PETIT MOT DU DIMANCHE : A QUOI RESSEMBLAIENT LES PREMIERES ÉTOILES DE L’UNIVERS ?
Connaissance & Partage
A QUOI RESSEMBLAIENT LES PREMIERES ÉTOILES DE L’UNIVERS ?
Pmdd du 19 novembre 2023
Première partie
Avec les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, les astronomes tentent d’observer les premières étoiles formées après le big bang. Le défi est jugé impossible pour certains mais un astre a déjà été aperçu et, selon quelques chercheurs, il appartiendrait, peut-être, à la première génération stellaire.
Si vous le voulez, essayons de remonter à l’aube de l’Univers, au coeur d’une période qui s’étend entre quelques dizaines et quelques centaines d’années après le fameux big bang….Tout est calme et sombre. Très sombre. Un vaste brouillard opaque, exclusivement constitué d’atomes d’hydrogène et d’hélium, inonde la quasi-totalité du cosmos. Aucun astre ne vient perturber cette sinistre tranquillité. C’est l’époque des âges sombres.
Puis soudain émergent les premières étoiles. Par milliers, des chandelles étincelantes surgissent au coeur de légères surdensités de gaz et modifient peu à peu toute la substance de l’univers. Leur rayonnement est si énergétique qu’il arrache les électrons des atomes d’hydrogène omniprésents, rendant le milieu translucide.
Grâce aux récentes observations du télescope spatial James Webb, cette étape appelée réonisation vient tout juste de recevoir un éclairage fascinant. « Sur les clichés parmi les plus lointains réalisés, nous constatons que les toutes premières galaxies formées sont systématiquement entourées de petites bulles de gaz ionisé transparent » décrit Daichi Kashino de l’observatoire astronomique du Japon. Diagnostic confirmé par la cosmologiste Cynthia Chiang de l’université McGill de Montréal : « C’est une découverte importante qui prouve une bonne fois pour toutes que la réionisation est bien le résultat du rayonnement très énergétique des premières étoiles et non d’un autre processus astrophysique. »
Ces étoiles primitives sont donc les premières graines qui ont structuré l’univers, créant certes les premières galaxies mais aussi libérant, à leur mort, tout un tas d’éléments lourds qu’elles ont synthétisés au cours de leur vie et qui composent notamment aujourd’hui une bonne partie de notre corps (1).
Malgré leur rôle crucial dans l’évolution de l’univers, ces soleils primordiaux sont encore bien mal connus. A l’heure actuelle, il faut bien l’avouer, c’est la théorie qui en parle le mieux. Les modèles basés sur des simulations indiquent que les premières étoiles n’avaient probablement rien à voir avec les astres modérément chauds et à la durée de vie longue qui peuplent notre univers actuel. Celles-ci étaient plutôt des monstres voraces et très brillants, concentrant des dizaines de fois la masse du Soleil en leur sein.
A suivre
Bonne lecture
(1) « Nous sommes des poussières d’étoiles » nous rappelait Hubert Reeves.
Bob