PETIT MOT DU DIMANCHE - LES HERSCHELL
Connaissance & Partage
Petite histoire du ciel
LES HERSCHELL
Suite et fin
PMDD du 19 février 2023
Dès 1802, les Herschell, frère et soeur ensemble, avaient découvert un nombre de nébuleuses qui surpassait celles observées par Messier. Ils arrivaient à un total impressionnant de 2500 alors que Messier n’en avait comptabilisé que 110. Pire encore car en 1820, ils publièrent un catalogue dans lequel on en comptait 5000…
Mais de quoi, exactement, ces zones brumeuses étaient-elles composées ? D’après ce qu’il voyait à travers son télescope immensément puissant, Herschell détermina que certaines lumineuses, marquées par des variations de couleur sombre, étaient des amas stellaires denses tandis que d’autres, plus laiteuses, étaient de vraies nébuleuses composées de « fluides lumineux ». Or, après avoir annoncé cette théorie à la Royal Society en juin 1984, William Herschell se rendit compte qu’il avait tort et admit que toutes les nébuleuses étaient des amas d’étoiles.
En 1785, il publia sa nouvelle vision de la galaxie et de ses origines dans « On the construction of the Heavens » (« De la construction des cieux »). Selon lui, les étoiles étaient, à l’origine, dispersées de manière uniforme et se regroupaient, peu à peu, en amas sous l’effet de la gravitation. Cette affirmation allait s’accorder parfaitement avec les conclusions de l’astronome français Pierre Simon De Laplace (1749-1827), publiées en 1796 dans « Exposition du système du monde ». Laplace suggérait qu’il y avait, à l’origine, une nébuleuse géante tournant autour du Soleil, à partir de laquelle les étoiles et les planètes se seraient formées.
La liste des nébuleuses découvertes par William et Caroline Herschell continuait à s’allonger grâce à la puissance inégalée des télescopes utilisés. Ils trouvèrent également deux satellites de Saturne (Mimas et Encelade) ainsi que les deux plus grandes « lunes » d’Uranus qui furent nommées Titania et Obéron.
Herschell mesura également l’inclinaison axiale de Mars et découvrit que la taille des calottes polaires de la planète rouge variait selon les saisons (1)
Pendant qu’Herschell et sa soeur, poursuivaient leurs travaux, en Italie, le prêtre catholique Guiseppe Piazzi (1746-1826), fondateur de l’observatoire de Palerme, créait son propre catalogue d’étoiles qui comptabilisait 8000 astres.
Or le 1er janvier 1801, il remarqua quelque chose d’inhabituel : Une étoile, qu’il avait répertoriée la nuit précédente, avait changé de position. Il vérifia les nuits suivantes et constata que l’astre était bien en mouvement : Ce n’était donc pas une étoile.
S’agissait-il alors d’une planète inconnue ?
Cette découverte arrivait à un moment où la communauté scientifique internationale se posait une question cruciale : Ne manquerait-il pas, dans le système solaire, une planète entre Mars et Jupiter ? Cela paraît évident lorsque l’on compare les distances entre le Soleil et les différentes planètes connues alors.
C’est le sujet que nous aborderons lors du prochain PMDD où nous parlerons de nouveaux astres : les astéroïdes.
(1) Ces calottes avaient été découvertes en 1672 par Giovanni Domenico Cassini (1625-1712) et Christiaan Huygens (1629-1695)
(à suivre)
Bob