LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU
Connaissance & Partage
LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU
Mardi 3 mai 2022
LE TAUREAU AUX CORNES EN CROISSANT DE LUNE
Dans l’immense salle d’honneur du palais d’Agénor, le roi de Phénicie, le banquet venait de prendre fin. Après de multiples congratulations et remerciements, tous les invités quittèrent la famille royale. Seuls restaient le roi, son épouse Théléphassa, leur fille aînée Europe et ses trois frères, Cadmos, Phoenix et Cillix. Ils partirent à leur tour afin de laisser travailler une dizaine de servantes qui s’affairaient à remettre la pièce en ordre.
Comme on était en milieu d’après-midi, les trois princes décidèrent d’enfourcher leur monture et de chevaucher en forêt à la recherche de quelque gibier. La douce Europe, quant à elle, invita ses amies à faire une promenade le long de la plage.
Cette jeune fille était la beauté même et nul doute qu’Aphrodite, la déesse de l’Amour, s’était penchée sur son berceau afin de la pourvoir des dons les plus exceptionnels. Tous les hommes qui croisaient son regard en tombaient immédiatement amoureux et l’on ne pouvait compter le nombre de ses prétendants. Quant à elle, elle se moquait de leurs oeillades, leur répondant par de grands éclats de rire ou des moues des plus charmantes.
Les dieux de l’Olympe faisaient souvent allusion à sa grande beauté tout en buvant le nectar que leur servaient les échansons. Le bruit courait même que le grand Zeus avait, à plusieurs reprises, tenté de la séduire. Ces olympiens ne croyaient pas si bien dire car, en ce moment même, Zeus s’apprêtait à se rendre en Phénicie pour mettre au point une nouvelle tentative de séduction.
Après avoir sollicité l’aide d’Aphrodite, la Déesse de l’Amour, il s’était métamorphosé en un magnifique taureau aux cornes en croissant de lune et s’approchait du château d’Agénor. Alors qu’il broutait l’herbe d’une verte prairie, il entendit de cristallins éclats de rire. Devant ses yeux ébahis, il vit un groupe de jeunes filles en train de batifoler, de danser et même de se rouler dans l’herbe en riant à gorge déployée. Par chance, la séduisante Europe faisait partie du groupe.
Soudain, les jeunes filles se figèrent : Devant elles, un magnifique taureau aux cornes en croissant de lune s’approchait à pas lents. Lorsqu’il fut à quelques mètres d’elles, il arrêta sa marche et poussa le plus surprenant des beuglements que l’on puisse entendre.
Les jeunes filles, une fois la surprise passée, s’approchèrent et Europe osa même poser une main audacieuse sur les flancs du taureau. Comme celui-ci ne bougeait pas, toutes les jeunettes s’enhardirent. On flatta ses cornes magnifiques, sa queue tressée par on ne sait quelle fée ou encore les muscles de son cou.
« Que tu es beau, fit Europe ! Comment se fait-il que mon père ne m’ait jamais parlé de toi ? Tu es pourtant unique ! »
« Jamais je n’ai vu de taureau dont les cornes dessinent de si parfaits croissants de lune, dit une des jeunes filles! »
« Et regardez sa queue si bien peignée, tout pareil à un plumet de fines herbes, ajouta une autre ! »
« Admirez ses pattes puissantes et harmonieusement dessinées…Et la peau de ses fanons douce comme de la soie, ajouta Europe. »
« Et si on allait cueillir des fleurettes pour le parer de mille couleurs, proposa l’une d’elle ? »
Aussitôt, comme des folles, les jeunes filles se lancèrent à l’assaut des pâquerettes, coquelicots et autres boutons d’or pour embellir le splendide animal. Devant tant de flatteries le taureau se fit si docile qu’il se coucha à même le sol. Aussitôt, Europe, en riant aux éclats, se jucha sur son dos en s’accrochant aux cornes si joliment arrondies.
Le taureau va-t-il accepter qu’on le prenne pour un cheval ?...
(à suivre)
Bob