PETIT MOT DU DIMANCHE 16/01/2022
Connaissance & Partage
LES COMÈTES
Deuxième partie
16 décembre 2022
Le noyau cométaire est généralement décrit comme « une boule de neige sale ». Les comètes du système solaire sont formées de matériaux datant d’il y a environ 4,6 milliards d’années, c’est à dire à l’époque de sa formation. Ce matériau, à l’inverse de celui des planètes, a subi peu de modifications depuis son origine. Voilà pourquoi leur étude peut permettre aux scientifiques de mieux comprendre l’origine des planètes, leur formation mais également l’origine de la vie. Quant à la chevelure et la queue, elles n’apparaissent qu’avec l’élévation de la température lorsque le noyau s’approche du Soleil. Si la comète reste éloignée de l’astre du jour, queue et chevelure ne se forment pas.
Le noyau est composé, à parts égales, de glaces d’eau, de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone, de méthane, d’éthane, d’acétylène ainsi que de poussières. Lors du passage près du Soleil, les glaces situées à la surface du noyau s’échauffent et se subliment, c’est à dire qu’elles passent directement de l’état solide à l’état gazeux tout en entraînant des poussières. C’est ce que l’on appelle « la chevelure » ou « coma » de la comète. Celle-ci peut s’étendre sur 50 000 à 250 000 kilomètres, grandissant toujours plus à l’approche du Soleil.
La comète de Halley est, à ce jour la mieux connue. L’analyse de sa chevelure a montré une composition de 80% d’eau, 10% de monoxyde de carbone, 3% de dioxyde de carbone, 2% de méthane, 1,5% d’ammoniac et 0,1% d’acide cyanhydrique. La chevelure de poussières est la partie la plus visible de la comète car la plus lumineuse. Lorsque la comète s’approche, le rayonnement solaire exerce une pression sur la traînée de poussières formant derrière elle un panache incurvé concave vers le Soleil. Le rayonnement ionise également les gaz de la chevelure qui sont repoussés en ligne droite à l’arrière du Soleil et généralement bleutés.
Les astronomes ont mis en évidence une classification cométaire (1). Les comètes de courte période sont celles dont la révolution autour du Soleil ne dépasse pas 200 ans. Les comètes de longue période dépassent elles 200 ans. Les premières ont un plan qui reste dans celui de l’écliptique, au même titre que les planètes du système solaire alors que les autres ont des trajectoires aléatoires dans l’espace. Selon les spécialistes, il y aurait donc deux réservoirs de comètes. Un dans le nuage de Kuiper, l’autre dans le nuage de Oort.
La ceinture de Kuiper est une région située dans le plan du système solaire, au-delà de l’orbite de Neptune et contiendrait plus de 200 millions de petits objets célestes susceptibles de se transformer en comètes. Le nuage de Oort est le réservoir des comètes à longues périodes. Il se situerait entre 30 000 et 100 000 fois la distance Terre-Soleil (2) et contiendrait des centaines de milliards d’objets célestes.
Les comètes intéressent les scientifiques car elles permettent de comprendre la formation et l’évolution du système solaire.
Voilà pourquoi l’Agence Spatiale Européenne a lancé en 2004 la sonde Rosetta pour étudier sur place la comète 67/P/Tchiouroumov- Guérassimenko, surnommée « Tchouri ». Le robot Philae, qui s’est posé à sa surface, a permis de découvrir que le noyau de la comète cachait de l’eau plus riche en deutérium que l’eau terrestre, des molécules organiques à base de carbone, un acide aminé, la glycine, qui est l’une des briques de base des protéines ainsi que du phosphore. La glace de Tchouri contient également des quantités d’azote montrant que celle-ci s’est formée dans la nébuleuse à l’origine du soleil.
Bonne lecture
Bob
(1) Voir le PMDD du 16 août 2020 pour une classifications plus précise
(2) La distance Terre-Soleil est appelée Unité Astronomique et vaut quelques 149 597 870 kilomètres. Ces
comètes à longue période peuvent donc s’éloigner de plusieurs années de lumière du Soleil.