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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

PETIT MOT DU DIMANCHE : LES FAUX POUVOIRS DE LA LUNE

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LES FAUX POUVOIRS DE LA LUNE

Pmdd du 29 octobre 2023

Tour à tour dieu ou déesse, souvent associée à la fertilité et à l’écoulement du temps, la Lune fait l’objet de nombreuses croyances. Certaines d’entre elles perdurent encore et conservent la poésie qui s’attache à cet étrange luminaire nocturne.

LA LUNE NOUS INFLUENCE BIEN …PUISQUE NOUS SOMMES COMPOSÉS D’EAU…

Vu l’influence que la Lune a sur les mers et les océans…un être humain ne peut pas y rester insensible : raisonnement logique puisque nous sommes constitués d’eau à 60% ! Et pourtant… C’est faux ! La force gravitationnelle n’est absolument pas dépendante de la composition d’un corps mais de sa masse et de sa distance…

Or, la masse d’un être humain n’est pas du même ordre que celle d’un océan. L’attraction gravitationnelle de la Lune est donc sans effet notable sur les êtres vivants. D’ailleurs, on peut aller plus loin dans ce comparatif car l’attraction lunaire est inférieure à la masse d’un moustique qui se pose sur notre bras. Image amusante : la Lune nous attire autant qu’un petit pois placé à 50 centimètres au-dessus de notre tête (1)

ON DORMIRAIT MOINS BIEN A LA PLEINE LUNE

On le sait, consulter longuement des écrans avant de se coucher nuit à la qualité du sommeil. Les citadins, sous l’influence de nombreuses sources lumineuses, se couchent plus tard et dorment moins que ceux qui vivent dans une zone plus obscure. Pour la Lune, son effet a été mesuré récemment par des neurophysiologistes de l’université de Washington. Ceux-ci rapportent que dans les trois à cinq jours qui précèdent la Pleine Lune les gens s’endorment en moyenne 30 minutes plus tard et dorment 46 à 58 minutes de moins qu’en dehors de ces périodes. Ceci tendrait à montrer que la période d’une dizaine de jours autour de la Pleine Lune aurait tout de même une certaine influence.

Une autre étude s’est intéressée aux enfants : Elle montre que, contrairement au mythe, il n’y a pas d’hyperactivité des 9 à 11 ans (âge de l’étude) au moment de la Pleine Lune.

DOIT-ON JARDINER AVEC LA LUNE ?

Cette question, qui fait chaque année les choux gras de la revue Rustica avec son spécial « Jardiner avec la Lune » est la meilleure façon de se fâcher entre amis. Certains affirment qu’il faut semer les tomates en « Lune montante » et les pommes de terre en « Lune descendante » (2). D’autres assurent qu’il faut tenir compte des « Rythmes du ciel » et du « Ballet des astres », se rapprochant ainsi des visions… astrologiques.

Pour les scientifiques, la force d’attraction de la Lune suit la loi de Newton, la même qui permet d’envoyer des fusées dans le système solaire et même beaucoup plus loin.

LES ACCOUCHEMENTS ET LA PLEINE LUNE

Si le débat autour de la Lune et du jardinage ne vous a pas privé de tous vos amis, n’hésitez pas à entamer la discussion sur les accouchements…Vous allez devoir lutter car la majorité des personnes, y compris celles travaillant dans les centres d’accouchements, affirment que « les maternités sont débordées au moment de la Pleine Lune ». Or, ceci est faux !

Une grande étude scientifique a été menée entre 1990 et 1999, à l’université des Appalaches aux Etats Unis. Elle a suivi jour par jour 70 millions de naissances et les a corrélées avec les phases de la Lune. Conclusion : aucun lien avec les phases lunaires. Une autre étude conduite en France par l’Inserm entre 1968 et 1982 sur 12 millions de naissances arrive au même résultat.

Modestement, lorsque j’ai passé mon examen pour obtenir mon diplôme universitaire de directeur de planétarium, avec trois collègues nous avons comptabilisé les naissances sur cinq ans dans trois maternités différentes : à Angoulême, Strasbourg et Nice. Résultats en tout point identiques aux travaux cités plus haut alors que dans un questionnaire rempli par les infirmières, celles-ci, en grande majorité, prétendaient le contraire.

(à suivre)

(1) Calculs réalisés par des astrophysiciens, les mêmes qui, par leurs calculs, envoient des fusées dans l’espace) et des hommes sur la Lune (encore elle !!!)

(2) Sans savoir ce que cela veut dire exactement d’ailleurs.

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : ON A DÉJÀ MARCHÉ SUR MARS …!

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AUX USA

ON A DÉJÀ MARCHÉ SUR MARS …!

Astro-notes du 25 octobre 2023

Nous sommes au début du XXème siècle et quoi de mieux pour les New-Yorkais en mal d’évasion qu’une expédition sur Mars pour satisfaire leur goût de l’aventure ou de voyages lointains ?

C’est possible, et pour quelques cents seulement.

Il suffit pour cela de se rendre à Luna Park, célèbre fête foraine de Coney Island. Là, une attraction originale attend l’amateur de sensations fortes. En effet, l’heureux possesseur d’un billet pour « Trip to Mars » peut s’installer à bord d’un astronef futuriste, soi-disant « propulsé par anti gravité ». On l’invite à attacher sa ceinture car le périple risque bien de provoquer quelques secousses

Des jeux savants de lumière, des bruitages, des crissements métalliques, une inclinaison de l’appareil monté sur rails, des balancements simulés et c’est parti pour la grande aventure. Dès le départ, des paysages martiens défilent aux hublots (en réalité des images peintes montées sur des rouleaux) et le voyage dure plusieurs minutes entrecoupées de fracas, de tumulte avant que l’aéronef ne se pose enfin dans un paysage pour le moins étrange, fait de stuc et de métal.

L’explorateur de la planète rouge est alors invité à détacher sa ceinture et à descendre pour rencontrer, dans le secret d’une grotte, de véritables Martiens… joués par des nains déguisés.

Saisissement garanti !

Personne n’est véritablement dupe mais il est agréable de renouer avec le plaisir enfantin du « comme si on y était »

Au bout du voyage, même si c’était pour de faux, chacun est persuadé d’avoir visité un peu de la planète rouge et ceci plus de cent ans avant Elon Musk. Pour lequel on peut se demander si les rêves de conquête martienne seront un jour exaucés de façon plus concrète…

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ANATOMIE D’UN NOUVEAU SYSTÈME PLANÉTAIRE

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TRAPPIST-1

ANATOMIE D’UN NOUVEAU SYSTÈME PLANÉTAIRE

PMDD du 22 octobre 2023

PS : Suite à une notification de l’Agence France Presse, je ne pourrai plus inclure de photos dans mes articles.

Voilà bien une interdiction qui va encourager le bénévolat…

Bob

Là-bas, à 1,5 million de km de nous, le James Webb Télescope observe en direction de l’étoile naine rouge Trappist-1. En effet, cette naine rouge, située à 40 années-lumière dans la constellation du Verseau, possède un cortège de 7 planètes qui a fait sensation lors de sa découverte en 2016 et 2017.

Moment intéressant car la planète la plus proche de l’étoile va passer derrière elle et disparaître le temps d’effectuer une demi-révolution. C’est lors de cette éclipse que le télescope va pouvoir mesurer dans l’infrarouge la lumière qui lui parviendra : celle de l’étoile et celle de la planète sur son bord. Quand cette dernière aura disparu, le télescope continuera à capter la lumière de la seule étoile. Il suffira de soustraire le flux lumineux de l’étoile pour trouver celui de la planète… Pas si simple car, cela équivaut à trouver quatre ampoules qui viendraient à s’éteindre sur 10 000 allumées.

Le télescope James Webb a relevé le défi grâce à sa sensibilité extraordinaire. Pierre Olivier Lagage, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique, nous rappelle les énormes progrès faits en astrophysique : « Les planètes de Trappist-1 ont été détectées grâce à des instruments au sol et notamment le satellite Spitzer dont le miroir principal mesure 80 cm de diamètre alors que le James Webb fait 6,5 m... » Et de compléter : « Avec une telle précision on peut déterminer s’il y a sur ces exoplanètes une atmosphère ou non. »

Au bout de cinq éclipses et 25 heures d’observation, le verdict tombe en mars 2023 : la planète b observée ne possède pas d’atmosphère… « On s’y attendait… » conclut Jacob Lustig-Yaeger, astrophysicien à l’université Johns Hopkins. Quatre mois plus tard, c’est au tour de l’exoplanète Trappist-c d’être analysée. Bouclant son orbite en un peu moins de 2,5 jours, elle fut scrutée pendant quatre de ses éclipses… sans que soit détectée la moindre atmosphère.

Ici ……représentation des 7 exoplanètes de Trappist-1

(Admirez la subtilité des contrastes de couleurs) !!!

Devant ces échecs relatifs, les scientifiques décident de changer de tactique. Comme certaines des 7 exoplanètes du système Trappist-1 présentent toujours la même surface au Soleil alors que l’autre est toujours plongée dans le noir, ils vont essayer de prouver qu’une éventuelle atmosphère pourrait atténuer la différence de température entre les deux surfaces : la partie chaude pouvant grâce à une éventuelle atmosphère « réchauffer » la surface froide.

Les premiers résultats des observations pourraient être publiés au printemps 2024.

Je ne manquerai pas de vous tenir au courant dès leur parution.

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : CONCOURS DE LONGEVITÉ AUTOUR DE MARS

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CONCOURS DE LONGEVITÉ AUTOUR DE MARS

Astro-notes du 19 octobre 2023

Comme annoncé lors de l’«Astro-notes » du 12 octobre, le 2 juin 2023, la sonde européenne Mars Express a fêté ses 20 ans passés dans l’espace. Sa mission est la deuxième plus longue de l’histoire en orbite autour de Mars. Toujours active, la sonde américaine Mars Odyssey reste la doyenne parmi les orbiteurs martiens.

Certaines sondes ont fait le tour de la planète rouge des dizaines de milliers de fois alors que d’autres n’en ont fait que quelques centaines.

Voici, les détails pour chacune d’elles avec son nom, son pays organisateur, sa durée en orbite, le nombre de révolutions réalisées et la date de son départ vers l’espace.

_ MARS ODISSEY USA 21 ans 9 mois 95 000 7 avril 2001

_ MARS EXPRESS ESA(1) 20 ans 4 mois 25 000 2 juin 2003)&1

_ MRO USA 17 ans 4 mois 80 000 12 août 2001

_ MAVEN USA 8 ans 10 mois 19 000 fin 2013

_ MANGALYAAN INDE 8 ans 10 mois 1 000 24 septembre 2014

_ TRACE GAS ORBITER ESA 6 ans 9 mois 25 000 14 mars 2016

_ HOPE JAPON 2 ans 5 mois 400 19 juillet 2020

_ TIANWEN CHINE 2 ans 5 mois 3 000 23 juillet 2020

(1) Agence spatiale européenne

Jusqu’à quand ces sondes resteront-elles dans l’espace ?

Cela dépendra de la capacité de chacune d’elles à recharger ses batteries, transmettre un signal vers les stations scientifiques qui les scrutent depuis notre planète et être capable de maintenir son orientation.

C’est ainsi que MARS ODISSEY a une espérance de vie possible jusqu’à fin 2025 avec comme facteur de risque le plus inquiétant le manque de carburant. Quant à MARS EXPRESS, son espérance de vie est estimée à 2030 avec comme facteur de risque l’usure de ses gyroscopes.

Bonne lecture

Bob

Commenté [RC1

PETIT MOT DU DIMANCHE : CHRONOLOGIE DE LA PLURALITÉ DES MONDES

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CHRONOLOGIE

DE LA PLURALITÉ DES MONDES

Ou, à la recherche des exoplanètes (1)

PMDD du 8 octobre 2023

Depuis que les humains ont compris que chaque étoile était « un soleil », une question cruciale s’est imposée : Ces autres étoiles avaient-elles, comme le Soleil, une cohorte de planètes gravitant autour d’elles ?

Voici les principales étapes qu’ont menées les astronomes de divers pays dans la recherche de ce qu’il est convenu d’appeler « les exoplanètes ».

1984

Découverte d’un disque protoplanétaire autour de l’étoile Bêta Pictoris à 63 années de lumière. Avec l’évolution des moyens techniques, une première planète Bêta Pictoris b est détectée en 2009 suivie d’une deuxième en 2O19 : Bêta Pictoris c.

1990

Lancement du télescope spatial Hubble dont le but principal consistait à découvrir ces planètes énigmatiques.

1992

Alexandre Wolszczan et Dale Frail annoncent la découverte de deux planètes rocheuses autour d’un pulsar, une étoile à neutrons qui tourne très rapidement sur elle-même. Les fortes radiations que l’étoile émet excluent toute hypothèse d’habitabilité.

1995

Les français Michel Mayor et Didier Quéloz détectent la première exoplanète autour de l’étoile 51 Pégasi qui, semblable au Soleil, se trouve à 50 années-lumière. Surprise : cette planète géante gazeuse, moitié moins massive que Jupiter, orbite tout près de son étoile Elle a été baptisée Dimidium, ce qui signifie « moitié » en latin.

C’est à ce moment-là que les scientifiques mettent au point un

« Compteur d’exoplanètes ».

2009 Lancement du télescope spatial Kepler, détecteur de transits planétaires.

2008 Compteur d’exoplanètes : 265

2011 Compteur d’exoplanètes : 550

2013

Publication de la première carte de la couverture nuageuse de l’exoplanète Képler-b découverte trois ans plus tôt par le télescope spatial Képler. Moitié moins massive que Jupiter, elle est une fois et demie plus grande. Des vents violents parcourraient sa surface !

2014 La première planète semblable à la Terre, située dans la zone habitable de son étoile (2) est détectée par Képler. Nommée Képler-f, elle est située à 500 années de lumière.

2015 Compteur d’exoplanètes : 1880

(1) Les exoplanètes sont les planètes orbitant autour d’autres étoiles que le Soleil.

(2) On appelle « zone habitable » la zone située à bonne distance d’une étoile où la vie pourrait être possible, bien entendu une vie telle que celle que nous connaissons sur Terre…

A suivre

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : LES DENTELLES DU CYGNE

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L’ASTRO-NOTES

Du 5 octobre 2023

LES DENTELLES DU CYGNE

Au début de son existence, l’Univers ne contenait pas une seule poussière car les atomes ont été fabriqués dans les premières étoiles massives puis dispersés dans l’espace à la mort de ces dernières lors de leur explo-sion en supernovae. Le processus perdure d’ailleurs encore de nos jours. L’un des plus beaux résultats de supernovae de l’hémisphère Nord est celui des Dentelles du Cygne dont l’étoile originelle a explosé il y a environ 10 000 ans. Sa masse devait être au moins dix fois celle du Soleil. Le gaz éjecté se répand toujours dans l’espace à quelque 150 km/s. Il occupe désormais une zone de 70 années-lumière.

Y A-T-IL UN AVENIR SUR MARS ?

D’après les scientifiques, c’est peu probable. Selon Francis Rocard, astrophysicien au Centre National d’Etudes Spatiales « L’atmosphère très ténue de la planète ne protège pas comme sur Terre des rayons cosmiques ». Or, rien que six mois de séjour sur la Lune exposeraient à la limite maximum de radiations autorisées pour les travailleurs des centrales nucléaires, soit une augmentation de 3% du risque de développer un cancer dans les vingt ans…

Faudrait-il n’envoyer vers la planète rouge que des personnes âgées… ?

VENGEANCE DIVINE OU MÉTÉORITE ?

Il y a 3600 ans, la ville de Tal el-Hammam disparut de la vallée du Jourdain. Depuis 2005, des archéologues fouillent le site à la recherche de son histoire : incendie, guerre, tremblement de terre…Quel événement pourrait expliquer la fin tragique de la cité ?

Selon une nouvelle étude américaine, une explosion cosmique en serait la cause. En décortiquant la « couche de destruction », strate de sédiments déposés lors de la catastrophe, les chercheurs ont mis au jour des indices d’extrêmes pressions et températures dépassant 2000° C : grains de quartz fracturés, iridium, poteries fondues, billes de fer ou de silice, le tout convergeant vers l’hypothèse de l’explosion d’une météorite.

Selon les scientifiques qui ont étudié le site, la destruction de Tal el-Hammam pourrait être à l’origine du récit de Sodome dans la Genèse, cette ville de la vallée du Jourdain qui aurait disparu sous une pluie de soufre et de feu envoyée par Dieu.

Je souffre de ne pas connaître la réponse…

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : LE MESSAGE DE LA LUMIÈRE

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LA SPECTROSCOPIE

LE MESSAGE DE LA LUMIÈRE

PMDD du 1er OCTOBRE 2023

Jean-Pierre Luminet (1) l’affirme « Tout ce que nous savons sur l’espace au-delà du système solaire… est connu à travers les photons qui ont frappé les télescopes depuis un siècle et dont la somme des énergies ne dépasse pas celle contenue dans une seule goutte de pluie frappant le sol. (1)

Qui n’a pas été émerveillé devant un arc-en-ciel ?

Pourtant la nature de ce phénomène est demeurée un mystère jusqu’à ce qu’Isaac Newton (1642-1727) arrive à démontrer que la lumière du Soleil n’est pas véritablement blanche mais le mélange de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Cette lumière, lorsqu’elle est déviée par les gouttes de pluie (ou par un prisme) se sépare en sept couleurs, allant du rouge au bleu. Newton donne à cet éventail de couleurs le nom de « spectre » du latin spectrum qui veut dire « apparence » ou « apparition ».

A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, les techniques pour décomposer la lumière, qu’on nomme alors « spectrométrie » s’affinent et donnent naissance à l’astronomie moderne. Les spécialistes notent que le spectre de la lumière stellaire est traversée de multiples rayures noires que l’on nomme alors les raies de Fraunhofer du nom de l’opticien et physicien allemand (1787-1826) qui les étudia. Leur position, leur nombre et leur aspect sont uniques pour chaque étoile et forment ainsi la signature des éléments chimiques qui la composent.

Fraunhofer démontra que chaque atome, chaque molécule absorbe une partie de la lumière émise et crée des séries de raies caractéristiques dans le spectre, toujours aux mêmes endroits, comme le ferait un code barre. Plus tard, les spécialistes démontrèrent que l’étude du spectre permettait de saisir le mouvement des objets célestes.

Ainsi, lorsqu’un objet lumineux s’éloigne de nous, son spectre se décale vers le rouge et vers le bleu si, au contraire, il se rapproche de nous. Cet effet a permis en 1929 à Edwin Hubble de démontrer que les galaxies qu’il étudiait s’éloignaient de nous, jetant ainsi les bases de l’univers en expansion. Enfin, on a aussi découvert que la lumière visible n’est qu’une toute petite portion des rayonnements qui existent dans l’univers. C’est ainsi que de nouveaux télescopes ont été mis au point pour capter les ondes invisibles que sont les ondes radio, les infrarouges, ultraviolets, les rayons gamma, tout ce qui forme ce que l’on appelle le « spectre électromagnétique ».

Ainsi, même si nous ne pouvons pas atteindre les étoiles, nous pouvons étudier l’Univers dans la plupart de ses dimensions, même si certaines, encore de nos jours sont assez mystérieuses comme l’est, par exemple, l’énergie noire…

Bonne lecture

Bob

(1) Directeur de recherche au CNRS. Rédacteur de « Bonnes nouvelles des étoiles » et co-auteur avec Hubert Reeves de « Dialogue sous les étoiles ».

PETIT MOT DU DIMANCHE : FAUT-IL REVOIR LA NOTION DE « planète » ?

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FAUT-IL REVOIR LA NOTION DE « planète » ?

PMDD du 24 septembre 2023

C’est un feu qui ne finit pas de s’éteindre…Le moindre souffle, la moindre petite brise sur des braises encore tièdes, et voilà ressurgir des flammes que l’on pensait définitivement éteintes.

Dix-sept-années ont passé depuis l’assemblée générale de l’Union Astronomique Internationale (UAI) qui fut l’AG la plus médiatisée de toutes…Celle-ci s’est conclue par une décision historique : la qualification de Pluton en « Planète naine ».

Quel tollé à travers le monde ! Combien d’astronomes, souvent amateurs, débutants d’ailleurs, se sont insurgés et pris la brave planète sous leur aile. Comment, qui ose déclasser la dernière planète découverte ? De quel droit ces savants fous osent-ils s’attaquer à ce monde perdu dans les fin fonds de notre système solaire ?…

Selon l’UAI, pour être planète, un astre doit « être en orbite autour du Soleil », avoir une « forme ronde » et « avoir nettoyé son orbite afin d’y être seule ». C ‘est ce troisième critère qui manque à Pluton qui est entouré de plusieurs petits astres de la ceinture de Kuiper comme « Eris », « Makémaké », ou « Hauméa » par exemple.

Cependant, la controverse s’éternise.

Certains scientifiques réputés en viennent à bouder quelques collègues et consoeurs avec lesquels ils ont ce point de désaccord. Pourtant, derrière cette querelle de spécialistes qui a de quoi faire sourire, se cache une question fondamentale : que met-on réellement derrière le terme de « planète » ?.

Selon Mike Brown de l’Institut de technologie de Californie : « Il ne s’agit pas d’une banale question de sémantique mais bien de classification qui est, depuis toujours, au coeur du travail scientifique ».

Il faut dire qu’au fil du temps et des découvertes, le terme planète a déjà plusieurs fois changé de signification. A l’origine, il était utilisé pour qualifier les astres qui, sur la voûte céleste, semblent se déplacer par rapport aux étoiles situées en arrière-plan (1). Ainsi, pour nos aïeux de l’Antiquité, Mars, Jupiter, le Soleil et la Lune étaient des planètes mais pas la Terre. Ceci témoignait d’une vision géocentrique de l’Univers avec, en son coeur, une Terre unique en son genre et des astres qui lui tournent inlassablement autour.

Puis surviennent aux XVIe et XVIIe siècle la révolution copernicienne et les observations de Galilée et autres astronomes de son temps qui mettent en évidence une réalité nouvelle : Le Soleil est au centre de son système.

La définition de la notion de planète se modifie alors et désigne n’importe quel astre tournant autour du Soleil, excepté les comètes déjà connues à l’époque et qui représentent une activité bien particulière avec leur brusque disparition …et leur retour hypothétique.

Dans les siècles qui suivent, grâce aux télescopes on découvre de nouvelles planètes : Uranus, Neptune puis, enfin, Pluton. Vient ensuite la découverte de nombreux astres, bien plus petits que l’on appelle astéroïdes, ce qui signifie « astre en forme d’étoile ».

Par contre, dans les années 1990, les scientifiques mettent en évidence la présence d’une multitude de corps dans une région située au-delà de Neptune. Un astre surtout fait débat. Il s’agit de Sedna, le plus gros objet découvert depuis Pluton. Alors que certains la nomment déjà « la dixième planète du système solaire » d’autres se montrent plus prudents car Sedna peut, dans sa trajectoire, s’éloigner extrêmement loin du Soleil.

C’est le débat sur la classification de Sedna qui a entraîné le conseil de l’UAI à provoquer une assemblée générale dont le thème portait sur la Notion de planète ». Mais sa conclusion qui excluait Pluton des « planètes principales » n’est pas close et le monde scientifique est encore divisé…comme nous le verrons lors du prochain PMDD.

Bonne lecture

Bob

(1) Planétas = astre errant

ASTRO-NOTES : COUP DE FOUDRE AU POLE DE JUPITER

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ASTRO-NOTES

Jeudi 21 septembre 2023

COUP DE FOUDRE AU POLE DE JUPITER

Sous l’oeil de la caméra Junocam de la sonde Juno, un éclair orageux s’est récemment allumé au pôle nord de Jupiter. Ce qui semble une anomalie s’explique en réalité très bien car les spécialistes savent que la foudre sur la planète géante est assez similaire à celle que l’on connaît sur la Terre à une différence près : sa localisation. Sur Jupiter, il n’y a jamais de foudre au niveau de l’équateur. C’est aux pôles que les chances de l’observer sont les plus fortes.

DIMORPHOS, FAÇON PUZZLE

Rappelez-vous « l’Astro-Notes du 24 novembre 2022 » dans lequel je vous parlais du contact, le 27 septembre dernier, entre la sonde Dart et l’astéroïde Dimorphos. Sachez que ce choc terrible a eu des conséquences : 137 gros rochers ont été arrachés à l’astéroïde et le plus gros mesure 7 mètres alors que 15 autres dépassent les 4 mètres. La masse totale de ces rochers est estimée à 5000 tonnes soit 0,1% de la masse de l’astéroïde et ils continuent à tourner autour du soleil.

QUE CONTIENT UNE GOUTTE D’EAU DOUCE ?

Si l’on aplanissait tous les reliefs de la Terre, l’eau recouvrirait la surface d’une couche de 3 kilomètres d’épaisseur. Sachez que 97,5% de l’eau de notre planète est salée. On la trouve dans les océans, les mers et dans certaines nappes souterraines. Pour sa part, l’eau douce ne représente que 2,5 % du volume global.

Les glaciers représentent 68,7 % de cette eau douce, les nappes phréatiques 30,1 %, le permafrost 0,8 % et les eaux de surface et atmosphériques 0,4 %.

LE FOND DES MERS EST FRAIS

Au mois de janvier, la température de l’Atlantique variait entre 5°C sur les côtes islandaises et 28°C au large de la Guyane. Cependant, ces données concernent les eaux de surface. Quel que soit l’océan, la lumière est absente à partir d’une centaine de mètres de profondeur, et il commence à faire froid.

Dès 1500-2000 mètres, les températures s’uniformisent et se stabilisent entre 0 et 3° C. La profondeur moyenne des océans étant de 3 700 à 3 800 mètres, la température moyenne est évaluée à 3,5°C.

EXISTERAIT-IL UNE PLANÈTE AU-DELÀ DE NEPTUNE ?

Le système solaire aurait pu capturer une planète géante et la conserver bien au-delà de Neptune. Une étude récente montre que les chances d’un tel scénario ne sont pas nulles. De plus, il faut savoir que les discussions vont bon train parmi les professionnels pour rétablir Pluton parmi les planètes…normales. En effet, dans le public du monde entier, beaucoup n’ont pas apprécié son déclassement en planète naine. Les « Plutophiles » seraient plus nombreux que les « Plutophobes ».

Le système solaire qui, officiellement compte 8 planètes, pourrait en regrouper 9, voire 10.

Affaires à suivre donc…

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : OBSERVER LA VOÛTE CÉLESTE ?

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OBSERVER LA VOÛTE CÉLESTE ?

Pas si simple !

PMDD du 17 septembre 2023

Admirer le ciel de nuit et se faire plaisir sans recourir à des instruments d’optique onéreux n’est possible qu’en suivant quelques conseils.

Tout d’abord, il faut savoir que seulement 33% de la population française est encore en mesure de voir la Voie Lactée. « La nuit disparaît peu à peu » souligne Patrick Lécureuil, médiateur scientifique et auteur de Débuter en astronomie (1). De fait, il devient difficile d’observer le ciel nocturne tant la pollution lumineuse, causée par l’éclairage public, est envahissante. En 25 ans, elle a augmenté de 94% dans l’hexagone. Les meilleurs lieux d’observations se trouvent donc, par conséquent, dans les régions les moins peuplées : le Lot, le Massif Central, les Cévennes, le centre de la Corse, le Triangle noir du Quercy ainsi qu’en altitude.

Le site Internet Light Pollution Map permet de connaître la qualité du ciel à l’endroit où l’on se trouve et de dénicher les zones sombres à proximité.

Il est nécessaire de réduire la pollution lumineuse pour retrouver des zones sombres. Depuis quelques années, la prise de conscience de l’impact écologique, économique et astronomique de cette pollution est réelle. De nombreuses communes françaises ont pris des mesures de protection, notamment les 722 ayant reçu le label « Villes et villages étoilés » grâce à des installations dans leurs rues de lampadaires à éclairage dirigé vers le sol ou se déclenchant au mouvement ou encore en prévoyant la fin de l’éclairage de monuments en seconde partie de nuit.

Ces sites modèles sont souvent estampillés RICE, ce qui signifie « Réserve Internationale de Ciel Etoilé ».

On en compte quatre dans notre pays : Le Pic de Midi de Bigorre dans les Pyrénées, le Parc National des Cévennes, celui du Mercantour et le parc naturel régional de Millevaches en Limousin.

Dans ces zones sombres, on peut repérer à l’oeil nu des astres parmi ceux qui brillent le moins comme, par exemple, la nébuleuse d’Orion ou la galaxie d’Andromède. Par les nuits sans lune et débarrassées de toute pollution lumineuse, la bande blanche de la Voie Lactée devient visible sans l’aide d’aucun instrument.

Songez enfin que la plupart des étoiles que nous voyons dans un ciel débarrassé de toute pollution lumineuse sont âgées d’environ 1 000 ans car c’est le temps que met leur lumière à nous parvenir. Pour les plus lointaines il faut utiliser un instrument pour les dénicher…

Bonne lecture

BOB

(1) Edition De Boeck Supérieur- 2022

PETIT MOT DU DIMANCHE : POURQUOI Y A-T-IL PERIODIQUEMENT

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POURQUOI Y A-T-IL PERIODIQUEMENT

DES « ETOILES FILANTES » ?

PMDD du 10 septembre 2023

Une étoile filante est un petit débris rocheux provenant de l’espace et qui, passant près de notre planète, est attiré par son énorme masse et tombe sur elle à grande vitesse. Lorsque ce débris s’approche du sol, il entre en frottement avec notre atmosphère, ce qui provoque son échauffement et son éclat plus ou moins discret. Il ressemble alors à « une étoile qui file dans le ciel ».

Mais d’où viennent ces débris ?

Leur origine est diverse : ils peuvent provenir du heurt plus ou moins violent entre deux corps rocheux comme entre deux astéroïdes ou deux météorites, ou de résidus variés. Par contre, pour les « pluies d’étoiles filantes », comme celles du mois d’août, il s’agit de la rencontre entre notre planète et d’anciennes queues de comètes qui sont constituées de milliards et de milliards de résidus rocheux. Comme la trajectoire de certaines comètes est régulière, cette traversée est prévisible.

C’est un problème de mécanique céleste et une histoire entre la Terre, le Soleil et certaines comètes.

Rappelons le trajet d’une comète. Lorsqu’elle s’approche du Soleil, la chaleur fait que son sol rocheux se délite superficiellement, libérant gaz et poussières. Avec la vitesse se déploie donc à l’arrière de la comète des milliards de particules rocheuses et une masse imposante de gaz. C’est ainsi que se forment les deux queues cométaires: une queue de poussières courbe et une autre de gaz rectiligne (1).

La queue de gaz est bleutée et très discrète. Dans le cas des « étoiles filantes », c’est la queue de poussières qui entre en jeu, la queue de gaz restant très discrète. Comme, dans certains cas, la comète passe et repasse autour du Soleil sur des périodes plus ou moins longues, la queue de poussières suit le Soleil et possède une trajectoire régulière et bien connue des astronomes.

Notre planète a donc rendez-vous régulièrement avec ces queues cométaires qu’elle traverse à intervalles réguliers. Dans le cas des étoiles filantes du mois d’août, la Terre traverse la queue de la comète Swift-Tuttle (1).

On les appelle également les Perséides parce que à cette époque de l’année la Terre, dans sa ronde incessante autour du Soleil, semble se diriger, en fond de ciel, vers les étoiles de la constellation de Persée. En regardant, à la nuit tombée dans sa direction on peut assister au spectacle de la pluie des « Perséides ».

De la même façon que les « Léonides » qui ont lieu en novembre semblent provenir de la constellation du Lion. Existent également les Quadrantides de début janvier, les Lyrides d’avril, les Aquarides de mai, les Ariétides de juin, les Capricornides d’août, les Draconides et les Orionides d’octobre, les Taurides, les Andromédides, les Géménides et les Ursides de décembre. Tout dépend, bien entendu, de l’éclairage public et de la présence ou non de la lune.

Bonne lecture

Bob

(1) Courbure due à la masse, même infime, des poussières.

(2) Du nom de ses deux découvreurs.

PETIT MOT DU DIMANCHE : A VOIR DANS LE CIEL DE CET ÉTÉ

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A VOIR DANS LE CIEL DE CET ÉTÉ

PMDD du 18 juin 2023

JUILLET

LUNE

PLEINE LUNE Lundi 3

DERNIER QUARTIER : Lundi 10

NOUVELLE LUNE : Lundi 17

PREMIER QUARTIER : Mercredi 26

PLANETES

JUPITER : Vous pourrez découvrir la plus grosse planète du système solaire le matin du mercredi 12 à l’est, juste à droite d’un fin croissant de Lune.

VENUS : Le jeudi 20, à l’est et toujours le matin, Vénus est juste sous un très fin croissant de Lune.

ETOILES

Le vendredi 28 avant le lever du Soleil, à l’horizon sud, la nuit, trouvez la Lune, peu après sa plénitude et juste à sa droite l’étoile Antarès du Scorpion.

AOÛT

LUNE

PLEINE LUNE : Mardi 1er

DERNIER QUARTIER : Mardi 8

NOUVELLE LUNE : Mercredi 16

PREMIER QUARTIER : Jeudi 24.

Samedi 19 : Belle lumière cendrée de la Lune dans le ciel du soir.

Une fois que vous aurez repéré les planètes Vénus et Jupiter en juillet, attachez-vous à les suivre, jour après jour. C’est la meilleure façon de se repérer dans le ciel…et de les retrouver en août…et les mois suivants.

Bonnes observations et bonnes vacances

Bob

ASTRO-NOTES : ITER CHERCHE A IMITER LE SOLEIL

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ITER CHERCHE A IMITER LE SOLEIL

Astro-note du 15 juin 2023

Dernier chapitre

Comme on l’a vu lors du chapitre précédent, c’est en Californie que, le 5 décembre 2022, qu’a été franchi le seuil d’ignition qui permet « d’égaler les étoiles » au niveau de la production d’énergie.

Ce jour-là, au moyen de 192 lasers concentrés sur une bille de la taille d’un grain de poivre, l’équipe du National Ignition Facility (NIF) à Livermore, en Californie, est parvenu à produire 3,15 mégajoules d’énergie pour 2,1 injectés. Un rendement de 150 % tenu cependant une infime fraction de seconde.

Selon Alain Bécoulet, il y a deux façons de confiner un plasma (1) pour y enclencher une réaction de fusion nucléaire. La première méthode, mise en ordre au NIF, consiste à le chauffer et le comprimer intensément afin qu’elle se rapproche de ce qui se passe au centre du Soleil. A ceci près que, dans notre étoile, c’est l’énorme masse qui compresse la matière et non des lasers comme dans nos laboratoires.

Selon Alain Bécoulet, « La fusion à confinement inertiel a été développée pour tester la physique des explosions dans les armes nucléaires. Elle n’a aucune vocation à produire de l’énergie en continu. S’appuyer donc sur elle pour concevoir un réacteur me semble très difficile. »

La seconde méthode, dite du confinement magnétique, est celle qui a été choisie par ITER. C’est celle des « tokamaks ». Le mot est une contraction du russe « toroïdalnaïa Kameras magn-itnymi katushkami autrement dit « chambre toroïdale à bobines magnétiques ». C’est l’instrument phare des recherches sur la fusion nucléaire depuis les années 1950. La raison en est simple : pour déclencher une production nette d’énergie par une réaction de fusion dans un plasma, il faut que le produit de sa température, de sa densité et de son temps de confinement dépasse un certain seuil.

Au NIF, l’exploit a été réalisé au prix d’une compression gigantesque de la matière, mais sur un temps très court. Pour bénéficier d’une source d’énergie pérenne, il faudra allonger nettement le temps de confinement du plasma, tout en augmentant sa température afin de compenser une moindre densité. Selon Alain Bécoulet « Pour ITER, on parle d’un plasma à 150 millions de degrés, c’est à dire 10 fois la température au coeur du Soleil. » Bine entendu, aucune bouteille ne peut contenir une substance à une telle température.

Mais comme un plasma est composé de particules chargées, on peut s’appuyer sur des champs magnétiques pour le contrôler. Par exemple, en le faisant tourner en rond dans une chambre toroïdale entourée de bobines. Iter est donc un tokamak mais, et de loin, le plus grand du monde. Perchés à 60 m de haut, deux ponts roulant affichant chacun une capacité de 750 tonnes témoigne des énormes structures qui sont déplacées ici. Le tokamak possède un volume impressionnant. L’un des neuf secteurs de l’instrument déjà en place mesure 30 m de haut sur 30 de large. Une fois terminé, il pèsera 23 000 tonnes, c’est à dire 3 fois la Tour Eiffel.

« Iter n’est pas un réacteur, mais une expérience qui doit démontrer que nous sommes capables de maîtriser un plasma de fusion. » rappelle Alain Bécoulet. « Ce n’est qu’après qu’un prototype pourra être construit. ».

Soyons patients donc !

Bonne lecture

Bob

(1) Sous certaines conditions de température et de pression, la matière forme un plasma, un fluide composé d’ions et d’électrons.

PETIT MOT DU DIMANCHE : LES 12 HOMMES QUI ONT FOULÉ LE SOL DE LA LUNE

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LES 12 HOMMES QUI ONT FOULÉ LE SOL DE LA LUNE

Pmdd du 11 juin 2023

NEIL ARMSTRONG (1930-2012). Mission Apollo 11 : 16-20 juillet 1969

Premier homme à fouler le sol de notre satellite, il y est resté près de 2 h 30. C’est lui qui a pris toutes les photos, raison pour laquelle il n’apparaît sur presque aucune.

BUZZ ALDRIN ( 1930). Mission Apollo 11

Détenteur du record des sorties dans l’espace, ce spécialiste des rendez-vous spatiaux a testé les différentes façons de marcher sur la Lune.

PETE CONRAD ( 1930-1999). Mission Apollo 12. 14 -24 novembre 1969

Pilote hors pair, il a réussi le premier un atterrissage de précision sur la Lune et retrouvé la sonde de Surveyor 3

ALAN BEAN (1932-2018). Mission Apollo 12.

« Ne venez jamais sur la Lune sans un marteau… » prévient-il…Cet outil lui a permis de sauver la station scientifique qu’il devait déployer.

ALAN SHEPARD (1923-1998). Mission Apollo 14 (1). 31 janvier-9 février 1971

Vétéran du programme Mercury, il est l’homme le plus âgé à avoir marché sur notre satellite. De plus, il a réussi l’atterrissage le plus précis (à 30 mètres près…).

EDGAR MITCHELL (1930-2016). Mission Apollo 14.

Son sens de l’orientation aurait sans doute permis de trouver le cratère Cone qu’il devait explorer. Mais Shepard ne l’a pas écouté…

DAVID SCOTT (1952). Mission Apollo 15. 26 juillet-7 aoùt 1971

Pour sa mission, il a choisi le site le plus spectaculaire et le plus difficile d’accès, au pied des montagnes de plus de 3000 m de haut.

JAMES IRWIN (1930-1991). Mission Apollo 15.

Déshydraté après trois sorties en scaphandre, il fut victime d’une arythmie cardiaque qui lui sera fatale en 1991.

JOHN YOUNG (1930-2018). Mission Apollo 16 : 16-27 avril 1972

C’est lui qui a piloté le plus grand nombre de vaisseaux spatiaux différents à savoir quatre dont le module lunaire.

CHARLES DUKE (1935). Mission Apollo 16.

Il reste à ce jour le plus jeune astronaute sur la Lune. Il est également détenteur du record de saut en hauteur sélène avec 81 cm.

EUGENE CERNAN (1934-2017).Mission Apollo 17. : 7-19 décembre 1972

Rentré dans le LEM après Schmitt, le commandant d’Apollo 17, c’est lui qui a effectué le 14 décembre 1972, le dernier pas sur la Lune.

HARRISON SCHMITT (1935). Mission Apollo 17.

Ce géologue est le seul scientifique à avoir exploré le satellite naturel de la Terre.

ET POUR FINIR…

Durée cumulée du séjour sur la Lune des six équipages d’ Apollo 11 à 17:

12 JOURS, 11 HEURES ET 36 MINUTES

(1) Vous remarquerez que manque Apollo 13. Un incident technique, en avril 1970, n’a pas permis à son équipage de se poser sur la Lune. Ne figurent également sur cette liste que les 12 hommes ayant foulé le sol de la Lune alors que l’équipage était formé de 3 astronautes, donc 18 sur les six missions. En effet, à chaque descente sur le sol sélène, un astronaute restait en orbite autour de notre satellite et attendait ses deux collègues à leur retour de leur expédition.

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : ITER : UNE ETOILE DOIT S’ALLUMER SUR LES BORDS DE LA DURANCE

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ITER : UNE ETOILE DOIT S’ALLUMER SUR LES BORDS DE LA DURANCE

ASTRO-NOTES du 8 juin 2023

(Premier chapitre)

Voici un siècle que l’humanité connaît le secret de l’énergie des étoiles : la fusion nucléaire. Et s’il était temps, désormais, de la domestiquer ?

Près du village de Saint-Paul-lez-Durance, (Bouches du Rhône) physiciens et ingénieurs de plus de trente pays vont tenter l’exploit. Là, plusieurs immenses bâtiments se construisent à la fois. Cinq cent entreprises interviennent sur le site où « Nous espérons réaliser notre première expérience de fusion nucléaire vers 2035 » confirme le physicien Alain Bécoulet.

Depuis 2005, sur un site de 180 ha dont une bonne moitié est laissée aux bons soins de la nature avec ses chauve-souris barbastelles et ses scarabées, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie, les Etats-Unis et l’Union Européenne travaillent ensemble pour tenter de domestiquer la plus puissante source d’énergie qui soit : « Celle qui fait briller le Soleil depuis 4,5 milliards d’années » s’enthousiasme Alain Bécoulet, le responsable de toute l’ingénierie du projet.

Si ce scientifique de renom s’est engagé dans l’aventure de la fusion il y a plus de trente-cinq ans, c’est autant par gout des équations compliquées que pour leurs promesses bien concrètes : « La fusion nucléaire de 1 gramme d’hydrogène en hélium produirait autant d’énergie que la combustion de 8 tonnes de pétrole. Et ceci, sans émettre de gaz à effet de serre ! »

En effet, la réaction de fusion de l’hydrogène en hélium va puiser au coeur de la matière. Alors que la combustion chimique détruit et crée des molécules libérant de l’énergie en réarrangeant des assemblages d’atomes, la combustion nucléaire modifie les édifices de protons et de neutrons. Comme l’avait compris en son temps l’astrophysicien britannique Arthur Eddington (1882-1944) ainsi

que le Français Jean Perrin (1870-1942) à la même époque, la réaction nucléaire transforme les noyaux atomiques eux-mêmes.

Bien sûr, pour déclencher cette réaction…il faut payer le prix. C’est à dire, dépenser de l’énergie pour précipiter violemment les noyaux les uns contre les autres. C’est tout le défi de la mise au point d’un réacteur à fusion nucléaire : il faut qu’il puisse produire, en continu, plus d’énergie qu’il n’en consomme pour entretenir la réaction.

C’est en Californie que vient d’être franchi, le 5 décembre 2022 et ce pour la première fois ce seuil symbolique, dit « seuil d’ignition ».

Nous en reparlerons dans le deuxième chapitre.

Bonne lecture

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : D’APOLLO A ARTÉMIS (1)

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D’APOLLO A ARTÉMIS (1)

PMDD du 4 JUIN 2023

(chapitre 1)

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis qu’un humain a foulé le sol de la Lune au cours de la dernière mission Apollo en 1972. La NASA ne part donc pas de zéro avec le programme Artémis. Cependant, il va falloir réapprendre à apprivoiser l’environnement lunaire pour aller plus loin et y séjourner plus longtemps.

Rappelons-nous cependant…

Nous sommes en 1972…

Alors qu’il vient de regagner l’orbite lunaire après avoir passé trois jours à arpenter la surface de notre satellite naturel à bord d’Apollo 17, l’astronaute et géologue américain Harrison Schmitt bout de colère. En effet, par radio il a entendu le président Richard Nixon déclarer : « C’est peut-être la dernière fois, dans ce siècle que des hommes marchent sur la Lune. ». Optimiste, il pensait peut-être que le programme Apollo n’allait pas s’arrêter de sitôt ! Se doutait-il que l’on devrait attendre plus de cinquante ans avant d’espérer voir d’autres astronautes reprendre le même chemin qui l’avait amené si loin de la Terre ?

Jusqu’à présent douze hommes ont déjà foulé et admiré les paysages à la fois magnifiques et désolés de l’astre de la nuit. Tous américains. Ils ont passé près de 80 heures hors de leurs vaisseaux respectifs à étudier cet autre monde distant de 384 000 km. Ils y sont allés pour devancer les Soviétiques, dans une course lancée en 1961 par le président américain John Fitzgerald Kennedy.

Et pour cela les américains ont tout inventé : les moteurs, les fusées, les vaisseaux et les techniques pour les piloter jusqu’à leur objectif. Après plusieurs projets, une architecture a été retenue pour ce qui allait devenir le projet APOLLO : le « Tout en un ». Autrement dit : « chaque mission allait devoir s’accomplir en un seul lancement. »

Le pilier sur lequel ce schéma a été bâti, c’est la gigantesque fusée Saturne 5 : 111

mètres de haut, 10 mètres de diamètre et 3000 tonnes au décollage.

Capable d’expédier 45 tonnes autour de la Lune. Elle permettait d’embarquer à la fois le vaisseau de croisière nécessaire à la traversée spatiale de quatre jours et le vaisseau destiné à se poser sur la Lune. Après une subtile manoeuvre, deux des trois hommes de l’équipage allaient imprimer l’empreinte de leurs bottes dans le régolite lunaire.

Ainsi, après quelques années de mises au point et plusieurs missions préparatoires, le 16 juillet 1969, la mission Apollo 11 s’élançait de la base de Cap Canaveral en Floride. A bord de la capsule : Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins. Le 21 juillet Armstrong puis Buzz Aldrin descendent par l’échelle de leur module Eagle et deviennent les premiers hommes à marcher sur la Lune, dans la partie sud de la mer de la tranquillité.

Avant de poursuivre sur le programme ARTEMIS, je vous proposerai, dans le prochain PMDD, de rappeler pour les honorer, le nom des 12 astronautes qui ont foulé le sol lunaire.

(à suivre donc)

Bob

(1) Artémis, dans la mythologie grecque est la déesse de la Chasse et la soeur d’Apollon, le dieu des Arts et de la Culture. D’où le rapprochement du nom des deux missions.

ASTRO-NOTES : TCHELIABINSK OU LA CHUTE D’UN FRAGMENT

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TCHELIABINSK OU LA CHUTE D’UN FRAGMENT

ÉCHAPPÉ d’UN ASTÉROÏDE

ASTRO-NOTES DU 1er Juin 2023

Aucune observation n’avait anticipé ce qui s’est produit le 15 février 2013 dans l’Oural. De nombreuses caméras ont pourtant réussi à filmer les quelques secondes où un météore a traversé le ciel et l’a illuminé d’un flash plus brillant que le Soleil. Une énorme explosion a été entendue, suivie d’autres plus petites.

L’onde de choc a déséquilibré des milliers de personnes qui venaient de commencer la journée dans la ville de Tcheliabinsk, ville d’un million d’habitants, et ses alentours. Les vitres de centaines de bâtiments se sont brisées. Environ 1000 personnes ont été blessées, principalement touchées par des débris de verre.

Comme pour la Toungouska, l’objet n’a pas touché le sol et n’a pas laissé de cratère d’impact. Après une entrée dans l’atmosphère à la vitesse de 17 km/s, il s’est désintégré à 23 km d’altitude.

Les calculs in-diquent que le bolide mesu-rait quelques 20 mètres et qu’il a libéré une énergie équivalant à 440 000 ton-nes de TNT, soit, environ 30 fois la puis-sance de la bombe d’Hiro-shima.

Il s’agit du plus grand ob-jet qui soit entré dans l’atmosphère terrestre depuis l’événement de la Toungouska.

Les spécialistes estiment qu’il avait la même trajectoire qu’un astéroïde de 2 km de diamètre ce qui leur laisse penser qu’il s’en est détaché. Quelques fragments ont été récupérés, notamment un morceau de 600 kg qui a brisé la glace du lac de Tchebarkoul.

Un nuage de débris engendré par l’explosion est resté dans l’atmosphère et a été suivi par des satellites. En quatre jours, ce panache a fait le tour de la planète. Il n’a définitivement disparu que quelques mois plus tard.

Bonne lecture

(Bob)

PETIT MOT DU DIMANCHE : D’OÙ VIENT L’ÉNERGIE DU SOLEIL ?

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D’OÙ VIENT L’ÉNERGIE DU SOLEIL ?

PMDD du 28 mai 2023

La grande majorité des étoiles tire son énergie de la fusion nucléaire de l’hydrogène. La plupart, comme le Soleil peuvent ainsi briller pendant des milliards d’années. Nous sommes entièrement dépendant de cette lumière.

Voici, d’étape en étape ce qui se passe dans notre astre du jour, du coeur à sa surface.

LE COEUR : Zone de la fusion nucléaire.

C’est dans cette fournaise, à plus de 15 millions de degrés, confinée par une pression de 200 milliards de bars, qu’est produite l’énergie de notre étoile au coeur de laquelle baignent des milliards de milliards de milliards…de noyaux d’hydrogène. Chaque seconde, 700 millions de tonnes de ces noyaux sont convertis en 695 millions de tonnes de noyaux d’hélium. Les 5 millions de tonnes manquantes sont transformées en photons très énergétiques, appelés rayons gamma (1).

LA ZONE RADIATIVE

Plus on s’élève vers la périphérie du Soleil, plus la température baisse. Lorsque celle-ci passe sous les 8 millions de degrés, la fusion nuclé-aire cesse : les noyaux d’hydrogène ont trop froid !…

Les photons produits dans le coeur du Soleil tentent de se frayer un chemin vers la surface de l’étoile, dans la soupe de particules et de noyaux atomiques, zone que l’on appelle « plasma ». Mais le chemin est difficile, ces photons sont sans cesse absorbés puis réémis et mettront jusqu’à un million d’années avant d’arriver à la surface de l’étoile. Ils perdent ainsi beaucoup d’énergie. La température continue de baisser.

ZONE CONVECTIVE

Sous les 2 millions de degrés, le plasma connaît de vastes mouvements de convection. Le fluide solaire entre en ébullition. La température et la densité chutent. Dans la fine couche de 500 km qui enveloppe la zone convective, zone que l’on appelle la photosphère, la température n’est plus que de 5 500°. La densité est maintenant assez faible pour que les photons s’échappent. Leur énergie se situe désormais principalement dans le domaine visible. ENFIN, LE SOLEIL BRILLE !

QU’EN EST-IL DES AUTRES ÉTOILES ?

La quantité d’énergie émise par une étoile dépend de sa taille et de sa température.

- Les étoiles les plus froides consomment leur réserve d’hydrogène en plusieurs dizaines de milliards d’années et rayonnent essentiellement dans l’infrarouge.

- Les étoiles chaudes ont une existence beaucoup plus courte : Quelques millions d’années et leur maximum d’émission se situe dans l’ultraviolet.

- Entre les deux, le Soleil a une durée de vie de 10 milliards d’années et brille surtout dans le visible. Agé de 5 milliards d’années, il est donc à la moitié de sa vie…

(1) Cela signifie donc que notre Soleil maigrit de 5 millions de tonnes par seconde. Ne vous inquiétez pas : ce n’est pas de maigreur qu’il va mourir…

Bonne lecture

Bob

ASTRO-NOTES : L’ÉVÈNEMENT DE LA TOUNGOUSKA

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ASTRO-NOTES

25 mai 2023

L’ÉVÈNEMENT DE LA TOUNGOUSKA

La catastrophe qui s’est produite le 30juin 1908 à 7 h 14 reste une énigme.

Dans une région quasiment inhabitée, à 800 km au nord-ouest du lac Baïkal, en Sibérie orientale, 60 millions d’arbres ont été soufflés sur une superficie de 2 000 km2. Des éleveurs de rennes ont trouvé leurs troupeaux carbonisés, voire complètement volatilisés. Dans leurs témoignages, ils disent avoir entendu une énorme explosion qui a été perçue jusqu’à 1000 km de distance et a atteint directement quelques personnes, dont au moins une a succombé à ses blessures.

Les sismographes ont enregistré un tremblement de terre de magnitude 5, ressenti jusqu’au Royaume-Uni. Des lueurs ont éclairé le ciel pendant plusieurs semaines alors qu’une onde de chaleur a brûlé la végétation sur 200 km2 autour du point qui pourrait être le centre de l’explosion. Sur ce centre il n’y a aucune trace évidente et aucun cratère d’impact n’a été retrouvé

La première expé-dition dans cette région isolée n’est arrivée que 19 ans plus tard, suivie par de nombreuses au-tres. L’absence de traces directes, les dégâts cons-tatés et les récits des témoins ont conduit à conclure qu’un objet peu dense de plus de 50 m de diamètre était entré dans l’atmosphère et s’était désintégré avant de toucher le sol. La nature du bolide que ce soit une comète, un astéroïde, une chondrite ou une sidérolithe, reste à déterminer.

Les scientifiques pensent que, même sans impact, les dégâts auraient été bien plus graves si cette explosion s’était produite au-dessus d’une zone davantage peuplée.

Bonne lecture

(à suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : L’ENERGIE SOLAIRE

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L’ENVOL DE

L’ENERGIE SOLAIRE

PMDD du 21 mai 2023

Générer de l’électricité ou de la chaleur à partir du rayonnement solaire n’a jamais paru aussi prometteur mais jusqu’à quel point peut-on compter sur notre étoile ? Selon Pierre-Jean Ribeyron, du CEA (1) « Le secteur vit un moment de grâce. L’énergie et la recherche sont en pleine évolution. On est dans une période de croissance quasi exponentielle. »

Et le chercheur de poursuivre : « En moins d’une heure, la surface de la Terre reçoit suffisamment d’énergie en provenance du Soleil pour assouvir les besoins énergétiques de toute l’humanité pour une année complète. »

Dans le contexte de la crise énergétique qui se profile, c’est évidemment une manne à laquelle tout le monde pense. Partout sur la planète se développent des projets qui visent à améliorer l’efficacité de la captation de cette ressource. « Nous avons beaucoup de chemin à parcourir avant de faire du solaire la principale source d’énergie au monde, mais les espoirs sont là » remarque Frédéric Sauvage, directeur de recherche au CNRS à l’université de Picardie Jules Verne.

Parmi les techniques permettant de capter et de transformer l’énergie solaire, c’est sûrement le secteur photovoltaïque, en plein boom, qui fait le plus parler de lui. Le premier prototype de panneaux solaires à base de silicium est inventé en 1956, par les laboratoires Bell avec un rendement assez faible ne dépassant pas les 6 %. Mais les choses ont changé : « Depuis une vingtaine d’années, les coûts de fabrication des panneaux solaires se sont effondrés, grâce à une production désormais très massive en provenance du marché asiatique » précise Frédéric Sauvage. Résultat : les coûts unitaires du solaire ont chuté de 85% entre 2010 et 2019.

C’est simple se réjouit Grégory Nemet « Le photovoltaïque est désormais le moyen le moins cher à notre disposition pour produire de l’électricité en grande quantité. »

Seulement, sur Terre, le constat est sans appel : le solaire sera toujours confronté à l’intermittence « jour/ nuit ». La solution serait de récolter l’énergie solaire dans l’espace. D’où le lancement en janvier de cette année du Caltech Space Solar Power Project, le premier prototype de centrale solaire en orbite chargé de canaliser vers la Terre l’énergie récoltée dans l’espace. Certains spécialistes sont cependant sceptiques : coût des lancements spatiaux, difficulté de récupérer sur terre l’énergie captée dans l’espace feront certainement gonfler le budget…

L’avenir répondra sans doute à ce dilemme…

Bonne lecture

Bob

(1) Commissariat à l’Energie atomique et aux énergies alternatives

(2) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat