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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

MYTHES A GOGO - DÉDALE ET PASIPHAÉ

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MYTHES A GOGO

29 septembre 2022

D É DALE ET PASIPHAÉ

Dans le dernier chapitre, on a vu que Dédale et son fils Icare avaient réussi à s’échapper de la tour au sommet de laquelle le roi de Crête Minos les avait enfermés. Hélas, par son orgueil démesuré qui le fit trop s’approcher du Soleil, Icare s’abîma en pleine mer. Cependant, il existe une autre version de la légende dans laquelle Dédale se sauve également des griffes de Minos mais, cette fois-ci, grâce à l’entremise de Pasiphaé, l’épouse du roi .

En effet, celle-ci, devant l’habileté de Dédale, en était tombée éperdument amoureuse. Un homme capable de tenir tête à son orgueilleux époux, était tout de même à considérer de plus près. Après avoir enduit son corps de plumes Dédale s’échappa de la tour et réussit à quitter la Crête en construisant une frêle embarcation avec le bois que lui avait fourni Pasiphaé. C’est avec cette embarcation, sur laquelle il fixa une voile, qu’il prit la mer et se réfugia en Sicile. Puis, il s’installa à Caminos, où Cocalos, le roi de l’île, le reçut avec déférence et grand respect.

De son côté Minos rageait d’avoir laissé échapper Dédale. Après avoir longuement réfléchi, il mit sur pied un stratagème pour le retrouver.

« Dédale est certes ingénieux mais peut-être que son excès de confiance pourrait le trahir, dit-il à ses principaux conseillers. Je vais, pour le mettre à l’épreuve, lancer à tous les souverains de l’île, le défi suivant : Comment enfiler un coquillage en spirale ? Une forte récompense serait attribuée au vainqueur.

Cocalos, sachant obtenir l’appui de Dédale releva le défi. Minos jubilait car il devinait que seul le constructeur du labyrinthe serait capable d’un tel exploit. Il résidait donc à la cour de Cocalos et n’avait aucun doute sur la réussite de son projet.

Comment Dédale pourrait-il réussir un tel exploit ? « Élémentaire mon cher Watson ! » Il perça un trou au sommet du coquillage, attacha un fil à la patte d’une fourmi qu’il introduisit dans le trou. Celle-ci tira le fil derrière elle et trouva son chemin vers la sortie par le trou opposé. Grâce à son ingéniosité, Dédale avait relevé le défi et voulait en faire profiter son roi protecteur.

Sûr de son fait, Minos exigea de Cocalos qu’il lui livre Dédale. Or, Cocalos qui s’était lié d’amitié avec le génial architecte reçut Minos selon son rang mais lui demanda de se plier aux coutumes locales: «

J’accepte sans problème de te livrer Dédale O grand roi Minos, mais nous devons tout d’abord sacrifier aux traditions de mon pays : tout invité de marque doit, avant un banquet, se livrer à quelques ablutions suivies d’un bain purificateur. »

Minos ayant accepté, il se plongea de bonne grâce dans le bain servi en cela par les trois filles du roi.

« Tant de grâce pour moi, c’est inespéré venant d’un roi de second rang, pensa Minos… »

Cependant Dédale, qui était passé maître dans l’art de la plomberie, avait équipé la baignoire de tuyaux par lesquels il fit passer un torrent d’eau bouillante.

C’est ainsi que Minos trouva la mort et que l’on ne parla plus jamais de lui.

Beaucoup d’autres constructions importantes et d’inventions furent attribuées à Dédale. Il passait pour avoir édifié le temple d’Apollon à Cumes et de l’avoir décoré de fresques retraçant sa propre vie. En Sicile, on disait qu’il avait construit un réservoir sur le fleuve Alabon mais aussi un bain de vapeur à Sélinos, une forteresse à Agrigente, et la terrasse du temple d’Aphrodite à Eryx. Il laissa en ce même endroit un rayon de ruche en or.

Il nous a également laissé son nom lorsqu’on veut parler d’un labyrinthe.

(à suivre… avec une autre légende)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 2

Connaissance & Partage

PETITE HISTOIRE DU CIEL

Chapitre 2 PMDD du 25 septembre 2022

Quelques mythes sur la crétion de l’univers

Suite au chapitre 1 paru la semaine dernière, il semble légitime de se demander « Que savons-nous exactement de la naissance de l’univers ? » , sauf qu’il s’agit de notre plus vieux sujet de questionnement. C’est aussi la raison pour laquelle il existe de multiples mythes de la création à travers le monde.

Par exemple, dans la mythologie chinoise, on trouve le premier être vivant P’an-ku, un géant velu doté de cornes qui émergea d’un œuf cosmique après avoir attendu 18 000 ans. P’an-ku fendit en deux la coquille de l’œuf grâce à sa hache pour créer le ciel et la terre. A la suite de quoi, il s’effondra lui-même. Ses membres formèrent les montagnes, son sang les rivières, son souffle le vent.

Originaire de la République démocratique du Congo, le peuple Kuba met en scène le dieu créateur Mbombo, un géant qui se tenait seul dans l’obscurité. L’eau qu’il ingurgita lui causa de violentes coliques. C’est ainsi qu’il vomit le Soleil, la Lune et les étoiles. Le Soleil par sa chaleur fit s’évaporer les eaux ce qui révéla les terres. Mbombo régurgita ensuite neuf espèces d’animaux et, dans un dernier haut-le-cœur, l’homme.

Dans la mythologie hongroise, la Voie Lactée est nommée « La route des guerriers », un chemin sur lequel Csaba, le légendaire fils d’Attila, le Hun, viendrait défendre une ethnie vivant en Transylvanie, appelée les Széklers, lorsque ceux-ci seraient menacés.

Il y a près de 4000 ans, dans la région actuelle de l’Irak, les Babyloniens se racontaient l’épopée Enuma Elish dans laquelle l’univers naquit d’une bataille cosmique entre de monstrueux dieux primordiaux.

Si vous consultez la Bible, (dont l’Ancien Testament représente, selon les spécialistes, une influence évidente provenant d’Enuma Elish cité plus haut), les réponses sont dans la Génèse lorsque l’Esprit de Dieu se déplace sur les eaux au milieu de l’obscurité avant de faire apparaître la lumière. Dans le passé une foi fervente en ces détails bibliques a inspiré des interprétations extrêmement littérales et mené à d’étonnantes conclusions que ce soit le culte d’une Terre plate et carrée ou la croyance médiévale en une mer où naviguaient des vaisseaux volants et des marins de l’espace.

Au XVIIème siècle, l’Archevêque James Ussher (1581-1656) alla jusqu’à déterminer la date et l’heure exacte de la création de l’univers : il décida ainsi qu’elle avait eu lieu aux environs de 18 heures (un certain flou du coup…) le 23 octobre 2004 av ;J.-C.

Puis vinrent des théories plus académiques :

Les philosophes grecs émirent l’idée de « sphères cristallines » : le monde serait constitué de sphères de plus en plus larges imbriquées les unes dans les autres. Ces sphères seraient transparentes, mais physiques, et soutiendraient chacune un astre, comme le Soleil, la Lune ou les planètes contre une toile de fond « d’étoiles fixes ». Si ces corps se déplacent sans cesse et pendant si longtemps et de façon régulière c’est qu’ils sont soutenus.

Le plus célèbre adepte de cette approche est certainement Copernic car il a arraché la Terre du centre de l’univers créé par Dieu et l’a remplacé par le Soleil ce qui a brutalement secoué les institutions religieuses et sociales contemporaines et a déclenché une révolution scientifique.

(à suivre)

Bob

MYTHES A GOGO - DÉDALE ET SON FILS ICARE

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MYTHES A GOGO (1)

22 octobre 2022

 

(1)    Avec cette nouvelle petite série, j’aborderai quelques légendes mythologiques grecques qui n’ont pas, directement, conduit aux mythes des constellations évoqués l’an passé. Elles présentent cependant un certain intérêt et évoquent des légendes plus ou moins connues de tous.

 

DÉDALE ET SON FILS ICARE

 

Dédale était un artisan athénien mythique dont le nom signifie « l’ingénieux ». Selon la légende, son père descendait du roi Erechthée et s’appelait Eupalamos, « celui qui est agile de ses mains ».

Dédale, en grandissant, devint le meilleur peintre et sculpteur d’Athènes. Ses œuvres étaient si vivantes qu’elles paraissaient réelles. Un jour, sa sœur lui confia son fils Perdrix afin qu’il en fit un bon ouvrier. Cependant, le garçon était si doué qu’il réalisait des œuvres que Dédale jalousait. C’est lui qui inventa la scie soit en copiant l’arrête dorsale d’un poisson, soit la mâchoire d’un serpent. C’est Perdrix également qui inventa le compas du géomètre et le tour des potiers.                                                         Dédale et son fils Icare

Dédale, par jalousie et orgueil, décida donc d’éliminer ce concurrent. Un jour, il lui proposa une promenade le long d’une falaise. Alors que le jeune Perdrix marchait en toute confiance, son maître le poussa dans le vide. Heureusement pour lui, Athéna, la célèbre déesse olympienne, assista à la scène. Instantanément, durant sa chute, elle métamorphosa le jeune homme en oiseau, qui devint celui dont il porte le nom : perdrix                                                     

Sur la dénonciation d’Athéna, Dédale fut jugé par l’Aéropage d’Athènes. Les juges décidèrent de l’envoyer en exil en Crète où il fut accueilli par le roi Minos et devint le favori de la reine Pasiphaé. Un jour, celle-ci, sous l’emprise d’un sortilège divin, tomba éperdument amoureuse d’un taureau envoyé par Poséidon, le Dieu de la Mer. Pasiphaé sollicita l’aide de Dédale qui réussit à construire en bois une splendide génisse creuse qui aurait pu tromper le taureau le plus soupçonneux... Nuitamment, Dédale installa la génisse au milieu d’un pré et la reine s’introduisit à l’intérieur.

 

Le taureau, séduit par la génisse, s’unit à elle et féconda ainsi Pasiphaé. Après cela, la reine donna naissance au fameux Minotaure, un monstre moitié homme, moitié taureau. Le roi Minos, honteux des agissements de sa femme et constatant que le monstre ne mangeait que de la chair humaine, demanda à Dédale de construire un labyrinthe, afin d’y enfermer l’animal sauvage. De cet enchevêtrement de souterrains, de tunnels et de couloirs, personne ne pouvait sortir s’il y était emprisonné.

Minos, ayant battu à la guerre Egée, le roi grec d’Athènes, exigea de lui une rançon en chair humaine. Chaque année, sept jeunes athéniens devaient lui être envoyés afin de nourrir le monstre. Lorsque le prince Thésée fit partie des jeunes gens sacrifiés, Ariane, la fille de Minos et de Pasiphaé, en tomba amoureuse. Elle décida donc de l’aider à sortir du labyrinthe car Dédale lui avait enseigné une astuce pour s’échapper de cette infernale prison : Il suffisait d’attacher un fil à l’entrée du labyrinthe, le dérouler pour s’y enfoncer et de l’enrouler pour revenir au point de départ.

De plus, afin d’aider Thésée, son héros, Ariane lui donna l‘épée de son père Minos qu’elle avait dérobée, la seule arme assez résistante pour transpercer le corps du Minotaure. Grâce au fil d’Ariane, Thésée et ses hommes s’enfoncèrent dans le labyrinthe et trouvèrent la pièce où le monstre était captif. Après une lutte acharnée, ils réussirent à le transpercer de part en part.

Une fois le monstre tué, Thésée se sauva avec les sept jeunes athéniens. Lorsque Minos s’aperçut que Dédale l’avait trahi en enseignant à Ariane la façon de sortir du labyrinthe, il le fit enfermer ainsi que son fils Icare dans la plus haute tour de guet de la capitale crétoise.

Le père et le fils restèrent enfermés quelques mois mais Dédale trouva rapidement un moyen de s’évader. Admiratif des oiseaux qui pouvaient se déplacer aisément dans l’air, il décida d’imiter leur vol. Sans attirer l’attention, il demanda à ses gardes de lui fournir des plumes d’oiseaux et de la résine afin, soi-disant, de réaliser des tableaux de plumes qu’il voulait coller sur les murs de son austère prison.

Lorsqu’il eut obtenu suffisamment de matériaux, il enduisit son corps et celui de son fils d’une telle épaisseur de résine et de plumes que le vol devint aisé. Par une belle nuit sans lune, ils quittèrent la tour et réussirent à s’échapper.

Hélas, on le sait, l’orgueil de la jeunesse eut raison d’Icare car, s’élevant toujours plus haut dans le ciel et n’écoutant pas les conseils de son père, il s’approcha tant du Soleil que la chaleur fit fondre la cire et que le pauvre jeune homme s’abima dans la mer qui, depuis, s’appelle « La mer icarienne ».

Dédale, quant à lui, réussit à se sauver.

Mais une autre légende traite de son sort car Pasiphaé était tombée amoureuse de lui…

 (à suivre donc)

Bob

(1)   ( Lire, à ce sujet, la légende de la constellation du Taureau. )

 

PETIT MOT DU DIMANCHE - CHAPITRE 1

Connaissance & Partage

PETITE HISTOIRE DU CIEL

Chapitre 1

22 septembre 2022 

INTRODUCTION

                        « Quand mon regard suit la course circulaire des étoiles innombrables,

                        Mes pieds ne touchent plus terre »

                                                                                                            Ptolémée

Que savons-nous de la naissance de l’univers ?

Tout dépend de la personne à qui vous posez la question.

Si vous posez la question à un croyant : la réponse est simple, pour ne pas dire simpliste : C’est, bien entendu, Dieu qui a créé le Soleil, les étoiles, les animaux, les plantes et tout ce qui nous entoure en terminant par le plus beau et le plus accompli : l’homme…

Un cosmologiste moderne mentionnera bien sûr le Big Bang, une théorie développée en 1927 par un prêtre belge du nom de Georges Lemaître qui postule l’existence d’un « œuf cosmique » ou d’un « atome primitif » qui a explosé et fait naître l’univers. Il y a des milliards d’années, le temps, l’espace et l’énergie se trouvaient en un même point infiniment dense et infiniment chaud appelé « singularité ». En un billion de billionième de seconde, ce point a explosé en un grand bang (que l’on peut qualifier de « big ») et l’univers a commencé son expansion, gonflant ainsi jusqu’à atteindre la taille actuelle d’environ 93 milliards d’années-lumière de diamètre.

 

Demandez à un autre astrophysicien, il vous répondra que ce « Big Bang » pourrait ne pas être le véritable commencement car il se fonde sur la théorie de la relativité générale d’Einstein, qui peut seulement décrire ce qui s’est passé après mais pas avant la singularité.

En effet, certains scientifiques suggèrent que la naissance de l’espace et du temps aurait eu lieu encore plus tôt, avant le Big Bang, au cours d’une phase antérieure appelée « inflation ».

Lorsque l’univers était régi non par la matière et le rayonnement, mais par une énergie inhérente à elle-même appelée « matière noire » d’ailleurs toujours invisible à ce jour. Invisible, certes, mais apparemment observable à travers ses effets.

Si vous tournez vers un autre astrophysicien, il pourrait vous affirmer, cette fois, les modèles de mécanique quantique fondés sur les lois d’Einstein qui suggèrent qu’il n’y a jamais eu de point de singularité, que l’univers existe depuis toujours, sans début ni fin, comme le suggérait d’ailleurs Aristote voici plus de 2 300 ans car « quoi de plus grandiose comme preuve du divin que la perfection de l’éternité ».

Alors, que savons-nous exactement de la naissance de l’univers ? C’est, bien entendu, le plus vieux questionnement de l’humain, raison pour laquelle il existe tant de mythes de la création à la source de la plupart des cultures du monde.

Tels sont les sujets que je tenterai d’aborder lors des prochains textes du jeudi.

A suivre

Bob

 

 

PETIT MOT DU DIMANCHE 26/06/2022

Connaissance & Partage

Pour vous orienter parmi les constellations il est indispensable d’utiliser une carte du ciel mobile. Si vous n’en disposez pas, vous pouvez utiliser cette photocopie fixe qui représente la voûte céleste le 14 juillet à 21 h TU. Si vous le pouvez, agrandissez-là au maximum. Pour l’utiliser, tenez-là devant-vous, bras tendu et commencez par faire face à l’horizon Nord. Ensuite, faîtes pivoter la photocopie afin d’avoir le nord devant vous. Vous avez les principales constellations dans le ciel en sachant que les étoiles vont tourner d’Est en Ouest autour de l’étoile polaire. Petit à petit donc, de nouvelles étoiles vont se lever à l’horizon Est, donc à votre droite et se coucher à l’Ouest. Placez-vous maintenant face à l’horizon sud et faîtes tourner la photocopie de 180°. Dans cette photocopie, j’ai représenté le ciel du 14 juillet 21 h TU soit 23 heures à la montre. Le gros trait noir symbolise un horizon théorique au 45ème parallèle environ. La carte mobile que j’ai utilisée a été inventée par Pierre BOURGE, un astronome amateur particulièrement chevronné et qui a, entre autre, créé la revue « Ciel et Espace », mensuel que l’on trouve encore en papèterie. Dans mes débuts, il me fut d’un grand secours.

Bonne utilisation.

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 19/06/2022

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GUILLAUME LE GENTIL

PMDD du 19 juin 2022

Deuxième partie

L’ESPOIR D’UNE SECONDE CHANCE

Après avoir raté le premier transit de la planète Vénus devant le Soleil le 6 juin 1761, le tenace astronome du roi, Guillaume Le Gentil décida, de sa propre initiative, de rester sur place dans l’attente du second transit qu’il espèrait pouvoir observer depuis Pondichéry huit ans plus tard, le 3 juin 1769. Une persévérance qui paie puisque, alors qu’il demeure à la Réunion et à l’île Maurice, il apprend en 1763 qu’il monte en grade à l’Académie où il est nommé associé astronome.

La même année, le Traité de Paris met fin à la guerre de sept ans. La Grande-Bretagne devient la première puissance mondiale, tandis que la France perd ses territoires en Amérique et aux Indes.

Mais cette fois, Vénus ne devrait pas lui échapper !

Il faut cependant s’occuper. En 1766, Le Gentil profite de l’invitation d’un capitaine espagnol pour partir aux Philippines. Arrivé à Manille, il poursuit ses observations dans plusieurs domaines. Cette décision est, d’ailleurs, critiquée par plusieurs de ses confrères, comme le rapportera Jean Dominique Cassini dans son « Eloge de M. Le Gentil » publié en 1810 : « On accusa le savant de ne rester aux Indes que pour y faire le commerce et s’y enrichir. On n’a pas tout à fait tort car nous conviendrons que pendant les dix années de son séjour en Asie, il y amassa le plus riche trésor d’observations astronomiques, physiques et politiques dont à son retour il composa des Mémoires très précieux. »

En 1768, il atteint enfin Pondichéry qui, hélas, a été ravagée par les Anglais. Le Gentil s’installe dans une chambre « habitée depuis sept ans par les corbeaux, les vautours et autres vils animaux… » écrira-t-il dans ses textes.

Le fameux jour du transit de Vénus, plus de 150 observateurs scientifiques suivent ce phénomène astronomique. A Pondichéry, le temps est serein. Mais au moment où la planète arrive au bord du disque solaire, le ciel se couvre tout d’un coup…et se dégage aussi subitement une fois l’événement terminé. Le reste de la journée et les jours suivants le temps fut magnifique. Pour parachever le désastre, voilà qu’il tombe malade et ne peut quitter Pondichéry qu’en mars 1770 afin de retourner en France.

Cependant, le sort s’acharne… Après une douzaine de jours en mer, son navire se retrouve pris dans un ouragan qui brise le gouvernail et les mâts. Le bâtiment prend l’eau. Grâce au travail des charpentiers, l’équipage et ses passagers parviennent à regagner leur point de départ. Enfin, Le Gentil finit par trouver un capitaine espagnol qui accepte de le ramener en Europe. C’est ainsi qu’en août 1771, il débarque à Cadix et finit par rejoindre Paris.

Mais quel ne fut pas son désappointement ! En France on le croyait mort. Il a perdu son poste à l’Académie alors qu’en Normandie son frère et sa soeur ont commencé à se partager ses biens…

Mais après tant de revers, le vent tourne enfin ! Grâce à l’intervention de Louis XV, il retrouve ses fonctions à l’Académie. De retour à Coutances, il reçoit sa famille qui accepte de lui restituer une partie de ses biens ainsi qu’une note salée d’un procureur qui lui réclame et obtient de l’argent pour la gestion de son patrimoine pendant ses nombreuses années d’absence.

Le bonheur se présente enfin car il retrouve une demoiselle de 22 ans qu’il connaissait déjà lorsqu’enfant, elle regardait les étoiles avec lui … A 49 ans, il épouse donc Marie-Michèle Potier qui lui donna une fille : Marie Adélaïde.

Par la suite Le Gentil consacra plusieurs années à la rédaction de son épopée « Voyage dans les mers de l’Inde, fait par ordre du roi, à l’occasion du passage de Vénus, sur le disque du Soleil, le 6 juin 1761 et le 3 du même mois 1769.

Cet ouvrage sortit aux presses royales en 1779 pour son premier tome et en 1781 pour le second.

L’astronome continua ses observations astronomiques pour l’Académie et donna de nombreuses conférences sur l’Océan indien, sa faune, sa flore, ses courants, ses îles et les coutumes des peuples qui y vivent. Il mourut à l’automne 1792, en pleine révolution française dans l’appartement de l’observatoire royal qui lui avait été alloué pour lui-même et sa famille.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 12/06/2022

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LES DIVERSES INFORTUNES DE GUILLAUME LE GENTIL

L’ASTRONOME DU ROI

PMDD du 12 juin 2022

Première partie

Guillaume Le GENTIL est né à Coutances dans la Manche en 1725 dans une famille noble peu fortunée. Venu à Paris pour des études de théologie, il découvre le collège Royal, l’actuel Collège de France. Il y rencontre l’astronome Jacques-François Delisle. C’est une révélation foudroyante : A 23 ans, il abandonne la soutane pour l’étude du ciel.

Présenté par Delisle à Jacques Cassini, le doyen des astronomes de l’Académie, il se familiarise rapidement avec les instruments et les calculs à l’observatoire de Paris et publie ses premiers résultats. Il observe notamment une éclipse de Soleil à Berlin et découvre la galaxie elliptique M32.

En 1753, il est reçu à l’Académie royale des sciences en même temps que Jérôme Lalande. Or, à cette époque, l’astronome Delisle commence à préparer les scientifiques de plusieurs pays à un événement astronomique exceptionnel : le passage de Vénus devant le Soleil. Or, ces transits sont rares car ils ne se produisent que deux fois par siècle et à 8 ans d’intervalle. Observé pour la première fois en Angleterre par Jeremiah Horrocks en 1639, le phénomène doit se reproduire en 1761 puis en 1769.

Grâce à l’astronome anglais Edmond Halley, on a appris que cette observation permet de calculer de façon plus précise la distance Terre-Soleil. Pour cela, il faut que plusieurs observateurs, placés en des lieux les plus éloignés possible mesurent le temps que met Vénus à traverser le disque solaire. Grâce au principe de la parallaxe, l’écart entre ces différents relevés permet de calculer la distance entre notre planète et son étoile.

Delisle, qui a amélioré la méthode de Halley, réfléchit avec ses confrères de l’Académie aux voyages les plus utiles à entreprendre. Plusieurs astronomes français se déplacent en Europe tandis que d’autres sont affectés à des destinations plus lointaines. Jean Chappe est envoyé à Tobolsk, en pleine Sibérie, Alexandre Guy Pingré part pour l’île Rodriguez, à l’est de l’île Maurice. Quant à Le Gentil, en 1759, il obtient du roi, un laissez-passer pour la colonie française de Pondichéry sur la côte orientale de l’Inde.

Mais tout ne pas se passer aussi facilement !

En effet, le 10 juillet 1760, trois mois après son départ de Lorient, l’astronome débarque à l’Isle de France où il apprend que la ville est prise par les Anglais. Bloqué à Port-Louis par les remous de la guerre de sept ans, il déprime de longs mois d’autant plus qu’il est affaibli par la dysenterie.

Sera-t-il au rendez-vous fixé par la mécanique céleste le 6 juin 1761 ?

En février, l’espoir renait : il peut embarquer sur une frégate, un bateau capable de franchir assez rapidement la distance qui le sépare de Pondichéry. Mais la mousson s’en mêle et vient de nouveau contrarier le trajet. Mais le pire est à venir : lorsqu’il arrive fin mai devant la côte de Malabar, au sud-ouest de l’Inde, il est empêché par la marine anglaise d’aller plus loin.

Le 6 juin, c’est donc sur un pont tanguant qu’il tente de mesurer le temps du transit de Vénus avec ses instruments dont sa montre qui n’est pas, selon lui, d’une grande fiabilité. Il demande donc à un assistant de l’aider en utilisant un sablier dont il reconnaît l’imprécision.

Enfin, la pluie vient encore assombrir le tableau et l’empêche d’assister à la fin du phénomène. Il estime cependant la durée du transit avec une grande marge d’erreur, bien en deçà des relevés de ses confrères.

Malgré cette succession d’inci-dents, Le Gentil s’obstine : il restera sur place pendant huit ans dans l’attente du prochain transit…

Le sort va-t-il continuer à s’acharner ?

(à suivre donc)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 05/06/2022

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NANCY GRACE LA FEMME

QUI A FAIT ENTRER L’ASTRONOMIE À LA NASA

PMDD du 5 juin 2022

Nancy Grace est souvent considérée comme la mère du télescope spatial Hubble tant elle a oeuvré pour qu’il existe à une époque, le début des années 1970, où rien n’était gagné.

L’histoire retiendra également qu’elle a été la première femme à occuper un poste de direction à la Nasa.

La passion de Nancy Grace Roman pour l’observation de l’Univers est précoce. A 11 ans, elle crée un club d’astronomie et au lycée elle se bat pour suivre des études scientifiques quand ses professeurs préfè-raient la voir faire des études de lettres.

Cependant, tenace, elle finit par décrocher un doctorat en astronomie avant de passer une décennie à l’observatoire de Yerkes puis au Naval Research Laboratory où elle s’occupe de classification spectrale.

En 1959, à 34 ans, elle décroche un poste destiné à la création d’un programme d’astronomie spatiale que lui avait proposé Jack Clarck de la Nasa. Au fil des années elle va diriger de nombreux programmes. C’est ainsi qu’elle a supervisé le lancement de satellites d’observation du Soleil en ultraviolet ou en rayons X.

Elle collabore également à des expériences menées lors des missions Apollo ou à bord des premières stations orbitales. Par contre, sa plus grande notoriété restera dûe, sans doute, à sa contribution au développement du télescope spatial Hubble.

Que ce soit à l’observatoire de Yerkes, à la Maison Blanche avec John Fitzgerald Kennedy ou à la Nasa, Nancy Grace Roman n’a eu de cesse, tout au long de sa carrière d’encourager les femmes à se passionner pour la science.

C’est elle qui, en 2016, répondant à une question d’un journaliste du maga-zine Science répondit : « Quand j’étais petite, les femmes n’étaient pas censées devenir scientifiques. Je suis heureuse d’avoir ignoré ceux qui me disaient que je ne pouvais pas devenir astronome. »

Bonne lecture

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE (4)

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE

31 mai 2022

Quatrième et dernier épisode

Lorsque le lendemain Dionysos arriva sur les lieux du drame il fut empli d’une profonde tristesse et ressentit un désir de justice et de vengeance. Il envoya plusieurs de ses serviteurs dans différentes cités afin de savoir où les assassins s’étaient réfugiés. Très vite, il apprit que les meurtriers s’étaient cachés dans les quartiers les plus mal famés d’Athènes et qu’il convenait au responsable de la ville de les débusquer.

Le lendemain le dieu du Vin et des Vendanges fut reçu avec le plus grand respect par le chef de la ville. Comme celui-ci ne semblait pas prendre le drame au sérieux, Dionysos lui lança la menace suivante :

« Si dans la semaine tu n’as pas arrêté et condamné à une juste peine ces bandits, un grand malheur s’abattra sur ta ville ».

Au bout de ce laps de temps, comme les assassins couraient toujours, une grande calamité se répandit dans la ville : chaque matin une jeune fille se donnait la mort par pendaison. Devant une telle catastrophe, le responsable de la ville mit tous ses agents de sécurité en alerte maximum. La semaine ne s’achevât pas sans que les bandits soient arrêtés, jugés et sévèrement condamnés, ce qui provoqua un arrêt instantané des suicides de jeunes filles.

Les autorités de la ville, en l’honneur de la vierge Erigoné, organisèrent une fête des vendanges, les « Airoa », au cours de laquelle toutes les jeunes filles de la ville se balançaient sur des escarpolettes suspendues aux branches des arbres.

Lorsque Dionysos regagna l’Olympe, il fit part à Zeus du décès du brave Icarios et de sa fille Erigoné, sans oublier la fidèle chienne Maéra. Ce drame émut tant le Maître de l’Univers qu’il décida de porter toutes ces injustes victimes au ciel sous forme de trois constellations.

Icarios, le brave paysan, devint celle du Bouvier, Erigoné, celle de la Vierge et Maéra celle du Petit Chien.

Bonne lecture

OBSERVATION :

La Vierge est la dernière constellation de l’ordre alphabétique (celle des VOILES vient juste après mais, à ma connaissance, aucune légende ne la concerne). J’arrête donc ici les textes mythologiques. Je les remplacerai par le dessin des planètes à voir dans le ciel du moment lorsque l’occasion se présentera.


PETIT MOT DU DIMANCHE 29/05/2022

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ET SI L’ON EXPLOITAIT LES ASTÉROÏDES

POUR EN FAIRE DES POTAGERS ?

PMDD du 29 mai 2022

« L’expansion de l’humanité dans l’espace se fera avec des agriculteurs ou ne se fera pas ». Telle est l’opinion de l’écologue américaine Jane Shevtsov qui propose un plan pour transformer les astéroïdes en sol fertile.

Tous les astronautes le reconnaissent : l’une des choses qui manque le plus lors d’un séjour dans l’espace, ce sont les produits frais. Il n’y a qu’à voir leur visage s’illuminer au souvenir d’une salade arrivée par cargo automatique ou d’une pomme juteuse dégustée en orbite. Dans l’environnement morne et artificiel d’une station spatiale, où les soupes lyophilisées succèdent aux plats en conserves, chaque irruption de la nature est une fête.

Cela sera encore plus vrai lorsque l’humanité décidera de s’implanter réellement dans l’espace, dans des colonies en orbite ou pour des voyages au long cours. Dans ces futures cités spatiales, il faudra cultiver des fruits et des légumes, « voire planter des arbres » assure l’écologue américaine. D’une part parce qu’ils seront essentiels au bien-être des colons, mais surtout parce que ces cités de l’espace devront être autosuffisantes.

Jane Shevtsov

Aujourd’hui déjà, des efforts considérables de recyclage sont réalisés dans la station spatiale internationale (ISS), notamment concernant l’eau : l’urine est recyclée et, comme le dit poétiquement l’américain Don Pettit « le café d’hier devient celui de demain ».

Dans le futur il faudra recycler sur une bien plus vaste échelle. Il faudra composter, récolter, semer, se faire agriculteur et utiliser de la terre qui ne viendra pas …de la Terre.

Pour créer ce substrat nourricier, Jane Shevtsov propose d’utiliser les astéroïdes. Ou, plus précisément, d’inoculer certains d’entre eux avec des champignons pour les transformer en sol fertile. Les champignons sont, en effet, dotés de capacités surprenantes qu’on commence seulement à découvrir et à exploiter. Certaines pleurotes, par exemple, peuvent nettoyer les sols contaminés par le pétrole en digérant les hydrocarbures. Elles peuvent également pénétrer en profondeur dans les fissures, grâce aux longs filaments de leur mycélium et exercer de fortes pressions mécaniques à petite échelle au point de désagréger les roches.

Seraient-elles alors capables de transformer une surface stérile en sol où des plantes pourraient croître et fleurir ?

Jane Shevtsov le pense.

Après-tout, ce sont probablement des champignons qui ont été les premiers à coloniser les continents sans vie de la Terre primitive et, de nos jours encore, ils sont toujours essentiels à l’activité des sols.

Le projet de l’écologue américaine a été proposé à la Nasa et nécessitera, s’il est adopté, plusieurs années, voire des dizaines d’années d’étude et de mise au point. Lequel de ces astéroïdes nous donnera des légumes ?

Ce seront peut-être nos arrière-arrière-petits-enfants qui apprécieront les premières salades extraterrestres.

Qui sait ?

Bonne lecture

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE (3)

Connaissance & Partage

LEGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE

Troisième épisode

26 mai 2022

LA DÉCOUVERTE DU DRAME

Après avoir dormi chez sa voisine, Erigoné rentra au petit matin chez elle et constata que tous les participants à la réunion avaient disparu. Cela lui semblait totalement irréel car elle connaissait assez son père pour savoir qu’il n’aurait jamais quitté le village sans avertir sa fille. Le sang qui souillait le sol de la cuisine, les bris de la cruche en terre qui contenait le vin et les vomissures témoignaient d’un bien curieux mystère.

Après avoir fouillé tout autour de sa cabane, Erigoné alla demander à ses voisines si leur mari respectif pourrait lui fournir une explication. Hélas, tous ceux qui avaient participé à la réunion avaient disparu eux aussi. De plus en plus interloquée, la jeune fille eut l’idée de se diriger vers la montagne et, pour mieux arriver à son père, elle fit confiance au flair de sa petite chienne Maéra. Elle lui fit sentir une des vestes de chasse d’Icarios et lui donna un ordre :

« Cherche ! Cherche Papa ! Allons, cherche ton maître ! »

Sans se faire prier, Maéra fonça en direction de la montagne et Erigoné eut beaucoup de mal à la suivre tant la chienne semblait excitée. Toute la journée, elle fureta à gauche, à droite sans rien déceler. Alors que, désespérée, Erigoné prenait la route du retour, la petite chienne se mit en arrêt devant un tas de pierres. Après avoir poussé plusieurs jappements de satisfaction, elle se mit à gratter le sol sans pouvoir déplacer les gros blocs rocheux. Heureusement, de ses mains, Erigoné réussit à déplacer les pierres et finit par reconnaître le corps sans vie de son père.

C’est à ce moment-là que la jeune fille comprit la situation et devina le drame qui venait d’avoir lieu pendant qu’elle dormait paisiblement chez sa voisine. Après avoir longuement réfléchi, une seule solution lui vint en tête : Retrouver Dionysos pour lui demander de l’aide.

Erigoné et Maéra devant le corps d’Icarios (1)

(1) Extrait de mon premier livre (1992)

Heureusement le Dieu du Vin avait indiqué à Icarios dans quel village il devait se rendre après le sien. Sans prendre la peine de se reposer, la jeune fille s’y rendit et rencontra Dionysos auquel elle exprima son désarroi.

« Ma pauvre enfant, lui dit-il en la prenant dans ses bras. Je termine avec les responsables de ce village et dès demain je passerai chez toi. En m’attendant reviens dans ta maison, calme-toi et repose-toi ! »

En pleurs, la jeune fille rentra chez elle mais, pour ses frêles épaules, la pression était trop forte. Déjà orpheline de sa mère, voilà que maintenant elle l’était de son père. Le découragement l’envahit et la pression étant trop forte, elle décida de mourir. Dans la grange, elle trouva une corde assez longue et se pendit au pommier qui croissait dans la cour de la ferme. La petite chienne Maéra resta au pied de sa maîtresse et gémit toute la nuit. Au petit matin, elle se jeta dans le puits où sa maîtresse avait l’habitude de tirer de l’eau.

C’est ce tableau qui accueillit le dieu du vin lorsqu’il arriva à la ferme le lendemain matin.

Icarios sera-t-il vengé et les assassins punis ?

(à suivre)

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE (2)

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE

Mardi 24 mai 2022

Deuxième épisode

Et si on testait cette nouvelle boisson ?

Le lendemain du départ de Dionysos, Icarios s’en fut chez les principaux conseillers du village afin de leur proposer une réunion dans l’après-midi. Il voulait, en effet, leur faire un compte rendu de l’entrevue avec le Dieu du Vin et des Vendanges. Les discussions devant se prolonger tard dans la nuit, sa fille préféra aller passer l’après-midi et la nuit chez sa voisine. Les soirées entre garçons, elle n’appréciait guère…

Dès le début de l’entretien entre Icarios et ses conseillers, celui-ci leur proposa de prime abord de goûter la nouvelle boisson. Chacun se complut à reconnaître la qualité de son bouquet et sa saveur parfumée qui emplissait le palais et restait longtemps en bouche. Malgré les multiples explications que leur donna Icarios sur la façon de planter les ceps, les étapes de la croissance, les vendanges et la vinification, les conseillers revenaient très rapidement sur la qualité de cette nouvelle boisson et présentaient sans cesse leur verre.

Comme l’on peut s’en douter, le vin leur monta d’autant plus rapidement à la tête qu’ils n’étaient pas habitués à en consommer avec modération, comme on le conseillera bien des siècles plus tard…

N’ayant jamais été dans cet état d’ébriété, ne comprenant pas pourquoi les murs et les meubles semblaient danser autour d’eux, les hommes crurent avoir été empoisonnés et s’en prirent à Icarios.

Une violente dispute s’ensuivit, dispute qui se termina par un drame : Un des hommes, particulièrement éméché, se précipita sur Icarios et plongea, à plusieurs reprises, son poignard dans sa poitrine. La vue du sang permit aux fermiers titubants de recouvrer la raison car l’assassinat du responsable d’un village était passible d’une condamnation des plus graves. Après avoir longuement hésité, ils décidèrent d’un commun accord de cacher le cadavre afin de se soustraire à la justice.

« Je connais un lieu sur le Mont Hymette qui pourrait convenir, dit l’un d’eux. On pourrait l’ensevelir sous des cailloux et bien malin celui qui saura le retrouver. Ensuite on pourrait aller se cacher dans les quartiers malfamés d’Athènes en attendant que la mort d’Icarios soit oubliée. »

Le lendemain matin, lorsqu’Erigoné revint chez elle, elle fut, de prime abord, écoeurée par l’odeur pestilentielle qui l’agressa dès qu’elle entra dans sa maison. Le sol de la pièce était couvert de vomissures, de vin et de sang alors que son père était introuvable, ni dans sa chambre ni à l’extérieur. Elle se rendit chez les épouses des conseillers. Toutes lui firent part de l’absence de leur mari respectif.

Erigoné eut soudain une idée…

Maéra, sa petite chienne, serait-elle capable de re-trouver son maître grâce à son flair ?

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 22/05/2022

Connaissance & Partage

LA FIN DU SOLEIL

Dernier épisode

PMDD 22 mai 2022

Même si notre Soleil a une espérance de vie qui s’étalera encore sur des milliards d’années, viendra un jour où, comme toute machine, il aura épuisé tout son carburant.

Dans 5 milliards d’années environ, sa réserve d’hydrogène aura été consommée et l’hélium, produit lors des réactions de fusion thermonucléaire aura remplacé cet hydrogène. A ce moment-là, la gravité l’emportera et fera se contracter le noyau solaire.

C’est ce qui procurera au Soleil une sorte de répit avant sa mort. En effet, dans un premier temps, cette contraction réchauffera à très haute température l’hydrogène présent dans les couches enveloppant le coeur et le fera entrer à son tour dans le grand bal de la fusion.

A ce moment-là, les couches externes du Soleil seront « gonflées à bloc » et notre étoile deviendra une géante rouge qui se dilatera au point d’avaler Mercure et Vénus et de transformer la Terre en un enfer brûlant.

Le coeur du Soleil, constitué d’hélium, continuera à se contracter, ce qui augmentera encore considérablement sa température. A 100 millions de degrés, une autre fusion prendra le relais, celle des noyaux d’hélium qui s’assembleront pour donner du carbone.

Au bout de quelques dizaines de millions d’années, l’hélium à son tour aura été consommé. Mais cette fois-ci, malgré une ultime contraction, le coeur du Soleil ne pourra atteindre la température de 300 millions de degrés pour que s’enclenchent les forces permettant au carbone de se fusionner en oxygène.

A ce moment-là, l’enveloppe extérieure du Soleil aura probablement englouti la Terre et Mars. Elle continuera à se propager dans l’espace tout en mettant à nu le noyau de carbone de ce qui aura été le Soleil.

On appelle ce résidu d’étoile, pas plus gros que la Terre, une « naine blanche » : cadavre stellaire qui ne produit plus d’énergie, se refroidit lentement et brille de moins en moins jusqu’à ce qu’il n’émette plus de lumière du tout. C’est ainsi que peu à peu le Soleil deviendra une naine noire.

Bonne lecture

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DE LA VIERGE (1)

Connaissance & Partage

LA CONSTELLATION DE LA VIERGE

Jeudi 19 mai 2022

Premier épisode

ÉRIGONÉ, LA VIERGE DE L’ATTIQUE

Nous sommes en Grèce dans la région proche d’Athènes. Le printemps touchait à sa fin et, à perte de vue, les arides montagnes de l’Attique étaient inondées de vagues flamboyantes de genêts en or. Cà et là, surnageaient quelques fermes en torchis entourées de lopins cultivés, unique témoignage d’une présence humaine. Près d’une de ces vieilles bâtisses, un petit groupe d’hommes était en grande discussion et toute leur attitude indiquait qu’un événement important se préparait.

« Es-tu sûr, Icarios, que Dionysos, le dieu du vin et des vendanges a l’intention de passer dans notre village pour nous enseigner une nouvelle culture ? »

« Ecoutez-moi bien, répondit le responsable du village. Pourquoi Dionysos aurait-il pris la peine de faire venir jusqu’à chez moi un de ses représentants ? Selon lui, Dionysos aurait découvert à l’étranger une plante inconnue en Grèce et qui permettrait d’obtenir une nouvelle boisson très appréciée par les gens qui la dégustent. Il irait ainsi, de village en village, pour développer cette culture, en donnant à chaque responsable les indications nécessaires à son exploitation. »

« Et, d’après-toi, quand Dionysos viendra-t-il chez nous ? »

« D’après son représentant, il sera ici avant la fin de cette semaine. Dès que j’aurai entendu ses conseils, je réunirai les membres du conseil pour leur faire un compte rendu. »

Après de multiples palabres, le groupe se dispersa et chacun rentra dans sa ferme et rejoignit sa famille. Tout au long des jours qui suivirent, une certaine agitation régna dans le village où les petits groupes se multipliaient, chacun imaginant tout et son contraire. Dionysos

Un jour, juste avant la tombée de la nuit, Dionysos se présenta chez Icarios. Juché sur une énorme charrette conduite par son représentant, celui-là même qui l’avait déjà rencontré . Le chargement était constitué d’un certain nombre de fûts, de divers plants et de fruits inconnus en Grèce. Icarios s’agenouilla devant Dionysos en bredouillant quelques mots de bienvenue.

« Relève-toi, mon ami, fit le dieu en le soulevant par les épaules. Je suis en voyage et bien fatigué. Si tu peux m’héberger pour la nuit, dès demain matin je t’expliquerai l’art de la vigne et je te quitterai dans l’après-midi car j’ai de nombreux chefs de village à rencontrer. Pour l’instant, je dois me reposer. »

Icarios lui présenta alors la jeune fille qui l’accompagnait :

« Voici Erigoné, ma fille ! C’est elle qui s’occupe du ménage et des repas depuis que la maladie a emporté ma pauvre femme. Elle vous montrera votre chambre et vous proposera repas et boissons. Demandez-lui tout ce que vous voulez ! »

La jeune fille conduisit Dionysos dans la chambre qui lui était réservée et lui amena un potage et un poulet rôti afin qu’il se sustente.

« Peux-tu me réveiller demain matin vers cinq heures, lui demanda-t-il ? J’ai beaucoup de choses à apprendre à ton père avant de regagner, dès demain après-midi, un autre village. »

A peine dans son lit, Dionysos ferma les yeux et s’endormit instantanément.

Malgré son âge avancé, une rude journée attendait donc Icarios.

(à suivre)

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU VERSEAU (2) DERNIER EPISODE

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU VERSEAU

Dernier épisode

17 mai 2022

Ganymède est transformé en étoiles

Lorsque Zeus quitta le royaume troyen, il était résolu à faire de Ganymède son échanson malgré le refus de ses parents. A peine arrivé en son palais, il se dirigea vers son immense volière et choisit l’aigle le plus solide et le mieux dressé, en lui confiant une mission délicate : s’emparer de Ganymède sans le blesser.

Un jour que celui-ci se reposait au bord d’une rivière, le rapace le ravit de ses serres puissantes et « délicates » comme le dira Ovide. Il le conduisit ensuite au palais de Zeus. En même temps Hermès, le plus fidèle dieu de l’Olympe, rencontrait le roi et la reine pour leur faire part des décisions de Zeus suite à la disparition de leur fils. Il leur annonça deux bonnes nouvelles :

« Ganymède pourra rejoindre votre château une semaine par mois pour vous rencontrer. De plus, à sa mort, il sera porté au ciel sous forme d’étoiles. Et, pour vous dédommager, il vous fera parvenir 2 juments immortelles et ultra rapides. »

Devant ces promesses, Tros et Callirrhoé acceptèrent les conditions proposées par Zeus, sachant que, quoiqu’ils fassent, ils seraient impuissants à le faire revenir sur sa décision.

De son côté, Ganymède s’adaptait très bien à ses nouvelles tâches, d’autant plus qu’il fascinait tous les dieux par sa gentillesse, la délicatesse de sa gestuelle et sa jovialité communicative. Zeus les surveillait jalousement, craignant qu’un autre dieu ne lui ravisse son amant. Il était effectivement bien placé pour savoir que, chacun d’entre-eux, avait le fâcheux défaut de ravir les amants ou amantes des autres. Au cours des repas, le jeune troyen emplissait de nectar les verres du cristal le plus fin et servait l’ambroisie dans les plats d’or tandis que les dieux attablés menaient un assourdissant vacarme fait d’éclats de rire, de cris ou de chansons paillardes.

Lors de ses visites au château de Troie, Ganymède expliquait à ses parents tout ce qu’il faisait sur le Mont Olympe et leur affirmait qu’il prenait plaisir à servir les dieux. C’est ainsi que le roi et la reine finirent par être fiers de leur fils et pardonnèrent à Zeus de l’avoir ravi. Par ailleurs, ils étaient heureux que celui-ci soit, à sa mort, porté au ciel.

Bien des années passèrent…

Comme tous les mortels Ganymède vieillit lentement et finit un jour par s’éteindre. Le Maître de l’Olympe organisa alors une soirée de « catastérisation » c’est à dire une soirée au cours de laquelle une personnalité était portée au ciel sous la forme d’étoiles.

Bien entendu, l’heureux élu était Ganymède. Il gisait au milieu de toutes les divinités réunies, le corps couvert de fleurs des champs. Après avoir imploré les Destinées et Gaia, la Terre-Mère, le Maître du ciel leva majestueusement les bras et lança un ordre puissant qui fit s’éteindre toutes les étoiles du firmament. Sirius, la plus brillante de toutes disparut, Rigel, l’astre blanc-bleuté, s’éclipsa tandis qu’Antarès, le rouge, s’évanouissait. Séléné, la Déesse-Lune, pourtant en son plein, pâlit et seul resta, à son emplacement, un timide halo jaune pâle.

Lorsque le ciel fut entièrement débarrassé de tous ces luminaires, Zeus s’approcha d’un foyer spécialement allumé pour la cérémonie, saisit une branche enflammée, s’approcha de Ganymède et frotta entièrement son corps avec la branche cramoisie. De la tige rougeoyante jaillirent des milliers d’étincelles qui, soulevées par les forces divines, gravirent le ciel et vinrent se fixer sur le jais du firmament. Devant le miracle, même les dieux les plus avertis des prouesses de Zeus, restèrent interdits : Les étincelles se transformèrent en étoiles et dessinèrent le corps de Ganymède portant une jarre d’où jaillissait un jet d’eau.

Dans un silence de cathédrale, Zeus s’adressa alors à son amant étoilé :

« Désormais et pour la nuit des temps, tu seras l’échanson céleste, celui qui sert aux dieux le nectar divin et l’ambroisie sacrée. Celui aussi, qui aide aux ablutions les divinités de l’Olympe et que nous appelions par amusement, « le Verseau », celui qui verse l’eau… »

Dans la cité troyenne, les habitants étaient particulièrement fiers qu’un tel miracle eut lieu chez eux. Depuis ce temps-là, à la fin de l’été, saison anniversaire de la métamorphose de Ganymède, les jeunes gens organisent des jeux particulièrement appréciés par les plus jeunes. Ils allument d’immenses brasiers autour desquels ils dansent et chantent. Puis lorsque ne restent que des braises, le jeu consiste à sauter au-dessus d’elles, le champion étant celui qui réalise le bond le plus spectaculaire. Quand la nuit était bien noire, tous admiraient la constellation du Verseau qui symbolisait Ganymède, le bel échanson des Dieux.

LA CONSTELLATION DU VERSEAU

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 15/05/2022

Connaissance & Partage

VOYAGE A LA SURFACE DU SOLEIL

Troisième partie

PMDD du 15 mai 2022

Lorsque l’on observe en détail la surface du Soleil (en veillant à bien se protéger grâce à des filtres adaptés) on peut distinguer une espèce de granulation ressemblant à celle d’une peau d’orange : il s’agit de cellules de convection. On peut également, de temps en temps, voir d’étranges taches noires. En Europe, ces fameuses taches solaires ont été détectées dès l’invention des premières lunettes astronomiques au début donc du XVIIème siècle alors que les Chinois les connaissaient depuis bien plus longtemps.

Souvent larges de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, c’est à dire assez grandes pour que la Terre y tienne, ces régions apparaissent plus sombres par effet de contraste. En fait, elles sont excessivement chaudes mais moins que les zones environnantes. La raison de leur présence tient au fait que le champ magnétique y est si intense qu’il gêne les mouvements convectifs et la remontée de matière chaude. Leur température n’est que de 4 200° contre 5 500° pour le reste de la surface solaire.

A la surface du Soleil le champ magnétique joue un très grand rôle. C’est lui qui sculpte les protubérances, qui façonne les boucles coronales et qui chauffe la couronne solaire, cette espèce de halo étendu dans l’espace que l’on distingue autour du disque noir du Soleil lors d’une éclipse totale.

Le principal cycle d’activité magné-tique de notre étoile dure onze ans en moyenne.

Au maximum de son cycle d’activité, les taches, qui vont en général par paires, sont de plus en plus nombreuses ce qui complexifie la structure du champ magnétique solaire. Celui-ci finit toujours par se recombiner et se simplifier, ce qui se traduit par l’éjection de matière dans l’espace sous forme de protons qui peuvent engendrer des perturbations radio, TV….

Ces espèces de bulles éjectées ont une masse qui dépasse le milliard de tonnes et peuvent voyager à plusieurs milliers de kilomètres par seconde. Là encore, même si ces quantités semblent phénoménales, il ne s’agit que d’une fraction infinitésimale de la masse totale du Soleil.

Lors du dernier chapitre je parlerai de la mort définitive du Soleil, de son passage au stade de naine blanche pour finir en naine noire.

(à suivre)

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU VERSEAU (1)

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU VERSEAU

Jeudi 12 mai 2022

Premier épisode

Après la constellation du TAUREAU dont je viens de vous conter la légende, par ordre alphabétique l’on trouve :

LE TELESCOPE : constellation introduite par LA CAILLE en 1752. Pas de légende connue.

LE TRIANGLE, introduite par Hévélius au XVIIéme s.

LE TRIANGLE AUSTRAL, introduite par Bayer en 1603

LE VERSEAU, avant dernière constellation dont je vais vous narrer la légende.

LE PRINCE GANYMÈDE

Sur les côtes de l’Asie Mineure, la ville de Troie était un véritable joyau tant artistique que militaire. Ceinte de remparts édifiés par Poséidon le dieu des océans et par Apollon, le dieu des Arts et de la Culture, la cité avait été officiellement fondée par Tros, le roi actuel qui n’était pas peu fier de son royaume. Il régnait avec son épouse Callirrhoé qui lui avait donné un fils du nom de Ganymède.

Pour le roi et la reine, il s’agissait d’un jour mémorable car le Maître de l’Olympe, le grand Zeus lui-même, était de passage dans la région accompagné de son fidèle Apollon. Un banquet avait donc été organisé et de multiples tables recouvertes de victuailles étaient disposées dans le parc.

Bien entendu à la table d’honneur se trouvaient Zeus, Apollon, le roi, la reine et le jeune éphèbe Ganymède. Les discussions allaient bon train lorsque le Maître de cérémonie annonça le début des réjouissances.

En premier apparurent quelques musiciens et danseuses. Alors que les hommes faisaient courir leurs doigts sur les cordes de leur lyre, les danseuses effectuaient des pas de danse d’une extrême légèreté. Pareille à l’eau limpide qui sourd sous les herbes moussues, les notes qui jaillissaient en cascades endiablées soulevaient l’enthousiasme des invités.

Alors qu’Apollon se levait pour applaudir et féliciter les artistes, Zeus se pencha vers Tros et lui dit à l’oreille :

« Quelle musique et quels musiciens ! Mon cher Tros tu es un roi comblé. Ton épouse est le charme même et ton fils est d’une beauté remarquable. De plus ta cité est prospère et tu vis en paix avec tes voisins. »

« J’essaie de diriger mon pays avec justice et équité, répondit le roi, et mes sujets n’ont guère de raisons de se plaindre. J’espère que cette quiétude durera encore longtemps. »

Pendant que Zeus et son hôte poursuivaient leur conversation, un jongleur et un montreur d’ours prirent place sur la scène ce qui plut énormément aux invités. Puis ce fut le tour de deux solides lutteurs qui multiplièrent les assauts, les esquives et les prises tandis que les spectateurs, admiratifs, encourageaient l’un ou l’autre des gaillards.

Lors des intermèdes, Zeus et Tros discutaient des affaires du royaume mais, à maintes reprises, le roi surprit le Maître de l’Olympe jetant des regards insistants à Ganymède. Lorsque le spectacle fut terminé, la foule se dispersa et Tros invita Zeus à poursuivre leur discussion dans ses appartements autour d’une boisson alcoolisée.

C’est à ce moment-là que Zeus évoqua ses ennuis passagers :

« Dernièrement mon échanson est tombé gravement malade et ne peut plus remplir son rôle. Or, quand on est le maître de l’Olympe, on ne peut se passer d’un tel serviteur. Depuis mon arrivée je regarde et j’admire ton fils. Il me paraît très doué. Que dirais-tu si je lui offrais ce poste ? »

« Cela me paraît très difficile, répondit le roi. Ma femme et moi en mourrions de chagrin car nous y sommes très attachés. Les jeunes princes ne manquent pas dans les autres royaumes. Pourquoi veux-tu, O Maître de l’Olympe nous ravir ce que nous avons de plus cher au monde ? »

Afin de ne pas vexer le roi, Zeus cessa aussitôt de poursuivre sa requête. Avec les pouvoirs dont il disposait, il se sentait capable de passer outre l’interdiction du souverain. Lorsque la nuit fut bien avancée, il quitta Tros et son épouse et rejoignit l’Olympe.

Cependant Zeus ne renonce jamais…

Alors comment va-t-il procéder pour que Ganymède devienne son échanson ?

(à suivre)

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU (3) DERNIER EPISODE

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU

10 mai 2022

Dernier épisode

EUROPE ET LE TAUREAU MONTENT AU FIRMAMENT

Sur le mont Olympe, Zeus avait la lourde tâche de gouverner l’Univers. Il avait à ses côtés toute une armée de dieux qui, tous, l’aidaient efficacement à gérer, qui la Mer et les Océans, qui le Monde Souterrain, qui la Guerre et les affrontements entre les hommes. Quant à lui, il s’était réservé le beau rôle qui consistait à parader, à se montrer et surtout à courir le guilledou. Il avait toujours une jeune fille à courtiser et l’on peut dire qu’il n’était pas de la plus sincère fidélité.

Justement, en ce moment, il était fou d’amour pour Europe, la délicieuse princesse de Phénicie qu’il avait installée à la cour d’Astérios, le vieux roi de Crête. De ses amours avec la belle princesse, Zeus avait eu trois enfants qui eurent des destins différents

L’aîné Minos succéda à Astérios à la régence de la Crète lorsque celui-ci rendit l’âme. Rhadamante, quant à lui, régna sur quelques îles au sud de la mer Egée et devint, après sa mort, un des trois Juges des Enfers. Son rôle consistait à peser l’âme des morts. Si celle-ci était assez légère, le défunt avait droit de fréquenter jusqu’à l’éternité les Champs Elysées, domaine réservé aux âmes pures. Si, au contraire, l’âme était moyennement lourde, son propriétaire demeurait sans joie dans le Champ des Asphodèles. Enfin, les gens de mauvaise vie demeuraient pour l’éternité au sinistre royaume des Enfers.

La princesse Europe connut l’amour de Zeus jusqu’à ses derniers jours. Lorsque sa vie ne tint plus qu’à un fil, Zeus l’installa confortablement sur une litière faite de feuilles d’or et tirée par quatre splendides taureaux blancs qu’il conduisit jusqu’à la grève.

Il se pencha alors à son oreille et lui murmura :

« Vois-tu, ma douce amie, je désire que pour l’éternité, ton souvenir reste dans le coeur des hommes et des femmes de notre Terre. Europe sera le nom du continent englobant ta Grèce natale et l’ensemble des pays hyperboréens. »

Les feux du couchant embrasaient les quelques nuages qui parsemaient le ciel tandis que la Lune, énorme et blafarde, semblait émerger de l’horizon pour sa ronde nocturne. Zeus posa sa main sur le front de sa maîtresse et comprit que la vie la quittait imperceptiblement. Il la prit dans ses bras et, se penchant à son oreille, lui raconta, comme si elle l’ignorait, l’histoire de ce taureau aux cornes en croissant de lune qui lui avait permis, à lui, le Maître de l’Univers, de conquérir le coeur de la plus belle femme du monde.

Puis, sentant le dernier souffle venir, de sa main, il désigna la voûte céleste et de ses doigts tendus jaillit une gerbe d’étincelles qui grimpèrent à l’assaut des cieux et s’y fixèrent sous forme d’étoiles.

« Les hommes et les femmes qui lèveront les yeux vers le ciel, apercevront dorénavant le taureau à qui l’on doit notre amour. »

Europe eut cependant un dernier sursaut et désigna une étoile qui brillait plus que les autres :

« C’est elle qui symbolisera l’éclat de tes yeux qui m’ont séduit lorsque je t’ai rencontrée la première fois. »

Cette étoile si lumineuse, les astronomes l’ont appelée ALDEBARAN.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE 08/05/2022

Connaissance & Partage

VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL

Deuxième partie

PMDD DU 8 MAI 2022

Dans le chapitre précédent, nous avons vu que, lors de chaque fusion nucléaire, quatre noyaux d’atomes d’hydrogène se fusionnaient pour donner un noyau d’atome d’hélium avec perte de masse, laquelle est convertie en photons. Cette énergie est une application de la célèbre équation d’Einstein, E=mc2 qui énonce que l’énergie équivaut à la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière.

De fait, la masse du noyau d’hélium obtenue au terme de la fusion est un rien plus faible que la masse totale des quatre noyaux d’hydrogène présents au départ. C’est ainsi que 7 millièmes de la masse se sont transformés en énergie. Pour tenter de simplifier le processus on peut dire que quand le Soleil transforme 1 kg d’hydrogène en hélium, 7 grammes de matière se convertissent en énergie, ce qui représente l’équivalent de 200 heures de production d’un réacteur nucléaire de 900 mégawatts.

Comme à chaque seconde notre Soleil fait fusionner 600 millions de tonnes, il fournit 595 millions de tonnes d’hélium alors que 5 millions de tonnes sont converties en énergie. Cela veut-dire que le Soleil maigrit de 5 millions de tonnes par seconde…Cependant sa réserve d’hydrogène est tellement énorme que notre étoile n’a, jusqu’à présent, consommé que trois millièmes de sa masse initiale.

Contrairement à l’ampoule qui s’allume dès que l’on actionne l’interrupteur, l’énergie émise au coeur du Soleil ne jaillit pas instantanément à sa surface. Par exemple, une fois qu’un photon est émis, on pourrait croire qu’il file à la vitesse de la lumière jusqu’à la surface du Soleil !

Et bien non !

En réalité, un véritable parcours du combattant l’attend. A peine a-t-il franchi une fraction de millimètre, que la matière environnante l’absorbe puis le réémet mais pas forcément dans la direction de la sortie…puis le réabsorbe et ainsi de suite, le trajet passant par un nombre incalculable d’étapes. A chacune d’entre-elles, dans cet enfer surchauffé à plusieurs millions de degrés, les photons abandonnent un peu d’énergie et la température diminue progressivement en s’éloignant du coeur. Dans cette zone, dite « radiative », les trajets microscopiques des photons ressemblent à la marche d’un ivrogne titubant qui, effectuant des centaines de pas dans tous les sens, se retrouverait au final à quelques pas de son point de départ.

Les chercheurs ont ainsi calculé que l’énergie produite au centre du Soleil mettait 20 millions d’années pour parvenir à sa surface.

Au-dessus de la zone radiative, sur un tiers du rayon solaire, s’étend la couche supérieure de notre étoile dite « zone de convection ». La température est descendue à 2 millions de degrés et le transport d’énergie se fait suivant un mouvement vertical remontant à la surface au niveau de la photosphère où la température finale est de 5 500°.

A peine parvenus à la surface solaire, les photons sont alors libérés et peuvent s’élancer dans l’espace. Et c’est sur cette surface que l’on trouve des tâches noires et, encore au-dessus, la couronne solaire dont nous parlerons lors de la troisième partie.

(à suivre)

Bob

LÉGENDE MYTHOLOGIQUE - LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU (2)

Connaissance & Partage

LÉGENDE DE LA CONSTELLATION DU TAUREAU

Jeudi 5 mai Deuxième partie

La belle Europe est accueillie au royaume de Crète Zeus, le Maître de l’Olympe s’était transformé en taureau et paraissait si inoffensif que la belle Europe, la princesse de Phénicie, venait de grimper sur son dos. Aussitôt, le taureau se redressa et l’emporta vers les flots en direction de la Crête. Toute tremblante et hurlant pour que l’on vienne à son secours, Europe s’accrochait à ses cornes et seuls ses mollets furent mouillés. Au bout de quelques heures, le taureau et sa captive arrivèrent sur les côtes de la Crête gouvernée par le vieux roi de l’île.

« Tu vas te reposer quelques jours chez Astérios , le souverain Crétois dit Zeus à la jeune fille. Quant à moi, je dois me rendre sur l’Olympe. Je resterai avec toi jusqu’à demain matin et je reviendrai dans deux jours. »

Le roi de Crête fut enchanté d’accueillir le Maître de l’Olympe et sa nouvelle conquête qu’il hébergea dans ses plus beaux appartements. Au comportement du Dieu Suprême de l’Olympe, il comprit rapidement que la jeune fille était intouchable et qu’il ne convenait pas de tenter de la séduire.

Quant à la famille d’Europe, elle était dans tous ses états. Son père, alerté par les jeunes filles qui l’avaient accompagnée sur la plage au moment de son enlèvement, entra dans une violente colère et exigea de ses trois fils qu’ils partent à la recherche de leur sœur.

« Europe est la prunelle de mes yeux, le sang qui coule dans mes veines. Sans elle je ne puis vivre. Partez, sillonnez la terre entière s’il le faut mais, ne revenez pas sans elle. »

Les trois frères, escortés de nombreux soldats, s’en furent chacun de leur côté. La reine Théléphassa, contrariée par les propos de son mari qui condamnait ses fils à l’exil, décida de partir avec l’aîné Cadmos. Hélas, aucun des enfants ne trouva Europe et aucun ne revint en son pays. Ils restèrent là où le hasard les avait conduits et chacun fonda une cité ou donna son nom à un territoire.

Le roi ASTÉRIOS C’est ainsi que Cillix donna son nom à la Cillicie, au sud-est de l’Asie Mineure, Phoenix s’installa en Lybie et fut le héros éponyme de la Phénicie, quant à Cadmos, après la disparition de sa mère, il se fixa en Béotie et fonda la cité de Thèbes.

De son côté, royalement installée dans le palais du roi de Crète, Europe coulait des jours heureux et recevait régulièrement la visite de son amant. Elle conçut ainsi trois enfants et Zeus, à chaque naissance lui offrit un cadeau miraculeux. Lorsque son fils Minos naquit, le dieu des dieux lui apporta une lance qui ne jamais manquait son but. La naissance de Rhadamante fut suivie du don de Lælaps, un chien de chasse qui jamais ne perdait la trace de la proie qu’il poursuivait. Enfin, avec Sarpédon, Europe se vit offrir Talos, un géant de bronze qui chaque jour faisait le tour de l’île et chassait les étrangers qui voulaient accoster.

Mais que va devenir le couple Zeus-Europe ?

(à suivre)

Bob