Association CONNAISSANCE & PARTAGE

10 rue des pensées
34170 Castelnau le lez
Italia

T 06 29 16 36 12
E connaissanceetpartage@gmail.com

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

Connaissance & Partage a pour objet d’organiser des journées, des soirées et des stages thématiques avec les méthodes pédagogiques fondées sur les valeurs de l’éducation populaire.
L'association favorise la rencontre avec des professionnels, des spécialistes, des passionnés, sur la base du partage des connaissances.

Les feuilles d'inscription et de don sont à remplir et à renvoyer à l'adresse du siège social de Connaissance & partage

Adhesion

Feuilles d'inscription en téléchargement ICI

devenez membre bienfaiteur

Faites un don pour aider Connaissance & Partage
Feuille de don en téléchargement ICI

Connaissance & Partage

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

UNE GUERRE CIVILE EN ETHIOPIE ?

PETITES CHRONIQUES DE CONFÉRENCIERS

UNE GUERRE CIVILE EN ETHIOPIE ?

Connaissance & Partage

UNE GUERRE CIVILE EN ETHIOPIE ?

Jean Barrot 

A la fin du second volet de ma présentation de l’Ethiopie moderne(voir la rubrique « petites chroniques des conférenciers » du 9 décembre)

je vous annonçais une mise au point sur les origines et les attendus du conflit actuel qui menace le pays d’éclatement et/ou de guerre civile prolongée.

La voici.

I – DEUX VISIONS INSTITUTIONNELLES ANTAGONISTES :

CENTRALISME OU FEDERALISME ?

L’Ethiopie est confrontée de longue date à un problème existentiel. Regroupant sur un territoire borné de frontières, selon le concept de l’état-nation qui a fini par s’imposer en Europe à partir du 19e siècle, plus de 80 groupes linguistiques vivant dans des milieux extrêmement différenciés (hauts plateaux/terre basses ; de très arrosé à aridité extrême), quelle peut être la forme politique la plus appropriée pour gérer cet espace ?

Jusqu’au milieu du 19e siècle une monarchie fondée sur le féodalisme l’emporte sur le haut plateau agricole tandis que des clans structurent les groupes des basses terres liées au pastoralisme ou même à une économie de collecte dans espaces naturels très peu transformés. La conséquence en est une très forte autonomie régionale du politique et de ses pratiques, fluctuant entre conflictualité ou collaboration.

La construction de l’Empire éthiopien dans la seconde moitié du 19e siècle change cet ordre séculaire. La gestion impériale vise à l’unification d’un domaine incorporant de plus en plus de groupes très différents des populations agricoles du haut plateau et l’affirmation de son autorité sur un territoire dont les marges sont de plus en plus soumises à la pression des puissances coloniales européennes (Grande-Bretagne, Italie, France).

Cette construction centralisatrice va s’appuyer sur le groupe Amhara, dont la justification repose sur les mythes fondateurs que l’on retrouve au sein du corpus de textes Kebra Negast (« la Gloire des Rois »), compilation de textes réalisée au début du 14e siècle. La société “éthiopienne” se trouve progressivement assimilée à la catégorie “ethnique” Amhara. La mise en place d’un gouvernement moderne centralisé, « servant les intérêts nationaux et internationaux de la “Grande Éthiopie” » repose sur cette équivalence, qui conditionne l’accès au pouvoir, à l’éducation, à l’emploi. Jusqu’à la chute d’Hailé Sélassié et la fin de l'Ethiopie impériale, le pouvoir est dominé par l'élite Amhara.

Le coup d’état de 1974 et l’instauration de la dictature militaire du DERG renforce ce centralisme unificateur dans une vision marxisante (un composé de stalinisme, de maoïsme, de tiers mondisme) engendrent l’organisation de mouvements de luttes sur des bases identitaires ethniques fortes.

Leur dénominateur commun est la formation d’une organisation politique agrégeant des identités multiples dans une structure fédérale très lâche, voire à la limite par démantèlement du “pays” né d’une expansion militaire. Mais cette question, jamais formulée clairement, reste en suspens : faut-il faire sécession et proclamer des indépendances ou conquérir le pouvoir central pour aller vers des autonomies provinciales fortes ?

Contre l’hégémonisme amharique, les Tigréens vont revendiquer avec force leur statut d’héritiers légitimes du royaume d’Axoum au fondement de l’Empire abyssin et de sa christianisation au 4e siècle, et l’antériorité qu’il possède sur la formation des royaumes amharique un millénaire plus tard. Ils se considèrent donc comme les « vrais éthiopiens » et font ainsi valoir leur rôle dans l’échec de la conquête italienne lors de la bataille d’Adoua (1896).

Ce qui ne va pas sans quelques contradictions avec l’histoire. Marginalisé par le pouvoir impérial, la noblesse du Tigré voit dans l’occupation italienne et la collaboration (1935-1941) l’occasion de retrouver une partie de son prestige et une large autonomie administrative. Hailé Sélassié revenu au pouvoir après la victoire des Britanniques sur les Italiens et rétablissant un centralisme fort se trouve confronté à une révolte des Tigréens toutes classes confondues

En 1935-196, les Raya et Azebo s'allièrent avec les Italiens contre l'Etat éthiopien. Badoglio, commandant des forces fascistes le reconnaît explicitement : «Ils ont rendu des services notoires à notre cause tout au long de la campagne…». La multiplicité des objectifs correspond grosso modo aux intérêts divergents des participants : la noblesse voulait une plus grande part de la redistribution régionale du pouvoir, les communautés semi-pastorales des plaines étaient intéressées à bloquer leur incorporation dans le système féodal, et les cultivateurs des hautes terres voulaient mettre fin aux demandes excessives de l'administration centrale qui redoublait les prélèvement féodaux

Pour retrouver son pouvoir sur la région, Hailé Sélassié n’hésite pas à demander l’intervention des Britanniques pour des bombardements aériens sur les insurgés. On conçoit que les Tigréens aient constitués le fer de lance contre le pouvoir impérial à partir des années 60 puis contre le DERG à partir de 1974.

II – DE LA POLITIQUE DES « FRONTS » A L’ETHNICISATION DU POLITIQUE.

Mais les Tigréens vont avoir l’intelligence de fédérer les principaux mouvements en lutte dans un Front dont ils vont assurer la direction : le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE). Le FDRPE est constitué principalement de quatre mouvements : le Front populaire de libération du Tigré, le Mouvement démocratique national Amhara, l’Organisation populaire démocratique de l’Oromo et le Mouvement démocratique des Peuples du Sud. A la fin des années 1980, « l'aide des puissants rebelles érythréens lui permet de mettre en déroute l'armée éthiopienne et de récupérer du matériel », créant "un effet boule de neige" (R. Marchal, Centre de recherches internationales - Sciences Po) qui lui assure la victoire sur le DERG en 1991. En corollaire, cela conduit à la proclamation d’indépendance de l’Erythrée (ex colonie italienne rattachée à l’Ethiopie en 1952 sous l’égide de l’ONU) mais sans accord sur le tracé de la frontière, dont le Tigré est partie prenante, source de conflit jusqu’en 2018.

Carte du découpage national ethnique de l’Ethiopie actuelle

Carte du découpage national ethnique de l’Ethiopie actuelle

La constitution de 1995 entérine la création d’un Etat fédéral découpé en États régionaux et qui reconnaît chaque ethnie comme « nation, nationalité et peuple » maitresse de son territoire. Elle inscrit dans son article 39 un droit à l’autodétermination de chaque peuple, ce qui peut déboucher sur la sécession et l’indépendance. « Pour autant, le découpage administratif ne peut seul suffire à créer une appartenance ethnique et à imposer à un groupe la manière dont il se définit. C’est donc l’exercice du pouvoir qu’il faut analyser pour comprendre la construction politique de l’ethnicité » (A. Guillen-Meyer – Fondation Jean Jaurès)

Compte tenu du rôle joué par le Front de Libération du Tigré dans la chute du DERG, la minorité tigréenne (environ 6% de la population totale) s’octroie des postes décisifs dans le gouvernement central (nombreux postes ministériels régaliens ; le chef d’état-major de l’armée ; l’appareil de sécurité) et dans l’économie. Elle s’assure le soutien de notables inféodés dans les autres peuples grâce à une politique de corruption systématique. Mais cette hégémonie masque mal les contradictions qui se développent entre les ethnies.

Conséquence des mouvements de population au sein du pays depuis des lustres, certains territoires sont disputés (à l’ouest du Tigré entre Tigréens et Amharas, au Benishangul entre Gumuz et « colons » Amharas ou Oromos), plus particulièrement dans le sud, cible des colonisations internes. Dans les villes en forte croissance le peuplement mixte conduit à des revendications culturelles ou linguistiques contradictoires (pensons à Bruxelles !). Enfin beaucoup d’Éthiopiens sont nés de mariages interethniques : c’est le cas d’Abiy Ahmed l’actuel premier ministre d'Éthiopie né de père oromo musulman et de mère amhara chrétienne.

Pour contourner ces contradictions à partir du début du siècle, Meles Zenawi, chef du TPLF installé durablement au pouvoir, tend à justifier son autoritarisme par une nouvelle approche : l’État développementaliste devant conduire à la réduction des inégalités entre ethnies qui se sont creusées depuis la chute du DERG. Mais c’est cette politique de grands travaux, d’appel aux capitaux étrangers qui va ouvrir la crise violente que traverse l’Ethiopie depuis 5 ans. Après la mort de Zenawi, son successeur dépourvu de tout charisme lance le programme du « Grand Addis Abeba » en 2014 : il s’agit d’étendre le périmètre urbain pour faire face à la croissance de la ville. Ce faisant, nombre de paysans oromos de la périphérie se voient expulsés de leurs terres.

La protestation foncière se transforme au cours de 2015 en une violente contestation politique et sociale tant chez les Oromos (plus de 35% de la population totale), qui se perçoivent comme toujours opprimés au sein du pays, que chez les Amharas (27% de la population totale), marginalisés depuis la fin de l’Empire. L’état d’urgence proclamé en 2016 ne freine pas la montée de la révolte populaire ni le cycle des violences. Attisé par le pouvoir central tigréen, un nouveau champ de conflictualité s’ouvre entre Oromos et Somalis conduisant à ce qui s’apparente à une « purification ethnique » entrainant le déplacement de centaines de milliers de personnes de part et d’autres de la limite régionale. La levée de l’état d’urgence en août 2017 renforce la contestation du régime et le premier ministre Hailemariam doit démissionner en février 2018.

III – DU NOBEL DE LA PAIX A LA GUERRE

Pour le remplacer, le FDRPE choisit Abiy Ahmed, soutenu par une coalition Oromos-Amharas. Il entreprend d’écarter les Tigréens de postes clés, plusieurs des responsables du FLPT étant poursuivis pour corruption, et certains arrêtés. Surtout il dissout le FDRPE voulant créer un parti trans-ethnique de coalition, le Parti de la Prospérité, ce que refuse le FLPT qui se replie sur sa base régionale. La tension s’envenime avec la signature de la paix avec l’Erythrée sans que le litige frontalier entre ce pays et le Tigré soit résolu. Ce qui vaut un Nobel de la Paix à Abiy Ahmed mais une dénonciation comme “bradeur” du territoire national par le FLPT désormais seul à la manœuvre au Tigré.

La violence inter ethnique s’accentue : les peuples qui refusent la fusion dans le parti que promeut Abiy Ahmed redoutent la substitution d’un pouvoir oromo au pouvoir tigréen. L’assassinat du chanteur Hachalu Hundessa en juin 2020, considéré comme « la voix de la révolution oromo, un génie lyrique et un activiste qui incarnait les espoirs et les aspirations du public oromo » engendre d’importantes manifestations populaires qui se soldent par plus de 250 morts et plus de 3.500 blessés.

Mais c’est aussi la politique de libéralisation de l’économie et son impact sur les problèmes fonciers « ethnicisés » qui sert à alimenter les affrontements.

En mars, la décision du gouvernement de reporter les élections législatives d’août 2020 pour cause de Covid, met le feu aux poudres. Le scrutin précédent de 2015 ayant été qualifié de "mascarade" par tous les partis d'opposition (le FDRPE sous mainmise tigréenne a raflé la totalité des sièges du parlement), ces élections devaient être la manifestation du renouveau du pays : "libres", "justes" et "démocratiques" selon Abiy Ahmed.

Le FLPT refuse l’argument et organise en septembre ses propres élections régionales, y raflant la totalité des sièges. Considérées comme "illégales" par Addis Abeba, ces élections confortent le FLPT dans sa stratégie de rupture. Forte du soutien populaire, une milice tigréenne attaque début novembre un casernement de l’armée nationale qui réplique en lançant un assaut massif contre cette région qui défiait son autorité depuis des mois.

Dénonçant l’utilisation de l’aéroport d’Asmara - la capitale de l’Erythrée - par l’aviation éthiopienne, le FLPT le bombarde de roquettes ce qui fait entrer l’armée érythréenne dans le conflit contre le Tigré, en soutien à l’armée nationale éthiopienne.

Voilà 3 mois qu’Abiy Ahmed a proclamé sa victoire avec la prise de Mekelé la capitale régionale. Mais rien n’est réglé : les exactions contre les civils, le plus souvent menées par des milices, les déplacement forcés, l’exode vers le Soudan, les vols de terres et de bétails se poursuivent tandis qu’une guérilla semble s’instaurer au Tigré.

Avec en conclusion toute provisoire, cette réflexion d’un cadre FLPT :

« On a été capables de se battre pendant 20 ans (contre le Derg) et on peut donc recommencer ». Et un risque à terme : une dislocation selon un « modèle Yougoslave » de cet empire, transformé en pays qui n’est pas encore cinquantenaire.

******

Pour les anglophones je propose la lecture du texte qui suit, révélateur me semble-t-il des paris du TPLF et de ses mécomptes. Pour bien en comprendre l’approche par Israël il faut se souvenir que l’empire d’Axoum (construction amorcée au 5e siècle av. JC) prétend descendre de la reine de Saba et du roi David et que la ville d’Axoum prétend détenir l’Arche d’alliance dans l’enceinte de l’église Sainte Marie de Sion…

Ethiopia’s Tigray conflict reconsidered

DECEMBER 30, 2020 – MAHLET AYELE BEYECHA

How TPLF’s plan for Victory like Israel’s Six-Days-War turned to Ironical Defeat, like Egypt’s Yom-Kippur War

Precedent

“We were literally caught with-our-pants-down….but we won because that is our mind set, …to win!”, said the late Dr Yehuda Paz, founder and chair of the Negev Institute for Strategies of Peace and Development in Israel during a presentation about the fourth Arab-Israeli conflict in 1973, also known as the Yom Kippur War. In this conflict, Egypt and Syria declared war to Israel. Dr. Paz made the remark during a leadership workshop for young leaders from various countries in Be’er Sheva ( Israel) which I attended in 2005. Although the war happened more than 30 ago, when Paz was still a young military officer, he narrated the story like it happened yesterday. Our eyes and ears were glued to him. 15 years later, on the night of 28 November 2020, when I learned that the Ethiopian National Defence Force (ENDF) regained full control of Mekelle, the capital of Tigray, dr. Paz’ story flashed back in my mind. I suddenly saw the connection between the Yom Kippur War and the current conflict between the national government of Ethiopia and the TPLF, Tigray’s former ruling party and army.

In the night of November 4, 2020, the Tigray People’s Liberation Front (TPLF) launched a surprise attack on the Northern Command of the ENDF in the Tigray region, in which many national army officers were killed and a substantial quantity of weaponry was seized. Following this, Ethiopian Prime Minister Abiy Ahmed retaliated by launching a large-scale law enforcement operation in the Tigray region that took three weeks of fighting to get close to Mekelle, Tigray’s capital. The full military operation ended on 28 November 2020, according to government sources.

How was the Arab-Israeli war dragged into the mess?

On November 14th, ten days after the TPLF conducted the sudden attack on the ENDF base in Tigray, Sekuture Getachew, a top official of the TPLF, boasted on a local TV network: “A small nation like Israel, surrounded by big Arab nations like Egypt who were being prepared to launch attacks against it, attacked first.” He continued by asking: “Should we be waiting for them to take the first strike? Or take pre-emptive action to avert the looming war? Israel made surprise attacks against these forces and demobilized the enemy troops to successfully defend itself.”

Getachew not only said that the TPLF was responsible for attacking the ENDF but also justified their act through his evocation of Israel’s Six-Days War in October 1967.

The government accused the TPLF of undermining Abiy’s reform efforts and said the TPLF is behind much of the internal tensions and ethnic violence that plagued Ethiopia for at least two years.

What led to the fight?

There has been a pattern of worrying tension building up between the TPLF and the central government ever since Abiy came to power two years ago. Elected as a “reformist leader”, the prime minister accused officials from previous governments of corruption and human rights abuses, and removed key TPLF figures from the central government. In turn, the TPLF’s strongly disagreed with Prime Minister Abiy when he established a unitary system of government replacing the current federal arrangement. Things became even more heated when the government set up a single national Prosperity Party (PP), which is not based on ethnic lines, thereby annulling the old coalition in which the TPLF played a dominant role for the past 27 years. The TPLF attempt to unite opposition forces under a new federalist coalition failed. As a result, it has now isolated itself from the political process.

The TPLF also condemns the government for the way they brokered peace with Eritrea. Abiy won the Nobel Peace Prize in 2019 for his efforts to bring peace with long-standing foe Eritrea. However, the TPLF feels that the interests of Tigray, which borders Eritrea, have been overlooked in the negotiations and wants to have more say over future relations with their neighbour.

The TPLF has been in power from 1991 till 2018. Before this era, it led a guerrilla war for 17 years against the communist Derg regime (1974-1991). The TPLF is accused of provoking conflict by organizing, training and financing forces opposed to the federal government. While the rest of the country has faced ethnic based violence, Tigray questionably is the only region spared from this.

In the current conflict the TPLF did succeed to gain attention from international media and humanitarian organizations, but Abiy has consistently refused any intervention in what he considers as an internal affair. Since the beginning of the crisis, all means of communication in Tigray have been cut off. This communication black-out has severely limited information coming out of the conflict zone. Simply put: it is far from clear what is happening and has happened on the ground in Tigray.

For the past two and a half years the Tigray administration has portrayed itself as government within a government, thereby undermining Abiy’s authority. A telling event is that Tigray has run an election against the rules and regulations of the National Electoral Board of Ethiopia.

TPLF through the lens of Arab-Israeli wars of 1967 & 1973

Israel’s resounding victory over the Arab states of Egypt, Syria and Jordan during the Six-Day War in 1967 left the Jewish nation in control of a territory four times its previous size. The Arab states felt humiliated and were looking to regain the swathes of territory they had lost. On October 6, 1973, on the day of Yom Kippur, the holiest day in the Jewish calendar, Egyptian and Syrian forces launched a coordinated surprise attack on Israeli positions in the Sinai Peninsula and the Golan Heights. Although there had been tension between Israel and the Arab states, the Israeli felt caught by surprise. After a fierce fight, Israel beat the Arab states although afterwards the Israeli forces admitted this was not an easy victory, compared to the Six-Days War.

The only similarity that can be drawn between the TPLF in the recent attack and Israel during the Six-Days War is that they both have used a strategy of a pre-meditative and sudden attack on their enemy. The purpose, result and moral of the two conflicts are quite different. Most importantly: the TPLF lost and Israel won.

(Un) surprisingly, the TPLF’s invocation of Israel’s victory in the Six-Days War turned out to be a closer match to Israel’s opponent during the Yom Kippur war: Egypt. But there are more parallels between Egypt and the TPLF during the violent outbreaks.

Principally, both the TPLF and Egypt launched their attacks after months of secret preparation. Both the ENDF and Israel, were caught by surprise with their (metaphorical) pants down. However, within days the ENDF and Israel managed to turn their position from defending to attacking, resulting in a military victory in both cases in less than 21 days.

Another matching point is that when the Yom Kippur War began on October 6, 1973, many of the Israeli soldiers were away from their posts celebrating Yom Kippur ( Day of Atonement). The Arab armies were well prepared with their up-to-date Soviet weaponry. Likewise, the TPLF raided the Northern Command as they were sleeping. Earlier that day the national forces had spent time helping local Tigrayans. The national forces also had dinner with Tigrayan soldiers, who were part of the Northern Command but who kept their allegiance with the TPLF secret. These Tigrayan soldiers within the Northern Command would play a key role in the attack a few hours later.

Aftermath of the operation

For the TPLF, the events following the attack on the Northern Command turned out to be disastrous. It set back the TPLF to square one. From being an influential player in the national government for 27 years to going back to its rebel roots outside of the political system.

The TPLF has suffered from a multi-pronged defeat. Internally, it has lost politically, when it decided not to join the new coalition of the federal government, and also militarily after the ENDF struck back.

Conclusion

On 14 November 2020, Sekuture Getachew concluded his statement by saying: “It was imperative to take a thunder-like strike. If these attacks were not taken, Tigray now would not be in its present situation. We would not be talking like this now. There would be huge number of casualties.”

I am not going to compare and contrast the number of casualties, as this has not been disclosed by ENDF nor the TPLF and because of the information black-out no fact-finding could be done. However, only two weeks after Getachew’s boasted about their military strategy, his statement would appear far from valid.

After being caught with its pants down, the ENDF rose to defend. In less than 72 hours the situation turned around, from being attacked to attacking and regaining control of Tigray in three weeks time.

The TPLF was so occupied with replicating the Six-Days of War scenario that they forgot there was indeed also a chance the war would end up like the 1973 Yom-Kippur War. It seems that they studied only one part of Israel’s history or deliberately opted to be ignorant.

Disclaimer

This article showcases the author’s own opinions and does not reflect those of Voice4Thought. The author takes full responsibility for the content of this publication. At Voice4Thought we understand and realise that the conflict in Ethiopia has many sides to the story, which all need to be told.

MAHLET AYELE BEYECHA

Mahlet Ayele Beyecha is a trained Africanist-researcher on African and Middle Eastern studies. In April 2020 she launched Connect Africa, a social media platform to discuss social, economic and political issues of Africa to decolonize knowledge based on research. Her prior experiences include Liaison officer to the African Union, Pan African associate, communication (media analysis), event organizer (African cultural exchange) and director of the first pan-African youth organization. She has worked at various international organizations, including African Union, Oxfam Liaison office to the African Union, Oxfam UK and Global Educators For All Initiative. She holds a Research Masters in African Studies from Leiden University, the Netherlands, MA in Middle Eastern Studies from Ben Gurion University of the Negev, Israel and BA in English and Literature from Addis Ababa University.