PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 16
Connaissance & Partage
PETITE HISTOIRE DU CIEL
Chapitre 16
PMDD du 29 janvier 2023
HALLEY OUVRE DE NOUVELLES PERSPECTIVES
Les théories d’Isaac Newton sur la gravitation universelle faisaient leur chemin dans l’esprit des scientifiques de son époque mais il manquait une preuve irréfutable. Elle advint grâce à la fameuse comète dont Edmund Halley avait étudié la trajectoire et dont il avait prévu le retour en 1705 à l’aide des lois de Newton d’ailleurs.
En effet, Halley avait remarqué que les comètes apparues en 1531, 1607 et 1682 revenaient avec un intervalle régulier de 75-76 ans et des trajectoires similaires. Il prédit donc que celle-ci devait réapparaître vers la fin des années 1758, voire au début de 1759. Les astronomes français Alexis Claude Clairaut (1713-1788), Jérôme Lalande et Nicole-Reine Lepaute (1723-1788) (1) affinèrent les chiffres de Halley et prédirent de façon plus précise un passage au périhélie (2) en avril 1759. Edmond Halley
Finalement les prévisions de Halley et de ses collègues d’avérèrent exactes car la comète fut d’abord aperçue à la Noël 1758 par Johann Georg Palizchs (1723-1788), fermier et astronome allemand. La comète passa finalement à son périhélie le 13 mars 1759 (3).
Cette comète était la même que celle observée par Pétrus Apianus en 1531, par Johannes Kepler en 1607, par les astronomes babyloniens en 164 avant J.-C. et par les astronomes chinois en 240 avant J.-C.
Hélas, Halley mourut en 1742, trop tôt pour avoir la spectaculaire confirmation à la fois de ses calculs et des lois de Newton mais fut honoré en lui donnant son nom.
Après la démonstration réussie d’Edmond Halley, la science de Newton gagna en popularité au milieu du XVIIIè siècle. Grâce aux lunettes astronomiques de plus en plus puissantes, obtenir des positions et des classifications précises des corps célestes était une priorité. Mais, avec l’arrivée du XIXe siècle, une nouvelle obsession passa au premier plan, motivée par les dernières découvertes en chimie, en physique en mathématique et en géologie.
Mieux comprendre la composition de la Terre permettrait, aussi, de mieux comprendre la composition des étoiles, des comètes et des planètes. Mais comment vérifier ce qu’on ne pouvait toucher ?
Une étude que Newton avait menée va permettre à la science astronomique de faire un énorme progrès, à savoir l’étude de la lumière, notamment celle émise par les étoiles. C’est ce savant qui élabora la théorie des couleurs fondée sur l’étude de la dispersion de la lumière blanche par le prisme. Ses premiers travaux à ce sujet datent de 1666 avec un fameux mémoire présenté à la Royal Society en 1672.
C’est l’étude du spectre de chaque étoile qui va permettre de faire d’énormes progrès dans cette discipline avec la naissance de la spectrométrie.
Ce chapitre nouveau nous permettra d’aborder ce qu’il est convenu d’appeler « Le ciel moderne ».
(1) Comptant parmi le peu de femmes qui travaillaient officiellement dans le domaine de l’astronomie à l’époque.
(2) Le périhélie est le passage d’un astre au plus près du Soleil (Hélios en grec) et est le contraire de l’aphélie. A opposer à « périgée » ou « apogée » pour « Gé », la Terre.
(3) L’attraction de Jupiter et de Saturne avait, en effet, provoqué un retard de l’apparition de la comète.
Bonne lecture
(à suivre)
Bob