PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 16
Connaissance & Partage
PETITE HISTOIRE DU CIEL
Chapitre 16 PMDD du 22 janvier 2023
Pour les astronomes du milieu du XVIIè siècle, il restait un mystère encore sans réponse : Quelle était la force à l’origine du mouvement des planètes et de tout corps céleste en général ?
Képler pensait que, quelle que fut cette force, elle émanait du Soleil, « l’ âme de l’univers » : une hypothèse proche de celle de Descartes et de son système rempli de matière bouillonnante, où les corps étaient balayés en tous sens sur des parcours elliptiques, entraînés par un vortex solaire central géant.
Mais d’autres théories circulaient.
Képler lui-même avait été influencé par le travail du médecin anglais, William Gilbert. Ce dernier avait publié en 1600 « Du magnétisme » un ouvrage qui présentait sa théorie selon laquelle la Terre était un immense aimant exerçant sa force d’attraction. Ceci expliquait le fait qu’un objet retombait toujours au sol mais également le comportement de la boussole magnétique.
Le mouvement des planètes, la trajectoire des comètes et l’attraction magnétique de la Terre étaient des sujets largement débattus à la Royal Society de Londres depuis sa fondation en 1600. En 1674, Robert Hooke (1635-1703) le responsable des expériences publia ses « Suppositions » qui s’approchaient de l’idée de gravité telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La première supposition de Hooke suggérait que les corps célestes possédaient une force d’attraction qui affectait non seulement leurs composants mais aussi les autres corps célestes.
La deuxième supposition annonçait que tout objet mis en mouvement continuerait d’avancer en ligne droite jusqu’à ce qu’il soit dévié et forcé à suivre un autre chemin décrivant alors un cercle, une ellipse ou tout autre courbe plus complexe.
La troisième supposition mentionnait que le pouvoir d’attraction d’un corps dépendait de la proximité de l’objet affecté par cette attraction par rapport au centre du corps exerçant la force d’attraction.
Hooke écrivit à Isaac Newton à Cambridge en lui soumettant ces trois suppositions ce qui déclencha une correspondance suivie entre les deux savants auxquels j’adjoins Edmond Halley (1656-1742) et quelques autres encore.
Finalement Newton put démontrer avec succès que l’attraction que la Terre exerçait sur la Lune était ce qui avait arraché le satellite à sa course linéaire et l’avait placé dans l’orbite de la Terre, tout comme la Terre entraînait une pierre à retomber à sa surface avec la même force d’attraction.
Le texte original de Newton s’étoffa rapidement avec de nouvelles découvertes : les marées. Selon lui, elles étaient le résultat de la force d’attraction de la Lune et du Soleil. Il expliqua également le phénomène de la précession des équinoxes par le fait que le diamètre de la Terre était plus petit au niveau des pôles qu’à celui de l’équateur ce qui faisait chanceler notre planète au cours de sa rotation, un phénomène dû, encore une fois, à la gravitation.
Cependant, il fallut attendre l’année 1758 pour que l’idée d’attraction gravitationnelle soit confirmée par le passage d’une comète…Comme nous le verrons au chapitre suivant.
Bonne lecture
Bob