PETIT MOT DU DIMANCHE : Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire
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Le PMDD a 7 ans
PMDD du 3 novembre 2024
Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire
Première partie
Plusieurs agences spatiales, ainsi que des entreprises privées, ambitionnent d’envoyer des missions habitées sur Mars d’ici une ou deux décennies. Des humains à la place des rovers sur la planète rouge ?
Oui, mais pour quoi faire ?
La NASA a réuni des scientifiques pour répondre à cette question. John F. Kennedy déclarait déjà à la fin des années 1960 : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune [...] parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire. » Aujourd’hui, la stratégie consiste à établir une présence humaine durable sur la Lune grâce à la station orbitale Gateway, afin de tester les techniques nécessaires pour le voyage vers Mars. Plusieurs profils de missions martiennes sont proposés, variant selon la durée du séjour et les objectifs poursuivis.
Selon Bruce Jakosky, directeur du Laboratoire pour l’étude de l’atmosphère et de l’espace, « notre objectif premier a été d’intégrer la science très en amont dans le processus de construction du programme martien. C’est notre recommandation principale aux responsables : la science doit avoir voix au chapitre. »
Envoyer des astronautes sur Mars présente des avantages significatifs d’un point de vue scientifique. Les compétences des géologues surpasseraient largement celles des rovers en matière de compréhension des environnements martiens. Comme l’explique Jakosky : « Grâce à leur formation et à leur œil bien entraîné [...] les humains ont une capacité d’analyse et de compréhension immédiate que les robots ne peuvent égaler. »
France Westall, directrice du groupe de recherche en exobiologie et responsable de la caméra « Clupi » installée sur le futur rover européen ExoMars, renforce cet argument en affirmant : « Si je me rendais sur Mars avec mes outils, je pourrais faire beaucoup mieux que Clupi. »
Un autre atout des astronautes réside dans leur capacité d’adaptation. Selon Michael Mischna, spécialiste du climat martien : « Si un robot rencontre quelque chose d’imprévu, en général il s’arrête et attend une réponse de la Terre. Les humains, en revanche, peuvent analyser des circonstances inconnues et modifier leur programme en conséquence. »
(À suivre)
Bob