ASTRO-NOTES : GALILEE (1)
Connaissance & Partage
GALILEE (1)
Le génie universel italien
Astro-notes du 20 avril 2024
Les idées sur la forme du cosmos et les mythologies qui les accompagnaient varièrent
grandement au cours des siècles et les cultures mais, peu importait l’étendue de
l’imagination, même les plus brillants esprits du passé étaient bloqués par les limites de
l’œil humain. Au XVIIe
siècle, des milliers d’observations à l’œil nu avaient fini d’éplucher
le royaume céleste jusqu’à la limite des possibilités du regard humain.
C’est en 1608 qu’un changement arriva lorsqu’un fabricant de lunettes germano-
néerlandais du nom de Hans Lippershey déposa un brevet pour un instrument permettant
de « voir les choses lointaines comme si elles étaient proches ». Cette nouvelle de l’arrivée
de « la lunette d’approche hollandaise », (2) dotée d’une lentille convexe et d’une lentille
concave se répandit en Europe grâce à un rapport diplomatique néerlandais rédigé lors
d’une visite de l’ambassadeur du royaume de Thaïlande.
La communauté scientifique s’em-
para alors de l’invention : depuis
l’anglais Thomas Harriot qui, dès
1609, mit au point une lunette six
fois plus puissante que celle de
Lippershey jusqu’au génie univer-
sel Galilée. Celui-ci avait passé 18
ans à enseigner les mathémati-
ques à Padoue mais, lorsqu’il
construisit et présenta sa première
lunette huit fois plus puissante que
celle de Lippershey à Venise en
1609, il rencontra un tel succès
qu’on lui proposa le poste prestigieux de mathématicien et de philosophe auprès de
Cosme II de Médicis, grand-duc de Toscane.
Bientôt, Galilée construisit à Florence une autre lunette vingt fois plus puissante et
commença, grâce à elle, à faire ses célèbres découvertes, tandis qu’un océan de
phénomènes célestes et de nouvelles étoiles inédites s’ouvraient à l’œil humain pour la
première fois de l’histoire.
En mars 1610, Galilée publia Sidereus nuncius (Le Messager des étoiles), un bref recueil de
ses premières découvertes aux effets retentissants, accompagné de plus de soixante
illustrations.
Comme il se rendit compte qu’il pouvait voir, avec ses lunettes, au moins dix fois plus
d’étoiles qu’à l’œil nu, il redessina certaines constellations comme celles d’Orion, du
Taureau ainsi que l’amas des Pléiades. Il en déduisit également que la Voie Lactée était un
regroupement de milliers d’étoiles réunies en amas.
Lorsqu’en 1610, il tourna sa lunette vers la planète Jupiter, il constata qu’elle se déplaçait
en compagnie de trois étoiles ordonnées (3) en ligne droite mais qui, parfois
disparaissaient derrière la planète. Il en déduisit que ces astres tournaient autour de
Jupiter et étaient donc des satellites. Galilée les nomma « étoiles médicéennes » en
l’honneur de Cosme II de Médicis.
L’idée que la Terre n’était pas la seule planète à posséder un satellite naturel fut un
nouveau coup dur pour les modèles géocentriques de Ptolémée et de Tycho Brahé . Galilée
observa en détail la surface de la Lune qu’on croyait alors parfaitement lisse. Il y découvrit
de grandes montagnes ainsi que de nombreux cratères.
Les ennuis allaient commencer
Bonne lecture
Bob
(1) 1564-1642
(2) Le terme de télescope fut inventé trois ans plus tard par Giovanni Demisiani.
(3) En fait quatre satellites visibles à la lunette.