PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 15
Connaissance & Partage
PETITE HISTOIRE DU CIEL
Chapitre 15 PMDD du 15 janvier 2023
Galilée ( 1564- 1642 ) s’était donné beaucoup de mal pour présenter ses découvertes de façon empirique et modérer les perturbations qu’elles engendraient. Il savait, en effet, que le statut d’agitateur n’était pas sans risques, particulièrement vis à vis de ses protecteurs, la famille Médicis.
La résistance de la religion à l’héliocentrisme se fondait sur des références bibliques. Par ses affirmations, Galilée contredisait donc les textes sacrés et, même si ses observations étaient appuyées par de nombreux savants jésuites, l’astronome fut forcé, durant des années, de se défendre d’accusations d’hérésie notamment au cours de son procès.
Le point culminant de cette affaire fut, en 1633, sa condamnation par l’Inquisition de l’église catholique pour avoir soutenu la théorie héliocentrique. Il fut alors déclaré « hautement suspect d’hérésie » pour avoir tenu des propos « contraires aux Saintes Ecritures. ».
On exigea alors de lui qu’il « abjure, maudisse et déteste » ses opinions. C’est ainsi qu’il fut emprisonné. Mais la légende prétend qu’en sortant du tribunal il ne put s’empêcher de marmonner : « e pure se mueve » ce qui signifie : « Et pourtant, elle tourne ». Cette peine fut atténuée plus tard en assignation à résidence mais il restera ainsi enfermé pour le restant de ses jours.
Pendant que le pauvre Galilée se morfondait, l’astronome allemand Johannes Havelke Hevelius (1611-1687) s’adonnait à l’observation de la Lune. Brasseur à Dantzig, il installa un observatoire sur le toit de sa maison et fut l’un des observateurs du ciel les plus actifs du XVIIe siècle. De 1642 à 1645, il étudia les taches solaires et en déduisit la période de rotation du Soleil. En 1647, il publia la première carte détaillée de la Lune et évalua la hauteur de ses montagnes. Dans sa « Cosmétographie » publiée en 1668, il suggéra que les comètes décrivaient des trajectoires paraboliques ou hyperboliques autour du Soleil.
C’est après avoir observé l’éclipse solaire du 1er juin 1639 qu’il décida de ne se consacrer qu’à l’astronomie. En 1641, il avait fini de construire un observatoire équipé d’instruments sophistiqués dont une lunette de 46 mètres de longueur, la plus longue jamais construite.
Dès 1647, l’astronome-brasseur avait réalisé le premier atlas lunaire « Sélénographia » cartographiant le moindre détail visible à la surface de notre satellite. Il grava les illustrations lui-même et imprima l’ouvrage avec une presse dans son observatoire. Cet ouvrage le rendit célèbre à travers toute l’Europe.
En 1652 et 1677, il découvrit quatre nouvelles comètes et dix nouvelles constellations dont sept font toujours partie de celles que nous connaissons aujourd’hui. Il fut secondé dans son travail par sa seconde épouse, Elisabeth (1).
Lorsqu’en 1679 son observatoire fut ravagé par un incendie, Johannes fit une requête au roi de France Louis XIV afin d’obtenir une aide financière pour sa reconstruction. Sa lettre fit référence à son travail en termes suivants : « J’ai placé dans les cieux près de sept cent étoiles qui n’y étaient pas avant (1), et j’ai nommé certaines d’entre-elles en l’honneur de votre majesté. » Cette requête fut instantanément acceptée.
En 1687, à la mort de ce génie, son épouse continua ses travaux et finit par publier en 1690 leurs recherches dans « Prodomus astronomiae ». Elle fut, depuis ce temps-là, considérée comme la première femme astronome.
Cependant, restait à comprendre quelles forces géraient le mouvement des corps célestes. Le grand pas fut accompli par le célèbre Newton, dont nous parlerons lors du prochain article.
Bonne lecture.
Bob
(1) A propos de son épouse, Hevelius écrira qu’elle était « …la fidèle assistante de ses observations nocturnes »
(2) Ces étoiles existaient bien… mais personne avant Hevelius ne les avait répertoriées.»