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PETIT MOT DU DIMANCHE  : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral troisième partie

PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral troisième partie

Connaissance & Partage

NICOLAS-LOUIS DE LACAILLE

L’arpenteur du ciel austral

PMDD du 9 juin 2024

Troisième partie

Le 1

er novembre 1750, Lacaille embarque à bord du « Glorieux » dans le port de Lorient et

le navire lève l’ancre le 21. Pour se distraire durant les longues semaines de voyage,

l’astronome a adopté un chiot, qu’il baptise Gris-Gris et qu’il emmène avec lui. Il peut

également compter sur le capitaine, d’Après de Mannevillette, pour converser sur

l’astronomie et la navigation, en particulier après que l’observation d’une éclipse de Lune

proche du Cap-Vert leur révèle que la position estimée du bateau est fausse.

Bientôt, l’astronome s’essaie lui-même à la navigation, en testant en particulier la

méthode des distances lunaires entre la Lune et diverses étoiles puis la compare à des

valeurs préétablies afin de déterminer l’heure locale. Cependant, afin que la méthode

fonctionne, il faut que la position de la Lune puisse être prédite puis mesurée avec

précision, ce qui n’est pas encore le cas lors du périple vers le Cap. De plus, les calculs sont

fastidieux, et on ne peut espérer être précis qu’à 200 km près...

Plus tard, Lacaille mettra au point une méthode graphique et publiera des tables de la

position de la Lune afin d’aider les marins dans leur navigation.

Après une escale à Rio de Janeiro en janvier 1751, l’expédition arrive au Cap le 20 avril. La

ville, dominée par la plate et bien nommée Montagne de la Table, n’est alors qu’une

colonie de 12 000 habitants, dont 6 300 esclaves, contrôlée par la Compagnie néerlandaise

des Indes orientales. Lacaille est reçu par le gouverneur, qui lui fait le meilleur accueil et

facilitera tout son séjour. Il est logé chez un officier de la citadelle et fait construire un

petit observatoire dans le jardin de son hôte où sont installés ses instruments.

Le but de Lacaille : un relevé systématique du ciel

austral qui nécessite, selon lui, 100 nuits claires

pendant au moins 6 heures consécutives pour

parcourir les 25 zones selon lesquelles il a

découpé le ciel. Le 6 août 1751, il se met au

travail. Minutieusement, il relève la position de

quelques 10 000 étoiles, en observant leur

passage au méridien et en relevant leur

coordonnées spatiales (1).

Les conditions de travail sont sommaires dans son petit observatoire qui n’est, en réalité,

qu’une pièce de 5 mètres de côté avec un bureau et un lit pour se reposer. Jean Sylvain

Bailly, astronome et futur révolutionnaire raconte la dure vie que s’impose l’astronome :

« Qu’on s’imagine un homme qui passe chaque nuit 7 à 8 heures l’œil continuellement

attaché à une lunette où il observe toutes les étoiles qui peuvent être observées, tantôt

debout, tantôt couché, regardant le zénith, toujours combattant le sommeil. Le travail

forcé, les veilles, jointes à la chaleur du climat, échauffèrent tellement son sang qu’on fût

obligé d’avoir recours à des saignées pour en prévenir l’inflammation. »

Lacaille tombe malade en février 1752 mais, par chance, il guérit et peut poursuivre ses

observations. Dans un rapport, il admet que « c’est un travail fort ardu... cependant plus

j’avance, plus je suis content de l’avoir entrepris ».

En juillet, soit onze mois après l’avoir commencé, il achève enfin son relevé. Il dresse alors

un planisphère du ciel de l’hémisphère Sud en sélectionnant près de 2 000 étoiles sur les

9 766 observées.

Nous verrons cela lors du quatrième et dernier chapitre.

Bonne lecture

Bob

(1) Ascension droite et déclinaison... qu’utilisent les utilisateurs de télescope.