PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE
Connaissance & Partage
NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE
L’arpenteur du ciel austral
Pmdd du 19 mai 2024
Première partie
Au XVIIIème siècle, l’un des scientifiques les plus zélés de son temps se rend au Cap pour
réaliser le premier relevé stellaire du ciel austral. En poussant l’astronomie
observationnelle dans ses retranchements, Lacaille contribue à déterminer les distances
célestes.
Réticule, Boussole, Burin ou encore Machine pneumatique... Si certaines constellations de
l’hémisphère Sud portent des noms baroques et moins féeriques que notre Andromède,
Orion et autres célébrités mythologiques, ce n’est pas dû au hasard, mais au rationalisme
de notre Nicolas-Louis de Lacaille. Au cours d’un séjour au Cap, alors colonie de la toute
puissante Compagnie Néerlandaise des Indes orientales, il décide de créer de nouvelles
constellations pour les besoins du catalogue
céleste qu’il est en train de réaliser.
Cependant, il a ses propres idées :
« Au lieu de se baser, comme les portugais, sur
l’imitation des Anciens, à savoir des images
d’animaux inconnus en Europe et qui sont par
conséquent ridiculement représentés sur les
cartes célestes, je dessinerai les figures des
principaux instruments des beaux-arts ». (1)
Ces quatorze nouvelles constellations, encore
utilisées de nos jours (2) constituent pro-
bablement l’héritage le plus manifeste de
Lacaille. Hélas sa renommée s’est aujourd’hui un peu tarie car il est beaucoup moins cité
que d’autres astronomes français de son temps comme la dynastie des Cassini ou même
Charles Messier.
Cependant, Lacaille est l’un des astronomes les plus importants de son siècle et présenté
par ses biographes comme « l’observateur du ciel le plus zélé, le plus assidu qui ait jamais
existé » ou « Le Christophe Colomb du ciel austral. »
Né à Rumigny dans les Ardennes en 1713, il étudie au collège de Mantes-sur-Seine, puis de
Lisieux où il suit des cours de Rhétorique et de philosophie. En 1732, alors qu’il suit des
cours de théologie au collège de Navarre afin de devenir prêtre, il se prend de passion
pour les mathématiques et l’astronomie, qu’il apprend seul. Manquant de justesse de
rater son examen final de théologie à cause d’un examinateur peu disposé, il n’adopte le
titre d’abbé que de manière honorifique.
Il décide, alors, de se consacrer pleinement à l’astronomie. Très vite il fait la connaissance
de Jacques Cassini, directeur de l’observatoire de Paris et devient son élève. C’est là qu’il
développe de grands talents d’observateur, ce qui lui servira plus tard lors de son
expédition au Cap.
Mais avant de partir pour les contrées lointaines de la pointe de l’Afrique, Lacaille,
accompagné par Cassini passe quelques années à parcourir la France à la demande de
l’Académie des Sciences, sa mission consistant à mesurer précisément le méridien de
Paris...dont nous parlerons dans la deuxième partie.
(1) Selon ses écrits dans « Relation abrégée du voyage fait par ordre du Roi au Cap de
Bonne-Espérance ».
(2) Voici les 14 constellations imaginées par LACAILLE :
Machine pneumatique, Burin, Compas, Fourneau, Horloge, Table, Microscope,
Règle, Octant, Peintre, Boussole, Réticule, Sculpteur et Télescope.
( à suivre donc !)
Bob