MAIS POURQUOI LE BOUDDHA A-T-IL UNE BOSSE SUR LA TETE ?
Connaissance & Partage
MAIS POURQUOI LE BOUDDHA A-T-IL UNE BOSSE SUR LA TETE ?
AUX ORIGINE DE L’ICONOGRAPHIE DU BOUDDHA.
UN PEU D’HISTOIRE.
Pour bien aborder le problème du bouddhisme, il faut avant tout se souvenir qu’il émerge en Inde du Nord, dans un espace dominé par la croyance en la réincarnation dans des formes de vie qui dépendront du comportement que l’on a eu durant sa vie.
Ce cycle des réincarnations, qui peut s’étendre sur des milliers de millénaires, ne s’éteint que lors d’une réincarnation au sein d’une famille de brahmanes qui sont eux promis à une mort définitive. La réflexion et la pratique du Bouddha ont donc pour objet la recherche du moyen d’échapper à ce cycle sans passer par la case brahmane. Elle vise à permettre, en une vie bien conduite, à obtenir cette délivrance du monde et de ses misères dans un anéantissement total (le Nirvana).
Historiquement, l’existence réelle de Siddhârta Gautama, prince du clan familial des Sakyas vivant aux marges du Népal, est acceptée par la grande masse des scientifiques. Mais la date de sa vie reste très approximative. Trois chronologies sont retenues selon le courant bouddhiste qui s’y réfère. Elles se sont élaborées assez tardivement, peu de temps avant notre ère, à partir de la date retenue pour sa mort et son accès au Nirvana. Sachant que toutes retiennent une durée de vie de 80 ans (sens de cet âge ? Une façon de dire qu’il est mort vieux ?), la date de sa mort est estimée à partir du temps écoulé entre celle-ci et le sacre d’Açoka, date elle-même soumise à hypothèses. Bref, on « botte en touche »…
*La chronologie courte retient 368 av. J-C. : c’est celle qui est utilisée par les Japonais.
*La chronologie médiane retient 486 av. J-C. : c’est la plus répandue, adoptée à quelques années près par les courants mahayanistes. Elle est acceptée par la plupart des chercheurs du 20e siècle même si depuis le début du 21e siècle, leur tendance est à rajeunir cette date (autour de 400-410 av. J-C.).
*La chronologie longue retient 544 av J-C. Elle est issue de la tradition Théravada qui a pris forme au Sri Lanka, au cours du 1er siècle avant notre ère. C’est celle qui a cours en Asie du Sud-Est.
Ayant connu l’Eveil (bodhi), à l’âge de 40 ans, il passe le reste de sa vie à prêcher. La clé de sa prédication c'est que la racine de la souffrance se situe dans la relation à soi-même, dans l’écart entre monde perçu et monde pensé. C’est donc dans cette relation que gît, concomitante, la possible solution : par l’abolition du désir comme sortie du temps réel. La bodhi (« le suprême Éveil correct et complet », souvent traduit en Occident par « illumination ») n'a pas d'auteur : elle n'est promise par personne (dieu), elle est non conditionnelle et s'offre en un éclair vécu, aussi contingent dans l'instant que la vie même de celui qui l'éprouve. La méditation est la préparation à ce flash mais elle ne garantit en rien de l’obtenir.
En 2-3 siècles son enseignement a suffisamment diffusé pour que la première tentative d’unification de l’Inde en un vaste empire menée par Açoka (273-232 av. JC) s’accompagne de l’adoption du bouddhisme comme culte d’Etat. Açoka, après avoir mené une conquête impitoyable de plus des 2/3 de l’Inde (guerre du Kalinga) se convertit au bouddhisme et jalonne les limites de son empire de stèles portant le message bouddhiste. Le principal monument bouddhiste qui se répand à cette époque dans l’empire est le stupa : dérivé de la tradition du tumulus funéraire, c’est un dôme circulaire qui commémore la mort du Bouddha. Très rapidement cette expression purement symbolique devient pour certains stupas les plus vénérés un véritable tombeau censé abriter une relique du Bouddha.
L’ÉMERGENCE D’UNE TRADITION ICONOGRAPHIQUE BOUDDHISTE
En dépit d’une longue tradition figurative de l’art indien, elle se caractérise par une phase durant laquelle la personne du Bouddha est évoquée par des symboles. Cette première étape dans l’iconographie est une manière de bien faire distinguer l’enseignement du Bouddha de l’environnement religieux et son pullulement de dieux et de leurs avatars dans lequel baigne l’Inde à cette époque. Les symboles les plus couramment représentés sont :
* le lion (que l’on retrouve de nos jours sur le drapeau et les monnaies du pays), symbole de la royauté de Siddhârta Gautama « le lion des Shakyas » transféré après l’Eveil en royauté du Bouddha dans le champ de la conscience.
* la roue du dharma (= la loi), symbole de son enseignement des « Quatre Nobles Vérités ».
* l’empreinte de ses pieds (Buddhapada) attestant de la réalité de son passage sur terre, son enseignement marquant le monde.
* le trône vide, exprimant son pouvoir non temporel mais spirituel, parfois encadré de flammes, symbole de sa disparition en ce monde et de son entrée dans le Nirvana.
On retrouve la même prévalence de l’expression symbolique dans le christianisme naissant : chrisme, poisson, croix. Cet « intellectualisme » de l’abstraction des religions naissantes se trouve supplanté par une figuration humaine vecteur d’un élargissement de leur audience dans la masse de la population qui « croit ce qu’elle voit » dans la pratique de sa vie quotidienne.
La première manifestation que l’on possède de ce style d’iconographie se rencontre sur des panneaux sculptés des balustrades entourant les stupas de Bhārhut (dans le Madhya Pradesh - 1) et d’Amaravati (dans l’Andhra Pradesh -2) datés du 2e siècle av. JC. Ces 2 panneaux retenus pour illustration comportent une scène de fidèles en adoration devant 3 des symboles les plus utilisés : l’empreinte des pieds de Bouddha, un fauteuil vide et l’arbre de la bhodi. Cette représentation somptuaire dans un important monument nous permet de penser que ces signes étaient reconnus déjà de longue date.
Une bascule s’opère à partir du début du 1er siècle av. JC : des frises sur les stupas comportent des représentations anthropomorphiques du Bouddha, qui sont fréquentes sur les tablettes votives, découvertes par les archéologues, en dépôts sur ces sites.
MAIS QUE REPRÉSENTER ? ICONOGRAPHIE ET DOCTRINE.
A partir du 1er siècle de notre ère, sa doctrine s’est déjà largement diffusée par les routes commerciales vers l’Occident et vers la Chine. Mais elle s’est aussi profondément transformée. Au côté du Théravada bien implanté au Sri Laka et diffusé principalement en Asie du sud-est, la doctrine du Mahayana prend de plus en plus d’importance, finit par s’imposer en Inde et diffuse vers le monde sinisé de l’Asie de l’est. Quand le Theravada est soupçonné de ne chercher que le salut individuel – seul le moine est promis à la sortie du cycle des réincarnations –, le Mahayana se veut de portée universelle permettant aux hommes de rester actifs dans le monde en comptant sur leur dévotion aux bodhisattvas pour parvenir au même résultat. L’introduction des bodhisattvas ("être voué à l'Eveil"), est un point essentiel de la doctrine du Mahayana. Etre différant son propre Nirvana, il met en œuvre une intercession compassionnelle pour conduire à la délivrance de tous les êtres par la sortie du cycle des réincarnations.
Si l’on veut une comparaison avec le christianisme on voit que tout autour de la figure du Sauveur une prolifération d’intercesseurs, anges et saints, viennent soutenir la foi des fidèles. Si l’islam, dans sa version sunnite, rejette formellement le culte des intercesseurs, il n’en va pas de même dans le chiisme et dans la tradition populaire du culte des marabouts. Mon “mauvais esprit” ne résiste pas à un gag iconoclaste : Pétain « faisant don de sa personne à la France » était peut-être un bodhisattvas… Allez savoir…
Le développement du Mahayana, le besoin chez les fidèles d’une matérialisation plus sensible de ce que fut le Bouddha enclenche le processus de la figuration. Sans que cela fasse problème pour la doctrine puisqu’une des notions de base du bouddhisme est que tout n’est qu’apparence. Aussi les images qui répondent à cette attente ne sont pas perçues comme une réalité profonde, « essentielle » (comme l’est l’icône dans la religion orthodoxe). Elles fournissent simplement un support de méditation clé d’une libération des illusions. Tous les courants du bouddhisme ont retenu cette vocation des images, et l’iconoclasme est inconnu dans le bouddhisme. Selon les courants, les images ne diffèrent que par leur contenu doctrinal. Dans le Theravada il n’y a un seul Bouddha, le Bouddha historique. Mais il a connu des incarnations antérieures que narrent et illustrent les « jatakas ». Dans le Mahayana, le Bouddha historique n’est que le maillon d’une longue chaine de Bouddhas, ce qui implique qu’à la fin du cycle historique présent, il y aura un Bouddha du futur.
LA FIXATION DES CARACTÈRES ARCHETYPAUX.
La culture grecque s’est répandue jusqu’au confins nord-ouest de l’Inde avec les conquêtes d'Alexandre le Grand en 332 av. JC. Elle imprègne encore fortement l'empire Kouchan, centré approximativement sur l’Afghanistan actuel mais le débordant très largement vers le plateau iranien à l’ouest et la plaine indo-gangétique à l’est. C’est dans cet empire que le Bouddha prend définitivement figure humaine au cours du 1er siècle de notre ère. Les deux principaux centres de création sont Gandhara et Mathura, tous deux fonctionnant en étroite relation au sein de l’Empire. A Gandhara, sous l’influence de la culture grecque, la représentation du Bouddha exprime le concept d'homme-dieu inspiré de la mythologie : Bouddha apparaît assimilé à Apollon. Les cheveux ondulés, l'habit drapé couvrant les deux épaules, les chaussures et les sandales, des motifs décoratifs hellénistiques telles que les feuilles d'acanthe sont caractéristiques de l'école de sculpture de Gandhara. A Mathura il existe une longue tradition de sculpture fondée sur la représentation anthropomorphique des divinités de l’hindouisme. La figuration du Bouddha résulte donc d'une évolution intrinsèque de l'art indien à partir des modèles prébouddhiques : rondeur accusée des formes et contrapposto marqué. L'habit ne couvre que l'épaule gauche, le traitement des plis des robes donne une apparence de fine mousseline et les cheveux sont bouclés.
Mais dans les 2 écoles domine l’idée d’un « idéalisme réaliste » : combiner des représentations humaines réalistes (dans les proportions, les attitudes et les attributs) avec une idée de la perfection et de la sérénité conduisant au Nirvana, qui finit par dominer dans toutes les représentations. L'expression du Bouddha qui vise à exprimer cette dualité d’état devient le canon iconographique qui s’impose.
Et là se place la réponse à la question posée dans le titre. Mon “éveil” vient de la visite d’une grande exposition consacrée aux figures du Bouddha au Musée National de Tokyo en 2008. Cette idée de réalisme va inciter les artistes à s’inspirer des hommes qu’ils côtoient et qui sont les commanditaires des œuvres qu’ils réalisent. Un rapprochement était fait entre la physionomie des princes Kouchan, l’héritage hellénistique et la figuration du Bouddha
Sur cette représentation du Bouddha du futur, Maitreya, le chignon reste parfaitement identifiable et il est doté de bien belles moustaches (statue conservée au Metropolitan Museum of Art, New York et présentée dans l’exposition de Tokyo).
Aucun doute n’était permis. Les princes kouchans portaient des cheveux longs qu’ils regroupaient en un chignon sur le haut de la tête. L’exigence de « l’idéalisme réaliste » imposait donc de prendre modèle sur eux pour une figuration du Bouddha, la forme du chignon s’épurant tandis que la béatitude issue de l’Eveil s’exprime par un sourire très doux dans le visage. Avec la dislocation de l’empire Kouchan et la diffusion du bouddhisme dans bien d’autres contrées, la signification du chignon se perd mais pas le signe identificatoire qu’il représente. Il faut donc inventer une raison à ce qui devient une excroissance du cerveau : ce sera l’Eveil. Par la sortie du monde de l’illusion et l’accès au Nirvana, la connaissance acquise s’exprime dans la dilatation crânienne. Le signe devient alors la norme de la représentation.
Une forme abâtardie chez nous de cette supériorité intellectuelle qui vous donne « la grosse tête » est la « bosse des maths » qui exprime le sentiment du bon peuple confronté à la formalisation du langage des mathématiciens qui le rend hermétique et énigmatique.
STANDARDISATION DES FIGURES, VARIATION DES STYLES
Avec la fin des Kouchans, c’est la fin d’un développement du bouddhisme vers l’ouest et son recentrage sur l’Asie où se formalise l’iconographie « pédagogique » du bouddhisme afin que la doctrine soit compréhensible dans une multitude de peuples, disposant chacun de sa propre langue, verrou à l’inter communicabilité.
ELLE COMPORTE 2 TYPES DE STANDARDS : LA POSITION DU CORPS ET LA POSITION DES MAINS.
* LE BOUDDHA PEUT ETRE REPRÉSENTE EN 3 POSITIONS DU CORPS
Debout : il est le sage en recherche de la Vérité qui parcours le monde. La position la plus fréquente est pieds joints, la position de marche effective est rare. Il en est de même de la représentation debout avec un corps décharné, évocation de sa pratique de l’ascétisme avant qu’il ne trouve la Voie Moyenne.
Cette statue, très hiératique, se rattache au style indien : toge sur une seule épaule et absence de sandale (musée de Colombo – Sri Lanka).
Une approche réaliste caractérise cette représentation : la position des pieds indique une marche effective, le plis de la toge indiquant le vent apparent lié au déplacement. Et notez l’appendice qui se développe sur la protubérance crânienne (voir ci-après ; temple Doi Suthep, Chiang Mai – Thaïlande)
Assis : la posture la plus fréquente est l’assise en “tailleur”, mais plante des pieds tournée vers le ciel, sur une fleur de lotus. C’est le moment de la méditation ou de la transmission de son message aux disciples. Deux autres postures ne sont pas rares : celle du “repos” (assis sur un siège une ou 2 jambes pendante) et l’ “héroïque” (fesse à terre, jambes pliées avec écart du mollet par rapport à la cuisse – pas franchement bon pour les genoux !).
Ex-voto en bronze doré, période Ming (musée des grottes de Binglingsi – Chine)
Bouddha sculpté dans la falaise du “Mont venu en volant”, période Song (grottes d’Hangzhou – Chine)
Couché : c’est la représentation du corps du Bouddha mort (les pieds sont disjoints) ou après l’Eveil, planant dans le Nirvana (les pieds sont alignés parallèlement – cf. image du titre)).
* LE REGISTRE DES POSITIONS DES MAINS (MUDRAS) EST CONSIDÉRABLE.
Je n’en retiendrai ici que les plus significatives, avec la position du corps la plus souvent associée.
La méditation : les deux mains reposent l'une sur l'autre, les paumes tournées vers le ciel. La main droite est posée sur la main gauche. La position est assise, jambes pliées en tailleur (position du lotus).
La prise de la terre à témoin : la main droite posée sur la cuisse droite, paume en dedans, a les doigts dirigés vers la terre. La main gauche repose sur la cuisse gauche, paume tournée vers le ciel. C'est le geste de l'illumination. Le Bouddha prend la terre à témoin de sa lutte contre le démon Mara et indique que la méditation permet de vaincre l’illusion. C'est une des représentations les plus courantes en position assise.
L’argumentation : le bras droit est levé, main à demi ouverte, paume tournée vers le public, le pouce et l'index se joignent et forment un cercle. Ce cercle symbolise la roue de la Loi. La main gauche peut faire le même geste mais est le plus souvent au repos. Cette attitude est celle de la transmission du message, de l'enseignement des disciples. La position assise est plus fréquente que celle debout.
La prédication : les mains sont rapprochées devant la poitrine, la main droite, paume en dehors, pouce et index se touchant et l'autre main, paume en dedans, pouce et index se touchant et venant contre ceux de la main droite. Les doigts de la main droite présentent la roue de la Loi et ceux de la main gauche la mettent en mouvement. C’est le moment de la prédication. La position assise est plus fréquente que celle debout.
L’apaisement : la main droite est levée, la paume tournée en avant. C’est le geste de l’absence de crainte, du refus de la querelle. Le plus souvent debout.
Le don : La main droite pend vers le sol, paume tournée vers l’avant. Plus rarement les deux bras sont pendants le long du corps paumes tournées vers les cuisses. C’est le geste de la charité. Le plus souvent debout.
L’adoration : les mains sont jointes paume contre paume, en équerre par rapport à l’avant bras et collées contre la poitrine. C’est un geste très proche de la position de la prière chrétienne. Le plus souvent debout
L’union mystique : les cinq doigts de la main droite symbolisent les cinq éléments. Ils se referment autour de l'index de la main gauche qui est le sixième élément. Cette position représente l'union de la matière et du spirituel. La position assise est plus fréquente que celle debout.
temple de la Dent
Kandy
Sri Lanka
Mais la standardisation de ces formes s’exprime dans des styles artistiques qui diffèrent selon les lieux et selon les époques, générant des esthétiques aussi variées que celles que l’on rencontre en Occident dans le christianisme (roman, gothique classique etc.) : « L’orthodoxie est une et l’hérésie est multiple »
Alors aux enfants sages du confinement, j’offre, pour terminer, ces quelques images.
* QUELQUES BOUDDHAS DE LA VOIE DU THERAVADA EN ASIE DU SUD-EST
La Birmanie, “pays des 10.000 pagodes ”, véritable conservatoire du bouddhisme Theravada avec le Sri Lanka, a trouvé un moyen de faire rentrer des devises. Tout bouddhiste du monde peut faire dorer une statue du Bouddha ou restaurer un stupa qu’il adopte (un cartel avec son nom et son adresse le précise), au grand dam des archéologues qui y voient plus le saccage d’un patrimoine qu’un acte de foi (grottes de Pindaya – Birmanie)
Le crâne du Bouddha s’orne de plus en plus fréquemment au fil du temps d’un attribut de majesté évoquant la flamme de l’illumination (temple Nga Hpe, lac Inle – Birmanie ; musée de Colombo – Sri Lanka)
* QUELQUES BOUDDHAS DE LA VOIE DU MAHAYANA EN CHINE
Les grottes de Binglingsi ont commencées à être creusées à partir de la fin du 3e siècle et ont été très fréquentées jusqu’au milieu du 9e siècle lorsque l’empereur Tang Wuzong proscrit cette religion et entame de grandes persécutions contre les bouddhistes. Le bouddhisme ne retrouvera jamais sa splendeur, n’étant plus désormais que toléré et toujours susceptible d’être persécuté à nouveau.
Les grottes de Longmen sont le dernier grand moment du culte du Bouddha. Le style Tang se caractérise par une douce rondeur du visage.
* DES HÉRITAGES MULTIPLES QUI S’ENTRECROISENT.
Ces 2 statues représentent un épisode particulier de la vie du Bouddha. Alors qu’il méditait au bord d'un lac, un violent orage éclata et la pluie fit peu à peu monter dangereusement le niveau de l’eau. Mucilinda, le roi des nâgas (issu de la tradition mythologique indienne), sortit du lac, enroula ses anneaux sous le corps du Bouddha et déploya ses capuchons en éventail au-dessus de lui pour le protéger de la pluie durant tout le temps que dura l'orage, permettant au Bouddha de poursuivre sa méditation, ignorant du danger qui pouvait le guetter. Dans la sculpture d’Angkor Vat (Cambodge), le hiératisme du Théravada s’exprime pleinement. Dans celle du temple de 3 Pagodes à Dali (Chine), le kitsch l’emporte sans état d’âme…
Jean BARROT