PETIT MOT DU DIMANCHE - Le système solaire s’enrichit des astéroïdes
Connaissance & Partage
Petite histoire du ciel PMDD du 26 février 2023 Chapitre 20
Le système solaire s’enrichit des astéroïdes
A la fin du XVIIIème siècle, la communauté scientifique internationale connaissait un certain nombre de planètes orbitant autour du Soleil mais une question restait sans réponse : Comment comprendre l’énorme espace entre les orbites de Mars et celles de Jupiter ? En effet, dans leur distance au Soleil, alors que 40 millions de kilomètres séparent Mercure de Vénus, 40 autres millions séparent Vénus de la Terre, 100 millions séparent l’orbite de la Terre à celle de Mars, un énorme gouffre de 550 millions de kilomètres sépare l’orbite de Mars et celle de Jupiter.
Que signifie cette lacune ? Une planète aurait-elle échappé aux astronomes ?
La communauté scientifique internationale lança aussitôt un concours entre les astronomes du monde entier afin que soit dénichée la planète manquante. C’est dans ce contexte que l’astronome Italien Piazzi fit, le premier janvier 1801, la découverte d’un astre qu’il avait pris pour une étoile mais qui, au fil des jours, changeait de position. Cela ne pouvait-être qu’une planète.
Aurait-il déniché la perle rare ?
Pendant un demi-siècle, cet objet connu sous le nom de Cérès, du nom de la déesse romaine du blé (1), fut catalogué comme planète. Cependant, William Herschell fit remarquer que cet astre était vraiment très petit en comparaison des autres « vraies planètes ». Plus petit même que la Lune. Lorsque le 28 mars 1802, Heinrich Olbers observa un autre petit astre en mouvement qu’il nomma Pallas, il suggéra un nouveau nom pour ce type d’astre et proposa « astéroïde », mot signifiant « ressemblant à une étoile » (2).
Bien entendu, il paraissait logique d’imaginer que la planète recherchée avait été brisée en plusieurs morceaux par un astre inconnu mais la raison prit le dessus lorsque de nombreux autres astéroïdes furent découverts. Ainsi, à la fin du XIXémesiècle, la communauté scientifique admit qu’existait bien une zone du ciel, comprise entre les planètes Mars et Jupiter, où évoluaient un certain nombre de ces petits astres.
D’ailleurs, au fil des ans, leur nombre ne cessa jamais de croître. Entre 1802 et 1803, trois autres astéroïdes furent découverts : Pallas, le 28 mars 1802 par l’allemand Wilhelm Olbers (1758-1840), Junon, le 1er septembre 1804 par Harding (1765-1834) et Vesta encore par Olbers le 27 mars 1807.
Cependant il fallut attendre 1845 pour que le quatrième astéroïde baptisé Astrée soit déniché par Karl Ludwig Hencke (1793-1860).
Dès lors, les découvertes ne cessèrent de se multiplier. En juillet 1868, cent astéroïdes étaient connus alors que le millième homologué le fut en novembre 1921 avec Léocadia. Le dix-millième fut répertorié en octobre 1989 avec 1989 TZ 11.
De nos jours, on parle d’une « ceinture principale d’astéroïdes », dont le nombre est estimé à plusieurs centaines de milliers voire à plusieurs millions.
Leur taille va du simple grain de poussière au planétoïde de quelques dizaines, voire centaines de kilomètre de diamètre.
Dans le prochain PMDD, nous reviendrons à la famille Herschell avec John, le fils de William et Caroline qui, devenu astronome, se laissa emporter par son imagination fertile au point de voir animaux et humanoïdes évoluer à la surface de la Lune…
Ce n’est pas souvent que l’étude de l’astronomie prête à rire. Il faut en profiter.
Bonne lecture
Bob
(1) D’où vient le mot « céréales ».
(2) De « aster », qui signifie « étoile » et « eidos » : « en forme de… ».