PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 14
Connaissance & Partage
Les idées sur la forme du cosmos et les mythologies qui les accompagnaient varièrent énormément à travers les siècles et les cultures. Malgré l’étendue de l’imagination humaine, même les esprits les plus brillants du passé étaient soumis aux limites de l’oeil humain. Au XVIIème, des milliers d’années d’observation à l’oeil nu avaient épluché le royaume céleste jusqu’au bout des possibilités de notre regard.
C’est en 1608 qu’un changement arriva lorsqu’un fabricant de lunettes germano-néerlandais, du nom de Hans Lippershey déposa un brevet pour un instrument permettant de « voir les choses lointaines comme si elles étaient proches. ». Ce fut la première lunette d’approche connue. La nouvelle de l’arrivée de cette lunette hollandaise dotée d’une lentille convexe et d’un oculaire concave se répandit en Europe grâce à un rapport diplomatique néerlandais.
La communauté scientifique s’empara alors de l’invention si bien que l’anglais Thomas Harriot, dès 1609, utilisait une lunette déjà six fois plus puissante. Mais cela fut surpassé par l’arrivée du génial italien Galilée
Galiléo Galilei (1564-1642) fut l’un des fondateurs de la mécanique moderne et il a joué un rôle majeur dans l’introduction des mathématiques pour l’explication des lois physiques. Dès 1604, il a procédé à de nombreuses expériences sur la chute des corps et, en 1632 il donna la première formulation du principe de l’inertie. Après avoir enseigné pendant Galilée près de 18 ans les mathématiques à l’université de Padoue il se pencha sur l’invention de la lunette hollandaise.
Il en construisit plusieurs et eut l’idée « saugrenue » de les pointer vers le ciel…il inventa ainsi la première « lunette astronomique ». Il effectua les premières observations du relief de la Lune, découvrit les phases de Vénus, les quatre principaux satellites de Jupiter et comprit que la Voie Lactée renfermait un fourmillement d’étoiles. Il rencontra un tel succès qu’on lui proposa le poste prestigieux de mathématicien et de philosophe auprès de Cosme II de Médicis, grand-duc de Toscane.
Avant de mettre son oeil à l’oculaire, Galilée n’avait pas trouvé de preuves suffisantes pour appuyer le modèle copernicien ni suivre Képler dans son dernier ouvrage « Mysterium cosmographicum ».
Tout au moins, il restait sceptique. Mais ce qu’il observa dans l’oculaire de sa lunette fit immédiatement disparaître ses doutes. En 1610, il publia « Sidereus nuncius » ou « Le Messager des étoiles » qui consistait en un recueil de ses premières découvertes aux effets retentissants accompagné de plus de soixante-dix illustrations.
Comme il se rendit compte que, grâce à sa lunette, il pouvait voir dix fois plus d’étoiles qu’à l’oeil nu, il redessina de nombreuses constellations : C’est ainsi que le Taureau passa de 6 étoiles à 29, Orion de 9 à 71… et émit l’idée d’amas d’étoiles dans la voie lactée.
C’est lui qui, le premier découvrit que les planètes du système solaire avaient des satellites et démontra quasi-définitivement la véracité des bases de l’héliocentrisme en combattant le géocentrisme prêché par les religieux (1)
Mais nous aborderons cet aspect lors du prochain PMDD…
(1) Rappel pour ceux qui l’auraient oublié : Héliocentrisme : d’Hélios (le Soleil) comme quoi les planètes tournent autour du Soleil et Géocentrisme : de Gé (Terre) comme quoi les planètes tournent autour de la Terre.
Bonne lecture
(à suivre)
Bob