Association CONNAISSANCE & PARTAGE

10 rue des pensées
34170 Castelnau le lez
Italia

T 06 29 16 36 12
E connaissanceetpartage@gmail.com

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

Connaissance & Partage a pour objet d’organiser des journées, des soirées et des stages thématiques avec les méthodes pédagogiques fondées sur les valeurs de l’éducation populaire.
L'association favorise la rencontre avec des professionnels, des spécialistes, des passionnés, sur la base du partage des connaissances.

Les feuilles d'inscription et de don sont à remplir et à renvoyer à l'adresse du siège social de Connaissance & partage

Adhesion

Feuilles d'inscription en téléchargement ICI

devenez membre bienfaiteur

Faites un don pour aider Connaissance & Partage
Feuille de don en téléchargement ICI

Connaissance & Partage

Moulin Navitau, 3 chemin des Hirondelles
Castelnau-le-Lez, Languedoc-Roussillon, 34170
France

PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE 03/10/2021

Connaissance & Partage

L’EXPLORATION SPATIALE

Deuxième partie

PMDD du 3 octobre 2021

Parmi les chercheurs ayant fait avancer l’astronautique il y eut Robert Goddard (1882-1945), physicien américain qui publia en 1919 « Méthod of Reaching ExtremeAltitude » ouvrage dans lequel il expose le résultat de ses analyses théoriques et de ses essais de fusées. Contrairement à Tsiolkovski, il peut expérimenter ses nombreuses hypothèses. En 1923, il met au point une chambre à combustion liquide. Trois ans plus tard, le 16 mars 1926, la première fusée à propulsion liquide, surnommée Nell, effectue un premier vol durant 2,5 secondes et atteint 13 mètres de haut.

Entre 1930 et 1942, il travaille au perfectionnement de ses théories et élabore une fusée capable d’atteindre une vitesse de 885 km par heure et l’altitude de 2 kilomètres.

Cependant c’est en Allemagne que l’ingénierie astronautique fait le bond le plus remarquable.

Au début de XIXème siècle, la seule solution pour les scientifiques et les chercheurs souhaitant développer et financer leurs recherches en astronautique, consistait à rejoindre les rangs de l’armée. Bénéficiant de fonds considérables en ces périodes de disette, le secteur militaire se concentre en effet sur le développement technologique. A partir de 1938, l’Allemagne conçoit ainsi, en partie grâce au travail de Werner von Braun, la série des fusées A, destinées à devenir des missiles sol-sol offensifs. Le modèle A4, capable de parcourir 192 kilomètres et d’effectuer une parabole dont l’apogée est de 85 kilomètres d’altitude prend, en 1942, un nouveau nom de code devenu célèbre grâce à son efficacité sur le front : le V2.

Peu avant la fin de la seconde guerre mondiale, Américains et Soviétiques comprennent l’importance des technologies développées par les Allemands. Alors que le conflit n’est pas terminé, les Etats-Unis et l’URSS commencent à récupérer un maximum de matériel, n’hésitant pas à voler les stocks de V2 allemands et à débaucher leurs ingénieurs.

A la veille de la guerre froide qui oppose les blocs de l’Est et de l’Ouest, la rivalité n’en est qu’à ses prémices. Lorsque la guerre prend fin, il n’y a que deux pays financièrement capables de poursuivre les recherches astronautiques : l’URSS et les Etats-Unis. L’Europe et l’Asie sont trop occupées à leur reconstruction pour poursuivre sérieusement les recherches dans ce domaine.

Robert GODDARD

La rivalité et l’extrême tension entre ces deux blocs, américain et soviétique, les conduit à débloquer des sommes considérables pour réaliser de nouvelles fusées. Quant aux scientifiques, ils sont sollicités afin de mettre au point des missiles intercontinentaux, capables de couvrir de longues distances.

En 1957, les Soviétiques commencent les hostilités en lançant le premier missile intercontinental en août, puis en mettant en orbite le premier satellite de l’histoire, le célèbre Spoutnik le 4 octobre 1957. Un mois plus tard, à bord de Spoutnik 2, l’URSS met en orbite le premier être vivant, une chienne prénommée Laïka.

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- LA FIN TRAGIQUE DE PHAETON ET DE CYCNOS

Connaissance & Partage

LEGENDE DE LA CONSTELLATION

DU CYGNE

Quatrième et dernier épisode

5 octobre 2021

LA FIN TRAGIQUE DE PHAETON ET DE CYCNOS

Après avoir entaillé la voûte céleste et ainsi créé la voie lactée, Phaéton obligea les huit coursiers à plonger vers la Terre. Cependant sa main manquait de fermeté si bien que la chute fut vertigineuse. Or, par excès de fierté, le fils prodige refusait de faire appel à son père Hélios afin qu’il se saisisse des rênes.

A force de perdre de l’altitude, le Char Solaire s’approchait de plus en plus du sol et ce n’est que par un énorme effort que Phaéton réussit à éviter de s’écraser sur la planète. Il redressa la trajectoire au dernier moment mais trop tard pour éviter que le char ne frôle la Terre au niveau de l’Afrique du Nord. L’immense forêt qui embellissait la région fut totalement calcinée et encore de nos jours, un immense désert occupe ces régions. Voilà, très exactement d’où vient le Sahara. Sur sa lancée, le char solaire continua à raser le sol en brûlant tout sur son passage. C’est pourquoi les peuples africains ont eu la peau noircie par la chaleur du soleil.

Bien entendu la Terre brûlée poussa un énorme cri de douleur qui éveilla Zeus en sursaut. Le Maître de l’Univers sortit sur la terrasse de son palais et, voyant que le Char Solaire était dirigé par un inconnu, il se décida à intervenir d’urgence. Il fit appel au cheval ailé Pégase qui tirait en permanence son char empli d’éclairs. Le Dieu des dieux en saisit un et le projeta sur Phaéton. Celui-ci, avant d’être précipité au sol, n’eut que le temps de faire appel à son père afin que celui-ci redresse la course du Char. Malgré tous ces aléas, la journée se termina normalement et, grâce à la dextérité d’Hélios, le char solaire parvint sans encombre à l’horizon ouest.

Quant à Phaéton, il tomba dans les eaux du fleuve Pô où il disparut instantanément. Les nymphes, amies de Clyméné, vinrent sur le rivage du fleuve et y versèrent toutes les larmes de leur corps, larmes que Zeus transforma en ambre. Chacune d’elle fut également métamorphosée en peuplier.

Selon les habitants de la vallée du Pô, perles d’ambre et peupliers seraient fréquents dans la région suite à cette intervention de Zeus.

Quant à Cycnos, lorsqu’il apprit que Phaéton avait sombré dans le fleuve italien, il se jeta à l’eau à l’endroit précis où son ami avait disparu. Là, il effectua, jusqu’à sa mort, des cercles en pleurant son ami : le fils du soleil. Désormais, ce sont, dit-on, le chant des cygnes lorsqu’ils sentent venir la fin.

Zeus fut si ému par cette amitié qu’il décida de porter des étoiles au ciel à la mémoire de Cycnos.

Voici, ci-dessous, la constellation du cygne, telle que vous pourrez l’admirer en été vers le zénith. L’étoile Déneb fait partie des trois belles de l’été avec Véga de la Lyre et Altaïr de l’Aigle.

Bonne lecture

(Bob)

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- UN SERMENT BIEN DIFFICILE À TENIR

Connaissance & Partage

LEGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Quatrième épisode

30 septembre 2021

UN SERMENT BIEN DIFFICILE À TENIR

Phaéton avait réussi dans son entreprise qui consistait à passer une nuit sur la Barque Solaire et obtenir d’Hélios une preuve tangible de sa paternité. Le Soleil se donna la nuit pour trouver une réponse qui pourrait satisfaire son fils. Le matin ils se saluèrent et admirent n’avoir pas bien dormi. Hélios le premier attaqua la discussion comme si celle-ci n’avait pas été interrompue durant la nuit.

« Que dirait ta mère si tu réalisais tout ce qu’elle te demandait, même les choses les plus difficiles pour toi ? »

« Elle serait la plus heureuse des mères et ce serait le témoignage du plus grand amour que je pourrais lui témoigner, répondit Phaéton ! »

« Et bien, fit Hélios, pour te prouver que je suis ton père, je te promets sur les Eaux du Styx, de réaliser n’importe lequel de tes souhaits. »

« Ne dit-on pas, fit Phaéton, que nul ne peut trahir une promesse faîte sur les Eaux Sacrées du Fleuve des Enfers ? »

« C’est exact ! Même Zeus serait engagé par de telles paroles. Tu vois donc à quel point je t’aime. Seul un père peut s’engager ainsi vis à vis de son fils. »

Phaéton eut l’impression que son cœur allait exploser. Il avait gagné ! Personne ne pourrait l’empêcher de réaliser son rêve de conduire le Char Solaire. Il attendit un petit moment que son cœur se calme puis prit son père dans ses bras et lui dit :

« Mon vœu le plus cher, Papa, serait de conduire ton Char du levant au couchant. »

Hélios comprit, un peu tard, la folie de sa promesse. Son fils allait être terrassé par sa faute car nul ne pouvait s’atteler à cette tâche si ardue !

« Désires-tu mourir, mon fils ? Nul ne peut me remplacer car, vers le milieu de la journée, l’attelage est si haut dans le ciel que moi-même je m’accroche aux montants du char pour ne pas perdre l’équilibre. »

« Mais tu m’as promis sur les Eaux du Styx, répondit Phaéton ! »

La discussion se poursuivit longtemps puis, voyant que son fils ne désarmerait pas, le Soleil lui demanda une faveur :

« Certes, mon fils, je tiendrai ma promesse mais je te pose une condition : accepte que je t’accompagne. Laisse-moi m’installer à l’arrière du char afin d’intervenir en cas de catastrophe. Je te le promets, je ne reprendrai les rênes qu’en toute dernière extrémité et que si tu me le demandes. »

Lorsqu’Eos eut sonné le lever de son frère, Hélios s’installa à l’arrière du Char Sacré tandis que, fier comme un paon, Phaéton se saisit des rênes et s’élança vers le ciel. Au début le chemin paraissait facile car la pente était modérée mais lorsque le jeune homme, ivre de joie, poussa son premier cri d’encouragement aux coursiers, ceux-ci comprirent que ce n’était pas le Maître du Ciel qui les dirigeait.

Pour tester le jeune conducteur, les deux chevaux de tête firent une petite embardée ce qui suffit à faire trembler Phaéton. Cependant, celui-ci réussit à remettre le char sur la bonne route. Lorsqu’au milieu de l’après-midi, il jeta un regard vers le Terre il constata qu’elle était si éloignée qu’il ne reconnaissait plus rien : plus de maisons et encore moins d’habitants. La belle et large route du début de la matinée était devenue une sente étroite et cahoteuse.

Le tracé céleste devenant de plus en plus incertain et sinueux, Phaéton hésita un bref instant sur la route à suivre. Cette légère incertitude lui fut fatale. Les coursiers, moins fermement guidés, se mirent à folâtrer et gambader joyeusement et s’aventurèrent hors des sentiers battus, vers des zones du ciel que jamais ils ne foulaient.

Troublé par leur désobéissance, Phaéton tira sur les rênes si fermement que les chevaux surpris, perdirent leur légendaire coordination. Ils se cabrèrent et entraînèrent le char dans un galop effréné et incontrôlé. Comme une flèche il s’envola vers le domaine des étoiles et entailla la voûte céleste, créant ce que l’on appelle désormais la Voie Lactée.

De toutes ses forces Phaéton tira sur les rênes, obligeant l’attelage à redescendre et à se précipiter maintenant vers le sol de la Terre. Le jeune conducteur ne se décida pas, pour autant, à faire appel à son père afin qu’il retrouve le chemin normal.

Que va-t-il se passer ? D’autres catastrophes sont-elles à venir ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAETON DEMANDE CONSEIL A SA MERE CAR IL VEUT RENCONTRER LE SOLEIL

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Deuxième épisode

Phaéton demande conseil à sa mère car il veut rencontrer le Soleil

23 septembre 2021

Les propos injurieux du roi d’Egypte avaient profondément bouleversé Phaéton. Il avait ressenti chacune de ces paroles comme autant de flèches transperçant son coeur. Sa mère, la nymphe Clyméné, lui avait maintes fois assuré que son père était le Dieu-Soleil mais jamais elle ne lui avait fourni de preuves tangibles. Certes tout, en lui, rappelait l’astre du jour mais, ni sa chevelure de feu, ni son corps luminescent, ni même les éclairs que ses yeux étaient capables de lancer ne constituaient des preuves suffisantes.

Cette incertitude qui l’assaillait depuis sa plus tendre enfance lui fit prendre la route de la forêt où vivait Clyméné. Il la trouva au milieu des autres nymphes, cueillant des fleurs pour orner les branches du chêne sacré de Dodone dont le bruissement des feuilles permettait d’entrer en communication avec les dieux et ainsi, formuler des oracles.

A peine Phaéton eut-il salué sa mère qu’il lui posa la question sur ses origines.

« Mais mon chéri, fit Clyméné, tu m’as posé cette question mille fois et chaque fois je t’ai donné la même réponse : c’est bien vrai, j’ai vécu une extraordinaire nuit d’amour avec le Dieu-Soleil et tu es le résultat de cette union. Tu es la preuve de cette étreinte. Quand je te vois, il me semble que je regarde ton père. Quant aux preuves tangibles, même lui serait bien embarrassé pour te les fournir. »

« Eh bien, c’est ce que nous verrons, dit le jeune homme en regardant fixement sa mère. J’en ai assez de vivre dans le doute et je veux avoir des certitudes sur mon géniteur. Puisque tu ne peux me fournir de preuves irréfutables, j’irai voir mon père et je suis sûr que lui pourra répondre à mon attente. »

« Mais tu es fou, s’écria Clyméné ! Aucun humain ne peut rencontrer Hélios de sa simple initiative. Si j’ai eu ce privilège, il y a dix-huit ans, c’est parce qu’il m’a choisie et invitée à rejoindre sa couche. Les dieux ont tous les pouvoirs et, comme bon leur semble, ils peuvent te châtier ou te gratifier. Si tu transgresses cette loi sacrée, tu cours à ta perte. »

« Laisse-moi juger seul des dangers de mon entreprise, lui répondit son fils au comble du désespoir. Par contre tu peux m’aider en me racontant comment se déroule la journée du Soleil, de son lever à son coucher. Toi qui l’aimes, parle-moi de lui. »

Clyméné, la mort dans l’âme, comprit que son fils ne changerait jamais d’avis. Elle décida donc de lui parler d’Hélios :

« Tous les matins, alors qu’Hélios dort encore et que Nyx, « La Déesse-Nuit », règne sur les

ténèbres, sa soeur Eos, « La déesse Aurore » entame sa partition. De sa clarté diaphane, peu à peu, elle chasse l’obscurité. Sa première pensée est pour Orion, son grand amour. Alors qu’ils s’aimaient si tendrement, il est parti poursuivre ses aventures. Voilà pourquoi elle pleure tous les matins et que ses larmes se transforment en rosée qui scintille sur les plantes et que les araignées utilisent pour orner leurs toiles. »

« Que fait donc mon père le Soleil pendant qu’Eos entame la journée, demanda Phaéton ? »

« Patience, mon fils, patience ! Hélios s’éveille peu à peu et ce n’est qu’au son de la trompette d’Eos qu’il daigne se lever. Lentement, il prépare ses huit flamboyants coursiers et se dirige vers l’Est, son point de départ. »

« Est-ce le Soleil qui éteint les étoiles ? »

« Non, mon fils ! Non ! Lorsque celles-ci l’aperçoivent, elles pâlissent de crainte d’être foudroyées et attendent le retour de la nuit pour réapparaître. »

« Il est temps alors, pour lui, de se lancer dans sa folle course céleste, affirma Phaéton ? »

« Exactement ! Le Dieu-Soleil s’élance alors et tous, hommes, femmes et animaux, baissent les yeux car, si on le regarde fixement, on est sûr de perdre la vue à jamais. »

« Et son char, dis maman, l’as-tu vu ? »

« Parler de lui serait une insulte à la beauté car aucun adjectif ne peut rivaliser avec sa splendeur. »

« Essaie tout de même maman ! Rien que pour moi, supplia Phaéton. »

« Le char tout entier est l’oeuvre d’Héphaïstos qui est le Forgeron-des-Dieux. Ses essieux sont en or, d’or aussi le timon et les rayons des roues dont le cerclage est en lapis-lazuli. Les rênes et les harnais sont serties de perles fines tandis que le manche du fouet a été taillé dans une énorme pierre de jade.

« Et son chemin dans le ciel, fit Phaéton. Peux-tu me parler de lui ? »

Clyméné, lancé sur la description de la vie de son Amour-Céleste paraissait ne pas pouvoir s’arrêter.

« Installé sur une constellation du zodiaque dont il change tous les mois, ton père guide ses huit coursiers à travers le ciel sans quitter la route tracée par Zeus, le Maître de l’Univers. Seule Séléné, sa soeur la Lune, est autorisée à le suivre et à briller timidement. Il faut dire que c’est, à jamais, la favorite de son coeur. Tantôt elle grossit, tantôt elle maigrit en suivant un rythme immuable. Elle a même obtenu le droit de briller la nuit alors que son frère dort.

Elle s’amuse parfois à être aussi ronde que lui, même si elle brille infiniment moins. Une fois par mois, elle disparaît complétement. Elle plaisante alors en disant qu’elle est nouvelle. »

« Que se passe-t-il lorsque le Soleil s’approche de l’ouest, demanda Phaéton ? »

« Le Soleil descend lentement car il doit faire grimper son équipage sur la Barque Solaire.

Là, il installe chacun de ses huit chevaux dans leur stalle respective et part se coucher non sans avoir salué Eole, le « Dieu des Vents » qui va souffler sur les voiles toute la nuit pour ramener la barque à l’Est, son point de départ. »

« Sais-tu à quel moment je pourrais tenter de parler à mon père ? »

« Dès l’instant qu’il s’est occupé de ses chevaux et qu’il leur a donné à manger, tu pourras essayer de le voir mais je ne t’assure pas de la qualité de l’accueil… »

Quelle va être la réaction d’Hélios ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAÉTON RENCONTRE ENFIN SON PÈRE, LE SOLEIL

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Troisième épisode

28 septembre 2021

PHAÉTON RENCONTRE ENFIN SON PÈRE, LE SOLEIL

Phaéton était fermement décidé à se diriger vers l’horizon ouest de l’océan afin de rencontrer son père au moment où celui-ci achèverait sa journée et grimperait sur la barque solaire. Le jeune téméraire s’était procuré un bateau de pêcheur et lorsqu’il approcha de l’horizon ouest, son père, surpris de le voir, l’interpella :

« Que fais-tu là Phaéton ? Sais-tu que cet endroit est interdit aux hommes ? »

« Ô mon père, fit le courageux jeune homme, je te demande pardon pour mon audace mais je suis ici pour apaiser des tourments qui me rongent jour et nuit. Toi seul peut répondre à mes interrogations et calmer mon coeur. »

« Grimpe donc sur ma barque, lui dit Hélios, et viens me raconter tes malheurs. »

Pour la seconde fois, dix-huit ans après Clyméné, un humain violait le pont de la Barque Solaire et pénétrait dans la chambre sacrée d’Hélios. Tous deux, installés sur de lourds sofas de cuir, discutèrent avec passion.

Le premier, Hélios prit la parole :

« Dis-moi, mon fils, comment vit ta mère ? Ne souffre-t-elle pas trop de solitude ? Parle-t-elle de moi de temps en temps ? Quelles sont ses occupations tout au long de la journée… ? »

Hélios n’arrêtait pas d’interroger son fils tant il avait de questions à poser. Phaéton trouva cependant un bref instant pour lui répondre : Phaéton rencontre son père Hélios

« Ma mère est au comble du bonheur et de t’avoir connu, ne serait-ce qu’une nuit, a rempli à jamais son coeur d’allégresse. Tous les jours elle vaque à ses occupations et fréquente les autres nymphes qui lui vouent beaucoup d’admiration. Elle leur parle souvent de toi et ce sont comme des soeurs pour moi. »

« Sais-tu, mon fils, que tu as de la chance d’avoir une mère si belle. Sa splendeur se suffisait à elle-même mais ce fut sa grâce qui me la rendit irrésistible. Elle n’avait jamais rencontré l’amour car elle n’a révélé sa beauté qu’à celui qui a su la faire briller. »

« Tu en parles comme si tu étais encore amoureux d’elle, plaisanta-Phaéton d’un ton malicieux. »

« Chaque jour, tu m’entends, chaque jour, quand je passe au-dessus de sa demeure, j’ai envie d’abandonner ma lourde tâche et de descendre au sol afin de la prendre dans mes bras. »

« Je crois qu’elle en mourrait de bonheur, fit Phaéton ».

« Je le sais, mon fils, je le sais. Je ne remercierai jamais suffisamment Zeus de m’obliger à accomplir mon grand périple qui sert à toute l’humanité et chaque jour, coule dans son coeur la larme de bonheur que je lui envoie du ciel. »

Rendu triste par ses propos, Hélios posa une main sur l’épaule de son fils et revint, enfin, à la réalité.

« Je parle, je parle et je ne t’interroge pas. Ta mère sait-elle que tu es là ? »

« Bien entendu, car je ne lui cache rien. Cependant, je n’ai pas suivi ses conseils car elle estime que ma tentative de te rencontrer est une folie. »

« Effectivement ! Seul le géant Orion s’est approché de l’horizon Est alors que je m’apprêtais à grimper sur la Barque Solaire. Le pauvre était aveugle et l’on dit que ce sont mes rayons qui lui ont redonné la vue. Et toi, que cherches-tu auprès de moi ? »

« Je suis venu à ta rencontre car, même ma mère, ne peut me rassurer. A part Cycnos qui est comme un frère pour moi, presque tous les gens que je rencontre ne croient pas à mon origine divine. Pour eux, prétendre que je suis ton fils est une aberration. En fait, je suis ici pour obtenir une réponse ferme et catégorique : Quelle preuve peux-tu me donner de ma filiation divine ! »

« Que tu sois mon fils ne fait pas l’ombre d’un doute, fit Hélios. Il suffit de te regarder : l’éclat permanent de ton corps et tes yeux qui semblent lancer des éclairs, constituent deux preuves tangibles. Qui oserait en douter ? »

« Ne pourrais-je obtenir une certitude ? »

« La preuve est dans l’amour que je te porte, dit Hélios fermement! Si tes amis doutent de toi, change d’amis !!! Et maintenant, je crois qu’il est temps de dormir. Demain, la Terre entière attend mon réveil. Cependant, je te le promets, cette nuit je chercherai une réponse à ton interrogation. Je n’aime pas, en effet, te voir si déçu. Bonne nuit mon fils ! »

Que va bien pouvoir trouver Hélios pour satisfaire Phaéton ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- PHAETON ET EPAPHOS, LE ROI D’EGYPTE

Connaissance & Partage

LA CONSTELLATION DU CYGNE

PHAETON ET SON AMI CYCNOS

Premier épisode

PHAETON ET EPAPHOS, LE ROI D’EGYPTE

21 septembre 2021

Pareil à un énorme fruit, le Soleil mûrissait au-dessus de la colline. L’air vif et frais de ce matin nouveau sentait bon les délicates senteurs du thym et de la menthe sauvage. C’était l’heure où les nymphes quittaient leur source et où les Dryades descendaient de la cime des arbres pour s’ébattre dans les près où s’évaporaient les larmes de l’Aurore .

Comme tous les matins, la nymphe Clyméné se tourna vers le levant et se prosterna devant Hélios, le Dieu-Soleil, dont elle était éperdument amoureuse. Elle gardait toujours en son esprit l’extraordinaire aventure qui lui avait permis, dix-huit ans auparavant, de grimper dans sa barque et de passer une nuit dans la couche d’Hélios, « l’incomparable lumière», comme elle aimait à le dire.

Malgré son indéfectible amour, plus jamais elle n’eut l’immense honneur de le rencontrer à nouveau. Seul Phaéton, le fils qu’elle mit au monde quelques mois après sa célèbre aventure, concrétisait sa passion. Le jeune homme symbolisait la beauté, la force et la volonté farouche. Tout en lui rappelait l’éclat de son père : sa chevelure mordorée étincelait d’une myriade de paillettes d’or, ses yeux, capables de lancer des éclairs de feu lorsqu’il était en colère, pétillaient de la joie et de l’élan de vivre. Son corps, svelte et souple comme une liane, s’auréolait constamment d’une douce lumière irréelle : manifestement, il y avait une divinité dans cette silhouette.

Souvent, avec ses soeurs les nymphes, Phaéton se promenait dans la forêt et aimait leur parler avec fougue de son père, le Dieu-Soleil dont il se plaisait à vanter les extraordinaires pouvoirs. Son confident et ami s’appelait Cycnos, le jeune roi de Ligures. Souvent le fils du Soleil faisait des séjours en Italie à la cour de son ami et certains prétendaient même qu’ils étaient amants. Cycnos était cependant le seul à connaître le voeu le plus cher de Phaéton qui consistait à conduire, du matin jusqu’au soir, le char du Soleil.

Notre aventure commence le jour où Phaéton et Cycnos sont invités à une réception à la cour d’Epaphos, le roi d’Egypte, un autre de leurs amis. Dans un somptueux décor de fête, les invités goûtèrent aux mets les plus délicats accompagnés de vins raffinés servis dans de somptueuses coupes de cristal. Après de simples et courtoises banalités, la discussion porta sur les affaires du royaume et des quelques menaces qui couvaient aux frontières.

En fin de soirée, la discussion se poursuivit encore sur un ton des plus courtois jusqu’au moment où, l’alcool jouant son effet, elle prit un tour plus vif, abordant des mérites et des origines des uns et des autres. Le roi d’Egypte qui, commençait à tituber s’en prit,

directement à Phaéton :

« Je suis le fils de Zeus, le Maître de l’Olympe et de d’Io-la-Belle ! Dans mes veines se mêlent le sang du Maître du ciel et celui des princes d’Argos. Je crois, Phaéton, que le fils d’une nymphe n’a rien à faire dans cet aéropage de princes et de rois. »

Cycnos qui était assis à côté de son ami se leva pour s’interposer entre les deux hommes mais Phaéton le retint et s’adressa à Epaphos :

« Je suis le fils du Dieu-Soleil et n’oublie pas, Epaphos que mon père tient le Monde dans le compas de ses rayons. Même les dieux redoutent ses colères et son ardeur qui peuvent être terribles. Compte tenu de son importance, je prétends être d’aussi haute lignée que toi. »

« Foutaise que cette prétendue lignée divine, hurla Epaphos ! Qui peut prouver que tu es le fils du Soleil ? Tous tes amis rient de toi lorsque tu as le dos tourné car personne ne croit aux amours du Dieu-Soleil et d’une simple nymphe. Tu es la risée de tous et je te mets au défi de prouver au monde entier que tu es le fils d’Hélios. »

« Je suis triste, fit Phaéton, de voir notre amitié, que je croyais sincère, se dissoudre si aisément dans les vapeurs de l’alcool. Je crois ne pouvoir jamais oublier les propos infamants que tu viens de prononcer. Adieu Epaphos, je quitte ce palais pour toujours et tu verras, qu’un jour, je prouverai à la Terre entière que je suis bien le fils du Dieu-Soleil et qu’Hélios m’aime comme un père chérit son enfant. Alors eut lieu une scène qui resta gravée à jamais dans la mémoire des invités. Phaéton s’avança à pas comptés vers le roi d’Egypte, s’immobilisa devant lui et le toisa du regard. Les deux hommes restèrent ainsi quelques secondes, face à face jusqu’à ce que les éclairs lancés par le regard de Phaéton obligent Epaphos à baisser les yeux et à hurler de douleur. Lorsque les invités se précipitèrent à son secours, il avait le regard morne et les yeux cramoisis.

Phaéton et son ami Cycnos quittèrent alors la salle de réception sous les applaudissements des invités.

« Maintenant dit Phaéton à son ami, je vais à la recherche de véritables preuves. »

Comment Phaéton va-t-il pouvoir prouver sa filiation ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- LES RÉVÉLATIONS DE LA PITHYE

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU CYGNE

Troisième et dernier épisode

LES RÉVÉLATIONS DE LA PITHYE

16 septembre 2021

Tyndare et son épouse Léda, les souverains de Sparte, décidèrent de consulter la Pythie afin de trouver une réponse au mystère du fameux cygne recueilli par la reine et qui lui avait offert une magnifique couronne sertie des plus belles perles et de magnifiques diamants.

« Il nous faudra patienter plus de quinze jours avant d’aller consulter la Pythie, dit Tyndare à son épouse car elle ne consulte qu’une fois par mois. »

« Pourquoi cela ? »

« Ce sanctuaire, appelé la Pythie, est dédié à Apollon et il ne reçoit le public que le 7 de chaque mois, date d’anniversaire du dieu des Arts et de la Musique. »

« D’où vient ce nom de « Pythie s’enquit-elle ? »

« Lorsque Apollon arriva dans cette grotte, il y avait là un énorme python qui terrorisait tous ceux qui l’approchaient. Le dieu tua le monstre et décida d’installer dans cet antre un centre de prédictions où le public pourrait consulter les dieux.

« Mais qui rend les sentences divines, demanda Léda ? »

« La Pythie, répondit Tyndare, est une jeune fille vierge qui, en relation avec les divinités, répond au questionnement des personnes qu’elles soient de simple gens ou des souverains. En général la sentence de la pythie est incompréhensible mais il y a des prêtres, appelés « exégètes » qui interprètent ses propos les rendant accessibles à tout un chacun. »

Le couple royal partit donc le matin du 7 du mois et arrivèrent en début d’après-midi au sanctuaire. Etant donné leur rang, ils furent introduits très rapidement. Dès qu’ils furent installés devant la prêtresse, ils constatèrent que, vêtue comme une simple paysanne, elle était installée sur un trépied et mâchait des feuilles de laurier.

A sa demande, Tyndare raconta l’histoire du cygne et de son épouse Léda. Après cinq minutes, la prêtresse entra en transe et finit par leur annoncer :

« Le Grand Maitre du Ciel aime se parer pour séduire. ». Paroles que les prêtres exégètes traduisirent de la sorte :

« Le Grand Zeus s’est métamorphosé en cygne pour séduire et s’unir à la reine Léda. »

La Pythie

« Cela veut-il dire que mon épouse porte la semence divine de Zeus, demanda le roi ? »

« Effectivement ! Zeus s’est uni à ton épouse et, dans quelques mois, elle mettra au monde un oeuf en or qui contiendra deux enfants immortels : un garçon et une fille. »

A ces mots, la reine se jeta dans les bras de son mari et, en pleurs, lui demanda pardon de l’avoir trompé.

« Tu as été abusée, lui répondit Tyndare amoureusement. Tu n’y es pour rien et je te le promets : nous élèverons ces enfants comme s’ils étaient vraiment les nôtres. »

Le chemin du retour fut pénible car les paroles réconfortantes de Tyndare ne calmèrent pas la pauvre Léda. Les témoins de l’époque, bien qu’il n’en reste pas beaucoup, affirmèrent qu’elle pleura huit jours durant… Certes son mari la réconforta, comme les hommes savent si bien le faire… Du coup, quelques mois après, la reine accoucha de quatre enfants : les deux immortels de Zeus et deux mortels de son mari.

Dans l’oeuf en or, les deux enfants furent appelés Hélène et Pollux. Les deux enfants de Tyndare furent nommés Clytemnestre et Castor. Alors qu’Hélène joua un rôle dans la guerre de Troie, Castor et Pollux menèrent une vie d’aventures et de rapines dont nous parlerons plus tard en traitant de la constellation des Gémeaux. Quant à Clytemnestre, elle épousera Agamemnon, le roi de Mycènes qui lui donna quatre enfants : Iphigénie, Electre, Chrysothémis et Oreste.

Zeus, portera le cygne sur la voûte céleste et je montrerai son image dans le ciel à la fin de la dernière légende le concernant : « Phaéton et son ami Cycnos » (1).

(1) Pour les nouveaux adhérents, ces textes mythologiques racontent les légendes grecques que je connais et qui concernent les différentes constellations et ce de A à Z. Nous en sommes encore à la lettre C.

Bonne lecture

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE- ZEUS ET LÉDA, LA REINE DE SPARTE

Connaissance & Partage

INFORMATION

Les animations reprennent à l’association.

En ce qui me concerne, je propose une nouvelle conférence par mois sur deux thèmes : astronomie ( réponses aux questions) puis mythologie.

Premier rendez-vous ce jeudi 16 septembre de 20 h à 21 h 30, Salle Bizet (ancien bungalow)

derrière le Palais des Sports de Castelnau.

Vous pourrez y trouver mes deux derniers ouvrages.

A bientôt

Bob

LA CONSTELLATION DU CYGNE

ZEUS ET LÉDA, LA REINE DE SPARTE

14 septembre 2021

Depuis plusieurs jours, Zeus ne parvenait pas à concentrer ses idées et son esprit aux affaires de l’univers. Il faut reconnaître, à sa décharge, que peu de temps auparavant, il avait rendu visite à Tyndare le roi de Sparte et à sa ravissante épouse, la reine Léda, dont la sculpturale silhouette l’avait subjugué.

S’il était physiquement présent sur le Mont Olympe, son âme voguait sur les flots paisibles de l’Eurotas, le principal fleuve de la Laconie ou dans les allées fleuries du parc royal. C’est là qu’il avait aperçu, pour la dernière fois, la reine dont l’incomparable beauté lui avait fait perdre la tête. Amoureux d’elle au point de ne plus toucher le nectar et l’ambroisie servi par son échanson, il résolut de la conquérir et de faire d’elle sa maîtresse. Pour mener à bien son audacieuse entreprise, il sollicita l’aide d’Aphrodite, la déesse de l’Amour :

« Ne pourrais-tu lui faire boire un philtre afin qu’elle tombe amoureuse de moi, lui suggéra-t-il ? J’ai essayé de l’approcher pendant mon bref séjour à Sparte, mais à chaque fois que je me trouve à ses côtés, elle se réfugie auprès de son mari comme pour mieux me fuir. »

« Sans doute est-elle au courant de ta réputation de séducteur et d’infidèle, ironisa Aphrodite… »

« Aide-moi plutôt que de te moquer, supplia Zeus. Je connais la réputation de tes philtres et je suis sûr que… »

« Non ! fit fermement la déesse. J’ai une meilleure idée ! Comme il y a longtemps que je ne suis pas descendue sur Terre, je te propose une ruse pour faire tomber la belle dans ton escarcelle et enrichir ta collection de femmes à tes pieds. »

« Que me proposes-tu ? fit Zeus un peu énervé par les caprices d’Aphrodite. »

« Nous savons que la reine de Sparte est amoureuse des animaux, en général, et des cygnes en particulier. Dans le parc royal on trouve des paons, des faisans, des biches, des chevreuils et autres animaux en liberté. Sur son étang nagent cygnes et canards, grèbes huppés et sarcelles. C’est en utilisant ses préférences que nous pourrons la piéger. »

« Je ne te suis pas bien, fit Zeus étonné ! »

« Voilà, nous allons nous métamorphoser, toi en cygne blanc, moi en épervier. »

« Et alors fit Zeus de plus en plus surpris ? »

« A l’heure où Léda se préparera à faire sa sieste au bord de son étang, nous survolerons celui-ci. Toi pauvre cygne apeuré, moi épervier te poursuivant et te donnant des coups de becs sur le crâne. »

« Je ne saisis pas ta stratégie, fit Zeus. »

« Léda, alertée par tes cris, prendra ta défense. A ce moment-là, tu te poseras sur l’étang et moi je partirai au loin pour rejoindre mes appartements. Selon ses goûts, la reine te rejoindra à la nage et te protégera. Avec un peu de chance, elle t’amènera au bord de l’eau et, si tu es malin, si tu joues à l’oiseau blessé, tu pourras même faire la sieste avec elle. Ce sera alors à toi de jouer. »

Aphrodite avait vu juste car c’est exactement ce qui se passa. Léda caressa le pauvre cygne qui la suivit jusqu’à la berge où elle le prit dans ses bras et le couvrit de baisers et de caresses. L’animal poussait de petits gémissements comme s’il souffrait de blessures, pourtant discrètes.

Au bout de quelques minutes, la reine s’allongea sur le sol et prit le cygne dans ses bras. Comme l’heure de la sieste habituelle étant arrivée, elle ferma les yeux et s’adonna au sommeil coutumier.

A ce moment-là, les mythographes du monde entier sont circonspects…Que fit Zeus ? Nul ne le sait n’empêche qu’il fit aussi sa sieste puis s’éclipsa si bien que lorsque Léda s’éveilla, le cygne avait disparu…Mystère ! Par contre la reine découvrit, délicatement posée sur son sein une magnifique couronne sertie des plus beaux diamants avec en son centre une miniature de cygne en or. Jamais la reine n’avait vu un bijou si finement ciselé. Serait-ce un cadeau que son mari lui fit pendant qu’elle se reposait ? Pour résoudre ce mystère, elle se leva, prit la direction du château et chercha son époux, le roi Tyndare.

« Est-ce toi qui m’a fait ce présent ? Dans ce cas… »

Le roi saisit l’exceptionnel bijou et s’écria :

« Où as-tu trouvé cette merveille ? Sa valeur est inestimable ! D’où vient-il ? »

Léda assaillie de questions, raconta à son mari son aventure avec le cygne.

« Il y a là-dessous bien des mystères, fit-il. Cette aventure avec ce cygne miraculeux me trouble énormément. Je sens-là quelques bizarreries qui me paraissent être plus du ressort des dieux que des humains. Dès demain nous nous rendrons à Delphes afin de questionner la Pythie. Elle saura résoudre cette énigme. »

Que peut-donc révéler la Pythie ?

Le roi découvrira-t-il la conduite de son épouse ?

Bonne lecture

(Bob)

PETIT MOT DU DIMANCHE 26/09/2021

Connaissance & Partage

L’EXPLORATION SPATIALE

Pmdd du 26 septembre 2021

Première partie

Les humains ont été toujours fascinés par les étoiles et les vastes étendues qui les séparent ( le vide interstellaire ). Dès les premiers pas de l’humanité, nombre de scientifiques et de philosophes se sont intéressés à ce territoire inexploré, cherchant à le comprendre et l’expliquer. Cependant, les premiers à instiller l’idée de voyages interplanétaires furent les romanciers plutôt que les scientifiques.

Vers la fin du XIXème siècle, en pleine révolution industrielle, la vulgarisation scientifique est de plus en plus présente propageant des données techniques auprès du grand public. Alors que l’on découvre à peine le potentiel de la fée électricité, certains commencent à regarder vers la Lune. Ainsi, Jules Verne, dans son roman De la Terre à la Lune, conçoit en 1865 un canon permettant de voyager entre notre planète et notre satellite grâce à un obus faisant office de navette spatiale avant l’heure.

En 1901, il est rejoint par H.G.Wells avec son roman « Les premiers hommes dans la Lune ».

Le romancier britannique imagine à son tour un voyage entre la Terre et la Lune, rendu possible grâce à la mise au point d’un métal révolutionnaire non soumis à la pesanteur. Bien entendu, ces romans fantastiques, précurseurs de la science-fiction, sont considérés à leur publication comme de purs fantasmes destinés à divertir et à faire rêver.

Pourtant, au même moment, un scientifique russe théorise les voyages dans l’espace…

En 1903, Constantin Tsiolkovski (1857-1945) publie un ouvrage sur lequel il a travaillé pendant plusieurs années. Dans « L’exploration de l’espace cosmique par des engins à réaction », il jette les bases de l’astronautique. Il y décrit une fusée fonctionnant grâce à un mélange d’hydrogène et d’oxygène et qui serait assez puissante pour échapper à l’attraction terrestre. Il calcule les trois vitesses minimales qui permettraient à un engin de réaliser respectivement l’une des trois tâches suivantes :

1°) s’élever au-dessus de la Terre et rester en orbite autour d’elle, 2°) échapper complètement à l’attraction de la gravité terrestre, 3°) échapper à l’attraction du Soleil.

On lui doit également les équations impliquant le découpage séquencé de la fusée en trois étages. Ce savant russe est considéré comme le père fondateur de l’astronautique.

Il sera rejoint au panthéon des grands savants fondateurs des techniques pour voyager dans l’espace par Robert Goddard (1882-1945) un grand physicien américain qui publie en 1919 « A Method of Reaching Extreme Altitudes » un ouvrage dans lequel il expose le résultat de ses analyses théoriques et de ses essais de fusée.

Je reparlerai de lui dans la deuxième partie de ce thème.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 19/09/2021

Connaissance & Partage

SACÉPASSÉCEMOISCIMÉILYATRÉTLONTAN

PMDD du 19 septembre

Observation

Depuis quelques années, chaque mois, je rappelle les principaux exploits en astronomie du mois en question. Bien entendu, les congés annuels font que je ne parle jamais des mois de juillet ni du mois d’août. Je m’en excuse.

3 septembre 1976

Doublé martien gagnant pour la NASA : il y a 45 ans Viking 2 se posait sur le sol Utopia Planitia de Mars moins de deux mois après l’atterrissage de Viking 1. Les deux sondes enverront au total 4500 images de la surface de la planète rouge. Viking 2 fonctionnera jusqu’en avril 1980.

14 septembre 1712

Décès de Jean Dominique CASSINI. A l’observatoire de Modène, il travailla avec les astronomes Riccioli et Grimaldi. En 1669, appelé par Colbert, il vient en France pour organiser le nouvel observatoire de Paris. Il fit de nombreuses et célèbres observations dont celle de Japet, Rhéa, Téthys et Dioné, quatre satellites de Saturne et découvrit la division des anneaux qui porte aujourd’hui son nom. Il dessina une célèbre carte de la Lune et réussit à déterminer la période de rotation de Jupiter.

15 septembre 1991

Il y a 30 ans, Alan Hildebrand et Glen Perfield annoncèrent que le cratère de 10 km de diamètres, près de la ville de Chicxulub Puerto sur la péninsule du Yucatan au sud du Mexique, était le vestige d’un impact céleste qu’ils datèrent de la fin du crétacé il y a environ 66 millions d’années. La trace du « tueur des dinosaures », un astéroïde de quelques dizaines de kilomètres, est retrouvée. Hélas ce cratère n’est pas facilement repérable en surface dans la mesure où il est entièrement immergé

Le 15 septembre 2016

La Chine lançait Tiangong 2 et un mois après, le 17 octobre, les astronautes Jing Haipeng et Chen Dong s’installèrent à bord pour un séjour d’un mois. Laboratoire cylindrique de 10 m de long et 4 m de diamètre. Tiangong 2 tournera au-dessus de nos têtes jusqu’au 19 juillet 2019.

Le 23 septembre 1791

Il y a 230 ans naissait à Hambourg Johann Franz Encke. Mathématicien et astronome, il démontra que la comète découverte par Méchain en 1786, puis de réapparue en 1795 et en 1805 était le même objet qui revenait autour de la Terre tous les 3,3 ans. Il prédit son retour pour 1822, ce qui s’avéra exact. La comète Encke est la deuxième comète périodique connue après celle de Halley.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 12/09/2021

Connaissance & Partage

PMDD du 12 septembre 2021

Tout le monde a déjà contemplé la Voie Lactée. Même les gens qui vivent en ville et qui ne sont jamais sortis pour observer le ciel, l’ont aperçue au moins une fois dans leur vie. Or cette subtile traînée lumineuse qui traverse de part en part la voûte céleste est notre galaxie, c’est à dire un immense rassemblement de milliards et de milliards d’étoiles comme notre Soleil. Certaines sont plus petites que lui, d’autres plus volumineuses mais toutes tournent autour d’un centre comme les planètes tournent autour du Soleil.

Il s’agit d’un ensemble de 200 milliards d’étoiles dont l’étoile Soleil est la plus proche de nous. Alors que la lumière, avec sa vitesse de 300 000 km/s, ne met que 8 minutes et 20 secondes pour effectuer le trajet Terre-Soleil, il lui faut 100 000 ans pour traverser la Voie Lactée d’un bord à l’autre. Ce disque n’est pas rigoureusement plat, les scientifiques estiment qu’il mesure environ 2 000 années-lumière d’épaisseur. Bien entendu, l’on a cru de prime abord, que notre système solaire et le Soleil se trouvaient au centre de la Voie Lactée. Nous sommes plutôt situés à 1/3 du bord et 2/3 du centre.

Pour observer la splendeur de la Voie Lactée, il faut s’éloigner des centre-ville et des lumières parasites. L’idéal étant la campagne, les sommets montagneux et, bien entendu, le désert où le spectacle devient grandiose. De plus, la vue s’adapte d’autant mieux que l’on reste longtemps dans l’obscurité. Une vingtaine de minutes paraît être le temps idéal.

Dans l’Antiquité, les Grecs anciens appelaient cette luminosité « galaxias Kyklos » ou « Le cercle de lait ». Cela vient de la mythologie grecque car une légende prétend que Zeus, désirant que son fils Héraclès devienne immortel, posa le bébé sur le sein de sa femme Héra. Celle-ci se réveillant repoussa brutalement le bébé qui, d’un hoquet, envoya un jet de lait dans le ciel.

Le mystère de cette bande laiteuse qui encercle le ciel fut levé par Galilée qui, en utilisant ses premières lunettes astronomiques, découvrit que la lueur qui rend la Voie Lactée visible est, en réalité, la somme de la lumière d’un grand nombre d’étoiles, trop éloignées pour être discernées séparément à l’œil nu. L’utilisation de télescopes se multipliant, les scientifiques de la fin du XIXème siècle, découvrirent au sein de la voie lactée des formations un peu similaires qu’ils qualifièrent de « nébuleuses ». Y aurait-il donc « d’autres Voies Lactées » ou bien la nôtre serait-elle unique? Bien entendu, on ne trouve pas de telles nébulosités que dans la Voie Lactée, mais partout ailleurs dans le monde stellaire. Il fallait donc calculer leur distance.

Le problème était insurmontable à l’époque car il aurait fallu être capable de calculer la distance entre nous et ces fameuses nébulosités. Cet obstacle fut franchi par une femme, Miss Henrietta Swan Leavitt (1868-1921) qui, étudiant les étoiles variables appelées Céphéides, réussit à mettre au point une formule liant leur période d’oscillation lumineuse et leur luminosité absolue. C’est Edwin Hubble qui, en 1923, à l’observatoire du Mont Wilson aux USA, réussit à calculer la distance de la nébuleuse M31, prouvant qu’elle était située bien au-delà de notre propre galaxie. Par la suite il en découvrit beaucoup d’autres et prouva même qu’elles s’éloignaient les unes des autres, jetant ainsi les bases de la théorie de l’expansion de l’univers.

Pour revenir à l’observation de la Voie Lactée, sachez qu’en été, si vous plongez votre regard vers le sud et la constellation du Sagittaire, vous observerez le centre de notre galaxie. Eclairez ce centre avec une lampe de poche : le faisceau lumineux arrivera sur place dans quelques 27 000 ans. Si vous pointez l’horizon nord et la constellation de Persée, vous observerez plutôt le bord extrême du disque galactique. Enfin, au zénith trône la constellation du cygne.

Bonne lecture

Bob


LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE "ZEUS ET NEMESIS"

Connaissance & Partage

CONSTELLATION DU CYGNE

09 septembre 2021

Zeus à la poursuite de Némésis

Après s’être transformée en couleuvre, Némésis s’approcha de plus en plus de la grotte où résidait sa mère, la déesse de la Nuit. Elle seule était capable de la cacher durablement et de la conseiller efficacement. Après avoir traversé monts et vallées, rivières et lacs, forêts et prairies, la pauvre couleuvre arriva, enfin, chez elle. Ses écailles, soulevées de place en place, laissaient perler quelques gouttes de sang.

« Oh ! ma pauvre enfant, s’indigna Nyx compatissante ! Viens dans mes bras pour que je te console. Mais avant que tu me racontes tes aventures, je vais soigner tes affreuses blessures. »

« O Mère, si tu savais, pleurnicha Némésis. Le grand Zeus s’est épris de moi et je ne puis m’en débarrasser. J’ai beau me métamorphoser en animal, il réussit instantanément à faire de même. Il ne me lâche plus et sans l’intervention d’un brave fermier je serai sa prisonnière. »

« Ma pauvre enfant, voilà un grand malheur, lui répondit sa mère. Reste dans la grotte aussi longtemps que tu voudras mais sache que nul ne peut échapper à son destin. Lorsque le seigneur de l’Olympe est fou d’amour, il parvient toujours à ses fins et on ne connaît aucune mortelle ni aucune déesse qui ait réussi à lui échapper et à lui tenir tête. »

A peine Nyx avait-elle prononcé ces mots qu’un énorme python jaillit entre elle et sa mère. Le reptile fondit sur Némésis pour l’enserrer de ses anneaux puissants. La jeune fille reconnut, là, Zeus métamorphosé. En un réflexe salvateur elle se jeta sur le côté et se transforma en chauve-souris. En un clin d’oeil elle disparut dans la noirceur de la grotte alors que Zeus sidéré la perdait de vue. Redevenu lui-même, il sortit de la grotte et la chercha à l’extérieur.

Dans la salle obscure au plafond couvert de concrétions et de stalactites, une petite rivière serpentait entre des rochers. Sans hésiter, la chauve-souris plongea dans le miroir glacé et devint source fraiche qui s’infiltra dans les anfractuosités des roches calcaires.

Après une course de plusieurs kilomètres, elle parvint dans un torrent impétueux pour arriver dans une large vallée fleurant bon l’herbe grasse et la mousse épaisse. Elle se métamorphosa alors en truite en s’abandonna aux caresses du courant.

Némésis croyait s’être enfin débarrassée du Maître de l’Olympe. Dans l’eau claire et limpide elle se prélassait à l’abri d’un rocher sur le dos duquel les gouttes se brisaient en perles de soleil. Le courant le long de son corps lui produisait des sensations si douces qu’elle remarqua bien trop tard un ours pêchant saumons et truites du bord du torrent.

D’un coup de patte bien ajusté, l’animal envoya le poisson dans les airs. Némésis eut juste le temps, avant d’être jetée au sol de se transformer en cygne. Hélas, dans son envol précipité, l’élégant oiseau ne vit pas les branches d’un saule qui bordait le torrent. Il s‘assomma sur une grosse branche et perdit connaissance.

Cet incident fut remarqué par Zeus qui, vous l’avez deviné, s’était lui-même transformé en ours. Il releva le cygne sans connaissance et examina sa plaie sanguinolente. Sur le crâne de l’oiseau, on voyait la chair meurtrie et même un peu d’os. Il posa l’animal au sol et chercha dans les environs des plantes efficaces pour soigner les plaies, suivant en cela les consignes de son petit-fils Asclépios, le fils d’Apollon et le Dieu de la Médecine par les Plantes.

Jusqu’au soir, Némésis resta sans connaissance et lorsqu’elle se réveilla, elle était dans les bras de Zeus. Trois jours durant, le Maître de l’Olympe soigna ses plaies et ce n’est qu’au matin du quatrième jour que la jeune fille, toujours transformée en cygne, sortit de son étourdissement. Ayant repris ses esprits elle retrouva son aspect humain et remarqua le changement de Zeus. Celui-ci avait maintenant un comportement humain et méritait peut-être qu’elle considère avec plus d’attention ses sentiments. C’est le cinquième jour de sa convalescence, que Zeus se confia à elle :

« Pour te donner une preuve supplémentaire de ma passion, j’ai décidé que le fruit de notre union serait une fille et, que devenue adulte, elle serait la plus belle femme du monde. Je peux même te promettre qu’elle aura une grande destinée et que l’on parlera d’elle des siècles et des siècles durant. »

Némésis dut admettre qu’elle se faisait une idée erronée de Zeus. Elle était persuadée que la trouvant assommée sur la berge du torrent, il allait abuser d’elle. Tout au contraire, il ne se montrait nullement entreprenant mais tendre et sentimental. Lorsqu’elle évoqua son infidélité légendaire, il parut surpris :

« J’ai toujours aimé la gent féminine, qu’elle soit déesse ou simple mortelle. J’ai toujours eu des rapports avec elle et je leur suis fidèle car je leur rends visite dès que mon emploi du temps de Maitre de l’Olympe me le permet. Mes maîtresses donnent toujours naissance à des êtres exceptionnels qui, sans moi, n’existeraient pas. Sans moi, pas d’Arès, le dieu de la Guerre ni d’Hermès, le dieu du Commerce et le Messager des Dieux. Pas d’Héraclès ni de Persée et encore moins d’Apollon.

Je pourrai encore te citer des dizaines de personnages qui ont aidé les hommes à se débarrasser des monstres, vampires et autres calamités qui régnaient sur terre. »

Zeus parlait si bien et paraissait si convaincant que Némésis se blottit dans ses bras. Les deux amants s’unirent et restèrent quelques temps ensemble. Lorsque Némésis décida de rejoindre sa mère, Zeus lui fit une promesse :

« Dans quelques jours, de nouvelles étoiles apparaîtront dans le ciel car, en souvenir de notre aventure, je porterai un cygne sur la voûte céleste. Pour moi il s’agit de la métamorphose la plus élégante que tu aies prise pour échapper à ma poursuite. Quant à nous deux, nous allons nous séparer quelques jours mais je viendrai te retrouver dans la grotte de ta mère. A bientôt Némésis, ma princesse de la nuit. »

Après un long baiser, les deux amants se séparèrent.

Quant aux prédictions de Zeus, elles se réalisèrent effectivement. Némésis mit au monde une fille qu’elle appela Hélène et qui, devenue adulte, fut considérée comme la plus belle femme du monde, la Belle entre les Belles. Préférée à Héra, l’épouse de Zeus et à Aphrodite, la déesse de l’Amour, elle épousera Ménélas le roi de Sparte. Pâris, le fils de Priam, le roi de Troie, l’enlèvera ce qui déclenchera la fameuse guerre de Troie.

Zeus placera effectivement sur la voûte céleste un cygne qui est l’une des plus belles constellations du ciel boréal. Mais pour la représenter, j’attendrai de conter les deux dernières légendes la concernant.

Bonne lecture

Bob

Zeus et Némésis

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – DU CYGNE

Connaissance & Partage

Après la légende concernant la constellation de la Couronne Boréale, voici maintenant la légende de

LA CONSTELLATION DU CYGNE

Pour cette nouvelle constellation, j’aborderai successivement trois légendes :

1) Zeus et Némésis, la fille de la Nuit

2) Zeus et Léda, la reine de Sparte

3) Phaéton, le fils du Soleil et son ami Cycnos

Nous commencerons donc par la légende de Zeus et de Némésis.

Premier épisode

ZEUS RENCONTRE NÉMÉSIS

6 septembre 2021

Une lugubre nuit enveloppait la campagne alors que des nuages noirs se déployaient en rangs serrés, faisant route vers l’est. Seul, sur la voûte céleste, le pâle halo jaunâtre de la Lune en son plein rompait la monotonie de ce ciel menaçant. Pas la moindre étoile, pas le moindre trille, ni l’habituel hululement d’une chouette en chasse comme si les animaux, sentant venir l’orage, retenaient leur souffle et respectaient le silence de l’obscurité. Au loin, de timides lumières tremblotaient dans la fraîche brise du soir, signalant quelques habitations de la fière Rhamnonte. Cette ville de l’Attique était célèbre dans toute la Grèce car ses habitants racontaient, à tous ceux qui voulaient les entendre que, Némésis, la déesse de la vengeance divine, était née en ce lieu et que son principal pouvoir lui permettait de se transformer instantanément en animal, plante, rocher ou même en eau liquide.

Fille de Nyx, la Nuit, Némésis personnifie la vengeance et châtie les crimes ainsi que les amants cruels. Elle n’eut pas de père car sa mère, pour la concevoir, ne recourut à aucune semence mâle.

Notre aventure commence par une chaude soirée d’été lors d’un bal donné par le roi d’Athènes. La fête touchait à sa fin et de nombreux invités avaient regagné leur logis lorsque la belle Némésis fut invitée à danser par Zeus.

Voilà longtemps que le Maître de l’Olympe désirait un aparté avec la jeune déesse mais jamais encore une telle opportunité ne lui avait été offerte. La lumière chaude des prunelles de Némésis, soulignée par le joli arc de ces sourcils, eut tôt fait de conquérir le coeur fragile de Zeus qui tomba sur le champ éperdument amoureux.

Depuis ce soir-là, voyant sans cesse danser devant ses yeux la charmante silhouette de la jeune déesse, le dieu suprême de l’Olympe se persuada qu’il ne pourrait vivre sans elle.

Maître de l’Univers, il pensait être aussi celui des Coeurs et décida de conquérir celui de la belle. Son désir le plus puissant était de devenir son amant et de lui donner le plus bel enfant que la terre eut jamais porté.

Hermès, le messager des dieux et de Zeus, se fit l’avocat de son maître et fit à la belle de splendides déclarations enflammées en espérant la convaincre. Hélas rien n’y fit ! Némésis, connaissant les multiples infidélités de Zeus, refusait de s’aventurer dans cette liaison qui risquait de ne durer que le temps d’un caprice.

Zeus prit très mal le refus de « cette prétentieuse », comme il la nomma désormais. Il entra dans une violente colère qui fit trembler les murs du palais olympien. Certains dieux certifiaient même que le Mont Olympe lui-même fut secoué comme si un volcan l’avait déstabilisé. Lorsqu’il arriva dans la grotte où Némésis s’était retranchée, celle-ci se transforma aussitôt en jument et s’enfuit au triple galop. Hélas, quelques jours après, elle fut rejointe par Zeus qui s’était métamorphosé en cheval fougueux. Au moment où Zeus s’apprêtait à la saillir, elle se transforma en poule. Dépité Zeus prit aussitôt l’aspect d’un coq fier et agressif. La poule, poursuivie par Zeus, piaillait en se dodelinant dans la cour d’une ferme.

Alerté par ce tintamarre venant de sa basse-cour, Camillca, fermier de son état, debout devant la porte de sa grange brandissait une fourche et hurlait à l’adresse du coq en lui intimant l’ordre de laisser la poule tranquille. Zeus redevint alors, le Maître de l’Olympe au corps entouré de mille flammes alors que le pauvre fermier, voyant le dieu suprême en chair et en os, s’enfuit dans sa maison et se cacha sous son lit. D’après son épouse, il y resta caché toute une semaine…

Némésis profita de cet intermède pour se muer en couleuvre verte et jaune et se coula sous un tas de bois et disparut dans la direction de la grotte de sa mère. Lorsque Zeus ressortit de la ferme où se cachait Camillca, la belle avait disparue.

Va-t-il retrouver sa trace ?

(à suivre)

Bob


PETIT MOT DU DIMANCHE 05/09/2021

Connaissance & Partage

Bonjour les amis,

Ça y est…Les vacances sont finies !…Le PMDD du dimanche ainsi que les textes mythologiques du mardi et du jeudi vont reprendre.

Bon courage à moi pour les écrire et à vous pour les lire...

POURQUOI DONNE-T-ON UN NOM AUX

ESSAIMS D’ÉTOILES FILANTES ?

PMDD du 05 septembre 2021

Beaucoup de curieux du ciel pensent que l’on ne voit des étoiles filantes qu’au mois d’août. On parle alors des « Perséides ». Bien qu’on puisse assister à la chute de ces météorites tout au long de l’année, il existe une quinzaine de périodes au cours desquelles on peut en admirer davantage qu’à l’ordinaire (1).

QUE SONT LES ETOILES FILANTES ?

En premier lieu, ce ne sont pas des ÉTOILES !

Ce sont des corps rocheux, généralement, de la taille d’un gravier ou d’un caillou, bien qu’il en existe de bien plus massifs. Ces débris ont diverses origines : queues de poussières de comètes, comme c’est le cas pour les Perséides, ou encore résultat de chocs entre les astéroïdes qui errent dans le système solaire. Lorsque, attirés par notre planète, ces débris traversent notre atmosphère, le frottement avec l’air provoque leur échauffement et donc leur luminosité. On peut aussi rajouter que le frottement provoque la luminescence de l’atmosphère ionisée. Plus le corps est massif, plus la luminosité est intense.

Lorsque sa taille est minuscule, le frottement avec l’atmosphère les ralentit à tel point qu’ils n’atteignent pas le sol de la Terre, laissant une brève traînée lumineuse dans le ciel : il s’agit alors d’une étoile filante. Si leur taille est plus importante, ces corps peuvent atteindre le sol. On parle alors de « météorites ».

POURQUOI APPELLE-T-ON LES ETOILES FILANTES DU MOIS D’’AOÛT, LES « PERSÉIDES » ?

De même que les Montpelliérains viennent de Montpellier et les Parisiens de Paris, les Perséides semblent provenir de Persée…tout au moins de la constellation de Persée.

Pour expliquer ce phénomène, j’imagine le scénario suivant :

« Vous roulez en voiture dans la direction de Montpellier à Sète et il se met à neiger. Vous avez nettement l’impression que les flocons semblent provenir de Sète. Vous vous arrêtez et vous faites demi-tour en direction, cette fois-ci de Montpellier. Dans ce cas, les flocons semblent provenir de Montpellier. Bizarre, non ? »

En fait, les flocons semblent provenir du lieu vers lequel vous vous dirigez. Pour les étoiles filantes, c’est la même chose : Tous les ans, du 14 juillet au 24 août, notre planète traverse un immense nuage de poussières venant de la queue de la comète Swift-Tuttle (1). A cette époque-là, la Terre traverse ce nuage alors que dans son orbite autour du Soleil, elle semble se diriger vers la constellation de Persée (voir schéma). Rien d’étonnant donc à ce que les étoiles filantes semblent provenir de cette constellation du fond du ciel nocturne

D’ailleurs, il vous suffit d’attendre le mois d’octobre pour apercevoir « Les Draconnides » semblant jaillir des étoiles de la constellation du Dragon, ou encore dans les environs du 14 novembre pour vous régaler en découvrant les Léonides, provenant apparemment de la constellation du Lion.

(1) Dans l’excellent ouvrage « L’Odysée de l’Espace » édité par notre association ‘Connaissance et

Partage », vous pourrez trouver, page 136, les dates des principales « pluies d’étoiles filantes de

l’année ». On retrouve ce livre à chacune des animations proposées par l’association ou auprès de

votre humble serviteur ( 06 72 30 03 16 )

.

Bonne lecture

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE VII

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION

de

LA COURONNE BORÉALE

Septième et dernier épisode

15 juillet 2021

Lorsqu’il fallut se séparer, Thésée embrassa tendrement Ariane et baisa le magnifique diamant qui ornait le centre de sa couronne. Il se tourna alors vers Dionysos et le pria de bien veiller sur celle qui aurait pu être sa femme. Puis, il se tourna vers ceux qui l’avaient accompagné dans le labyrinthe et les invita à rejoindre le navire.

Une fois Dionysos et Ariane seuls, ils regardèrent au loin s’éloigner le bateau emportant Thésée et son équipage vers Athènes. Lorsque le point minuscule de leur embarcation disparut à l’horizon, le Dieu des Vendanges conduisit Ariane jusqu’au bord de mer. Dans le ciel, petit à petit, la lumière du jour faiblissait insensiblement. Quelques heures après, dans une nuit sans lune, les premières étoiles apparurent sur la voûte céleste.

Une fois que la nuit fut totalement installée, Dionysos entoura de son bras une épaule d’Ariane et lui fit découvrir la première constellation.

. « Vois-tu, ma chère Ariane, le spectacle auquel je vais maintenant te convier est l’oeuvre de mon père, le Grand Zeus, le Maître de l’Univers et le Dieu des Dieux. Je ne vais te montrer que les personnages qui sont dans le ciel en cette saison car certains apparaissent en hiver, d’autres au printemps ou encore en été ou à l’automne. »

« Nous sommes au printemps et donc nous ne pourrons voir que celles-là, fit remarquer Ariane. »

« Pas exactement, répondit le dieu des vendanges, car certaines sont visibles toute l’année, notamment la première que je vais te montrer ce soir. Regarde bien et suit ma main, dit-il en levant le bras au-dessus de l’horizon nord. Vois-tu ce rectangle formé par quatre étoiles suivi, vers l’ouest, par trois étoiles formant un arc de cercle ? »

« Oui, on dirait une poêle ou une casserole qui aurait un manche courbé. »

« Très juste ! On appelle cela la constellation de la Grande Ourse ! »

« Drôle d’ourse avec une queue si longue, objecta Ariane »

« Je te l’accorde ! L’architecte du ciel n’avait certainement jamais vu cet animal en chair et en os. En fait, ces étoiles représentent Callisto, la princesse d’Arcadie. Elle était la fille du roi Lycaon et fut une des nombreuses maîtresses de Zeus. »

Puis, après une respiration de silence, Dionysos reprit ses explications :

« C’était une des nombreuses prêtresses d’Artémis, la déesse de la chasse. Comme elle attendait un enfant du Maître de l’Olympe, Artémis lui reprocha d’avoir rompu son voeu de chasteté et, pour la punir, la métamorphosa en ourse. »

« Vous avez de drôles de moeurs les dieux, remarqua Ariane ! »

« Certes, mais il faudra t’y faire maintenant que tu vas vivre avec moi. »

« Mais, si tu le veux bien, poursuivit Dionysos, continuons vers l’ouest les trois étoiles qui forment la queue courbée de l’ourse. Tu arrives à une étoile très brillante qui s’appelle Arcturus.

Cette étoile est à la base d’une constellation qui forme comme un cornet de glace ou encore un cerf-volant montant vers le zénith. Il s’agit de la constellation du Bouvier. Elle représente Arcas, le fils de l’ourse, donc né de l’union entre Zeus et Callisto. Remarque bien que l’architecte du ciel, dans sa grande mansuétude, n’a pas séparé le fils de sa mère. »

« Mais un bouvier est, par définition, un gardien de boeufs, fit remarquer Ariane ! Où sont donc les boeufs qu’il surveille ? »

« Ce nom de bouvier a été attribué par les Latins car ils appelaient les sept étoiles de la Grande Ourse, Les sept boeufs, objecta Dionysos. Dons ce bouvier garde bien les sept boeufs de l’ourse. »

Ensuite, le dieu des vendanges leva encore une fois son bras pour désigner les épaules du Bouvier.

« Au sommet de ce « cerf-volant », tu vois nettement les deux étoiles représentant les deux

épaules du Bouvier. Que vois-tu au-dessus de l’épaule gauche de celui-ci ? »

« Je ne vois rien, constata Ariane ! C’est une région du ciel dépourvue d’étoiles. »

« Bien, fit Dionysos. Et bien maintenant, tu vas voir que je suis un véritable dieu. Regarde ! »

Délicatement, il saisit la couronne qu’Ariane portait sur la tête et la lança très fort dans le ciel comme s’il s’était agi d’un moderne frisbee. La couronne tournoya, tournoya, tournoya et finit, en s’élevant, par atteindre les premières marches du ciel. Finalement, elles se figea tout à côté de l’épaule gauche du bouvier.

« Ta couronne sera maintenant éternellement visible y compris lorsque tu auras quitté le sol de notre vieille Terre. Elle sera devenue une constellation à part entière. »

C’est ainsi qu’est apparue la nouvelle constellation de la COURONNE BORÉALE. En son centre scintille le diamant qui, de nos jours, porte quatre noms plus ou moins officiels :

« Alphecca », « la Perle », « Gemma » ou encore « Margarita ». (1)

(1) Cette constellation est dite « BOREALE » car, dans l’hémisphère sud, il y a un autre arc d’étoiles que l’on a désigné comme étant

« LA COURONNE AUSTRALE ». Personnellement j’aurais préféré que ce bijou soit appelé « LA COURONNE D’ARIANE ».

Bonne lecture

Bob

PS : Cette série de légendes va s’arrêter pour les vacances et reprendra en septembre avec la constellation du CYGNE.

Bonnes vacances à tous donc !

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE VI

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE

LA COURONNE BORÉALE

Sixième épisode

13 juillet 2021

Rêver aux dieux, c’est leur obèir

Ariane, Thésée et les soldats crétois, après avoir tué le Minotaure et s’être sauvés du labyrinthe, s’enfuirent en bateau vers la Crête et firent halte pour la nuit sur l’île de Naxos. Dans la cabine de Thésée, Ariane passa la nuit dans les bras de son sauveur. Hélas, au petit matin, elle s’éveilla en pleurs.

Profondément surpris, Thésée lui demanda la raison de cette soudaine tristesse.

« Que t’arrive-t-il ma chérie ? Es-tu triste d’avoir quitté tes parents ? Veux-tu que nous te ramenions à Héraklion ? »

« Non mon amour ! Non ! Mais il m’est arrivé un grand malheur ! Au cours de la nuit, j’ai fait un rêve terrible qui doit compromettre notre future union ! »

« Un rêve n’est qu’une irréalité, répondit Thésée. Tu ne dois pas être triste pour cela ! »

« Hélas, ce n’est pas n’importe quel rêve que j’ai fait. J’ai eu un dieu en face de moi et, lorsque cela advient, on est obligé de lui obéir. »

« Je sais, fit Thésée. Mon père Egée me l’a déjà dit. Mais à qui as-tu rêvé ? »

« En pleine nuit, Dionysos m’est apparu en songe. C’est un être puissant, dieu du vin et des vendanges et il prétend vouloir m’épouser. Selon lui, je dois rester sur l’île où il viendra me rejoindre avec toute une armée et plusieurs bateaux. »

« Mais Dionysos est un dieu mineur, moqué par les autres olympiens, fit Thésée. Peut-être a-t-il moins de pouvoirs que les autres ! »

La flotte de Dionysos

La flotte de Dionysos

« C’est vrai que l’on dit qu’il est sorti vivant de la cuisse de Jupiter. Ce serait la raison pour laquelle il passe pour un demi-dieu. Cependant il est plus puissant que les simples humains et nous lui devons obéissance, observa Ariane. »

Lorsque les deux amoureux quittèrent leur cabine et montèrent sur le pont du bateau, ils aperçurent au large une véritable armada barrant l’horizon. Dionysos était bien là et le rêve d’Ariane une réalité.

Thésée prit alors Ariane dans ses bras et lui fit la plus belle des déclarations d’amour :

« Je crois que je t’aurais aimé comme personne n’aurait su te le montrer. Si, par malheur, Dionysos devait te faire souffrir, sache qu’à Athènes un coeur vaillant t’attend. »

Les deux amants s’étreignirent longue-ment puis se séparèrent lorsque Dionysos se présenta.

« Bonjour Thésée, dit-il en préambule. »

Puis s’adressant à la fille du roi Minos il continua :

« Il y a longtemps, ma chère Ariane, que je suis tes allées et venues dans le château de ton père Minos. Il m’avait promis ta main et nos noces auraient été célébrées au printemps prochain si un léger contretemps ne m’avait pas éloigné. Tu viens de rencontrer un jeune homme fort et courageux mais tu ne peux ni t’opposer à ton père ni à un dieu Olympien. »

Ariane, en pleurs ne savait que faire. Obéir à son coeur ou obéir à Dionysos ?

« Embrasse une dernière fois ton héros et viens avec moi. Les lois de Zeus et de l’univers sont de mon côté. Tu ne peux t’y opposer ! »

Ariane prit Thésée dans ses bras et l’embrassa longuement. Puis, elle se dirigea vers Dionysos et s’agenouilla à ses pieds en guise de soumission.

Thésée rassembla ses amis crétois et, quelques minutes après, leur bateau se dirigea vers la Crête. Il était si contrarié d’avoir perdu Ariane que, lorsqu’ils se mirent en route, il oublia de remplacer les voiles noires par des voiles blanches comme le lui avait recommandé son père. Celui-ci, observant l’océan du haut d’une falaise et apercevant des voiles noires pointer à l’horizon, pensa que son fils avait été dévoré par le Minotaure. Il se sentit si coupable et si désemparé qu’il se précipita alors dans la mer qui, encore de nos jours, s’appelle la mer Egée.

Quant à Dionysos, il conduisit Ariane dans une clairière et lui murmura :

« Je vais maintenant te prouver que je suis un vrai dieu. Mais pour cela, il nous faut attendre la nuit. »

Comment le dieu du vin et des vendanges va-t-il réussir ce tour de force ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE V

Connaissance & Partage

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE DE

LA COURONNE BORÉALE

Cinquième épisode

8 juillet 2021

ARIANE ET THÉSÉE : UN AMOUR VÉRITABLE

Après avoir quitté Ariane, Thésée rejoignit ses compagnons et tous franchirent la porte du labyrinthe. Aussitôt celle-ci fermée, les gardes les abandonnèrent à leur sort.

« Aux lugubres hurlements du monstre, ils n’auront aucun mal à trouver son emplacement et se débrouiller avec lui, fit leur chef en éclatant de rire. »

Arrivé au labyrinthe, Thésée attacha à la porte d’entrée le bout du fil de la bobine que lui avait donné Ariane et le déroula derrière lui. Aux rugissement du Minotaure, ils le trouvèrent sans difficultés. A sa vue, tous reculèrent d’effroi car, de sa gueule dégoulinante de bave, sortaient deux énormes crocs. Ses cornes, pointées vers l’avant, étaient deux lances agressives dont il semblait impossible d’éviter l’assaut. Fort heureusement, Thésée avait trouvé aisément l’épée de Minos qu’Ariane avait déposée près de l’entrée.

Notre jeune héros brandit alors son arme et se jeta sur le monstre, peu habitué à une telle audace de la part des prisonniers. Le corps à corps fut terrible et la lutte dura plus d’une heure. Heureusement l’épée pénétrait aisément dans le corps du Minotaure qui subit plusieurs blessures. De plus, vu son poids, celui-ci se déplaçait avec lourdeur et n’arrivait pas à encorner le jeune athénien. Finalement, après une feinte, Thésée réussit à plonger son épée dans le coeur du Minotaure qui mourut sur le coup après avoir poussé un puissant et terrifiant râle.

« Sauvons-nous vite dit Thésée à ses compagnons. Il faut que nous retrouvions Ariane et que nous prenions aussitôt la route d’Athènes. »

« Comment allons-nous retrouver la sortie, fit l’un des prisonniers. On a tourné dans tous les sens pour arriver à l’antre du monstre. »

« Cela aussi, nous le devons à la fille de Minos. Regardez ce fil ! Suivant son conseil, je l’ai attaché à la porte d’entrée du labyrinthe. Maintenant, il nous suffit de le rembobiner pour retrouver la sortie… Pendant longtemps on devrait parler du « fil d’Ariane ».

A peine furent-ils sortis du labyrinthe qu’Ariane se précipita dans les bras de Thésée. Elle avait gardé sa magnifique Couronne ce qui permit au jeune Crétois de lui faire le premier compliment sur sa beauté. La troupe fonça ensuite vers le port et retrouva le bateau qui les avait amenés jusqu’en Crête. Une heure après, ils mirent la voile et prirent la direction d’Athènes. Le voyage étant assez long, ils firent halte sur l’île de Naxos, une île des Cyclades, pour passer leur première nuit de liberté.

Pour la première fois, Thésée et Ariane purent savourer leur amour et se déclarer leur flamme. La première et peut-être la dernière, car, à son réveil, Ariane pleurait à chaudes larmes.

Quel malheur frappe-t-il la belle athénienne pour qu’elle soit si triste ?

(à suivre)

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE IV

Connaissance & Partage

LEGENDE DE LA CONSTELLATION DE

LA COURONNE BORÉALE

Quatrième épisode

6 juillet 2020

À PROPOS DES PRISONNIERS ATHÉNIENS

Maintenant que le Minotaure était dans son labyrinthe, il convenait de le nourrir en lui fournissant de la chair humaine car le monstre était anthropophage. Le roi Minos ayant, suite à une terrible guerre, soumis les Athéniens, il obligeait le roi d’Athènes Egée, à lui fournir chaque année sept jeunes hommes et sept jeunes femmes pour assouvir la faim du monstre.

Bien entendu, le roi athénien cherchait, par tous les moyens, à se soustraire à ce sacrifice humain. Depuis quelques temps, Thésée, son fils adoptif, dont le vrai père était le dieu Poséidon, demandait à faire partie du convoi des quatorze athéniens. Jusqu’ici le roi le trouvait trop jeune mais cette année il accepta.

« Thésée, lui dit Egée, cette fois tes dix-huit ans te permettent de faire partie du voyage. Je n’y suis pas favorable, mais tu insistes tellement et depuis tant d’années que je ne peux que satisfaire ton désir. Avec tes camarades, tuez ce monstre et libérez-nous de la tyrannie de Minos. »

« Si nous entraînons les jeunes femmes et les jeunes hommes qui rejoindront la Crête pour le sacrifice ultime, on peut vaincre le tyran crétois et tuer le minotaure, affirma Thésée. »

Les quatorze jeunes gens s’entraînèrent pendant toute une année et étaient fin prêts au combat. Le jour de leur départ pour la Crête, le roi Egée vint les accompagner jusqu’au port. Tenant dans ses mains un paquet de tissu, il le présenta à Thésée.

« Voici, mon fils, un paquet de voiles blanches. En cas de victoire, elles serviront à remplacer les voiles noires qui sont fixées aux mats en guise de deuil. Tous les jours, au sommet de la falaise qui surplombe la mer, je fixerai l’horizon. Si j’aperçois des voiles blanches, je t’attendrai sereinement. Par contre, si j’aperçois des voiles noires, je comprendrai que tu as perdu et je me précipiterai dans les flots tumultueux. »

Lorsque le bateau des sacrifiés accosta à Héraklion, le port principal de Crête le roi Minos attendait les prisonniers. Son air narquois et triomphant gênait sa fille Ariane qui l’accompagnait. Elle aurait préféré plus de compassion et de pitié. Lorsque les prisonniers descendirent du bateau, le premier qu’elle vit était Thésée.

Sa chevelure blonde descendait jusqu’aux épaules et mettaient parfaitement en valeur son visage doux et buriné comme celle d’un marin de haute mer. Instantanément, elle devint follement amoureuse du jeune homme. Ses yeux se mirent à briller ce que ne manqua pas de remarquer le jeune Crétois ainsi que le roi.

« Allons activons un peu, vous n’êtes pas ici en croisière, bande de fainéants, hurla alors Minos ! »

Ce à quoi Thésée répondit sèchement :

« Roi Minos ! Nous allons à la mort ! Ne saurais-tu montrer plus de charité à l’égard des condamnés qui sont devant toi ? Je te rappelle que nous allons mourir sous les griffes d’un monstre que ta femme a engendré. »

« Qui es-tu, blanc bec, pour oser parler ainsi à Minos, le grand roi de Crête ? »

« Je suis Thésée, le fils de Poséidon, le deuxième des dieux de l’Olympe ! »

« Et moi, je suis Minos, le fils de Zeus, le premier des dieux de l’Olympe. Tu me dois donc le respect, jeune homme ! »

« On ne respecte que ceux qui le méritent, lui lança Thésée. En insultant des condamnés tu te couvres de honte ! »

« Espèce de moins que rien, hurla Minos. Tiens, puisque tu es le fils du dieu de la mer, va donc chercher ma bague au fond de l’eau ! »

Sur ces paroles, Minos ôta le bijou de son annulaire et le jeta à la mer. »

Sans hésiter une seconde et sans prendre le temps d’ôter ses habits, Thésée plongea dans les flots sous les yeux d’une Ariane subjuguée. Dès qu’il fut sous l’eau, plusieurs dauphins l’entourèrent et le conduisirent jusqu’au domaine d’Amphitrite, l’épouse de Posèidon. Celle-ci, juchée sur un énorme coquillage rutilant, lui donna la bague qu’avait jetée à l’eau le roi Minos ainsi qu’une splendide couronne sertie de dizaines de diamants.

« Tu pourras offrir celle-ci à celle qui, sur le port, te dévore des yeux et dont tu as fait la conquête en quelques secondes. »

Thésée, toujours accompagné de quelques dauphins remonta à la surface, rendit sa bague à Minos et posa délicatement la couronne sur la tête d’Ariane. Vexé du succès de son adversaire, Minos s’écria alors :

« Gardes conduisez immédiatement les prisonniers dans le labyrinthe. Quant à moi je remonte dans mes appartements. »

Ariane fit semblant de suivre son père mais, très vite, elle s’échappa discrètement pour rejoindre Thésée.

« Thésée, méfie-toi, car nul ne peut sortir de cette prison qui est d’une complexité absolue. Prends cette bobine de fil que tu accrocheras à la porte d’entrée et que tu dérouleras derrière-toi. Ensuite, pour revenir à l’entrée, il te suffira de réenrouler le fil. »

« Pourquoi fais-tu cela, lui demanda alors Thésée ? Pourquoi trahis-tu ton père ? »

« Je déteste mes parents car ils sont ignobles. Ma mère a osé s’unir à un taureau alors que mon père donne, sans pitié aucune, des hommes en pâture au Minotaure. Je veux t’aider car j’espère, qu’en retour, tu m’emmèneras avec toi. »

« Mais comment te retrouverai-je si je parviens à mes fins, lui demanda Thésée. »

« Avant de vaincre, tu dois avoir l’épée de Minos, la seule qui soit suffisamment solide pour transpercer la peau du Minotaure. Je te l’apporterai cette nuit et je la ferai passer par la minuscule fenêtre de la pièce où vous serez tous enfermés. Si vous réussissez à vous sauver, je vous attendrai sur le port, au pied du phare. »

Thésée va-t-il réussir dans son entreprise ?

(à suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 04/07/2021

Connaissance & Partage

Sacépassécemoisiméilyatrélontan

PMDD du 4 juillet 2021

2 juillet 1560

Il y a 400 ans, le 2 juillet 1621, disparaissait à Londres le mathématicien et astronome THOMAS HARRIOT qui effectua les premiers dessins de la Lune vue à la lunette dès juillet 1609, soit quatre mois avant Galilée. Mais la mauvaise qualité de ses instruments ne lui permit pas de discerner les 4 fameux satellites galiléens : Io, Europe, Ganymède et Callisto.

4 juillet 2011

Il y a 10 ans, la sonde américaine JUNO se satelli-sait autour de Jupiter mais les problèmes de moteur la maintinrent sur une orbite trop el-liptique pour mener à bien ses recherches qui con-sistaient à nous fournir des indices sur la formation de la planète géante, la confirmation de l’existence d’un noyau rocheux, la distribution de sa masse interne et l’étude de son atmosphère profonde. Ces ennuis techniques obligèrent la NASA à prolonger la mission de JUNO jusqu’en juillet 2021 afin que la sonde puisse recueillir toutes les données souhaitées. Attendons-donc !

16 juillet 2011

Il a 10 ans, la sonde DAWN se satellisait autour de l’astéroïde Vesta qui est le deuxième par la taille des astéroïdes dans la ceinture principale (env. 540 km). La sonde américaine dévoila un corps rond très aplati aux pôles. Cet astéroïde montra une surface constellée de cratères et striée à l’équateur de larges et intrigants sillons. La sonde quitta Vesta en septembre 2012 pour faire route vers la planète naine Cérès, le plus gros corps de la ceinture d’astéroïdes.

18 JUILLET 1921

Il y a juste un siècle, naissait à Cambridge l’astronaute John GLENN qui, quarante après sa naissance, fut le premier américain à être mis sur orbite le 20 février 1962 à bord de la capsule Friendship 7. Il réalisa trois orbites autour de la Terre et fut le premier américain à être satellisé. Il mourut le 8 décembre 2016 à Columbus.

20 JUILLET 1976

Il y a 44 ans, la sonde américaine VIKING 1 réussit à se poser sur la planète rouge. L’engin envoie alors des photos sur son site d’atterrissage dans Chryse Planitia, analyse l’air martien et effectue des prélèvements du sol grâce à son bras articulé. Viking 1 communiquera avec la Terre jusqu’en novembre 1982.

26 juillet 2011

ll y a 10 ans fut annoncée la découverte du premier astéroïde troyen de la Terre. Il est appelé 201 TK7. Un troyen est un astre qui partage l’orbite d’une planète et évolue à environ 60° d’elle par rapport au Soleil, en des points d’équilibre gravitationnel baptisés « Points de Lagrange ».

30 juillet 1971

Il y a 50 ans, le LEM Falcon d’Apollo 15 se posait sur la Lune, sur le Mont Hadley. A son bord, David Scott et James Irving. Ce fut la première mission à utiliser un rover qui permettait aux deux astronautes de parcourir quelques 28 km le long de Rima Hadley. Les deux astronautes décolleront le 2 août après un séjour de 72 heures.

INFORMATION

Ce PMDD est le dernier de la saison. En ce qui concerne les légendes des mardis et jeudis, ils prendront fin avec la légende actuelle de la couronne boréale.Je reprendrai ces textes à la prochaine rentrée scolaire.

En attendant, bonnes vacances à tous et bonne lecture

Bob

LEGENDES MYTHOLOGIQUES DES CONSTELLATIONS – COURONNE BORÉALE III

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION

DE LA COURONNE BORÉALE

Troisième épisode

Premier juillet 2021

DES AMOURS CONTRAIRES A LA MORALE

Poséidon avait accepté d’aider Minos à devenir le nouveau roi de Crête à la condition expresse qu’il sacrifie en son honneur le magnifique taureau qu’il lui avait envoyé au milieu des flots. Or, Minos avait gardé pour ses génisses ce beau reproducteur et avait sacrifié, en l’honneur du Dieu de la mer, un taureau ordinaire, pour ne pas dire en fin de vie.

Voilà pourquoi Poséidon, vexé, cherchait une vengeance. Il savait depuis longtemps qu’Eros, le dieu de l’Amour, avait le pouvoir de faire ou défaire les plus ardentes aventures amoureuses et ce, uniquement en utilisant des flèches dont la pointe était soit en or, soit en fer. Il pouvait même provoquer des amours interdites comme rendre un homme amoureux d’une pouliche ou une femme folle de passion pour un bouc.

Poséidon imagina différentes tactiques : rompre l’union amoureuse entre Minos et Pasiphaé ou, au contraire, rendre Pasiphaé attirée par un membre du personnel du château.

« Et pourquoi ne rendrais-tu pas la femme de Minos amoureuse du magnifique taureau que tu lui as envoyé ? Tout est possible, répondit le dieu de l’Amour. Je suis à ton service. »

Dès le lendemain Eros, envoya une flèche à la pointe en or transpercer le coeur de Pasiphaé et, une autre, de même type, dans le coeur du fameux taureau de Poséidon.

La vie au château royal aurait pu devenir routinière si la reine n’avait pas été soudainement troublée. De plus en plus souvent elle descendait dans les étables et restait de longues heures auprès du taureau de Poséidon Elle passait de longues heures à lui flatter les flancs, l’embrasser sur le museau, le cajoler comme une mère ferait pour son enfant, lui apporter des herbes fraîchement cueillies.

Cependant, une aspiration plus profonde la saisit peu à peu. Elle aurait souhaité que le taureau la considère comme une génisse et qu’il s’unisse à elle. Encore fallait-il qu’elle trouve une stratégie qui rende la chose possible.

Une nuit au cours de laquelle elle ne put fermer l’oeil, elle pensa à solliciter l’aide de Dédale, le fameux ingénieur. Elle le fit venir discrètement dans ses appartements et lui avoua son désir le plus profond :

« J’aimerais que tu construises une génisse artificielle. Il faudrait qu’elle soit creuse afin que je puisse entrer dedans. Montée sur des roulettes, tu pourrais la pousser au milieu du pré en pleine nuit. Je suis sûre qu’au petit matin, le taureau me flairerait et n’hésiterait pas me satisfaire. »

Bien qu’étonné et répugnant à faire ce que la reine lui demandait, Dédale s’exécuta. Un mois après, la reine s’accoupla avec le taureau et mit au monde le fameux Minotaure ou « Taureau de Minos ». Le roi fut si surpris qu’il fit enfermer le monstre dans une étable secrète en attendant de faire construire par Dédale une prison plus conséquente. Minos fut écoeuré du comportement de son épouse tandis que les deux enfants du couple, Ariane et Phèdre, ne purent accepter le fait que leur mère, d’habitude si douce et gentille ait osé s’accoupler avec un taureau. Le couple royal était donc en crise profonde

Mais le roi n’était pas au bout de ses surprises. A peine le Minotaure fut-il enfermé, qu’il dévora son gardien. Ce monstre était non seulement horrible avec sa tête de taureau et son corps d’homme mais, de plus, il ne se nourrissait que de chair humaine. Fort heureusement, les prisons retenaient prisonniers nombre d’Athéniens que le roi Minos jeta en pâture au monstre. C’est à ce moment-là qu’il décida d’imposer à Egée, le roi d’Athènes, de lui fournir tous les ans sept jeunes hommes et sept jeunes filles afin de nourrir le Minotaure tout aulong de l’année.

« Nous avons assez bataillé avec ce roi, dit-il un soir à Pasiphaé, que nous pouvons lui imposer tous les ans ce sacrifice humain. Après tout, lui confia-t-il, de nombreux Crêtois ont perdu la vie dans la guerre qui opposait, il n’y a pas si longtemps, nos deux royaumes. Malheur aux perdants ! »

Minos voulut cependant une prison gigantesque et suffisamment grande pour enfermer le monstre et les quatorze prisonniers crétois. Il confia ce travail à Dédale en lui demandant de construire un labyrinthe d’où personne ne pourrait jamais en sortir.

L’ingénieur conçut une bâtisse inviolable et il dut inventer un stratagème pour ne pas s’égarer lui-même dans ces diverses salles. Il l’enseigna même aux multiples ouvriers qui construisaient le bâtiment. Un jour que la jeune Ariane venait constater l’avancement des travaux, il lui montra son secret :

« Ta soeur Phèdre reste toujours dans sa chambre alors que toi tu fouines un peu partout. J’aimerais te montrer comment tu peux sortir de ce labyrinthe si, par hasard, un jour tu te trouves prisonnière. »

« Il te faut une pelote de fil dont tu noueras une extrémité à la porte d’entrée. Ensuite, tu peux aller où bon te semble dans le labyrinthe en dévidant la bobine. Puis, pour revenir à la porte d’entrée, il te suffira de rembobiner le fil sur la pelote. »

Lorsque le labyrinthe fut terminé, on y introduisit le Minotaure ainsi que les quatorze premiers prisonniers crêtois.

Ce jour-là, Ariane versa ses premières larmes de pitié.

Mais que pouvait-elle faire pour arrêter la cruauté de son père ?

(à suivre)

Bob