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GAÏA, ZEUS and C°- CHAPITRE 12

PETITES CHRONIQUES DE CONFÉRENCIERS

GAÏA, ZEUS and C°- CHAPITRE 12

Connaissance & Partage

CHAPITRE 12

Alcmène était à peine remise de ses fougueux ébats avec son « faux-mari », qu’elle vit arriver le vrai Amphitryon, à la tête de son armée. Elle crut avoir des visions. Etait-ce possible ? Quand celui-ci la prit dans ses bras, comme s’il ne l’avait pas vue depuis des semaines, elle fut complètement décontenancée :


« Mais, mon cher Amphitryon, je ne comprends pas ton enthousiasme. Nous sortons à peine de débats amoureux qui ont duré trois jours et trois nuits. L’aurais-u oublié ? »


L’étonnement du roi fut à son comble ! Cependant, devant les affirmations véhémentes de son épouse, il décida, sur le champ, de régler le mystère. Trois jours après, le couple partit à Dodonne consulter l’oracle qui passait pour le meilleur intermédiaire entre les Dieux et les hommes. Sous un chêne, suivant les questions de ses clients, l’oracle interrogeait les dieux qui lui répondaient par le bruissement du vent dans les feuilles que lui seul savait traduire.


Lorsque le prêtre demanda aux dieux qu’elle était l’identité du premier Amphitryon, leur réponse fut sans équivoque :


« Mes amis, dit-il, vous avez été victimes de l’une des nombreuses tromperies de Zeus, le Dieu de l’Olympe et le maître dans l’art de la métamorphose. C’est lui qui s’est unie à toi, ma pauvre Alcmène. Comme le chef de l’Univers est un étalon hors pair, tu portes en ton sein son fils ou sa fille. »


Je vous laisse imaginer l’état de lamentation d’ Alcmène. Elle resta toute une semaine à sangloter tandis que son mari tentait de la consoler chaque nuit, de la façon la plus simple et agréable que les hommes ont trouvé pour faire oublier leur tristesse aux femmes…


Quelques mois plus tard la reine mit au monde deux adorables bambins qui furent appelés Iphiclès et Alcide (1). Dès l’accouchement d’Alcmène Héra se décida à agir. Elle se déguisa en vielle femme et, dans un large panier, plaça deux boas endormis qu’elle recouvrit d’une couverture. Par-dessus les reptiles, elle disposa quelques légumes et quelques fruits. Se présentant ainsi au palais du roi de Tirynthe, les gardes du château, la prenant pour une pauvre marchande, la laissèrent passer sans même vérifier le contenu de son panier.


Arrivée dans les appartements royaux, Héra attendit et lorsqu’elle fut assurée que le roi et la reine dormaient à poings fermés, elle introduisit dans la chambre des nourrissons les serpents avant de s’éclipser en silence. Au milieu de la nuit des pleurs et des éclats de rire, venant de la chambre des jumeaux, éveillèrent le roi et la reine. Se munissant d’une torche, ils se précipitèrent vers leur chambre. Le spectacle qu’ils virent les sidéra : Dans son lit, Iphiclès, réfugié dans l’encoignure du mur, pleurait à chaudes larmes tandis qu’Héraclès, debout sur sa couche, riait aux éclats, enserrant le cou d’un boa dans chacune de ses mains.


Pour Amphitryon, le problème était définitivement réglé : Alcide était le fils de Zeus et Iphiclès, le sien!
Cependant Zeus était inquiet car, pour qu’un enfant soit immortel, il fallait que ses deux parents le soient. Si un seul des deux parents était un dieu, les Destinées acceptaient que l’enfant devienne immortel s’il buvait le lait d’une déesse. C’était donc le cas d’Héraclès : Zeus était un dieu mais pas Alcmène. Seule une déesse pouvait rendre Héraclès immortel : Héra, la jalouse !


Lorsque Zeus osa lui demander de bien vouloir donner le sein au fils d’Alcmène, Héra devint folle et lui jeta même plusieurs assiettes à la tête. Ne voyant d’autres solutions, Zeus demanda à Hermès d’aller à Tirynthe afin de s’emparer d’ Héraclès et de le lui ramener. Le stratagème devait ne durer qu’une nuit, le bébé devant être ramené à ses parents avant qu’ils ne s’éveillent.


Dans la soirée, la touffeur était telle que Zeus et Héra s’installèrent sur leur terrasse. Allongés sur des divans, ils savourèrent l’air vivifiant des montagnes. Pour faire amande honorable et se réconcilier avec son épouse, Zeus lui proposa de la régaler d’un digestif. Comme celle-ci accepta, il lui servit sa boisson préférée, à laquelle, sournoisement, il ajouta un puissant somnifère. Une fois Héra complètement assoupie, il lui dégrafa son corsage, posa Héraclès sur sa poitrine, lui mit un téton dans sa bouche et murmura :


« Bois le plus possible, mon chéri ! Bois vite ! Plus tu boiras, plus tu deviendras immortel ! »


Mais celui qui devait devenir l’homme le plus fort du monde, était déjà le bébé le plus fort du monde. En deux aspirations, il vida le sein d’Héra qui, sous la douleur, s’éveilla. Voyant sur elle un enfant qu’elle soupçonnait être Héraclès, elle le prit à deux mains et le jeta dans l’air où il fut récupéré juste à temps par Zeus avant qu’il n’atteigne le sol. Cependant le nourrisson avait la bouche pleine de lait. D’un hoquet il le cracha violemment vers le ciel où, grimpant inexorablement, le flot créa la Voie Lactée qui, depuis toujours illumine nos cieux.


Amphitryon fut un père plein d’attention pour ses deux fils et leur fit donner la même éducation. C’est vers cette époque-là que survint le premier drame. Le professeur de musique d’Héraclès s’appelait Linos. Il lui enseignait le solfège et le maniement de la Lyre. Un jour, le maître gronda sévèrement son jeune élève car il n’avait pas suffisamment appris sa leçon. Héraclès, vexé réagit violemment. Sans se rendre compte de sa force, il se saisit de son instrument et le fracassa sur la tête de Linos qui mourut sur le champ.


Amphitryon le réprimanda sévèrement et, comme sanction, l’envoya, garder son troupeau de vaches sur les montagnes environnantes.


« Tu ne reviendras que dans trois mois et tu coucheras à même le sol, dit sévèrement Amphitryon. Pour ce qui est de ta nourriture, tu te débrouilleras avec les plantes de montagne et les animaux que tu pourras capturer à mains nues. »


C’est là qu’Héraclès réussit son premier exploit : Le troupeau ayant été attaqué par un lion, il étrangla le fauve de ses propres mains. De là, naquit sa notoriété.


Héraclès tait maintenant suffisamment solide pour se mettre au service de Zeus et l’aider à vaincre les Géants. Une fois ses trois mois d’isolement terminés, il fit ses adieux à ses parents et rejoignit le Mont Olympe où Zeus et les dieux olympiens l’accueillirent à bras ouverts.


On n’avait pas fini de parler de ses exploits.


(à suivre)

Bob

(1) Alcide était le fils de Zeus et d’Alcmène. Ce n’est que lorsque Héra se réconcilia avec lui qu’il prit le nom d’« Héraclès », ce qui signifie « A la gloire de Héra ».)