PETIT MOT DU DIMANCHE : LA TERRE et LA LUNE Un tandem pour la vie
Connaissance & Partage
LA TERRE et LA LUNE
Un tandem pour la vie
PMDD du 30 juin
On l’a vu dans les chapitres précédents : la Terre et la Lune ont deux histoires intimement liées. Sans notre
satellite notre planète serait sans doute bien différente, voire méconnaissable. Des modèles l’ont montré :
les forces de marée qu’exerce la Lune ont ralenti peu à peu la rotation de la Terre, permettant d’aboutir
aujourd’hui à des rotations de 24 heures. Mais l’influence la plus notable de la Lune sur notre planète est la
stabilisation de son axe de rotation.
Le consensus scientifique, fondé au départ sur des travaux de l’équipe scientifique de Jacques Laskar (1)
datant de 1993, indique que sans la Lune, l’axe selon lequel la Terre tourne sur elle-même par rapport à son
plan de révolution autour du Soleil ne serait pas fixé à 23°,4 comme à présent. Il pourrait varier entre 0 et 85°
avec des conséquences notables sur le climat : à 0°, les saisons n’existeraient pas et à 85° elles seraient bien
plus marquées qu’aujourd’hui avec des mois complets sans soleil pour de vastes régions de la Terre.
Voilà pourquoi certains scientifiques parient sur l’hypothèse selon laquelle la présence de la Lune aurait
favorisé l’habitabilité de la Terre et sa capacité même à accueillir la vie. Selon Denis Andrault, de l’université
Clermont-Auvergne « La Lune faciliterait l’existence d’un mouvement à l’intérieur du noyau terrestre et
contribue, ainsi, au maintien sur le long terme de son champ magnétique. »
Sans notre satellite, ce bouclier aimanté qui nous protège des particules très énergétiques en provenance du
Soleil auraient pu disparaître il y a plusieurs milliards d’années, à mesure que le noyau refroidissait. « De plus
en plus, affirme Denis Andrault, nous avons de sérieuses raisons de penser qu’une bonne partie de l’eau
présente sur la Terre était là, juste après sa formation, prisonnière des roches du manteau. La collision et le
dégazage qui s’en est suivi ont pu contribuer à l’apparition des premiers océans et de l’atmosphère. L’impact
aurait donc permis de créer un terreau particulièrement propice à l’émergence de la vie. »
Pas de doute, notre satellite mérite amplement toute l’attention que les scientifiques lui portent. Ils
attendent désormais avec impatience la collecte de nouveaux échantillons lunaires, provenant d’autres
régions que celles explorées par les missions Apollo. Dans le viseur, bien sûr, le futur programme Artémis de
la Nasa.
Qui sait ?
Peut-être que l’étude de ces roches les invitera à réécrire une fois de plus la folle histoire de notre bonne
vieille Lune.
Bonne lecture
Bob
(1) Astronome à l’observatoire de Paris