GAÏA, ZEUS and C°- CHAPITRE 8
Connaissance & Partage
CHAPITRE 8
La tâche était énorme !
Prométhée et son frère Epiméthée devaient, selon les ordres de Zeus, créer les hommes, les femmes et tous les animaux. Il n’y avait pas de temps à perdre.
Les deux Titanss’installèrent dans la grotte et préparèrent leur campement car ils pensaient devoir rester assez longtemps sur place. Une fois la grotte aménagée, ils firent l’inventaire des différents amoncellements de matériaux qu’ils allaient utiliser.
Dès le lendemain matin, ils se mirent à l’œuvre.
Fidèle à sa réputation, Epiméthée se jeta le premier dans la création. Fou de joie de laisser libre cours à son imagination, il inventa un tas d’animaux de toutes tailles en utilisant une quantité impressionnante de cornes pour les griffes, de muscles pour la puissance, de graisse pour la résistance au froid et de poils pour la beauté extérieure. A chaque fois qu’un animal était modelé, Athéna venait et soufflait dans ses narines pour lui donner vie. L’animal se sauvait alors de la grotte et avait libre cours pour gambader dans la campagne. C’est ainsi qu’ils se multiplièrent car le fantasque Epiméthée, sur les conseils de son frère, avait eu l’idée de créer des animaux des deux sexes.
Lorsqu’après avoir longuement réfléchi Prométhée se décida à modeler hommes et femmes, il ne restait presque plus de matériaux. Pas de puissantes griffes ou serres pour les humains : juste quelques ongles au bout des doigts et des orteils ; presque plus de poils, à peine de quoi réaliser une touffe sur la tête en guise de cheveux et un léger duvet sur le corps : peu de muscles restaient en stock et, comparé au gorille, l’homme faisait pâle figure avec ses bras fluets et ses jambes grêles.
Voyant les humains si démunis par rapport aux monstres imaginés par son frère, Prométhée, en guise de compensation, leur offrit l’intelligence ainsi que la maîtrise du feu. La première femme et le premier homme achevé, Prométhée fit venir Athéna qui leur souffla dans les narines pour leur donner vie.
Le premier couple d’humains était si réussi, si beau et si harmonieux, que Prométhée ne voulut pas les quitter sans leur rendre hommage. Il proposa à la première femme et au premier homme de s’asseoir sur une grosse pierre et d’écouter une mélodie. Solennellement, le Titan sortit sa lyre et se mit à jouer. Aussitôt, tels des papillons multicolores, les notes emplirent la vaste grotte, se réfléchissant sur les murs pour en faire une sérénade des plus envoûtantes. Athéna, elle-même, était subjuguée et, à voir son sourire, il était clair qu’elle aurait voulu que la musique dure toute les nuits des temps.
Lorsque l’enchantement prit fin, Prométhée posa sa lyre et constata que l’homme et la femme se tenaient par la main en se souriant et avaient les yeux emplis de larmes. Le brave Titan comprit alors qu’en plus de l’intelligence et de la maîtrise du feu, il avait donné aux humains l’amour et la sensibilité.
Quelques mois après, les deux frères, avaient terminé leur tâche. Ensemble, ils vinrent demander à Zeus ce qu’il en pensait.
« Je vous admire tous les deux, fit-il en les prenant dans ses bras. Du haut de mon promontoire, je constate tous les jours la beauté de votre travail. Partout dans les champs et les prairies se pressent des hommes, des femmes ainsi que toutes sortes d’animaux, plus beaux les uns que les autres, même si certains paraissent terribles. Bravo ! je trouve que vous avez surtout réussi la race humaine. Quand, à la nuit tombée, je vois ces milliers de feux qui font scintiller la plaine, mon cœur bondit. Mes amis, je suis fier de vous car, dorénavant, les dieux vont pouvoir être honorés. »
« Justement, fit Prométhée, je voudrais savoir comment devraient procéder les humains pour vous rendre gloire. Comment vont-ils pouvoir vous honorer ? »
« C’est simple, répondit Zeus. Régulièrement, devant les Temples des différentes divinités, hommes et femmes devront sacrifier un animal. Le sang de celui-ci sera alors recueilli dans une urne qui sera conservée dans le temple. Le dieu ainsi glorifié vous protègera de son mieux.»
« L’animal sacrifié sera donc tué, s’assura Prométhée qui voulait le plus de précisions possibles. Cependant, que feront les humains du corps du cadavre ? Devront-ils le laisser à l’intérieur du temple ou à l’extérieur ? Cela ne risque-t-il pas de provoquer la putréfaction du corps et entraîner des maladies ? Les humains pourront-ils consommer une partie de l’animal sacrifié ?
« Ecoute Prométhée, fit Zeus, je n’avais pas réfléchi aux conséquences de ces sacrifices. Je vois ainsi l’étendue de ton habileté et de ton intelligence. Le mieux serait de faire une expérience. Demain, tu sacrifieras une vache et tu répartiras son corps en deux tas. L’un sera pour les dieux, l’autre pour les humains. Appelle-moi dès que tu auras terminé. Alors, je ferai mon choix. »
Prométhée était confronté à un sacré dilemme…
Comment allait-il le résoudre ? Devait-il favoriser les Dieux ou les humains ? Fallait-il être juste et équitable ?
(à suivre)
Bob