LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDES DES CONSTELLATIONS (SUITE)
Connaissance & Partage
LÉGENDES DES CONSTELLATIONS (suite)
15 février 2022
Dans la liste de toutes les constellations concernant les deux hémisphères, nous en étions arrivés à la constellation de la lyre. Vient ensuite toute une série de petites constellations pour lesquelles, à ma connaissance, il n’existe pas de légendes :
LA MACHINE PNEUMATIQUE, constellation introduite par LA CAILLE en 1752.
LE MICROSCOPE, introduit par le même La Caille, la même année.
LA MOUCHE, proposée par BAYER en 1603.
L’OCTANT, imaginé par LA CAILLE EN 1752.
L’OISEAU DE PARADIS introduit par BAYER en 1603
Et enfin OPHIUCUS dont je vais vous parler maintenant.
OPHIUCUS, LE SERPENTAIRE
Cette constellation est traversée par le Soleil du 29 novembre au 17 décembre et représente la fameuse treizième constellation zodiacale. Les astrologues la négligent car elle contrarie leur ciel divisé en douze constellations égales de 12 degrés chacune alors qu’il est divisé en 13 constellations de longueurs très inégales…
Mais restons dans le domaine du rêve et du mythe.
En une après-midi de fin d’été, la nature étouffait dans une chaleur torride tandis que Notos, le vent du sud, cardait de son souffle puissant la broussaille dorée des champs et des prairies. A l’horizon, quelques nuages amoncelés filtraient les rayons du soleil, dessinant un immense éventail de lumière évanescente. Ne semblant redouter ni le vent ni la terrible canicule, un vieil homme, d’un pas lent et mesuré, arpentait le chemin rocailleux. Ce patriarche chenu n’était autre qu’Asclépios, le dieu de la Médecine par les plantes que les Latins appelaient Esculape. Il était le fils d’Apollon et de Coronis, la princesse d’Orchomène.
Asclépios, en tant que dieu olympien, aurait très bien pu passer sa vie sur le Mont Olympe auprès des autres divinités. Mais ce n’était pas dans sa nature. Il aimait trop arpenter prairies et forêts, landes et collines à la recherche des plantes qu’il utilisait dans sa pratique de médecin herboriste. Il cueillait, cueillait, cueillait toute la journée et, le soir venu, il vidait son sac sur sa table et triait les plantes par catégorie et les suspendait aux poutres de sa cabane. Autant dire que quelques graines tombaient au sol ce qui faisait le régal de multiples souris, campagnols et mulots de beaux gabarits.
De temps en temps, un paysan ou une paysanne des environs venait le consulter et, souvent avec grande efficacité, il leur proposait gratuitement, qui un onguent, qui une tisane à base de ses plantes.
Tous les jours, dès l’aube, il arpentait les sentes en profitant de l’air vif du matin et des cris sympathiques des animaux qui, l’un après l’autre, s’éveillaient. Il marchait d’un pas lent le long des sentiers comme seuls les gens paisibles savent le faire. Il aimait reconnaître le chant d’une fauvette ou le cri d’un geai surpris dans son nid. Il s’amusait des dessins changeants des nuages dans le ciel et le soir, son régal se concentrait sur la voûte céleste. Au printemps, plein sud, il admirait le Grand Chariot dont le timon pointait l’étoile Arcturus alors qu’en fin d’automne il attendait que se lève le grand chasseur Orion dont, dit-on, Eos l’Aurore était amoureuse.
Le matin où nous le retrouvons, il cheminait vers la forêt des herbes folles lorsqu’il fut surpris de voir une couleuvre dormant, allongée en plein milieu du sentier. Amusé, il l’admira un instant : ses écailles vertes et jaunes sur fond noir en faisaient l’un des serpents les plus longs que l’on voyait en Grèce. Bien qu’elle fut assoupie, ses yeux restaient ouverts car il avait appris que les serpents ont une pupille transparente. Amusé, il la caressa de l’extrémité de sa canne sans que celle ci ne se réveille. C’est lorsqu’il la bouscula un peu que l’animal se manifesta : Il se dressa lentement, s’agrippa à sa canne et s’y enroula.
Asclépios, amusé, se mit alors à éclater de rire : jamais il n’avait vu un tel comportement. Comment était-ce possible ? Il poursuivit son chemin tout en constatant que le serpent refusait toujours de lâcher prise.
« Je ne vais pas t’amener dans ma cabane, murmura Asclépios en riant. Il faut maintenant que tu retournes chez toi. Allez, va ! Va rejoindre tes copains au sang froid ! »
Il secoua alors sa canne de plus en plus fort, tira d’une main le corps de l’animal mais rien n’y fit. Avisant un rocher sur le bord, il frappa légèrement le reptile qui restait toujours enroulé. Tapant sur la pierre , dans un geste malheureux, la tête de la couleuvre s’écrasa à-demi.
Aussitôt l’animal déroula ses anneaux et vint mourir aux pieds d’Asclépios. Celui-ci, navré n’eut pas le temps de se lamenter car, sortant d’un buisson, une autre couleuvre apparut, tenant un petit bouquet d’herbe dans sa gueule. Elle s’approcha de celle qui avait perdu la vie…et,
Et c’est là qu’un miracle s’accomplit…
(à suivre)
Bob