LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU SAGITTAIRE (2)
Connaissance & Partage
LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU SAGITTAIRE
19 AVRIL 2022
Deuxième épisode
Héraclès, sur la piste du sanglier d’Erymanthe, avait été accueilli par Pholos qui gardait la grotte des centaures grossiers. Tous les autres étaient partis à la chasse.
« Repose-toi tranquillement car tu m’as l’air épuisé, lui fit Pholos ! Veux-tu boire un peu ? »
Devant l’acceptation d’Héraclès, Pholos se dirigea vers un baquet plein d’eau et dans une corne de bison lui en porta un peu. »
« Tu es bien brave, cher Pholos, mais je ne bois de l’eau que quand je suis à l’extérieur et à la fraîcheur d’une source. N’aurais-tu pas, à la place, un peu de vin ? ».
« J’ai bien du vin, mais il est réservé aux seuls centaures. »
« Tu te moques de moi ? Refuserais-tu de servir un peu de la boisson sacrée de Dionysos au fils de Zeus, le Maître du Monde ? ».
« Si j’ouvre une amphore, l’odeur du vin se répandra à l’extérieur et tous les centaures seront irrités. Ils viendront ici pour punir celui qui aura commis cet outrage. »
Sans se démonter, Héraclès se leva, se saisit d’une amphore qu’il déboucha et but à même le goulot.
Comme prévu, l’odeur du vin se répandit dans la grotte, et hors de celle-ci. Lorsqu’elle atteignit les narines des centaures en chasse, leur réaction ne se fit pas attendre. Tous se précipitèrent vers la grotte en criant : « A mort ! A mort ! ». Au bruit de leurs hurlements, Héraclès se sentit agressé. Il brandit alors son arc et, un à un, il les tua tous. En effet, la pointe de ses flèches avait été plongée dans le sang de l’hydre de Lerne (1), un poison très puissant. Seul, le nommé Elatos ne mourut pas, la flèche d’Héraclès ne s’étant fichée que superficiellement sur l’un de ses mollets.
Discrètement, en se cachant derrière les taillis, il rampa afin de trouver du secours auprès du centaure Chiron, le si talentueux médecin. Après de terribles souffrances, il parvint auprès de celui-ci qui l’accueillit et l’installa sur sa table d’auscultation.
« Que s’est-il passé Elatos ? Qui t’a ainsi blessé ? »
Le centaure raconta alors l’audace d’Héraclès qui avait entamé une amphore de vin et la réaction de ses amis centaures.
Pendant qu’Elatos expliquait l’origine de l’échauffourée, Chiron examinait la plaie provoquée par la flèche d’Héraclès. Ne sachant pas qu’elle était empoisonnée il lui dit :
« Tu ne devrais pas tant souffrir et avoir une telle fièvre. Ta blessure est vraiment superficielle. Je ne comprends pas pourquoi ton corps réagit ainsi. »
Délicatement, il retira la flèche du mollet du Centaure et l’examina attentivement. Au même instant Héraclès entra dans la grotte de Chiron en hurlant, exprimant ainsi sa colère vis à vis des centaures sauvages. Ses cris surprirent tant Chiron que ce dernier lâcha la flèche qu’il avait en main. En tombant au sol, elle lui fit une petite estafilade sur la cuisse droite. Chiron n’y prit garde et invectiva Héraclès.
« Pourquoi hurles-tu ainsi ? Tu m’as fait peur ! »
« Je suis en rage car la réaction des centaures est vraiment exagérée ! Pour quelques gouttes de vin ils m’auraient massacré ! Quelle bande de sauvages ! »
« Il est vrai qu’ils n’ont aucune éducation répondit Chiron. Regarde la gourde de vin qui est posée sur ma table. Désaltère-toi à loisir. Et comme la nuit tombe, je te propose de rester avec moi pour manger. Ainsi nous pourrons discuter car j’ai appris que tu avais été condamné à accomplir un certain nombre de travaux. Ensuite tu pourras dormir dans le lit que je réserve aux amis de passage.
Alors que le pauvre Elatos rendait l’âme, Chiron et Héraclès, s’installèrent sur des bancs en bois et discutèrent jusqu’au milieu de la nuit.
Mais un détail surprit Héraclès…
(1) Voir la légende du deuxième des travaux d’Hercule.