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PETITES CHRONIQUES DU CIEL EN BREF

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PETIT MOT DU DIMANCHE : LES FRAN ÇAIS DANS L'ESPACE

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LES FRANÇAIS DANS L'ESPACE

Première partie

📅 PMDD du 15 février 2025

Les débuts de la France dans la conquête spatiale

Après la Seconde Guerre mondiale, la France commence à développer ses propres lanceurs et satellites.

🚀 Troisième puissance spatiale après les États-Unis et l’URSS, elle dispose d’un site de lancement exceptionnel à Kourou, en Guyane.

🌍 Membre de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la France compte aujourd’hui deux astronautes actifs :
🔹 Thomas Pesquet
🔹 Sophie Adenot

Les premiers êtres vivants français dans l’espace

Avant d’envoyer des humains, la France utilise l’espace pour des expériences en biologie spatiale, notamment en neurologie.

🐭 1961-1962 : Trois rats sont lancés : Hector, Castor et Pollux.
🐱 1963 : La chatte Félicette est envoyée. Treize minutes après le décollage, elle est récupérée en bonne santé.
🐵 1967 : Deux singes, Martine et Pierrette, sont envoyés avec succès dans l’espace à bord de fusées Vesta.

Le premier satellite français et les premiers astronautes

🛰️ Novembre 1965 : Lancement du premier satellite français, Astérix, par une fusée Diamant depuis la base d’Hammaguir.
🚀 1982 : Le premier Français et premier Européen de l’Ouest à aller dans l’espace est Jean-Loup Chrétien.

Aux côtés de deux cosmonautes soviétiques, il rejoint la station spatiale Saliout 7 et réalise des expériences en :
🔬 Médecine
🧫 Biologie
🔧 Matériaux

Il retournera ensuite deux fois dans l’espace :
🌌 1988 : À bord de la station Mir, où il devient le premier non-Russe et non-Américain à effectuer une sortie extravéhiculaire.
🛸 1997 : À bord de la navette spatiale américaine.

L’essor des astronautes français

🚀 En date de 2023, 10 Français ont séjourné dans l’espace, dont une seule femme à deux reprises :

👩‍🚀 Claudie André-Deshays (Claudie Haigneré)
🔹 1996 : Séjour à bord de la station Mir.
🔹 2001 : Mission à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).

Son mari, Jean-Pierre Haigneré, établit en 1999 le record français du plus long séjour dans l’espace :
🕒 186 jours à bord de Mir.

Ce record tiendra 18 ans, avant d’être battu par Thomas Pesquet lors de la mission Proxima (2016-2017), qui atteint 196 jours à bord de l’ISS.

📖 Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : MARS HABITEE ?

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MARS HABITÉE ?

Une petite Terre mise au congélateur !

📅 PMDD du 9 février 2025

Mars, un monde clé dans la recherche de la vie

Les scientifiques sont nombreux à penser que la planète rouge reste un monde prioritaire pour la recherche de la vie. Des dieux guerriers aux livres et films de science-fiction, Mars occupe une place particulière dans notre imaginaire et peuple la psyché humaine de rêves de vie extraterrestre depuis des millénaires.

Les premières observations

🔭 1610 : Galilée est le premier à observer Mars.
🔭 1704 : Giacomo Miraldi mentionne des taches blanches, suggérant qu'il s'agit de calottes polaires.
🔭 1784 : Herschel détecte une faible atmosphère mais, à tort, interprète les zones sombres comme des océans et les zones claires comme des continents. Il mesure aussi l'inclinaison de l'axe de rotation de Mars, qu'il estime à 25,19°, proche de celle de la Terre (23,5°).

Une planète au climat extrême

Les missions orbitales récentes ont révélé que l'inclinaison de Mars varie beaucoup plus que celle de la Terre :

🔹 Entre 15° et 35° au cours des cinq derniers millions d'années
🔹 Contre seulement 1,4° pour la Terre

Ces grandes oscillations provoquent des changements climatiques bien plus fréquents et marqués que sur notre planète.

Autre conséquence : Mars connaît quatre saisons, mais celles-ci durent plus longtemps que sur Terre car la planète est plus éloignée du Soleil et met 687 jours à accomplir son orbite, contre 365 jours pour la Terre.

🌡️ Températures extrêmes :
➤ De +20°C à -125°C au pôle sud, avec parfois des amplitudes encore plus fortes !

Les mythes autour de Mars

À la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, les observations télescopiques de Giovanni Schiaparelli et Percival Lowell ont alimenté l'imaginaire collectif. Ils pensaient voir des oasis et des canaux, renforçant l'idée d'une vie martienne avancée.

Heureusement, ces illusions d'optique ont depuis été reléguées au rang de mythe.

Mais les légendes ont la vie dure...

🚀 28 novembre 1964 : Mariner 4 décolle, devenant le premier engin à survoler Mars.

À cette époque, beaucoup de gens s'attendaient à découvrir une planète recouverte de dômes de cristal et de villes futuristes.

L'optimisme régnait donc !

📖 Bonne lecture et amitiés,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXPEDITION VERS URANUS 3

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EXPÉDITION VERS URANUS

Troisième et dernière partie

📅 PMDD du 2 février 2025

De nouvelles découvertes grâce à Hubble

L’exploration d’Uranus se poursuit et, en 2003 et 2005, le télescope spatial Hubble révèle deux nouveaux anneaux, portant leur total à 13. Par ailleurs, d'autres satellites sont également découverts.

En 2017, le radiotélescope ALMA situé au Chili mesure pour la première fois la température des anneaux. Des planétologues du California Institute of Technology en profitent alors pour réaliser des spectres des satellites proches de la planète et étudier leur composition.

Uranus, une planète encore méconnue

Malgré le survol fructueux de Voyager 2 et les données obtenues avec les meilleurs télescopes, Uranus reste largement sous-explorée et mal comprise.

« Son éloignement rend difficile son étude à haute résolution, notamment pour ses petits satellites, ses structures nuageuses et les détails fins de ses anneaux. On a besoin d'être près de la planète pour étudier son champ gravitationnel ou encore observer depuis sa face sombre son équilibre thermique. »
Amy Simon, astronome

Autre mystère : alors que les trois autres planètes géantes émettent plus d'énergie qu'elles n'en reçoivent du Soleil, Uranus apparaît beaucoup plus froide.

« C'est un mystère ! »
Francis Nimmo, spécialiste des planètes glacées

Une nouvelle mission : Uranus Orbiter and Probe

Les concepteurs de la nouvelle sonde Uranus Orbiter and Probe, qui devrait peser plus de 7,2 tonnes avec son carburant, affichent une ambition claire :

🔎 Lever le voile sur les secrets de la planète glacée ❄️
🪐 Comprendre son origine et son fonctionnement
🌍 Explorer la potentielle habitabilité de ses satellites

En plus d'un magnétomètre, la sonde emportera six autres instruments, dont des caméras et des spectromètres pour des analyses détaillées.

Un défi pour l'Europe

Des scientifiques français, menés par Olivier Mousis du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, militent pour que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) prenne en charge la sonde de rentrée atmosphérique d’Uranus.

Ils regrettent cependant le manque d’engagement européen :

« Nous n'avons eu aucune réaction à notre tribune dans la revue Nature. Pourtant, des agences nationales comme le CNES appuient à fond l'idée d'une telle sonde. On pourrait reprendre le mode choisi pour la sonde Cassini-Huygens, où deux tiers des instruments de l'atterrisseur sur Titan étaient européens. »

Un voyage prévu pour 2031

Les scénarios actuels prévoient un décollage de l'Uranus Orbiter and Probe au plus tôt en 2031, à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX.

🚀 Arrivée prévue vers 2044-2045
🌌 Un départ avant fin 2032 permettrait d'utiliser l'assistance gravitationnelle de Jupiter et réduire le temps de trajet

L’exploration continue… pour les générations futures

Une chose est sûre : nos enfants et surtout nos petits-enfants auront de quoi se régaler...

🌠 Surtout s'ils partagent notre passion pour les étoiles et l'aventure spatiale !

📖 Bonne lecture à tous,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXPEDITION VERS URANUS

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EXPÉDITION VERS URANUS

Deuxième partie

📅 PMDD du 26 janvier 2025

Les premières observations et découvertes

Pendant deux siècles, Uranus va faire l'objet de nombreuses spéculations et découvertes. William Herschel croit en repérer les anneaux, puis se ravise. L'Italien Giovanni Schiaparelli, « découvreur » des fameux canaux martiens, affirme en 1883 avoir observé des taches et des variations de couleur à la surface de la planète.

L'Anglais Charles Augustus Young semble identifier des bandes nuageuses avec le télescope de 58 cm de Princetown. En 1912, Vesto Slipher et Percival Lowell estiment la période de rotation d'Uranus à 10 h 50 min, valeur qui restera admise pendant 75 ans, jusqu'à ce que Voyager 2 la réévalue à 17 heures et 14 minutes.

Les anneaux d’Uranus : une découverte tardive

Ce n'est que moins de dix ans avant la visite de Voyager 2 qu'une découverte majeure est faite : la planète possède des anneaux. Ces derniers ont successivement occulté une étoile étudiée par l'observatoire volant Kuiper Airborne, le 10 mars 1977. Quelques mois plus tard, Voyager 2 s'élançait pour son grand tour du système solaire.

« Lorsque Voyager approche enfin Uranus et ses satellites, c'est fabuleux parce que l'on n'avait jamais exploré ce système, et les capacités d'observation depuis la Terre étaient bien plus limitées qu'en ce moment. »
Tristan Guillot, astronome

Une planète couchée et son champ magnétique étrange

Autre caractéristique fascinante : l'axe de rotation d'Uranus est incliné de 97° par rapport au plan de son orbite. Elle est donc littéralement couchée et « roule » autour du Soleil. L'origine de cette anomalie reste un mystère. Cependant, au solstice, la lumière permanente du Soleil uniformise la température de l'hémisphère pointant vers lui.

Le méthane présent dans l'atmosphère créerait alors une brume de haute altitude, masquant toute activité sous-jacente.

Mais, derrière ce calme apparent, Uranus réserve plusieurs surprises, notamment son champ magnétique. Voyager 2 découvre qu'il est incliné de 59° par rapport à l'axe de rotation de la planète. Un peu comme si, sur Terre, le pôle magnétique était situé au Maroc.

Autre étrangeté : le centre du champ magnétique d'Uranus ne coïncide pas avec le centre de la planète et en est éloigné de 8000 km.

Les surprises de Voyager 2

En plus de ces observations étonnantes, Voyager 2 dévoile :
Deux nouveaux anneaux
Dix nouveaux satellites
Les premières images détaillées des cinq plus gros satellites

Les satellites d’Uranus

🔹 Obéron et Umbriel révèlent une surface fortement cratérisée.
🔹 Francis Nimmo, astronome à l’université de Californie Santa Cruz et co-auteur du rapport concept de la mission UOP, écrit :

« Miranda et Obéron ont sans doute été assez actifs dans le passé. Leur surface présente des failles ainsi que d'autres signes d'activité tectonique. »

Après s'être approchée d'Uranus à seulement 81 500 km, Voyager 2 met ensuite le cap sur Neptune, qu'elle survole en 1989.

Et après ?

Pour poursuivre l'étude d'Uranus, les astronomes doivent de nouveau se contenter d'observations depuis la Terre... et s'armer de patience !

🔜 À suivre...

📖 Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : URANUS : EN LIGNE DE MIRE

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URANUS : EN LIGNE DE MIRE

PMDD du dimanche 19 janvier 2025
PREMIÈRE PARTIE

Une planète encore méconnue

  • Uranus, l’avant-dernière planète du système solaire, demeure largement mystérieuse.

  • Elle a été visitée une seule fois, par Voyager 2 en 1986.

  • Depuis la Terre, son étude est compliquée à cause de sa distance lointaine.

Pourtant :

  • Entre 30 et 40 % des exoplanètes dans l’univers pourraient être similaires à Uranus.

  • La NASA envisage d’en faire sa prochaine grande mission d’exploration pour percer ses secrets.

Voyager 2 : une visite éclair

  • Temps de survol :

    • La sonde Voyager 2, lancée en 1977, a survolé Uranus pendant moins de 6 heures le 24 janvier 1986.

    • Objectif : Profiter d’un alignement planétaire exceptionnel pour explorer le système solaire.

  • Ce qu’elle a accompli :

    • Elle a capturé quelques photos et effectué des mesures.

    • Puis, elle a quitté Uranus à grande vitesse grâce à l’assistance gravitationnelle.

Le retour d’Uranus dans le viseur

  • Après près de 40 ans, Uranus revient au centre de l’attention :

    • En 2022, un rapport de la NASA a désigné Uranus comme cible principale dans le système solaire.

    • Une mission d’envergure, baptisée Uranus Orbiter and Probe (UOP), est en préparation.

  • Détails de la mission :

    • Coût estimé : 2,6 milliards de dollars.

    • Composants :

      • Un orbiteur pour étudier Uranus depuis son orbite.

      • Un module atmosphérique pour pénétrer dans son atmosphère.

    • Arrivée prévue : Dans une vingtaine d’années.

Découverte d’Uranus

  • Découverte en 1781 par l’astronome anglais William Herschel :

    • Initialement prise pour une comète.

    • Quelques mois plus tard, elle est reconnue comme la septième planète du système solaire.

  • Origine du nom :

    • Sur proposition de l’Allemand Johann Elert Bode, elle est nommée URANUS (version latine d’Ouranos, le dieu grec du ciel).

(À suivre)

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ARRIVERA-T-ON UN JOUR À VOIR LES PREMIÈRES ÉTOILES ?

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ARRIVERA-T-ON UN JOUR À VOIR LES PREMIÈRES ÉTOILES ?

PMDD du 5 janvier 2025

Une question sans réponse définitive

Même si chaque nouveau télescope permet de remonter plus loin dans le temps, il reste incertain que nous puissions un jour observer les premières lumières stellaires.

  • Pourquoi ?

    • La limite de l’univers observable constitue un mur infranchissable.

    • Cette limite correspond à une sphère centrée sur nous (sans être le centre de l’univers) et dont le rayon est égal à la distance de la toute première lumière jamais émise.

Observer le passé grâce à la lumière

  • La lumière voyage à une vitesse de 300 000 km/s, mais elle ne nous parvient pas instantanément :

    • Une lampe torche allumée sur la Lune mettrait 1 seconde pour être vue depuis la Terre.

    • Si le Soleil s’éteignait, nous ne le saurions que 8 minutes et 20 secondes plus tard.

  • Conséquence :

    • Plus nous regardons loin dans l’espace, plus nous observons tôt dans l’histoire de l’univers.

Les progrès des télescopes

Selon Nicolas Laporte, astrophysicien à l’Université d’Aix-Marseille :

« Dans les années 1950, les télescopes permettaient de remonter à 6 milliards d’années.
Dans les années 1990, grâce à l’observatoire Keck, à 10 milliards d’années.
Aujourd’hui, avec le télescope spatial James Webb (JWST), nous remontons jusqu’à 13,5 milliards d’années. »

  • Pour rappel :
    L’univers est âgé de 13,8 milliards d’années.

La limite de l’univers observable

  • Les premiers instants de l’univers :

    • Durant ses 380 000 premières années, l’univers était un plasma, où les protons et électrons étaient dissociés.

    • Les photons (particules de lumière) étaient emprisonnés et ne pouvaient se propager.

  • Un tournant décisif :

    • Après 380 000 ans, l’univers s’est refroidi, permettant aux protons et électrons de s’associer pour former les premiers atomes d’hydrogène.

    • Ce moment marque le début de la propagation de la lumière.

L’âge sombre de l’univers

  • Entre l’émission des premiers photons et la formation des premières étoiles, l’univers est plongé dans son « âge sombre ».

  • Nous ignorons encore :

    • Quand les premières sources de lumière sont apparues.

    • Quand a débuté l’aube de l’univers.

Une mission pour les télescopes modernes

  • Le télescope spatial James Webb (JWST) est l’un des instruments confiés à cette tâche titanesque.

  • Mais il faudra encore faire preuve de patience pour espérer des réponses définitives.

Bonne lecture,
Bob

(1) L’univers est estimé à 13,8 milliards d’années.

PETIT MOT DU DIMANCHE : UN GÉNIE DANS LE VENT… SOLAIRE

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EUGENE PARKER

UN GÉNIE DANS LE VENT… SOLAIRE
PMDD du 15 décembre 2024

Une idée révolutionnaire

En 1958, l’astrophysicien américain Eugène Parker prédit l’existence de gigantesques flux de particules solaires, qu’il nomme « vent solaire ». À l’époque, personne ne voulait y croire. Pourtant, six décennies plus tard, une sonde spatiale portant son nom explore ces flux avec succès.

Ses contributions majeures

  1. Physique solaire

    • Parker fut le premier à théoriser l’effet dynamo, à l’origine du champ magnétique solaire.

    • Il élabora un modèle du cycle des taches solaires, qui recommence tous les 11 ans.

    • Point culminant de ses travaux : l’hypothèse de flux de particules s’échappant de la couronne solaire à des vitesses supersoniques.

  2. Une intuition remarquable

    • Selon Robert Rosner, astrophysicien :

      « C’était quelqu’un de très inventif. Il avait cette incroyable intuition physique sur ce que pouvait être une chose avant d’écrire une équation et obtenait la réponse qu’il attendait sur la base de son intuition. »

  3. Une observation clé

    • En s’interrogeant sur les queues des comètes (qui pointent toujours à l’opposé du Soleil), Parker démontre qu’un flux de particules s’échappe de la surface solaire, accélérant jusqu’à des vitesses supersoniques.

    • Son article soumis en 1958 à l’Astrophysical Journal reçoit l’appui de Subrahmanyan Chandrasekhar, grand physicien, qui valide ses calculs.

Confirmation et reconnaissance

  • 1959 : La sonde soviétique Luna 2 détecte des particules voyageant à plus de 100 km/s dans la couronne solaire, confirmant les prédictions de Parker.

  • Missions ultérieures : Elles renforcent la validité de ses travaux.

Parcours professionnel

  • Études au Caltech (1)

    • William Fowler, futur prix Nobel (1983), lui offre un poste d’assistant pour financer ses études.

    • Rencontre avec Walter Elasser, qui l’initie à l’effet dynamo.

  • Université de Chicago

    • Directeur du département de physique (1970-1972).

    • Directeur du département d’astronomie et d’astrophysique (1972-1978).

Derniers accomplissements

  • Retraite : Eugène Parker se consacre à la sculpture sur bois après 1995.

  • Reconnaissance par la NASA :

    • En 2017, la NASA annonce que la sonde spatiale destinée à explorer la couronne solaire portera son nom.

    • En 2018, à l’âge de 91 ans, Parker assiste avec fierté au lancement de la sonde Eugène Parker.

Un héritage durable

  • Décès : En 2022, Parker s’éteint à l’âge de 94 ans, laissant derrière lui un héritage scientifique inestimable et un lien éternel avec les étoiles.

Bonne lecture,
Bob

(1) California Institute of Technology.

PETIT MOT DU DIMANCHE : EXTRAIRE L’OR DES ASTÉROÏDES AVEC DES MOISISSURES

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EXTRAIRE L’OR DES ASTÉROÏDES AVEC DES MOISISSURES

PMDD du 8 décembre 2024

L’expansion de l’humanité dans le système solaire, si elle a lieu un jour, passera forcément par l’exploitation des ressources in situ.

  • Pourquoi ?
    Tout d’abord parce que l’expédition de lourdes charges coûte très cher. Mais surtout, parce que les ressources de notre planète sont limitées :

    • Fer, cuivre, nickel pour nos constructions ;

    • Silicium et terres rares pour notre électronique ;

    • Potassium, sodium, phosphore, et soufre pour d’autres besoins.

Ces éléments devront être extraits sur place.

Les astéroïdes : des mines à ciel ouvert ?

Depuis plusieurs années, de nombreuses équipes réfléchissent aux moyens d’exploiter les astéroïdes. Ces derniers contiendraient, selon elles, tout ce qui nous est nécessaire. Ils pourraient donc constituer des mines à ciel ouvert... ou presque.

Problèmes majeurs :

  1. Comment adapter les techniques d’extraction minière à un environnement aussi particulier ?

  2. Comment gérer l’absence de gravité ?

Une solution surprenante : les moisissures

Rosa Santomartino, microbiologiste à l’université d’Édimbourg, propose une approche révolutionnaire. Selon elle :

« Plutôt que de s’appuyer sur des machines et des engins lourds qu’il faudrait construire sur Terre puis expédier dans l’espace, nous devrions nous tourner vers les bactéries et les champignons. »

Cette idée s’appuie sur une étude étonnante menée à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pendant 19 jours, entre décembre 2020 et janvier 2021.

De la science-fiction à la réalité

Sur Terre, l’industrie minière utilise déjà des microorganismes pour extraire des minéraux des roches :

  • 20 % de la production mondiale annuelle de cuivre ;

  • 5 % de celle de l’or sont assurés par des microbes.

Avantages pour l’espace :

  • Méthode autonome, sans machines lourdes ;

  • Efficace même sur des minéraux pauvres (comme les déchets de mines), assimilables aux astéroïdes.

Un futur prometteur

Si un jour nous parvenons à extraire des métaux précieux et des terres rares des astéroïdes, ce ne sera pas avec des pelleteuses, mais grâce à des microbes de l’espace travaillant directement sur place.

Conclusion :
Nos petits-enfants assisteront peut-être à ce miracle... Qui sait ?

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ROBERT JONCKHÈERE : UN CH’TI PASSIONNÉ D’ASTRONOMIE

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ROBERT JONCKHÈERE : UN CH’TI PASSIONNÉ D’ASTRONOMIE

PMDD du 1er décembre 2024

Nous sommes en 1909. Ce jour-là, est inauguré à Hem, dans la banlieue lilloise, le grand observatoire imaginé par Robert Jonckhèere, jeune adolescent passionné d’astronomie. Cet observatoire est le cadeau offert par son père, riche manufacturier roubaisien, pour sa majorité.

Un observatoire ambitieux

Robert Jonckhèere voit grand :

  • L’observatoire se compose de trois corps de bâtiments reliés par des galeries.

  • Au centre, une coupole de 9 mètres de diamètre abrite une grande lunette équatoriale.

  • Un autre bâtiment héberge une lunette méridienne de 81 mm.

  • Le site inclut aussi des bureaux, une grande bibliothèque, des chambres pour les observateurs, un chalet météorologique, et une habitation pour le concierge.

C’est dans cet environnement que Robert Jonckhèere espère réaliser sa vocation : le recensement des étoiles doubles.

Un rêve brisé par la guerre

Hélas, la Première Guerre mondiale survient ! Obligé de se réfugier en Angleterre, Robert Jonckhèere revient en France après le conflit et découvre un observatoire dévasté.

Malgré son optimisme et ses projets de reconstruction, les crises économiques successives touchent durement l’entreprise familiale qu’il dirige en parallèle de son activité d’astronome.

À terme, il ne peut plus supporter les charges financières liées à l’observatoire et doit se résigner à déposer le bilan.

Un nouvel espoir

L’université de Lille rachète alors sa grande lunette et l’installe sous une nouvelle coupole.

Quant à Robert Jonckhèere, ruiné, il repart de zéro. Après avoir exercé divers métiers, il réussit le concours d’entrée au CNRS et devient astronome à l’observatoire de Marseille, où il peut reprendre ses travaux sur les étoiles doubles.

Une vie dédiée à l’astronomie

Robert Jonckhèere s’éteint le 27 juin 1974, à l’âge de 88 ans.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : ÇA CHAUFFE DU CÔTÉ DU SOLEIL !

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ÇA CHAUFFE DU CÔTÉ DU SOLEIL !

PMDD DU 24 novembre 2024

Depuis quelques semaines, et en particulier depuis le début du mois d’octobre de cette année, de fortes éruptions ont été observées par les satellites et les télescopes au sol qui surveillent l’astre du jour. Un formidable sursaut d’activité, trahi par l’apparition de grandes taches solaires et parfois, comme ce fut le cas le 9 octobre, par une tempête géomagnétique d’une intensité surprenante, a éclaté près du centre du disque et fut visible de la Terre.

Une éjection de protons en direction de la Terre

Le satellite européen Soho et son coronographe Lasco, le seul instrument en orbite fournissant quotidiennement des images de la couronne solaire, confirmaient qu’une importante éjection de protons et de plasma filait tout droit vers notre planète bleue. Les spécialistes sonnaient alors l’alerte !

Des aurores spectaculaires

Quelques heures plus tard, sur une large partie de l’Hexagone – de la Bretagne à la Lorraine, de Lille jusqu’en Corse – mais aussi à travers l’Amérique et jusqu’en Russie, de magnifiques aurores boréales illuminaient les paysages de campagne, de montagne et de bord de mer.

Même dans les villes, de vastes taches rougeâtres, distinctes de la pollution lumineuse, maculaient l’horizon jusqu’au zénith. Sous les tropiques, comme à La Réunion, des photos singulières confirmaient ce ballet céleste : une nuit traversée de flammes rouges, bleues et vertes, s’agitant sous l’intensité de la tempête géomagnétique en cours.

Du grand spectacle ! Le second de l’année, après celui du 10 mai qui avait surpris tout le monde. Ces phénomènes s’expliquent par la variabilité solaire, dont le cycle d’activité – d’environ 11 ans – atteint actuellement une intensité maximale, qui devrait durer encore un à deux ans.

Le Soleil, miroir et mystère

Tel Janus, le dieu romain aux deux visages, le Soleil est tout à la fois le miroir étincelant de nos cultures et un objet de connaissance humaine qu’il est nécessaire d’étudier et de comprendre.

Cette gigantesque chaudière thermonucléaire, brûlant chaque seconde des centaines de millions de tonnes d’hydrogène, est indépendante du cours de nos vies. Elle peut être perçue comme un élément du décor, extérieur à nos activités – à la manière d’un arbre, d’un nuage ou d’une montagne.

Cependant, nul ne peut ignorer que cet astre est source de vie. L’homme lui est soumis, comme à un principe vital. Et c’est cette dualité qui s’impose lorsque ses colères nous rappellent sa proximité… et notre petitesse.

Comme l’écrivait Victor Hugo :

« La vie est comme un arc-en-ciel. Il faut de la pluie et du Soleil pour en voir les couleurs. »

On pourrait parodier cette pensée ainsi :

Il faut l’atmosphère terrestre et les colères du Soleil pour voir les aurores polaires.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Tycho Brahe (1546-1601)

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Tycho Brahe (1546-1601)
PMDD du 17 novembre 2024

Issu d’une famille aristocratique danoise, Tycho Brahe fut attiré très tôt par l’astronomie. Sa passion pour les observations célestes s’intensifia en 1572, lorsqu’il assista à l’apparition d’une étoile temporaire d’une grande luminosité, qui se révéla être une supernova — l’explosion d’une étoile en fin de vie. Cet événement bouleversa Tycho, car il contredisait la théorie aristotélicienne de l’immuabilité des cieux.

Quelques années plus tard, alors qu’il observait les planètes, il remarqua que Jupiter doublait Saturne, un phénomène que les tables alphonsines, basées sur les travaux de Ptolémée, n’avaient pas prévu. Cette observation marqua un tournant dans sa réflexion sur le cosmos (1).

En 1577, après avoir observé le déplacement d’une comète dans le ciel, une question cruciale s’imposa à lui. À l’époque, on pensait que le cosmos était constitué de sphères transparentes et solides contenant les planètes en rotation. Mais si ces sphères existaient, comment une comète pouvait-elle se déplacer librement dans l’espace sans les heurter ? Tycho en conclut que ces sphères n’existaient pas.

Les observatoires de Tycho

Avec le soutien du roi Frédéric II du Danemark, Tycho construisit Uraniborg, le premier observatoire de l’Europe chrétienne, sur l’île de Ven. Lorsque celui-ci devint insuffisant, il édifia un second observatoire, Stjerneborg, à proximité. Ces infrastructures, équipées d’outils comme le sextant (inventé par Tycho lui-même pour mesurer les angles entre étoiles), furent les premiers laboratoires modernes dédiés à l’astronomie.

Grâce à son travail méticuleux et à l’aide de nombreux collaborateurs, il établit un catalogue de 777 étoiles, remplaçant les tables obsolètes de Ptolémée. Cette base de données permit à Tycho de développer son propre modèle cosmologique : le système tychonique, un compromis entre les idées géocentriques et héliocentriques.

Débats sur le mouvement de la Terre

Cependant, l’idée que la Terre se déplace dans l’espace à grande vitesse se heurtait aux croyances antiques. Les partisans d’une Terre immobile faisaient valoir des arguments simples mais convaincants pour l’époque : « Tirez une flèche vers le ciel, elle retombera à vos pieds. Comment cela serait-il possible si la Terre était en mouvement ? »

Malgré ces résistances, les travaux de Tycho et de ses successeurs contribuèrent à l’émergence du modèle cosmologique que nous connaissons aujourd’hui. Ils eurent aussi le courage de défier l’obscurantisme religieux, qui s’opposait à toute remise en question du dogme.

Notes

(1) Ce phénomène s’explique par le fait que les planètes se déplacent autour du Soleil à des vitesses proportionnelles à leur proximité avec lui. Jupiter, étant plus proche du Soleil que Saturne, se déplace plus rapidement et peut donc la dépasser. Pour plus de détails, voir le PMDD du 17 décembre 2017 sur le phénomène de « l’étoile des Rois Mages ».

(2) Tycho Brahe fut surnommé « l’astronome au nez d’or » après avoir perdu l’arête de son nez lors d’un duel à l’épée contre un compatriote danois, Manderup Parsberg, au sujet d’un désaccord mathématique. Ce duel, survenu le 29 décembre 1566, obligea Tycho à porter une prothèse nasale, prétendument en or mais en réalité en cuivre, comme l’a démontré une analyse menée en 2010 lors de l’exhumation de son corps.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Missions humaines vers Mars : vie, climat et géologie

Connaissance & Partage

Missions humaines vers Mars : vie, climat et géologie
PMDD du 10 novembre 2024
Deuxième et dernière partie

En ce qui concerne les voyages futurs vers Mars, l’équipe technique, appelée par les spécialistes la "Tiger Team", a identifié les objectifs scientifiques qu’une mission habitée pourrait remplir.

Parmi ces objectifs, l’astrobiologie occupe une place centrale. Il s’agit de déterminer si la vie s’est un jour développée sur la planète rouge et, le cas échéant, d’établir si elle est liée ou non à la vie terrestre. Un autre aspect concerne l’étude de la distribution des environnements d’eau liquide sur Mars et leur habitabilité à travers le temps.

Le deuxième domaine d’intérêt majeur est le climat martien. Une mission humaine permettrait de mieux comprendre l’histoire climatique de Mars, notamment l’existence potentielle d’un océan dans le passé ou d’eau souterraine à l’heure actuelle.

Enfin, la géologie martienne constitue un autre axe fondamental. Il s’agit d’analyser l’évolution de Mars depuis son premier milliard d’années et de comprendre les processus géologiques qui la gouvernent, afin de les comparer avec ceux de la Terre.

Pourquoi envoyer des astronautes ?

Une question clé demeure : de quelle manière les astronautes pourraient-ils mieux répondre à ces objectifs que les rovers ou les sondes ?

Pour y répondre, la Tiger Team a élaboré une série de missions fictives :

  • Utopia Planitia, pour explorer l’histoire climatique de Mars et les éventuels océans passés.

  • Valles Marineris, pour rechercher des traces de vie, étudier la géologie et analyser les dépôts aqueux.

  • Les contreforts de l’Elysium Mons, pour évaluer les grottes potentiellement habitables.

Selon Michael Mischna, spécialiste du climat martien, « ces missions ont une portée bien plus grande que celles des robots traditionnels, grâce à la capacité des humains à parcourir de plus grandes distances et à explorer plus efficacement. »

Pour illustrer cet avantage, Mischna rappelle qu’à partir d’Apollo 15, les astronautes disposaient du Lunar Roving Vehicle, qui leur permit de parcourir jusqu’à 35 km en 22 heures lors de la mission Apollo 17. En comparaison, le rover Opportunity détient le record de 45 km... mais réalisés en 14 ans.

Le risque de contamination

Existe-t-il un risque de contamination de Mars par des organismes terrestres ? Selon François Raulin, exobiologiste et ancien responsable de l’instrument MOMA sur ExoMars, « dès que l’homme posera le pied sur Mars, on ne pourra pas empêcher la contamination biologique, ce qui pourrait compromettre la recherche de traces de vie présente ou passée. » Il préconise donc de prioriser les missions robotiques avant l’envoi d’astronautes.

Frances Westall, sa collègue, nuance cependant : « La plupart des organismes que nous apporterions sur Mars ne survivraient pas. »

Les défis à venir

Les voyages vers Mars ne sont pas pour demain. Avant tout, il faut concevoir les technologies et les infrastructures nécessaires. De plus, les fenêtres où l’énergie requise pour un aller-retour est réduite ne se présentent que tous les 15 à 20 ans. C’est pourquoi la NASA envisage généralement l’année 2039 comme référence.

(1) L’année de mes 100 ans… Je ne sais pas si je vais tenir jusque-là !
Amicalement,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire

Connaissance & Partage

Le PMDD a 7 ans
PMDD du 3 novembre 2024

Missions humaines vers Mars : la science veut avoir son mot à dire

Première partie

Plusieurs agences spatiales, ainsi que des entreprises privées, ambitionnent d’envoyer des missions habitées sur Mars d’ici une ou deux décennies. Des humains à la place des rovers sur la planète rouge ?

Oui, mais pour quoi faire ?
La NASA a réuni des scientifiques pour répondre à cette question. John F. Kennedy déclarait déjà à la fin des années 1960 : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune [...] parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire. » Aujourd’hui, la stratégie consiste à établir une présence humaine durable sur la Lune grâce à la station orbitale Gateway, afin de tester les techniques nécessaires pour le voyage vers Mars. Plusieurs profils de missions martiennes sont proposés, variant selon la durée du séjour et les objectifs poursuivis.

Selon Bruce Jakosky, directeur du Laboratoire pour l’étude de l’atmosphère et de l’espace, « notre objectif premier a été d’intégrer la science très en amont dans le processus de construction du programme martien. C’est notre recommandation principale aux responsables : la science doit avoir voix au chapitre. »

Envoyer des astronautes sur Mars présente des avantages significatifs d’un point de vue scientifique. Les compétences des géologues surpasseraient largement celles des rovers en matière de compréhension des environnements martiens. Comme l’explique Jakosky : « Grâce à leur formation et à leur œil bien entraîné [...] les humains ont une capacité d’analyse et de compréhension immédiate que les robots ne peuvent égaler. »

France Westall, directrice du groupe de recherche en exobiologie et responsable de la caméra « Clupi » installée sur le futur rover européen ExoMars, renforce cet argument en affirmant : « Si je me rendais sur Mars avec mes outils, je pourrais faire beaucoup mieux que Clupi. »

Un autre atout des astronautes réside dans leur capacité d’adaptation. Selon Michael Mischna, spécialiste du climat martien : « Si un robot rencontre quelque chose d’imprévu, en général il s’arrête et attend une réponse de la Terre. Les humains, en revanche, peuvent analyser des circonstances inconnues et modifier leur programme en conséquence. »

(À suivre)

Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : Première Réserve Internationale de Ciel Étoilé en France

Connaissance & Partage

Le Pic du Midi : Première Réserve Internationale de Ciel Étoilé en France
PMDD du 27 octobre 2024

À la fin des années 2000, tandis qu’au Québec le mont Mégantic devenait la première Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE), un collectif dirigé par Nicolas Bourgeois voyait le jour dans le Midi de la France. Ce dernier, passionné d’astronomie, travaillait déjà sur un projet similaire autour du Pic du Midi. Inspiré par le succès québécois, il entame une thèse de doctorat sur la mise en œuvre d’une telle réserve. Cette démarche aboutit avec succès le 19 décembre 2013, lorsque l’International Dark Sky Association attribue au Pic du Midi la reconnaissance internationale en tant que RICE.

Aujourd’hui, Nicolas Bourgeois dresse un bilan positif de cette initiative. Selon lui, dans les communes environnantes de la réserve, 40 % de l’éclairage public a été mis en conformité avec les exigences de la RICE. Chaque remplacement de luminaire permet instantanément de réduire de 95 % la pollution lumineuse. Cependant, des progrès restent à faire, car 60 % des points lumineux nécessitent encore des améliorations.

Malgré cela, la réserve enregistre une nette diminution de la pollution lumineuse. Par ailleurs, Nicolas souligne que 60 % des communes des Hautes-Pyrénées pratiquent désormais l’extinction nocturne. La RICE a également réussi à rassembler des acteurs variés, tels que l’observatoire du Pic du Midi, le syndicat d’énergie en charge de l’éclairage public, et le parc national des Pyrénées, qui veille sur les espaces naturels et la biodiversité.

Depuis la labellisation, d’autres porteurs de projets, notamment dans les Cévennes et le Mercantour, ont sollicité l’équipe de la RICE. Il y a dix ans, les notions de « pollution lumineuse » et de protection du ciel nocturne étaient méconnues du grand public, se limitant à des cercles d’astronomes. Aujourd’hui, elles sont davantage prises en compte.

Cependant, il reste des défis à relever. La majorité des communes éteignent leur éclairage en milieu de nuit, alors que les espèces nocturnes sont surtout gênées en début de nuit. De plus, les « veillées aux étoiles » organisées par les passionnés se déroulent en soirée, moment où la lumière artificielle reste souvent prédominante.

Pourtant, améliorer la qualité du ciel nocturne est simple. Il suffit d’éteindre l’éclairage plus tôt, de réduire l’intensité des spots ou de les orienter vers le sol plutôt que vers le ciel. Ainsi, les étoiles réapparaissent et la Voie Lactée illumine la voûte céleste, au plus grand plaisir de tous.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ? Deuxième partie

Connaissance & Partage

SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?
PMDD du 20 octobre 2024
Deuxième partie

À partir de la recherche des exoplanètes, en à peine un quart de siècle, nous nous sommes trouvés dans un univers peuplé de milliards de milliards d’étoiles et de quelques centaines de planètes, chiffre qui peut augmenter infiniment au fil des années.
Et pourtant ! En regardant dans ce qui semble être un océan infini de possibilités, les seuls échos que nous ayons reçus de nos explorations, jusqu’à présent, sont des paysages planétaires stériles dans un silence assourdissant.

Serions-nous les seuls invités à la table cosmique ? Bien qu’on ne puisse écarter cette hypothèse, il faut reconnaître que ce serait, comme le disait Carl Sagan, « un gâchis terrible d’espace ». Et ce, pour plusieurs raisons : tout d’abord, les composantes élémentaires, que les scientifiques appellent « briques », c’est-à-dire le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le soufre, sont communes dans l’univers. Ce n’est pas par hasard si elles servent de fondation à notre biologie. Ce sont les poussières d’étoiles qui composent tout ce que nous connaissons, que ce soit l’univers, le corps humain, et même la tarte aux pommes, comme aimait le dire avec humour Carl Sagan !

On trouve des molécules organiques à la surface de Mars, dans les geysers d’Encelade, une des lunes de Saturne, dans la stratosphère de Triton et dans les comètes. Les scientifiques en ont découvert dans les astéroïdes et même dans les planètes naines comme Cérès et Pluton. Bien plus loin, près de 200 types de molécules organiques complexes, dites « prébiotiques » (précurseurs de la vie), ont été découverts dans des nuages interstellaires proches du centre de notre galaxie. Certes, les molécules organiques ne sont pas la vie, mais ce sont les éléments de base qu’elle utilise pour sa charpente de carbone et d’hydrogène.

Ce nombre quasi-incalculable de possibilités ajoute à la problématique d’une abondance de vie dans l’univers. Cela pourrait nous donner le tournis. En effet, une simple extrapolation des données de la mission Kepler sur le nombre d’exoplanètes existant uniquement dans notre galaxie suggère que des milliards de planètes de type terrestre pourraient être situées dans la zone habitable d’étoiles semblables au Soleil. Si même une seule exoplanète avait développé un type de vie complexe et intelligente, notre seule galaxie pourrait être peuplée d’une dizaine de civilisations avancées.

Si l’on admet que la distribution dans la nature montre qu’il y a plus de petites flaques d’eau que de grands lacs, plus de collines que de chaînes de montagne, plus de petites planètes que de grandes, plus de vie simple que de vie complexe, il s’ensuit qu’en probabilité, il existe plus de vie simple et microbienne que de vie complexe.

Nous vivons une époque où les rebondissements et les découvertes s’enchaînent à grande vitesse. Il n’est donc pas déraisonnable d’imaginer qu’avant la fin de la présente décennie, une avancée dans le domaine de la vie extraterrestre sera franchie.
Pourrais-je me permettre de nous le souhaiter ?

Amicalement,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?

Connaissance & Partage

SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ?
PMDD du 13 octobre 2024
Première partie

Quelle est notre place dans l’espace ?

Sommes-nous seuls dans l’univers ?

D’où vient la vie ?

Ces questions sont aussi vieilles que l’humanité. Cependant, notre génération est la première à voir son berceau, c’est-à-dire la Terre, de l’espace et en dehors de son atmosphère. Le 14 février 1990, Carl Sagan (1) fit orienter la caméra de Voyager 1 (2) vers la Terre. Le vaisseau spatial se trouvait alors à 6 milliards de kilomètres de notre planète. Dans une image à jamais immortalisée sous le nom de « Point bleu pâle », la Terre ne représentait qu’un seul pixel et montrait, à tout un chacun, à quel point elle était fragile et qu’il était urgent de la protéger.

Depuis, d’autres sondes spatiales se sont tournées vers la Terre et la Lune, mais la vision du point bleu dans l’espace restera le prélude à quelque chose de beaucoup plus grand, une révolution astronomique que nous allons tenter de dessiner.

En janvier 1992, les astronomes Aleksander Wolszczan et Dale Frail annoncèrent la découverte de deux planètes en orbite autour du pulsar PSR B1257+12 à quelques 2 300 années-lumière de la Terre. Ils venaient de découvrir les deux premières exoplanètes. En 1995, Michel Mayor et Didier Quéloz découvrirent 51 Pegasi b, une exoplanète en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil et distante de 50 années-lumière.

Plus de 25 ans plus tard, des télescopes spatiaux comme Kepler, le TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), Hubble et maintenant le JWST (James Webb Space Telescope) nous ont permis de répertorier plus de 7 000 exoplanètes (3). Cependant, les télescopes géants ne sont pas les seuls à participer à cette recherche. Les instruments au sol ont atteint un tel degré d’avancement technologique qu’ils contribuent aussi de manière critique à ces découvertes grâce à l’imagerie directe et la spectroscopie, même si, dans leur champ de vision, ces mondes lointains n’occupent souvent guère plus d’un pixel, tout comme notre point bleu pâle dans la caméra ancienne de Voyager 1.

Comme Copernic nous l’a montré il y a longtemps, la Terre n’est ni au centre du système solaire, ni au centre de l’univers. Les spécialistes actuels des exoplanètes ont démontré que le système solaire n’occupait aucune place particulière dans la galaxie. Il est simplement niché au cœur du bras d’Orion dans la Voie Lactée et à 27 000 années-lumière de son centre, dans la banlieue galactique.

Bonne lecture,
À suivre,
Bob

(1) Carl SAGAN est né le 9 novembre 1934. C’est un des principaux fondateurs de l’exobiologie et le plus célèbre.
(2) Voyager 1 est une sonde lancée le 5 septembre 1977 par la NASA.
(3) 7 339 (à ce jour).

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES " Ces visiteuses de l’histoire

Connaissance & Partage

LES COMÈTES
Ces visiteuses de l’histoire
Pmdd du 6 octobre 2024
Troisième et dernière partie

1744, la comète qui inspira Charles Messier

Au début de l’année 1744, un garçon de 13 ans observe la comète découverte à la fin de l’année précédente de manière indépendante par trois astronomes. Ce garçon s’appelle Charles Messier. Il s’illustrera, plus tard, en dénichant une vingtaine de ces astres voyageurs et en réalisant le premier catalogue d’objets nébuleux que dévoile la voûte céleste. Il faut dire que le spectacle a dû impressionner les témoins. En effet, au début de 1744, la comète atteignait la magnitude de –7 et restait visible en plein jour à 12° du Soleil. Au crépuscule, ses six queues (1) se déployaient en éventail à l’horizon. Cette comète fut également appelée comète de Chéseaux.

1811, La longue comète impériale

Le 25 mars 1811, Honoré Flougergues découvre une comète à l’aide d’un petit télescope. Or, celle-ci va rester observable pendant 17 mois et visible à l’œil nu durant 9 mois. Napoléon y voit un signe favorable avant son invasion de la Russie en juillet 1812, ce qui la fit appeler la « comète impériale ».

1858, la comète Donati, la première photographiée

Le soir du 5 octobre 1858, un spectacle étonnant s’offre à la vue : une comète occupe tout un pan de ciel et son noyau est très proche d’Arcturus, une étoile très brillante de la constellation du Bouvier. Cet astre vagabond a été découvert depuis Florence le 2 juin par l’Italien Giovanni Battista DONATI. Le 27 septembre, un certain W. Usherwood a réalisé une pose de 7 secondes révélant, pour la première fois, une photo de comète. Si vous savez être patient, cette comète devrait revenir vers l’an 3600...

1997, HALE-BOPP, la dernière grande comète

À la fin du XXe siècle, l’ère n’est pas encore aux appareils photo numériques. La manie de tout photographier n’a pas encore envahi tout un chacun. Mais le réflexe de vouloir immortaliser les évènements importants est déjà répandu. À l’aide d’appareils argentiques arrivés au faîte de leur développement, tout le monde tente un « clic » sur la comète Hale-Bopp, visible à l’œil nu dans le couchant pendant 18 mois.

Ces queues devaient être dues à des stries de poussières se déployant en éventail à l’horizon.

Bonne lecture,
Bob

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES "

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LES COMÈTES, CES VISITEUSES DE L’HISTOIRE

Pmdd du 29 septembre 2024
Deuxième partie

Au cours des siècles, certaines grandes comètes ont marqué les mémoires, car elles ont offert aux humains un spectacle exceptionnel dans le ciel. Voici un succinct florilège des plus marquantes.

147 av. J.-C. : LA PREMIÈRE GRANDE COMÈTE

Les astronomes chinois de l’Antiquité furent les premiers à décrire les comètes. En l’an -147, une d’elles s’est distinguée par sa brillance et son étendue, sa queue se déployant sur la moitié de la voûte céleste. Les premières comètes répertoriées l’ont été dans le « livre de la soie », en Chine, sur une période allant de – 200 à l’an 9.

De plus, certaines tablettes babyloniennes recensaient déjà le passage de la comète de Halley en l’an 164 av. J.-C. Un denier de l’empereur romain Auguste montre, côté pile, la comète Sidus lulium (étoile julienne) qui a traversé le ciel à l’occasion de la mort de César.

837, 1066, 1910 : UNE SEULE ET MÊME COMÈTE : CELLE DE HALLEY

Avant même que les astronomes ne comprennent que certaines comètes revenaient périodiquement dans le voisinage de la Terre, la comète de Halley a marqué plusieurs fois les esprits. A-t-elle été vue en 837 lors de son passage au plus près de la Terre ? Dans le monde occidental, ce n’est pas certain, mais sa queue a couvert 90° de longueur apparente, et les astronomes chinois l’ont bien mentionnée.

Une chose est sûre : en 1066, elle a été perçue comme annonciatrice de la victoire de Guillaume le Conquérant dans son projet d’invasion de l’Angleterre, ce qui lui a valu d’être représentée sur la tapisserie de Bayeux. Sa visite en 1910 a offert un beau spectacle, notamment le 13 juillet au petit matin, lors d’une conjonction avec la planète Vénus.

Certains se souviennent de son dernier passage en 1986. Lors de sa prochaine visite, nous organiserons une soirée d’observation au plan d’eau du Crès : rendez-vous le 25 janvier 2061 à 20 heures !

1531 : L’OBSERVATION DE L’ASTRONOME PÉTRUS

En 1531, l’astronome allemand Pétrus observe la comète de Halley et remarque que sa queue reste toujours opposée au Soleil, caractéristique de toutes les comètes.

1680 : LA COMÈTE KIRCH DEVIENT VISIBLE EN PLEIN JOUR

Nul ne sait si la comète Kirch, découverte le 14 novembre 1860, reviendra un jour près de la Terre. Actuellement, elle croise à 260 UA (1) de nous, avec une période estimée à 10 000 ans, bien que cela demeure incertain. Cependant, peu avant Noël 1680, elle est devenue l’une des rares comètes à avoir été visible en plein jour, s’approchant à seulement 930 000 km du Soleil.

(À suivre)

Bonne lecture,
Bob

(1) L’unité astronomique correspond à la distance moyenne entre la Terre et le Soleil, soit 149 597 870 km.

PETIT MOT DU DIMANCHE : "Les COMÈTES "

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LES COMÈTES :

GARDIENNES DE NOTRE HISTOIRE COSMIQUE
Pmdd du 22 septembre 2024

Une nouvelle comète attendue pour l’automne prochain est annoncée. Je vous propose d’utiliser quelques PMDD pour vous parler de ces lointaines voyageuses et les exploiter au mieux.

PREMIÈRE PARTIE

Observez les « glaçons de l’espace » et méditez

D’après Philippe Hénarejos (1)

En apparence, rien n’est plus fragile que de la glace. Sortez un glaçon de votre congélateur, glissez-le dans votre verre d’eau et observez : en quelques minutes, il fond et disparaît. Placez-en un autre au soleil, et le résultat sera encore plus rapide.

Et pourtant, c’est dans la glace que sont conservées les archives les plus anciennes du système solaire : gaz, molécules complexes, eau primordiale… et ce, depuis plus de 4,5 milliards d’années. Cette glace, c’est bien sûr celle des comètes, ces petits corps qui, par myriades, gravitent aux confins du système solaire, dans un milieu où le froid est si intense qu’elles ne risquent pas de s’évaporer. Malgré la fragilité apparente de la glace, celle-ci est restée figée pendant longtemps.

Les astronomes savent que le trésor qu’ils convoitent se trouve dans ces « glaçons de l’espace ». Les comètes les fascinent par les perspectives qu’elles ouvrent sur la connaissance de la vie des étoiles et des planètes. Cette fascination nous gagne également, nous qui contemplons le ciel nocturne à l’œil nu ou avec un instrument d’optique.

Quand l’une de ces visiteuses du passé apparaît au-dessus de l’horizon, ce que nous voyons n’est rien d’autre qu’une infime partie de ces archives qui se vaporisent à l’approche du Soleil et de la Terre. Lorsqu’une d’elles devient très brillante, le spectacle est grandiose, et il faut reconnaître qu’il est important d’en avoir vu une au cours de sa vie.

Pour les habitants de l’hémisphère nord, il est probablement nécessaire de remonter à 1997 et à l’éventail majestueux de Hale-Bopp dans le couchant pendant des jours (photo ci-dessus). Gageons que Tsuchinhan-Atlas, attendue pour cet automne 2024, sera la prochaine. En plus de nous émerveiller par sa beauté, elle nous subjuguera par le fait qu’aujourd’hui, nous connaissons les précieux secrets qu’elle détient.

Bonne lecture,
Bob des étoiles

(1) Rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace
(À suivre)

PETIT MOT DU DIMANCHE : « De l’origine des comètes » (2)

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De l’origine des comètes

Pmdd du 15 septembre 2024

Deuxième partie

Avant l’exploration de la comète de Halley par des sondes, on ne considérait pas les comètes comme des potentielles semeuses de vie. Tout au moins, c’était beaucoup moins évoqué que de nos jours. Cependant, dans un article de 1961, le biochimiste Juan Oro, l’envisageait déjà. Plus tard, certains astrophysiciens comme Mayo Greenberg, expliquaient au début des années 1980, que les comètes pourraient être des reliquats de matière interstellaire très riches en éléments organiques.

Aujourd’hui on admet qu’elles détiennent de la matière primitive car elles renferment tout ce qui a servi à bâtir le système solaire avec le minimum de changement. En effet, tout ce qui a été près du Soleil a été considérablement transformé et les scientifiques espèrent que les comètes, qui se sont formées loin de notre étoile, ont gardé une composition quasiment inchangée de la matière qui a été à l’origine de la formation des planètes comme le précise l’astro-chimiste Hervé Cottin.

Peut-être même, dans une certaine mesure une composition héritée Hervé COTTIN du milieu interstellaire.

Après le survol de six noyaux cométaires par des sondes, il apparaît bien qu’elles restent ce qu’il y a de plus primitif dans le système solaire. En effet, elles renferment dix fois plus de matière organique qui est un constituant très fragile et facilement perdu. Dans les astéroïdes comme Benu et Ryugu, même s’ils sont très primitifs, on va trouver 5 % de matière organique qui n’ont pas de composés volatils gelés, ce qui signifie que leur matière a déjà évolué et montre des traces d’altération hydrothermale. Il s’agit donc d’un corps fait de petits éléments.

Selon les dernières données, les planètes se seraient formées d’abord par agrégation d’objets microscopiques. Près du Soleil, ces petits grains étaient constitués de roche et de métal, de carbone et de glace. C’est là où sont nées les comètes. Elles sont donc des ingrédients de la formation du système solaire externe. La question est de savoir si ce carbone vient ou non de la nébuleuse primitive à partir de laquelle le Soleil est né... Il est donc très important de continuer à étudier les comètes même si les scientifiques ont perdu leur naïveté qui consistait à croire que nous allions y trouver facilement de la matière interstellaire sagement stockée sous forme de boule de neige.

On sait maintenant que l’histoire du système solaire est beaucoup plus complexe et l’histoire des comètes également. C’est la raison pour laquelle nous avons d’autant plus besoin des archives qu’elles représentent.

Les modèles et les observations nous montrent qu’il peut se passer à peu près tout et n’importe quoi lors de la formation d’un système planétaire. Mais « la boîte à archives » n’a pas changé : Dans les comètes, on a un morceau du système solaire primitif non chauffé et peu modifié.

Comme dans un congélateur. Ce serait donc dommage de ne pas en profiter.

Bonne lecture

Bob