ASTRO-NOTES: LE POLE SUD DE LA LUNE
Connaissance & Partage
ASTRO-NOTES
19 JANVIER 2023
LE POLE SUD DE LA LUNE
Sera-t-il la base d’alunissage du futur ?
En plantant le premier son drapeau au pôle sud de notre planète, le 14 décembre 1911, le Norvégien Roald Amundsen aurait-il pu s’imaginer qu’un peu plus d’un siècle plus tard une nouvelle course au pôle serait lancée, mais cette fois sur la Lune ? Depuis que les EtatsUnis ont annoncé leur objectif de ramener des astronautes sur notre satellite au milieu de la décennie et que la Chine leur a emboîté le pas, tous les yeux sont braqués sur le pôle sud lunaire.
La Lune est vaste, certes, mais c’est pourtant là, à son pôle sud, que les agences spatiales des deux pays ont décidé d’établir une base habitée permanente. Un choix qui n’est pas dû au hasard et qui promet une compétition au moins aussi intense qu’à l’époque des grandes explorations polaires.
Si le pôle sud attire autant les convoitises, c’est parce que les sondes en orbite autour de la Lune ont accumulé, depuis une vingtaine d’années, les preuves de la présence de glace d’eau dans certains cratères. Situés en permanence à l’ombre dans des endroits où la température frôle les -230°, ils ont piégé, au fil des milliards d’années, la glace apportée par la chute des comètes et des astéroïdes. Une glace, dont les spécialistes estiment la masse à 1 milliard de tonnes dans les deux premiers mètres du sol et qui pourrait constituer une ressource essentielle pour les futurs occupants d’une base lunaire.
« L’objectif visé est de pouvoir vivre en autonomie en utilisant tout ce que l’on trouve sur place. L’eau en particulier sera indispensable pour boire, mais aussi, en la séparant par électrolyse en ses constituants de base, hydrogène et oxygène, pour fabriquer de l’air et du carburant » explique Stéphanie Lizy-Destrez, de l’Institut Supérieur de l’astronautique et de l’espace.
L’expérience acquise sur notre satellite permettra de préparer l’exploration de Mars. Mais elle pourra également ouvrir la voie à une véritable exploitation commerciale de l’eau lunaire.
En effet, si l’on parvient à maîtriser la fabrication de carburant, la lune pourra servir, dans le futur, de base de ravitaillement pour les fusées en partance vers des missions lointaines. « Du fait de la faible gravité lunaire, le coût d’un tel ravitaillement serait 50 fois moins élevé qu’un lancement effectué depuis la Terre », note Bernard Foing, directeur de la fondation Lunex EuroMoonMars qui promeut l’exploration de la Lune et de Mars.
Autre attrait, que nous évoquerons lors du prochain « Astro-Notes », l’utilisation de l’énergie solaire que captent les régions montagneuses de la Lune quasi en permanence…
(à suivre donc )
Bob