! »
Vexé, le corbeau voulut se glorifier :
« Mais moi aussi, si je le veux, je peux recouvrer ma liberté. D’ailleurs, regarde : Je vais rester auprès de toi en attendant que le raisin mûrisse. »
L’hirondelle moqueuse
Et, de fait, le corbeau et la merlette devinrent les meilleurs amis du monde. Pendant au moins trois semaines, ils firent les fous, la merlette apprenant à son nouveau compagnon comment réussir mille et une pirouettes aériennes, comment se faire un nid douillet avec des brindilles et le poil des brebis accroché aux ronces. En fait, ils étaient au paradis des oiseaux, si tant est qu’il en existe un…
De son côté, Apollon fut surpris que le corbeau ne réapparaisse pas. D’habitude on pouvait compter sur lui car il était un fidèle serviteur. Le dieu, dépité, retourna au château du Mont Olympe et se réfugia dans ses appartements. Selon lui, son corbeau ne voulait pas rentrer car il craignait quelques réprimandes pour ne pas avoir trouvé une source d’eau.
Le lendemain, tout de même, la crainte imprégna son esprit. Personne n’aurait osé s’en prendre à son oiseau favori. C’eut été une offense inacceptable et la sanction qui en découlerait serait terrible. Le dieu de la culture questionna quelques divinités de l’entourage de Zeus et même certains serviteurs qui travaillaient au château.
Finalement, c’est Phaéton qui eut la meilleure idée :
« Pourquoi ne vas-tu pas questionner mon père, le Soleil ? Sais-tu que du ciel, il voit tout ! Il devrait savoir ce qui est advenu de ton corbeau. »
« Cela me paraît une bonne idée, répondit Apollon, mais que dois-je faire pour rencontrer le Soleil ? Cela me semble irréalisable ! »
Phaéton, le fils du Soleil
« Viens ce soir chez moi et je t’expliquerai tout cela. Amène une bouteille d’hydromel et nous la boirons ensemble auprès de ma cheminée. »
Au fait ! Comment fait-on pour rencontrer le dieu Hélios ?
(à suivre)
Bob