PETIT MOT DU DIMANCHE : NICOLAS –LOUIS DE LACAILLE L’arpenteur du ciel austral Quatrième et dernier chapitre
Connaissance & Partage
NICOLAS-LOUIS DE LACAILLE
L’arpenteur du ciel austral
Pmdd du 16 juin 2024
Quatrième et dernier chapitre
Pour organiser son planisphère du ciel de l’hémisphère sud, De Lacaille reprend d’abord les
constellations grecques et latines ainsi que celles des premiers navigateurs portugais. Il y
ajoute les quatorze nouvelles constellations de son cru qu’il nomme d’après des objets
scientifiques et artistiques emblématiques de son époque. Entre autres, on y trouve
l’Horloge, le Chevalet du peintre, l’Atelier du sculpteur, le Compas, la Règle et l’Equerre,
l’Octant, le Télescope et le Microscope.
Il introduit aussi une constellation qui représente la montagne de la Table, dominant la
ville du Cap, et qui est recouverte dans le ciel par le grand nuage de Magellan, évoquant la
nappe nuageuse fréquente sur la montagne. Son amie, la peintre Anne-Louise Le Jeuneux,
réalisera en 1755 une version colorée de ce planisphère aujourd’hui conservé à
l’observatoire de Paris.
Après ce projet de longue haleine, Lacaille entreprend une mission en forme de retour aux
sources : la première mesure de l’arc de méridien dans l’hémisphère sud. Il monte une
expédition dans les régions au nord du Cap pour réaliser la triangulation et mesure la
droite de 12,6 km qui lui sert de base à l’aide de perches de 6 m de long.
Le résultat de cette mission est étonnant : il trouve que la longueur d’un degré de méridien
à la latitude du Cap, c’est à dire 33° sud, équivaut environ à celle qu’il a mesurée en France
à 45° nord......
Autrement dit, la Terre aurait une forme de poire, plus aplatie au sud qu’au nord.
Cette conclusion, que l’on sait fausse aujourd’hui, est peut-être due à l’influence
gravitationnelle locale des montagnes de la région sur le fil à plomb de l’instrument qui
déterminait les latitudes mais certainement pas aux mesures de Lacaille, qu’il a
scrupuleusement vérifiées et revérifiées maintes fois.
En juin 1754, l’astronome retourne en France où après un passage à l’ile Maurice et à l’ile
de la Réunion, il reprend son poste de professeur au collège Mazarin et écrit de nombreux
articles et ouvrages exploitant les données qu’il a récoltées au Cap. De plus, il poursuit ses
observations du ciel et ses recherches sur les méthodes astronomiques de navigation en
mer. En 1759, il est témoin du retour de la comète de Halley (dont il propose le nom) et
en1761 il assiste au transit de Vénus devant le Soleil.
Bien qu’il n’ait pas participé directement à une découverte majeure, l’astronome a laissé
un héritage conséquent, dont son relevé austral, ses nouvelles constellations ainsi que ses
travaux en astronomie nautique.
Elles aideront bien des marins jusqu’à l’aube du XIXe siècle.
Bonne lecture
Bob