PETIT MOT DU DIMANCHE : PMDD du 18 février 2024
Connaissance & Partage
LES PROJETS D’ELON MUSK
Deuxième et dernière partie
PMDD du 18 février 2024
Non content d’avoir mis au point la fusée la plus puissante en service au début des années 2020, Elon Musk et Space X assurent le développement d’un nouveau lanceur appelé à révolutionner, lui aussi, le secteur spatial. Il s’agit du vaisseau récupérable géant Starship, d’une masse de 100 tonnes à vide et capable d’emporter 50 tonnes de charge utile y compris un équipage de 10 astronautes ou plus, juchés au sommet d’un gigantesque premier étage de plus de 3 500 tonnes, le « super Heavy ». Celui-ci sera équipé de 33
moteurs brûlant méthane et oxygène liquide.
Le vaisseau Starship a été testé avec succès en mai 2021, atteignant 10 km d’altitude avant de venir se reposer sur son pas de tir. Les efforts portent désormais sur le 1er étage, dont le premier lancement a eu lieu le 20 avril 2023 mais qui a explosé après 4 minutes de vol.
La NASA a toutefois adoubé le projet en retenant le Starship comme alunisseur pour son
programme Artémis et deux autres exemplaires du Starship ont été achetés par des milliardaires pour voler autour de la Lune, en l’occurrence par le japonais Yusaku Maezawa et l’Américain Denis Tito.
De telles missions lunaires, voire martiennes à l’avenir, seront cependant complexes car, outre placer le Starship en orbite terrestre, il faudra ensuite lancer deux ou trois autres fusées Suter Heavy en mode cargo pour acheminer des centaines de tonnes de propergol
supplémentaires en orbite et faire le plein des réservoirs du Starship avant qu’il ne s’élance vers sa destination.
Mais Elon Musk et Space X voient plus loin encore : le choix du méthane comme carburant
s’inscrit dans une stratégie consistant à le fabriquer sur Mars, à partir de l’atmosphère de la planète rouge pour les vols de retour vers la Terre, afin de limiter la quantité de propergol à emporter au départ. Car, pour Elon Musk, la finalité de son entreprise est claire : déposer équipage et fret sur la planète rouge pour y fonder une colonie, à laquelle il rêve lui-même de participer.
Outre ses lanceurs à succès, Space X a développé une cabine de transport elle aussi réutilisable d’abord pour acheminer automatiquement du fret vers la station spatiale internationale puis pour y acheminer des équipages, version Crew Dragon. Pour les Etats-Unis qui ne disposaient plus d’un système de lancement d’équipage depuis la mise à la retraite de la navette spatiale en 2011, Space X a rempli cette lacune, prenant de vitesse son principal concurrent, Boeing, qui développe de son côté le vaisseau Starliner.
Le premier vol piloté du Crew Dragon a eu lieu le 30 mai 2020. Lors de son troisième vol piloté il emportait notre compatriote Thomas Pesquet vers l’ISS pour la seconde mission orbitale. Outre les missions officielles de la NASA, le Crew Dragon est également vendu par Space X à des entreprises spécialisées dans le tourisme spatial : c’est ainsi que quatre passagers payants ont été satellisés en mai 2023 dans la cadre de la mission Axiom Space-2. Qui est intéressé ?
Bonne lecture
Bob