ASTRO-NOTES JAMES LICK A LE SENS DU COMMERCE…
Connaissance & Partage
ASTRO-NOTES
9 février 2023
JAMES LICK A LE SENS DU COMMERCE…
Deuxième épisode
Notre menuisier voyageur est maintenant au Chili mais au bout de quatre ans, voulant à nouveau éviter les soubresauts de la guerre, il part pour le Pérou et s’installe à Lima où il restera onze ans. Ses talents lui ouvrent les portes des maisons les plus cossues, et lui, tout en gardant un train de vie modeste, se lance dans d’autres investissements. Malgré le succès, il continue à avoir le goût du changement. Il souhaite rentrer au pays, non plus dans sa Pennsylvanie natale mais plutôt en Californie. En effet, se fiant aux journaux, le territoire qui appartient alors au Mexique, va probablement être annexé par les Etats-Unis.
Fin 1847, à l’issue de la guerre américano-mexicaine, et après avoir honoré tous ses contrats, il embarque sur un bateau à destination de San Francisco pour commencer une aventure sur cette nouvelle terre américaine au potentiel encore inexploré car, dans ses bagages, il a 300 kg de chocolat péruvien et une importante quantité d’or…
Le chocolat se vend si bien, notamment auprès des orpailleurs qu’il invite alors le chocolatier Domingo Ghirardelli à quitter le Pérou pour se lancer dans les affaires en Californie. En effet, la réputation de ce Domingo en fait le fabricant de douceurs chocolatées le plus ancien et réputé des Etats-Unis. James Lick, de son côté, s’empresse d’acheter des terrains autour de la petite ville, juste avant que celle-ci ne se transforme en essaim bourdonnant de chercheurs d’or et que chaque mètre carré de terre ne prenne une valeur mirobolante. D. Ghirardelli
Après s’être lui-même succinctement essayé à l’orpaillage, Lick décide de se consacrer au développement et à la gestion de ses biens immobiliers. Du côté de San José, il loue ses terrains à la production horticole et revend ses récoltes aux habitants de San Francisco. Puis, il se lance dans la construction de bâtiments. Son premier chantier est un moulin, équipé des meilleures machines et fait du meilleur bois. C’est ce moulin qui devrait faire passer celui de son ex-futur beau-père pour une porcherie. Il ne manque pas, d’ailleurs, de lui envoyer une photo mais nul ne sait si le destinataire l’a reçue…
En 1861, James Lick se lance dans un autre énorme chantier débordant d’opulence à San Francisco : un hôtel de luxe dont il réalise lui-même les boiseries.
Il se distingue surtout par une énorme salle à manger de 400 convives inspirée de celle qu’il a vue au château de Versailles 35 années auparavant. L’édifice sera détruit par l’incendie qui ravagea une grande partie de la ville après le tremblement de terre de 1906.
Au crépuscule de sa vie, James Lick donne le coup d’envoi de son plus grand projet. Diminué par une attaque cérébrale à l’âge de 77 ans, il songe à la postérité et veut construire un monument qui entrera dans l’histoire : faire ériger d’immenses statues de ses parents et de lui-même : projet mégalomaniaque dont, fort heureusement, ses amis réussissent à le dissuader.
Alors qu’il s’est retiré dans une des chambres de son hôtel de luxe, un homme l’impressionne. Il a eu l’occasion de le rencontrer et de reconnaitre ses compétences dans le cadre de litiges financiers. Or, cet homme est un scientifique qui souvent l’entretient de science, d’étoiles, de planètes et autres thèmes sur l’astronomie. Ce savant s’appelle George Davidson. Il s’agit d’un géodésiste, astronome et président de l’Académie des sciences de Californie.
Dans l’esprit de James Lick nait alors une idée qui le passionne immédiatement : construire le plus grand télescope du monde… Georges Davidson
De quoi enfin entretenir sa mégalomanie…
(à suivre)
Bob